L'article aborde la notion d'épreuve et son intérêt heuristique, analytique et politique contemporain. Dans un premier temps, il revient rapidement sur une période où, tout en étant présente dans la littérature spécialisée, la notion d'épreuve n'a eu, au mieux, qu'un rôle narratif complémentaire à l'analyse des classes sociales. Ensuite, l'article montre comment et pourquoi progressivement la notion d'épreuve a pris de l'importance dans les analyses au fur et à mesure des transformations de l'articulation du commun et du singulier. Enfin, il explore les spécificités de la mise en récit propre aux épreuves et aux modalités particulières d'articulation du social dont la notion est porteuse.

L'article développe les diverses fonctions proprement existentielles, intimes, subjectives que les objets détiennent dans les sociétés contemporaines, en montrant en quoi ils constituent dans la modernité des supports d'épreuves qui permettent d'affronter ou d'amortir les incertitudes de la vie sociale. Le raisonnement, en trois mouvements, revient d'abord sur la compréhension sociologique du monde objectal, puis sur les diverses dimensions existentielles des objets et la variété des fonctions dont ils se lestent face aux épreuves de la vie moderne.

A partir d'une recherche relative au sans abrisme menée par l'Institut Social de Lille, l'article s'appuie sur le concept "d'épreuve" en l'utilisant comme opérateur analytique pour étudier la question de l'exclusion des jeunes sans domicile fixe, et ce dans une perspective sociologique. Cette contribution tente de répondre à la question suivant : L'exclusion est-elle une épreuve ?

Dans la société post moderne les évaluations qui ont lieu dans le système éducatif ont pris la place des épreuves que l'on pouvait rencontrer dans les rites de passage des sociétés traditionnelles. Ce remplacement s'est opéré progressivement, au fur et à mesure que la société est passée d'un modèle collectif à un modèle individualiste. Au delà de l'aspect technique qu'elle revêt, l'évaluation dans le système éducatif devient une épreuve, parce qu'elle est au cœur d'une construction sociale en lien avec le passage d'une étape à une autre du parcours orientation.

Ce vaste sujet de l'écriture professionnelle est en perpétuel débat dans les institutions médico-sociales. L'article explore, à partir d'une recherche empirique, le caractère d'épreuve(s) lié au passage entre dire et écrire, travail prescrit et travail réel,conformité et authenticité en proposant une réflexion s'inscrivant dans un approche analytique de l'écriture.

L'objet de cet article est de rendre compte du parcours de personnes qui vivent l'épreuve en raison de trajectoires de vie qui ne répondent pas aux attentes ni familiales, ni sociales, ni politiques, ni législatives. Après un recensement théorique des conséquences psychologiques et sociales des personnes discriminées, l'article présente un possible accompagnement socio-éducatif et évoque des leviers sociaux et individuels comme possibles facteurs de résilience.

A partir d'une étude visant à analyser les impacts du nouveau cadre règlementaire de mise en œuvre de l'alternance intégrative sur les formations en travail social de niveau III (aujourd'hui de niveau II), cet article montre en quoi ce contexte induit des tensions qui constituent autant d'épreuves et mises à l'épreuve pour les acteurs concernés et de quelle manière ces derniers s'attachent à recherche les moyens de faire face, à partir de choix à la fois nécessaires et impossibles, dans un système qui les contraint.

Le deuil est évoqué en tant qu'épreuve intime mais aussi comme un objet de recherche qui met en évidence la dimension sociale. Comment le deuil est-il vécu quand on voit ou ne voit pas la mort des êtres chers ? Comment notre société marquée par l'accélération accorde-t-elle une place au deuil ? Comment le deuil est-il un analyseur des relations humaines ?

Cet article présente le dispositif de "L'Espace des Possibles" initié par "Mon imaginarium", association lilloise, alliant outils art-thérapeutiques et systémiques pour accompagner les jeunes en difficultés d'insertion sociale et professionnelle. Avec un éclairage préalable sur la spécificité de l'art-thérapie comme méthode d'accompagnement et de l'outil du conte, un des supports d'expression dans ce protocole, est développé le parcours en cinq étapes de "L'espace des Possibles". Eprouver l'altérité, clarifier des envies et intentions, valoriser les potentiels, acquérir de nouvelles clés de compréhension pour lever des blocages, révéler les ressources de chaque participant pour avancer dans son projet de vie est l'enjeu de cet espace singulier. Il créé un pont entre les épreuves éprouvées de ces jeunes et l'épreuve symbolique traversée par laquelle chacun témoigne de cette capacité créative à transformer et re-créer en expérimentant de nouveaux savoir-faire et savoir-être.

Ce texte, porté par une réflexion de praticien-pédagogue à partir d'épreuves significatives vécues durant la carrière de l'auteur, tentera de répondre à la question suivante : comment l'épreuve peut participer à la construction de soi et, par voie de conséquence, à un travail de compréhension de celle-ci nécessaire à l’élaboration d'une praxis professionnelle.