Dans cet article, sont présentées quelques expériences de l'utilisation de la technologie dans le cadre de l'enseignement des Sourds. Toutes les utilisations ne sont pas mentionnées, nous avons retenu les plus représentatives. Les exemples présentés concernent tous les niveaux d'enseignement, mais surtout le niveau universitaire, cependant la plupart des outils sont aussi bien transférables pour une utilisation à d'autres niveaux d'éducation

La multiplication des périodes de transition engendrées par l'individualisation et la contractualisation des politiques publiques tend à surexposer les jeunes, notamment lorsqu'ils présentent un BEP, aux risques de disqualifi cation et de vulnérabilisation qui entourent le passage à l'âge adulte. Cette surexposition incite à s'interroger sur la continuité et la cohérence des parcours ou, à l'inverse, leur fragilité, au regard des conditions de passage entre les niveaux et les secteurs éducatifs ou entre le secteur éducatif et le marché de l'emploi. Aussi, cet article invite-t-il à considérer la transition comme un processus se spécifi ant par l'exercice d'une activité source d'affi liation et de reconnaissance sociale, conditionné par l'effet capacitant de l'environnement éducatif et par son aptitude à protéger les possibilités de cheminement. Il relie la qualité du processus de transition à l'aptitude des systèmes éducatifs à être équitable en termes d'accès, de traitement, de réussite, de devenir et d'autonomie et relie ainsi les risques de vulnérabilité auxquels sont exposés les élèves présentant un BEP au cours de leur trajectoire scolaire à l'effet invalidant de pratiques persistant à entretenir un rapport allusif à l'environnement et hésitant à placer le devenir des élèves au coeur de leurs stratégies d'accompagnement.

Le projet personnalisé d'orientation est posé comme principe central par les textes officiels qui régissent la scolarisation des élèves handicapés. Les structures scolaires qui accompagnent les grands adolescents mettent en place un certain nombre de dispositifs destinés à sensibiliser et préparer chaque jeune à son insertion dans le monde du travail. Partant de l'hypothèse que ces premières expériences professionnelles constituent des événements biographiques qui affectent l'identité sociale du jeune handicapé, nous mettons en évidence trois familles d'observables à considérer dans cette transition : l'évolution de son ethos, la modifi cation de ses activités, l'élaboration de nouvelles représentations de soi. Ces trois axes permettent de dégager des principes d'action destinés à structurer l'accompagnement de l'anticipation de soi chez le jeune adulte avec retard mental qui se trouve confronté à la période de transition élève/travailleur.

Après avoir exposé la mission et les enjeux du rôle de l'enseignant référent au sein de l'institution Éducation nationale, l'auteure expose à l'aune de cas concrets, des interrogations pour susciter des pistes de réfl exions concernant le devenir et l'orientation des élèves âgés de 16 ans et plus à la sortie du dispositif d'Unité localisée pour l'inclusion scolaire (Ulis) au collège.

Entre 2004 et 2012, le nombre d'élèves handicapés scolarisés en école ordinaire s'accroît de 57 %, alors que la part de jeunes scolarisés en établissements spécialisés chute de 45 à 26 % (entre 2000 et 2010). L'article propose une analyse des évolutions quantitatives et qualitatives de la scolarisation des élèves handicapés en milieu ordinaire en France et fournit une typologie des modes de fonctionnement des classes et dispositifs, conduisant à distinguer cinq formes principales d'inclusion scolaire. L'auteur s'appuie sur une thèse de doctorat de sciences de l'éducation qu'il a soutenue en 2007, sur l'analyse de deux rapports récents de l'Inspection générale de l'Éducation nationale et sur l'analyse de divers textes de ce même ministère. Prônant la généralisation du principe de compensation, levier fondamental pour cheminer vers une réelle différenciation pédagogique, l'auteur plaide pour la systématisation de la démarche de parcours de scolarisation, permettant d'assurer la démocratisation de l'inclusion scolaire.

