PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Forum, n° 166-167, mai 2022, pp. 71-82.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Travailleur handicapé, Management, Inclusion, Travailleur social, Adaptation, Ergonomie, Conditions de travail, Recherche-action, Belgique
La participation de catégories de travailleurs en marge de l’emploi constitue un enjeu à la fois social, politique et managérial et pose aux organisations une question élémentaire : comment adapter le travail pour permettre à des travailleurs dits « faibles » de participer à une activité qui doit aussi être rentable ? Cet article déploie cette question dans le contexte des entreprises de travail adapté à propos de travailleurs souffrant d’un handicap important. Au travers d’une approche ergonomique et clinique du travail, il ambitionne essentiellement de réinterroger les catégories dans lesquelles se pose ce questionnement : qu’est-ce qu’un travailleur faible ? Qu’est-ce qu’adapter le travail ? En concentrant nos observations et analyses sur la question du travail et en proposant une définition situationnelle du travailleur dit « faible », l’étude ouvre ce questionnement à d’autres paramètres que ceux, plus administratifs, qui relèvent de la personne et de son handicap : la situation de travail, l’encadrement dont bénéficie la personne (qu’il s’agisse d’un encadrement professionnel ou, plus largement, du soutien d’un collectif de pairs) mais également les ressources personnelles issues de son environnement extra-professionnel.
Paru dans la revue Forum, n° 166-167, mai 2022, pp. 63-70.
Mots clés : Travail social : Métiers, Estime de soi, Accompagnement, Comportement, Personnalité, Stress, Modèle, Outil, Travailleur social, Adaptation, Relation travailleur social-usager, Belgique
Cet article présente une approche nouvelle et originale dans sa méthodologie même si elle se base sur des concepts théoriques plus anciens assez peu exploités dans le champ du travail social appelée ComColors et qui se fonde sur des concepts de personnalité. Créée par Franck Julien, Dominique Bare l’a développée en Belgique et a formé de nombreux travailleurs sociaux ou responsables d’équipe à cet outil d’accompagnement.
Article de Bellinda Müller, Loana Pittet, Romane Krayenbühl
Paru dans la revue Forum, n° 166-167, mai 2022, pp. 45-54.
Mots clés : Travail social : Métiers, Écologie, Développement durable, Démocratie participative, Territoire, Animation socioculturelle, Commune, Valeur sociale, Innovation, Recherche-action, Travailleur social, Empowerment
Face à l’impératif écologique, comment le travail social peut-il contribuer au processus de transition durable sur des territoires cantonaux et communaux, tout en favorisant une justice sociale ? Cet article restitue les enjeux d’un projet mis en œuvre par des étudiantes suisses en animation socioculturelle, dans le Canton de Vaud, dans le cadre d’un dispositif de développement de projet mis au concours par leur université d’arts et de sciences appliquées.
Paru dans la revue Forum, n° 166-167, mai 2022, pp. 40-44.
Mots clés : Travail social : Métiers, Écologie, Travail social, Sciences humaines et sociales, Sociologie, Pratique professionnelle, Intervention sociale
Le propos de cette contribution est une réflexion sur les apports de la théorie de la résonnance susceptible d’enrichir le cadre conceptuel comme les pratiques professionnelles dans les interrelations travail social/écologie. Hartmut Rosa, qui se présente lui-même dans la ligné de l’École de Francfort, opère un renouvellement sans précédent dans la pensée sociologique. Son plaidoyer pour une sociologie de la relation au monde, met au centre de ses préoccupations et des sciences humaines et sociales en général la question de l’urgence écologique.
Paru dans la revue Forum, n° 166-167, mai 2022, pp. 27-39.
Mots clés : Travail social : Métiers, Formation, Travailleur social, Écologie, Organisme de formation, Pédagogie, Enseignement, Biodiversité
Il travaille à Habitat Haute Alsace (fonctionnaire en disponibilité). Dominique Grandgeorge est éducateur spécialisé et détenteur d’un master en sociologie et formateur et consultant spécialisé dans la transition écologique. A partir de son expérience professionnelle en qualité d’enseignant auprès de futurs travailleurs sociaux, des scientifiques du climat et du vivant et surtout de la pensée de Bruno Latour, Dominique Grandgeorge démontre l’urgence de reformater les contenus de la formation des travailleurs sociaux.
Paru dans la revue Forum, n° 166-167, mai 2022, pp. 15-26.
