PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Journal du droit des jeunes, n° 368-369-370, octobre-novembre-décembre 2017, pp. 37-45.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant abandonné, Relation enfant-parents, Adoption, Absence, Parents, Carence familiale, Contrôle social, Contrôle judiciaire, Sanction pénale, Autorité parentale, Loi 2016-297 du 14 mars 2016
La notion de déclaration judiciaire de délaissement parental constitue le cœur de la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l'enfant. Elle succède à la déclaration judiciaire d'abandon peu utilisée car ayant mauvaise réputation auprès des acteurs de l'action sociale, sinon des juges. Elle concerne la douloureuse situation de l'enfant confronté à des parents absents, qui, demeurant dans l'attente, se construit sur des bases défaillantes.
L’article propose une réflexion clinique à partir de l’expérience de la consultation thérapeutique auprès de parents adoptifs et de leur enfant. Se fondant sur deux récits de ces rencontres, l’auteur remet en question le sens de la rupture de chacun de ces suivis en s’interrogeant sur ce qui a pu dans son positionnement participer à leur échec. L’analyse du contretransfert montre ici que plusieurs enjeux fantasmatiques liés non seulement à l’adoption mais aussi à la stérilité des parents ont pu contribuer à provoquer ces effets et à fragiliser l’alliance thérapeutique : il apparaît dès lors que le clinicien doit se méfier des projections et fantasmes qui peuvent le traverser, ces derniers pouvant avoir trait à sa propre curiosité sexuelle vis-à-vis de la sexualité de ces parents, à la tentation d’évaluer de façon toute-puissante leurs compétences en termes de parentalité, voire de leur prêter des intentions latentes malveillantes au cœur de la procédure d’adoption...
Voilà vingt ans qu’Enfances et psy assure son rôle de transmission des pratiques, des théories, des avancées dans le champ de l’enfance en difficulté. Pour son anniversaire, la revue s’attache plus particulièrement à réfléchir aux multiples questions que pose la transmission. A quels écueils se heurte-t-elle et quels en sont alors les conséquences ?
Les travaux récents des biologistes et des généticiens montrent que ce qui est transmis, au-delà du socle biologique, ce sont des potentialités, largement influencées par l’environnement physique et humain de l’enfant. L'homme, être bio-psycho-social, cherche à pérenniser ses organisations familiales, sociales et culturelles, ses mythes, ses rites, ses traditions, ses valeurs et même ses fantasmes. Même si les parents cherchent à transmettre à leurs enfants ce qui leur semble essentiel, que passe-t-il vraiment d’une génération à l’autre ?
Comment le développement des nouvelles configurations familiales impacte-t-il la transmission ? Comment l’école, lieu emblématique de la transmission des savoirs, concurrencée par d’autres médiateurs nés de la révolution numérique beaucoup plus attractifs, doit-elle évoluer ? La communication horizontale accélérée par le développement des nouveaux médias et des réseaux sociaux ne tend-t-elle pas à remplacer la transmission verticale ? Quels effets sur l’attention et la disponibilité des enfants et des adolescents ? Dans une société de plus en plus multiculturelle, quelles questions posent les dernières vagues migratoires et les tendances au repli identitaire ? La radicalisation de certains jeunes serait-elle liée à un malaise dans la transmission tant au niveau individuel qu’au niveau collectif ?
Dans ce monde en mutation, la transmission des pratiques professionnelles dans le champ de l’enfance et de l’adolescence engage non seulement des savoirs théoriques ou institutionnels, mais aussi des savoir-faire singuliers. Difficile, délicate, elle fait tout le sel des rapports entre les différentes générations de thérapeutes et de soignants, impliqués dans des prises en charge au quotidien.
Article de M. Lebrault, G André Trévennec, C. Vidailhet
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 65, n° 7, novembre 2017, pp. 415-428.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption, Adoption internationale, Origine, Étude de cas, Abandon, Nationalité, Prénom, Filiation, Famille, Famille naturelle, Pays d'origine
Si abandonner signifie étymologiquement « laisser à la merci de » (en référence aux bébés laissés dans les tours, à la merci des bêtes sauvages), c’est surtout aujourd’hui rompre les liens de filiation qui assurent à l’enfant stabilité, permanence et lui procurent un sentiment de continuité d’être et de sécurité interne. Ces liens lui permettent de se situer dans une histoire, dans un réseau généalogique. Ils lui assurent un ancrage transgénérationnel entre le passé et le futur, ainsi qu’un sentiment d’appartenance à un corps familial. La filiation se réfère à l’acte de procréation, à un cadre législatif et à un acte psychique qui se construit avec le temps et permet de se considérer « fils ou fille de ». Qu’en est-il de ces liens de filiation quand l’enfant a été adopté, quand son histoire a commencé, loin de son pays d’accueil, par un abandon, souvent dans un contexte à hauts risques ? Quels liens garde-t-il avec son passé et son pays d’origine ? Que représente pour lui d’avoir été adopté ?