L'Ulis pro qui accueille des élèves en situation de handicap en lycée professionnel a pour mission principale de les accompagner dans la construction de leur avenir personnel et professionnel. Arrivés à un tournant de leur vie, fortement incités à s'engager vers une professionnalisation, ces adolescents atteints de déficience mentale légère n'ont très souvent qu'une vague idée de ce qu'est le monde professionnel. L'approche de celui-ci, préconisée par les textes offi ciels, les amène à modifi er leurs supports identitaires : ils vont construire des représentations de soi inédites, étayées par de nouveaux supports identitaires et devront, malgré leur handicap, s'engager vers l'élaboration d'un projet professionnel. Un dispositif d'accompagnement spécifique, autour des stages, est ici présenté. Ce dispositif pédagogique fait l'objet d'une analyse sociologique élaborée à partir d'un suivi longitudinal par questionnaires : les résultats portent sur les effets de ce dispositif sur ces jeunes, en termes de transition identitaire.

La prise en charge globale, pluri-catégorielle et coordonnée des jeunes sourds, les interventions des professionnels autour de la question de l'avenir du jeune permettent une orientation professionnelle qui est le fruit d'un réel choix personnel. Les jeunes collégiens ou lycéens sont accompagnés en cours et bénéfi cient d'une aide à la communication pour tous leurs apprentissages en inclusion scolaire. Pendant les périodes de stage, ils doivent être autonomes et n'ont pas d'accompagnement. Ce passage obligé dans la préparation au monde du travail est accompagné par l'ensemble des professionnels de l'Institution régionale des jeunes sourds (IRJS) de Poitiers. Apprentis ou élèves, les jeunes vivent des situations identiques et partagent avec les professionnels sourds les difficultés liées à la communication et à une certaine forme d'isolement. Cependant, ils ont maintenant accès à de nouvelles formations et à de nouveaux métiers et la surdité n'est plus un frein pour des jeunes motivés et travailleurs. L'IRJS accompagne ces évolutions sans perdre de vue l'autonomie sociale des jeunes.

Cet article a pour objet de faire le point sur la progression de la scolarisation des élèves handicapés dans l'académie de Poitiers, depuis la promulgation de la loi de 2005. Sont présentées tout d'abord les diverses modalités d'organisation et d'accompagnement de la scolarisation adaptée en relation avec les types de troubles, notamment au collège et au lycée, puis c'est l'enjeu fort de l'insertion sociale et professionnelle qui est analysé à travers constats correspondant à des orientations de travail dans le cadre du projet académique.

Cette étude compare la perception de soi et de ses compétences de 35 enfants Tout-venant (TV) de 7 à 9 ans et de 35 jeunes présentant une Déficience intellectuelle (DI) de 11 à 16 ans en classe spécialisée appariés en âge mental (AM). Les liens entre la perception de soi et l'autorégulation en résolution de problèmes sont investigués. Les perceptions de soi globales et de ses compétences par domaine ne diffèrent pas significativement entre les deux groupes. Une variabilité de la perception de compétences dans certains domaines et de leur autorégulation dans les deux groupes est relevée en fonction de l'âge, de l'âge mental et du niveau langagier.
Les jeunes DI attribuent plus d'importance aux compétences sociales que les élèves TV. Dans les deux groupes, des liens positifs sont identifi és entre perception et importance accordée aux domaines. L'autorégulation est plus faible chez les jeunes avec DI que les TV. Des liens positifs, différents selon les groupes, sont obtenus entre la perception de compétences de domaines spécifi ques et certaines stratégies autorégulatrices. [présentation de l'éditeur]

L'article examine les diffi cultés d'accès à l'emploi - en milieu protégé ou ordinaire - pour des sujets en situation de handicap avéré, ou confrontés à des freins de type socio-culturel. L'accès à l'emploi procède toujours d'une sélection, un recrutement ou une procédure d'admission, c'est-à-dire d'un fi ltre qui délivre - ou non - une autorisation à occuper l'emploi. Le regard de l'autre, à partir des critères qui le construisent, est nécessairement un facteur à considérer sur le chemin vers l'emploi. Après avoir discuté [1] la confusion souvent opérée entre travail et emploi, [2] puis montré la complexité d'une situation d'emploi au regard des statuts qu'elle impose au sujet, l'auteur conclut sur [3] le caractère surdéterminant du regard des employeurs dans le processus d'insertion en milieu ordinaire de travail de personnes en situation de handicap. Les deux derniers points sont appuyés sur deux recherches-action conduites par l'auteur : la mise en place d'un protocole d'évaluation de la production sociale des Esat [méthode Peps] ; et d'un Protocole d'évaluation des compétences et aptitudes professionnelles [Précap] pour des sujets en situation de handicap.