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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

Réponses 41 à 50 sur un total de 235

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Produire en urgence : la gestion de l'imprévisible dans le monde du journalisme

Article de Olivier PILMIS

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 1, janvier-mars 2014, pp. 101-126.

Mots clés : Profession, Information, Organisation du travail, Urgence, Prévision, Presse, Pratique professionnelle

Le travail journalistique est structurellement confronté à l'urgence. Contrairement à d'autres secteurs reposant sur un flux tendu, l'urgence n'y relève pas seulement des défaillances aléatoires du cycle de production : elle tient également à la nature même de la matière première, l'actualité, qui doit être traitée dans le contexte d'une organisation collective. À partir d'observations et d'entretiens réalisés au sein de la presse écrite, cet article étudie la manière dont l'urgence s'inscrit au quotidien dans la production journalistique. Il met en évidence, dans ce flux de produits uniques, les efforts de sérialisation et la mince possibilité de négociation de l'irréversibilité - inhérente aux procès industriels. La solution aux problèmes posés par l'urgence passe principalement par une gestion des stocks, qui souligne le rôle central et les ressorts de la prévision dans des situations où le contenu même du travail est marqué par l'incertitude.

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La réforme de 1999 du système éducatif polonais : effets sur les inégalités sociales de compétences scolaires

Article de Noémie LE DONNE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 1, janvier-mars 2014, pp. 127-162.

Mots clés : Enseignement, Réforme, Inégalité, Évaluation, Niveau scolaire, Réussite scolaire, POLOGNE

La Pologne est le seul pays européen à avoir réformé récemment et profondément la structure de son système d'instruction obligatoire. L'un des principaux volets de la réforme de 1999 fut notamment de prolonger d'un an la scolarité au sein de l'enseignement général de tronc commun et ainsi de repousser à l'âge de 16 ans le premier palier d'orientation. Notre examen de l'expérience polonaise, à partir des évaluations PISA de 2000, 2003, 2006 et 2009, donne un éclairage nouveau sur les effets de l'école unique. Nos analyses suggèrent que la réforme a permis une augmentation du niveau scolaire des élèves et que l'allongement d'une année du tronc commun a entrainé une réduction des inégalités sociales d'acquis scolaires entre les élèves parvenus en fin de scolarité obligatoire. La diminution globale de ces inégalités semble essentiellement provenir de l'homogénéisation des conditions d'apprentissage au sein des établissements du tronc commun prolongé jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire. L'expérience polonaise laisse ainsi penser que les changements induits par le prolongement de l'école unique dans les méthodes d'instruction employées par les enseignants et dans les relations entre élèves ont été bien plus profitables aux élèves peu performants et socialement défavorisés qu'ils n'ont été désavantageux aux élèves favorisés.

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Inégalités sur le marché du travail entre deux générations d'immigré-e-s : ce que l'action publique fait aux parcours de vie

Article de Annalisa LENDARO

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 779-808.

Mots clés : Immigré, Génération, Analyse comparative, Inégalité, Politique, Immigration, Projet de vie, Évolution de carrière, Emploi, Évolution

Cet article présente une comparaison entre les parcours biographiques d'individus appartenant à deux générations de migrants, dont la distinction se fonde sur la temporalité de l'expérience migratoire. Il se propose d'apporter un éclairage sur les inégalités qui touchent plus particulièrement deux générations d'immigrés actifs ayant quitté leur pays pour s'installer en France : la première cohorte est constituée d'immigré-e-s arrivé-e-s au début des années 1980, la seconde se réfère à des individus ayant migré dans les années 2000. L'analyse des parcours permet, in fine, d'expliciter de quelle manière l'évolution des politiques migratoires infléchit les projets de vie, tout en jouant un rôle saillant dans l'accès aux droits sociaux et dans l'évolution de carrière d'hommes et de femmes immigrés, dans un contexte de progressive fragilisation du statut salarial.

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Repenser les inégalités entre générations

Article de Camille PEUGNY, Cécile VAN DE VELDE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 641-664.

