PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Gilles Monceau, Dominique Sanson, Cinira Magali Fortuna, et al.
Paru dans la revue Education permanente, n° 229, décembre 2021, pp. 5-124.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Analyse institutionnelle, Formation, Recherche, Travail social, Concept, Institution, Éducation, Santé, Pratique professionnelle, Gestion
Ce numéro propose une circulation entre différents pays et différents milieux professionnels pour interroger l’actualité de l’analyse institutionnelle en formation et en recherche. Les articles montrent que les deux gagnent à être pensées et menées ensemble. Souvent utilisé pour ne décrire que l’institué (le déjà-là, le stable, les routines) et non pas la dynamique institutionnelle, le concept d’institution se trouve ici réinterrogé. Dans les champs de l’éducation et de la formation, de la santé et du travail social, les recherches sur le processus d’institutionnalisation font nettement apparaître l’influence de la nouvelle gestion publique sur l’évolution des pratiques professionnelles. Parce qu’elle est transversale à différents domaines professionnels, l’analyse institutionnelle est particulièrement bien outillée pour travailler ce phénomène contemporain.
Pour lutter contre le VIH, des ONG recrutent des pairs-aidants (« EP ») dans les populations les plus exposées au risque de contamination. Ceux-ci travaillent sous un statut ambigu de « bénévole sous contrat ». L’auteur a mené en Côte d’Ivoire trois interventions en psychodynamique du travail, visant à explorer le vécu au travail de ces EP LGBT, sous l’angle de la perspective du care. Même si la faible reconnaissance financière liée au statut peut être compensée par d’autres avantages, l’emploi comme stigmate semble nuire à une authentique discussion sur l’organisation du travail. L’article montre aussi un malentendu entre les objectifs parfois contradictoires qui leur sont donnés et ce qui mobilise les EP au travail. Tout ceci a des conséquences néfastes sur l’efficacité de ce dispositif de lutte contre le VIH alors que des EP ont des propositions encore actuellement inaudibles pour concilier une meilleure efficacité et l’amélioration de leur condition.
Paru dans la revue Actualité et dossier en santé publique, n° 115, septembre 2021, pp. 12-58.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Environnement, Risque, Épidémiologie, Législation, Union européenne, Politique sanitaire, Formation, Formation professionnelle continue, Prévention sanitaire, Grossesse, Enfant
La problématique de la perturbation endocrinienne induite par des contaminants chimiques environnementaux dans les produits de consommation est à l’origine de nombreuses controverses. Elle est riche en paradoxes, qui seront abordés dans ce dossier.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 45-67.
Mots clés : Santé-Santé publique, Technologie numérique, Inégalité, Santé, Politique, Accès aux soins, Territoire, Service public
Les interrelations entre deux marqueurs des systèmes de santé occidentaux, la numérisation de la santé et la persistance des inégalités sociales de santé (ISS), sont étudiées pour en déterminer le degré d’intérêt exprimé par les pouvoirs publics (donc de mise à l’agenda des priorités politiques) et de mise en œuvre de politiques à leur égard. Cette sociologie comparée de l’action publique entre infra-territoires de quatre pays (France, Canada, Espagne et Angleterre) repose sur une étude documentaire et sur des entretiens auprès d’acteurs clés de ces champs. Le sujet des effets inattendus du numérique n’est pas prépondérant dans les politiques liées à ce nouveau mode d’organisation sociotechnique, notamment celui des liens avec les inégalités sociales de santé qu’il peut contribuer à alimenter. Aussi le couplage ISS-santé numérique n’est-il pas sélectionné comme un "problème public" et ne fait-il pas l’objet d’une politique publique clairement définie et priorisée. Toutefois, un appareil d’instruments d’action publique est parfois mobilisé et mobilisable pour promouvoir l’équité en santé numérique dans les quatre pays. Son cadre conceptuel de mise en œuvre est également analysé.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 333-345.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Inégalité, Épidémie, Espérance de vie, Territoire, Politique sanitaire, Environnement, Covid-19
Le 26 septembre 2020, Richard Horton, éditeur en chef du prestigieux Lancet, revue elle-même prise dans la tourmente des publications scientifiques relatives au Covid-19, publiait un éditorial très politique qui a eu un grand écho dans le monde. Il y remet en cause l’usage de la notion de pandémie pour qualifier la crise sanitaire actuelle, au profit de celle de "syndémie".