Mots clés : Travail social : Métiers, Écologie, Éducation populaire, Développement durable, Enseignement, Référentiel, Travail social, Savoir
Compte tenu de son imbrication avec l’éducation au développement durable, l’axe de l’écologie a pris, depuis une dizaine d’années, une place prépondérante sur le plan politique, culturel, social et éducatif. Mais, bien que cette éducation au développement durable soit intégrée depuis 2004 à toutes les sphères de l’enseignement, elle s’inscrit dans un référentiel des bonnes pratiques peu réceptif au savoir expérientiel et empirique.L’objectif de notre article est de démontrer qu’il existe une « activité empêchée » entre le savoir expérientiel et le savoir éducatif, et que le système éducatif français est pris en étau entre ces deux référentiels. Notre article propose de revisiter des éléments de réflexion autour du Travail Social Vert (TSV) et du mouvement d’éducation populaire et son état d’esprit, qui pourraient faire le lien entre savoir expérientiel et savoir académique.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 63-1, janvier-mars 2022, pp. 7-34.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Désir, Sexualité, Socialisation, Inégalité, Classe sociale, Genre, Corps, Adolescent
Les grandes enquêtes quantitatives ont constaté l’existence de différences sociales dans les manières de vivre le désir sexuel. Envisageant ces différences comme un foyer d’inégalités dans la sexualité, cet article cherche à comprendre comment se fabriquent de telles différences entre groupes sociaux, notamment en fonction du genre et de la classe sociale. S’appuyant sur une enquête par entretiens biographiques conduits auprès d’individus aux profils sociaux diversifiés, il envisage l’apprentissage du désir comme un parcours qui commence au cours de l’enfance et se poursuit tout au long de la vie, et qui met en jeu des expériences se déroulant dans plusieurs sphères sociales. Il montre alors que la socialisation au désir opère en transmettant un ensemble de dispositions corporelles – via la pratique répétée d’activités physiques – et de dispositions mentales – via l’incorporation instantanée ou conscientisée de cadres interprétatifs et de répertoires de significations. Ainsi, l’article établit, d’une part, que les hommes sont davantage socialisés au désir que les femmes. Il conclut, d’autre part, que la socialisation enfantine et juvénile que connaissent les femmes issues des classes populaires inscrit plus durablement des dispositions au désir que celle qui s’opère à l’âge adulte, chez les femmes appartenant aux classes moyennes et supérieures, et via l’appropriation de grilles d’analyses féministes ou psychologiques.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 63, tome 1, janvier-mars 2022, pp. 113-148.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Migration, Intégration, Sociologie, Immigré, Modèle, Économie
Cet article interroge ce qu’une meilleure prise en compte des expériences migratoires antérieures apporte à la compréhension des processus d’intégration des immigrés dans le pays de destination. En se fondant sur les données de l’enquête « Trajectoires et Origines » (TeO) (Ined-Insee, 2008-2009), il décrit d’abord la diversité des parcours géographiques passés des immigrés en France grâce à des analyses de séquences qui mettent au jour plusieurs formes de migrations complexes (transit de courte durée, transit de longue durée, épisodes migratoires épars avant l’arrivée en France, allers-retours après l’installation en métropole). Des régressions montrent ensuite en particulier que les trajectoires marquées par des migrations de transit sont associées à des situations économiques et résidentielles plus favorables en France. Différents mécanismes explicatifs sont discutés, comme l’hypothèse de disparités dans les ressources initiales et acquises au cours de la migration. Ces analyses confirment que la spécificité des trajectoires migratoires constitue une dimension supplémentaire pertinente pour rendre compte de l’hétérogénéité des positions socioéconomiques des immigrés.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 63, tome 1, janvier-mars 2022, pp. 65-111.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mixité sociale, Amitié, Sociabilité, Conflit, Adolescent, Collège, Classe sociale, Réseau, Sociologie
La plupart des travaux portant sur la mixité sociale au collège se sont focalisés sur la composition socioprofessionnelle des établissements. En revanche, l’état des relations entre élèves au sein des établissements mixtes est mal connu. Se pose en particulier la question de l’homophilie sociale, c’est-à-dire de la propension des élèves à avoir des amis dont l’origine sociale est proche de la leur. Le présent article analyse les réseaux de relations de 861 élèves suivis entre leurs classes de 6e et de 3e, au sein de quatre collèges caractérisés par un fort degré de mixité sociale. Il mesure l’impact de l’origine socioprofessionnelle sur les amitiés et inimitiés des élèves, et le compare à celui d’autres facteurs d’homophilie (genre, notes et origine migratoire). Trois grands résultats sont identifiés. D’abord, il existe bien de l’homophilie sociale, plus prononcée parmi les amitiés fortes ainsi que celles qui se déploient à l’extérieur de l’établissement. Ensuite, l’origine sociale ne semble pas avoir d’effet significatif sur les inimitiés entre élèves. Enfin, la force de l’homophilie varie fortement d’un établissement à l’autre, suggérant un rôle important du contexte scolaire local.
Depuis une quinzaine d’années, l’accompagnement semble être la manière la plus acceptable d’aider ceux qui sont privés d’emploi. Cet article vise à montrer comment a été produite cette évidence partagée, et ce en quoi elle consiste exactement : l’usage d’un même vocabulaire ? Un ensemble de normes et de pratiques ? Un même cadre de pensée ? Il s’agit ici de poser le problème en termes de formation de sens commun, plutôt que de circulation ou d’homogénéisation. À travers ce déplacement théorique, il apparait que l’accompagnement n’est pas qu’un lexique qui aurait circulé d’un univers à l’autre, mais un langage produit collectivement par un ensemble d’acteurs très divers. Ce langage n’a pas été imposé par un groupe ou une institution en particulier ; il n’a pas non plus été adopté parce que l’accompagnement serait particulièrement efficace. Il a résulté d’une convergence d’intérêts et d’appropriations autour d’une nouvelle conception, anti-assistancielle, de l’aide à autrui.