PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 2, pp. 155-179.
Mots clés : Sanction, Sociologie, École, Collège, Différenciation sexuelle, Ordre social
Dans l'enseignement secondaire français, les retenues sont des « punitions scolaires » prévues pour répondre aux « manquements mineurs aux obligations ». Dans trois collèges représentatifs, nous comparons d'abord les quantités et les motifs de « colle », et essayons d'expliquer les différences. En second lieu, une focalisation sur le sexe et sur la classe fait émerger des résultats favorables aux filles et aux jeunes collégiens. Dans un troisième temps, se pose la question de la répartition des retenues. Loin d'être concentrées sur un petit nombre d'élèves, elles révèlent une logique de maintien de l'ordre (scolaire et statutaire), qui limite beaucoup la réflexion éducative.
Cet article met en perspective les différentes expressions du manquement à l'obligation scolaire à travers le prisme d'un dispositif de rappel à la loi instauré au sein d'une inspection académique. Quel est le milieu social des élèves signalés absentéistes ? Quels arguments les jeunes et leurs parents avancent-ils face aux représentants de l'institution scolaire ? À partir de l'observation de 60 entretiens de rappels à la loi et de l'étude de 250 dossiers d'élèves signalés, les auteurs exposent les motifs d'absentéisme en six grandes tendances tout en dévoilant certains aspects méconnus qui ressortent de la variété des situations. Considérés dans leur ensemble, ces manquements à l'obligation scolaire sont révélateurs de la fragilisation d'une fraction des classes moyennes, des difficultés croissantes des classes populaires et notamment de la relégation des familles les plus défavorisées ; ils traduisent également l'affaiblissement de l'offre éducative auprès de jeunes qui, pour la plupart, finissent par se détacher du système scolaire et renoncer à la réalisation d'eux-mêmes par cette voie.
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 13, printemps 2012.
Mots clés : Collège, Violence, Directeur d'établissement, Prévention
La violence en milieu scolaire touche particulièrement les collèges implantés dans les zones défavorisées. Pourtant, elle implique des facteurs proprement scolaires. Pourquoi, à recrutement social équivalent, certains établissements réussissent mieux que d'autres à créer et maintenir un climat serein ?
Les conclusions des recherches internationales nous ont amené à formuler l'hypothèse qu'un climat de prévention passe par une direction forte et structurée, bienveillante à l'égard des enseignants qu'elle soutient, comme à l'égard des élèves, qu'elle considère tels qu'ils sont, avec leurs difficultés et leurs potentialités.
Notre méthodologie s'appuie sur l'analyse d'un documentaire intitulé « Madame la Principale », réalisé en 2001 par Thierry Delestrade dans un collège de Saint-Denis classé en zone d'éducation prioritaire (ZEP). Ce collège est réputé pour son taux de violence élevé avant l'arrivée de la principale, trois ans avant la réalisation du film.
Nous avons analysé les réactions des professionnels face à des situations déstabilisantes, les modalités de gestion de ces situations par l'équipe pédagogique. Les séquences relatées nous éclairent sur les caractéristiques d'une gestion juste et efficace des situations violentes, permettant l'instauration d'un climat de sécurité dans l'établissement, en dépit des conflits fréquents. Nos analyses s'attachent à dégager une posture éducative permettant de prévenir les violences et d'instaurer un climat scolaire favorable. [présentation de l'éditeur]