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 319-332.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Santé publique, Quartier prioritaire, Territoire, Participation, Enquête, Inégalité, Classe sociale, Précarité, Québec, Belgique, France
Depuis plusieurs décennies, la récurrence des discours publics sur les "crises" des systèmes de santé en Europe et en Amérique du Nord va de pair avec la montée des discours sur le rôle central de la "santé publique" et de la "démocratie en santé" dans l’action publique et la lutte contre les inégalités sociales de santé . Les discours qui ont accompagné la crise sanitaire et sociale liée à l’épidémie de Covid-19 en sont un exemple particulièrement saillant.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 305-317.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Inégalité, Médecine, Quartier prioritaire, Approche historique, Banlieue, Centre de santé, Accès aux soins, Politique sanitaire
L’objet de ce « point de vue » est d’analyser le renouveau de la médecine sociale en France aujourd’hui en partant d’une énigme : en France, comme la pandémie de Covid-19 l’a révélé, beaucoup de quartiers populaires en banlieue des grandes villes sont devenus des déserts médicaux urbains, à l’image de ceux de la Seine-Saint-Denis sur lesquels j’ai particulièrement enquêté, notamment dans une recherche menée conjointement avec Audrey Mariette sur les politiques, professions et pratiques de santé en territoires populaires (Mariette et Pitti, 2020). Or, depuis une dizaine d’années, c’est précisément dans ces quartiers que se créent des centres de santé, portés par des équipes de soins primaires, qui ont en commun de développer une médecine sociale et une approche dite communautaire des soins et de la santé – six existent à ce jour (ouverts en 2006 à Toulouse, en 2011 à Saint-Denis, en 2012 à Échirolles, en 2018 à Vaulx-en-Velin et à Marseille, en 2020 à Cherbourg), plusieurs autres sont en projet et un réseau des centres de santé communautaire est en voie de constitution, à l’échelle nationale.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 293-304.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Inégalité, Centre de santé, Service public, Solidarité
Raisonner en termes d’inégalités plutôt que de différences ou de vulnérabilités n’est pas neutre (Gelly et al., 2021). Selon plusieurs sociologues "il s’agit de considérer que c’est la société qui produit les disparités que nous observons, que l’on n’assiste pas à la dérive d’une catégorie précaire ou vulnérable, mais à des évolutions dont tous les groupes sociaux sont, qu’ils le reconnaissent ou non, solidaires" (Fassin et al., 2000, 15-16). Cette idée est également celle qui ressort des travaux de R. Wilkinson (1996 et 2000) quand il montre, en tant qu’épidémiologiste, que la santé dépend de facteurs sociaux structurels et que travailler à réduire ces inégalités, qui ne relèvent pas au départ de la santé mais plutôt du logement, de la sécurité, de la pauvreté, etc., participeraient à améliorer la santé de la population dans son ensemble.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 275-292.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Immigré, Foyer de vie, Vieillissement, Travailleur immigré, Personne âgée, Espace, Société, Exclusion sociale, Précarité, Lieu de vie, Non-recours
Cet article explore les inégalités de santé au sein de la population immigrée vieillissante résidant en foyer de travailleurs migrants. Le propos se focalise sur cette population afin de saisir les spécificités du foyer comme lieu de vie, ses effets sur l’état de santé et le recours aux soins des travailleurs immigrés âgés. On observe des indicateurs plus défavorables dans la population vivant en foyer au regard de celle résidant en habitat classique : couverture de santé moins étendue, recours moindre aux médecins spécialistes, plus forte proportion de personnes précaires, etc. Cet état des lieux relevant de constructions sociales et territoriales ne donne pas les mêmes chances de vieillir en bonne santé aux immigrés résidant en foyer. On note particulièrement l’influence de facteurs comme le cadre social et spatial du lieu d’habitation, le réseau social, le rapport à la ville, les politiques communales, etc. La santé est un révélateur du quotidien vécu par cette population, mais également de leur intégration par les pouvoirs publics dans la société française. L’analyse géographique proposée, par l’étude des interactions respectives entre espace, société et santé, présente ainsi l’intérêt de révéler des mécanismes d’exclusion sociale.