Mots clés : Sociologie, Inégalité, Génération, Jeune, Conflit, Marché du travail, Emploi

Par une mise en perspective de ses apports et de ses limites actuelles, cette introduction tente d'ouvrir la voie à un renouvellement de la sociologie des inégalités entre générations. Une première partie revient sur l'émergence et l'évolution du concept même de « génération » en sociologie tout au long du XXe siècle : avant d'être approchée par le prisme des « inégalités », la génération a prioritairement été définie comme élément moteur du changement social et culturel, investie sous l'angle de la « conscience » dans les travaux de Mannheim, puis sous celui des « valeurs » dans les travaux des années 1950 et 1960. La seconde partie met en perspective la montée du thème des inégalités entre générations, portée par le grand retournement des années 1970 qui affecte durablement les conditions dans lesquelles les jeunes entrent sur le marché du travail. Au-delà de ces difficultés croissantes dans le champ économique, les jeunes générations semblent tenues à l'écart des positions dominantes et des leviers du changement social, ce qui nourrit les discours autour de l'existence d'une « génération sacrifiée ». Tout en soulignant l'importance des acquis de ces travaux, une troisième partie en révèle quelques limites et appelle à l'ouverture de nouveaux fronts de recherches : penser l'articulation entre plusieurs générations pour sortir de l'opposition entre deux générations, celle des premiers-nés du baby-boom, et celle née dans les années 1960 ; penser ensemble inégalités inter- et intragénérationnelles ; articuler inégalités sociales et solidarités familiales entre générations ; poser la question d'une éventuelle conscience de génération et de ses manifestations politiques. Cette introduction se termine par une présentation des articles du numéro spécial qui, sur chacun de ces fronts de recherche, soumettent de nouveaux éléments au débat scientifique.

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Spécificité et permanence des effets de cohorte : le modèle APCD appliqué aux inégalités de générations - France/Etats-Unis - 1985-2010

Article de Louis CHAUVEL

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 665-707.

Mots clés : Inégalité, Génération, Recherche, Méthodologie, Indicateur, Analyse comparative, ETATS UNIS D'AMERIQUE

En revenant aux sources théoriques de la question générationnelle, l'importance de deux notions centrales, spécificité et permanence des effets de cohorte, est soulignée et donne lieu à un nouveau modèle APCD et à un test d'hysteresis destiné à repérer des effets de cohorte durables : un scarring effect, une cicatrice cohortale. Une comparaison franco-américaine des niveaux de vie est développée par cohorte mobilisant les données de 1985 à 2010 du Luxembourg income study (LIS) et des Statistics on income and living conditions-Eurostat (EU-SILC). En France, les inégalités nettes de générations (tenu compte des contextes démographiques et éducatifs, notamment) sont de même ampleur que les inégalités liées au statut d'immigré ; les bénéficiaires sont les cohortes nées autour de l'année 1950. Ce phénomène ne décline pas en intensité avec le temps. La dynamique américaine est antithétique, ce qui peut s'expliquer par les différences des welfare regimes français et américain. La France est donc marquée par de profondes inégalités intergénérationnelles.

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Les ambiguïtés de l'aînesse masculine : transferts patrimoniaux et transmission du statut social de génération en génération

Article de Sibylle GOLLAC

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 709-740.

Mots clés : Inégalité, Homme, Femme, Fratrie, Transmission, Reproduction sociale, Patrimoine culturel, Intergénérationnel, GENRE

Cet article étudie, à partir de données statistiques et ethnographiques, les inégalités selon le sexe et le rang dans la fratrie face aux transmissions intergénérationnelles, en partant d'une analyse des transferts patrimoniaux d'une génération à l'autre. Les cadets et cadettes s'avèrent les destinataires privilégiés de transferts financiers précoces, tandis que les fils aînés sont investis de projets d'ascension sociale qui augmentent leur espérance de revenu et les prédestinent à recevoir, certes tardivement, les biens de famille. Les enfants uniques, garçons ou filles, cumulent ces différentes ressources. Ces inégalités en matière de transferts patrimoniaux s'articulent à des positions différenciées dans les stratégies de reproduction sociale, comme en témoignent les réussites scolaires et professionnelles inégales des garçons et filles, des aînés et cadets. L'analyse des transferts patrimoniaux de génération en génération révèle ainsi le traitement différencié des enfants d'une même fratrie, y compris lorsqu'il s'agit de transmettre avant tout du capital culturel. Au-delà des évolutions de la place du patrimoine dans la stratification sociale, ce qu'il y a à transmettre pour reproduire ou améliorer une position sociale reste un bien « rival » , que frères et sours se partagent de façon plus ou moins équitable.

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Les temps changent - renouvellement générationnel et évolutions politiques en France

Article de Vincent TIBERJ

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 741-778.