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LX, n° 1, janvier-juin 2017, pp. 87-99.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption, Traumatisme, Enfant, Corps, Psychiatrie infantile
La cure de l’enfant en souffrance ne peut pas se penser sans la présence du corps de l’analyste et sans sa malléabilité afin d’accueillir le corps de tout sujet en souffrance, parfois indomptable, aux prises avec ses terreurs et ses fureurs. Ainsi, à travers cet article nous voulons montrer comment les traumatismes vécus par un enfant dès son plus jeune âge s’expriment à la fois sur la scène de son corps, sur la scène du corps de l’analyste et aussi sur la scène de leur espace commun créé par la rencontre de leur scène corporelle et psychique. Ce travail s’inscrit également dans un axe de réflexions relatives aux enjeux des filiations adoptives, au corps et à la narration possible et consécutive à des traumatismes précoces s’exprimant alors par des scénarios corporels précoces malgré la présence d’un langage bien établi.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LX, n° 1, janvier-juin 2017, pp. 25-48.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption, Grossesse, Identification, Filiation, Généalogie
La femme enceinte appréhende de nouveaux ressentis, un corps à l’apparence nouvelle et au rôle contenant. À la confrontation avec un corps étrange s’ajoute la problématisation du corps étranger en soi. Cette métamorphose de la femme en mère implique un jeu d’identifications, identification à l’être en devenir, et identification à la mère. L’ordre des générations est aussi bouleversé : la femme s’ancre dans sa famille non plus seulement en fille mais également en mère. Or, des enfants adoptés à l’international apprennent à se construire avec un corps identique, mais au sein d’une nouvelle culture, d’une nouvelle famille et selon une nouvelle filiation. La grossesse serait donc susceptible de fragiliser des femmes qui ont été adoptées des années auparavant. Suite à des entretiens et des constructions d’arbre généalogique avec sept femmes ayant été adoptées, il semble que devenir mère puisse avoir un retentissement particulier chez des femmes adoptées dans leur enfance.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LX, n° 1, janvier-juin 2017, pp. 3-23.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption internationale, Filiation, Interaction, Récit de vie, Attachement, Adoption, Nourrisson
À partir de leur expérience dans la clinique de l’adoption internationale, les auteurs proposent de considérer la filiation de tous les enfants, quelle que soit la situation dans laquelle ils naissent et se développent, dans ses axes biologique, psychique, symbolique (ou légal), auxquels ils rajoutent un axe narratif jusque-là non conceptualisé. Ils en proposent une définition psychanalytique et phénoménologique et l’illustrent par des récits tirés de la vie psychique des bébés et des interactions précoces telles qu’elles se déroulent entre les bébés et ceux qui prennent soins d’eux et des fragments de psychothérapies en situation d’adoption internationale.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 2999, 24 février 2017, pp. 18-22.
Mots clés : Enfance-Famille, Accouchement sous X, Adoption, Pupille de l'état, Origine, Accompagnement, CNAOP (Conseil national d'accès aux origines personnelles)
Le Conseil national d’accès aux origines personnelles accompagne les enfants nés sous X en quête de leur histoire. Ses conseillers rencontrent aussi les mères souhaitant accoucher dans la confidentialité. Une mission délicate, qui doit respecter à la fois le droit d’un enfant à connaître ses origines et celui d’une femme à refuser d’être mère
Article de Guy Scharmann, Jacques Dayan, Bernard Golse, et al.
Paru dans la revue Adolescence, tome 34, vol. 4, n° 98, octobre-décembre 2016, pp. 675-864.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adoption, Roman familial, Filiation, Parentalité, Adoption internationale, Identité culturelle, Affectivité, Abandon, Puberté, Souffrance psychique
A travers le concept de roman familial, nous avons tenté d’approcher le travail de réécriture de la mémoire et de la conciliation des affects, particuliers à l’adolescent adopté, avec ou sans pathologie, qui permet de cheminer vers une identité cohérente. Ce concept permet d’illustrer comment la situation d’adoption vient donner une coloration particulière, sans en changer la nature, à l’ensemble du processus adolescent.
Après avoir rappelé les différents axes de la filiation selon J. Guyotat, auxquels peut désormais s’adjoindre l’axe narratif (B. Golse, M. R. Moro), et après avoir resitué la question de la bisexualité psychique au regard des précurseurs de la différence des sexes, ce travail propose quelques réflexions et illustrations cliniques quant à l’agressivité des adolescents en lien avec l’identité et la filiation narrative d’une part, et avec la bisexualité psychique des parents adoptifs d’autre part.
L’adolescence dans le cadre de l’adoption internationale met à l’épreuve le lien de filiation et génère un conflit identificatoire. Les enjeux mobilisés sont, pour une part, identiques à ceux rencontrés par tous les adolescents et, pour une autre part, plus complexes. La question du délaissement comme celle du déracinement rendent effectivement nécessaire une greffe à la fois généalogique et socio-culturelle.