Mots clés : Vie politique, Génération, Âge, Parti politique, Vote, Élection, Évolution

L'impact du renouvellement générationnel sur la vie politique et citoyenne reste trop souvent négligé dans les débats publics et scientifiques. Les raisons de ce désintérêt tiennent à la fois à la prégnance et aux apports des études sur la socialisation primaire ou les effets de cycle de vie, et à une focale de la recherche sur les générations politiques au sens de Karl Mannheim. Pourtant, l'analyse par cohorte du placement à gauche ou à droite des Français depuis les années 1970 permet de mettre en évidence des transformations majeures. Le renouvellement générationnel n'est pas politiquement neutre. Il handicape la droite et fait progresser la part des « non-alignés ». À travers le renouvellement générationnel se donne alors à voir la transformation en profondeur des notions de gauche et de droite, due notamment à l'émergence des enjeux culturels, mais également une redéfinition des rapports à la politique en général et au vote en particulier.

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Quand l'altérité revêt l'uniforme : analyse de l'ordre dominant pénitentiaire face au recrutement de travailleurs handicapés

Article de Cécile RAMBOURG

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 4, pp. 441-462.

Mots clés : Prison, Statut professionnel, Travailleur handicapé, Sociologie, Ordre social, Institution, Organisation, Stigmatisation, Insertion professionnelle, Handicap, DOMINATION

Cet article est issu d'une recherche consacrée à l'analyse de l'expérience de la formation aux métiers pénitentiaires de travailleurs handicapés. Il montre comment l'entrée de personnes handicapées dans le champ professionnel pénitentiaire français révèle un ordre social et professionnel dominant élaboré en réaction aux relégations dont souffrent cette institution et ces personnels. Il explore les gestes institutionnels qui contribuent à placer les travailleurs handicapés à la marge ou tentent de les assimiler et analyse les gestes individuels de reproduction. Il replace enfin ces gestes institutionnels et individuels dans une logique défensive face à la faiblesse des positions sociales de l'administration pénitentiaire française et de ses métiers.

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Au-delà des fondements politiques du génocide rwandais : une construction historico-socioculturelle de l'ethnisme

Article de El Hadj TOURE

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 4, pp. 463-485.

Mots clés : Génocide, Ethnie, Sociologie, HISTOIRE, Identité culturelle, Récit de vie, Témoignage, Racisme, Totalitarisme, Légitimation, RWANDA

Certes, les massacres de masse perpétrés au Rwanda par les Hutu extrémistes contre environ un million de Tutsi et de Hutu modérés ont fait l'objet de nombreux écrits depuis 1994. Toutefois, outre leur nature biographique et descriptive, certains de ces écrits surestiment la responsabilité des pouvoirs publics et de la communauté internationale. Aussi l'objet du présent article est-il de montrer qu'au-delà de ses fondements politiques, le génocide rwandais repose sur une construction historico-socioculturelle de l'ethnisme. S'appuyant sur une perspective résolument constructiviste, l'analyse concerne des récits de vie et témoignages colligés dans la littérature. Elle révèle précisément comment des schèmes racistes construits par les colons belges s'intègrent dans la culture et la société rwandaises et servent de caution à des régimes politiques totalitaires.

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Des mercenaires aux compagnies de sécurité privée : construction et pratiques de légitimation de la violence privée commerciale dans le système international

Article de Cyril MAGNON PUJO

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 4, pp. 487-508.

Mots clés : Violence, Sécurité, Légitimation, Sociologie, Secteur privé, Norme

La violence privée peut-elle être légitime ? Apparemment tautologique, cette proposition renvoie à la conception weberienne de l'État en tant qu'« entreprise politique [...] revendiquant avec succès le monopole de la contrainte physique légitime ». Elle mérite cependant une nouvelle analyse à l'aune du développement, récent, des compagnies de sécurité privée construites comme de nouveaux acteurs légitimes sur la scène internationale. Mettant en oeuvre diverses formes de violence physique hors des frontières nationales, ces opérateurs privés sont en effet utilisés aujourd'hui légalement et de manière croissante, par des entreprises, des États ou des organisations internationales. Ces usages massifs et diversifiés indiquent la légitimité nouvelle d'une pratique jusqu'alors condamnée moralement et juridiquement : le mercenariat. Comment comprendre alors un tel processus de légitimation d'une activité vue comme fondamentalement régalienne, mais exercée aujourd'hui par des sous-traitants privés ? Loin d'être anecdotique, l'analyse des pratiques de légitimation mises en ouvre par cette « industrie » illustre, à travers le passage du mercenariat stigmatisé à une identité redéfinie, la question plus générale de la construction d'une norme professionnelle et sociale, mais aussi celle de sa réception et de ses limites alors qu'elle est élaborée en premier lieu par des acteurs privés et qu'elle revient sur les fondements supposés de l'État moderne.

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