PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 232, juin 2021, pp. 147-163.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfance en danger, Institution, Transfert, Violence, Famille, Relation d'aide, Travail social, Prise en charge, Relation travailleur social-usager, Établissement social et médicosocial
Les auteurs développent une réflexion sur la clinique de l’agir dans l’institution en charge de protéger l’enfance. Ils soutiennent l’idée que le professionnel se trouve acteur malgré lui engagé par l’agir dans la relation dite d’accompagnement. Ainsi est envisagé le déploiement de mouvements transférentiels au sein de la prise en charge dont l’analyse constitue un support privilégié à la restitution du sens de l’agir. L’agir est appréhendé, au-delà de sa dimension économique, comme signifiant d’une impasse psychique. L’idée centrale se situe dans l’exploitation de cette symbolique de l’agir ; possible à travers un travail d’analyse spécifique qui permet la restauration de la dimension thérapeutique de l’institution.
De nombreux enfants sont confrontés à des violences intrafamiliales de forme, nature et origine différentes. Elles peuvent susciter des vécus émotionnels susceptibles de constituer des expériences traumatiques et avoir des effets délétères à long terme sur leur développement et leur vie psychique, particulièrement lorsqu’elles sont répétées et subies à un âge précoce. Inscrit principalement dans le référentiel de la métapsychologie psychanalytique, cet article propose une présentation de la clinique des troubles relationnels qui peuvent mettre en danger ou en échec l’offre de soins psychiques. À partir de cas cliniques issus de la pratique en hôpital de jour puis en réseau libéral de l’auteure, psychologue clinicienne et psychothérapeute, cet article propose des pistes d’aménagement du dispositif et du projet thérapeutique afin de soutenir la relance des processus et des fonctions psychiques demeurés en latence et le traitement élaboratif des expériences traumatiques.
Article de Clarisse Bender Tinguely, Pascale de Montigny Gauthier, Francine de Montigny, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 19-41.
Mots clés : Enfance-Famille, Grands-parents, Parentalité, Périnatalité, Famille, Identité, Naissance
La naissance constitue pour toute famille un bouleversement identitaire. Dans ce contexte, le « devenir grand-parent » est encore peu étudié. Les auteurs ont mené plusieurs entretiens conjointement chez des parents et grands-parents dans une population tout-venant au Québec. Les résultats illustrent les enjeux identitaires qui surgissent autour de la naissance entre les parents et leurs propres parents. Les parents s’expriment sur l’attente quant au soutien que pourraient apporter ces derniers. Les grands-parents, qui semblent plutôt en attente de relations avec le bébé, passeraient par ce soutien pour trouver leur propre place dans l’économie familiale. Avec des différences selon les sexes, les grands-parents concourent ainsi à construire grâce à cet étayage un berceau psychique familial qui réunit dans un premier cercle les parents avec leur bébé. En périnatalité, cette « fonction » grand-parentale permettrait d’envisager la spécificité d’un second cercle autour du bébé, propre également aux interventions des professionnels.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 201-221.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Dessin, Famille, Séparation, Enfant placé, Mécanisme de défense, Traumatisme, Psychanalyse, Période de latence, Transfert, Contre-transfert
Cet article s’inscrit dans le cadre d’une recherche doctorale portant sur les représentations de la séparation chez des enfants placés en Protection de l’enfance. Il s’intéresse ici spécifiquement au dessin de la famille de deux enfants d’âge de latence placés en foyer. L’article analyse chaque dessin en profondeur puis tente de dégager les éléments saillants communs aux enfants rencontrés, tout en les mettant en lien avec les mouvements transféro-contretransférentiels à l’œuvre dans ces rencontres-séparations. Ces dessins montrent de grandes difficultés de représentation, les personnes dessinées sont peu différenciées. Cette indistinction pourrait être mise en lien avec le concept de mentalisation qui aurait été mis à mal par les traumatismes vécus par ces enfants. Mais ce trouble de la mentalisation semble aussi fonctionner comme un mécanisme de défense contre les reviviscences traumatiques et des mouvements pulsionnels agressifs.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 141-157.
Mots clés : Enfance-Famille, Grands-parents, Famille, Maltraitance, Enfant maltraité, Abus sexuel, Réseau, Responsabilité, Prise en charge, Thérapie
La prévalence des situations de maltraitance sur enfants demeure importante, celles-ci intervenant habituellement dans le cadre familier de la jeune victime. Si de nombreux aspects théoriques et cliniques des formes de maltraitance sont aujourd’hui étudiés, peu de travaux se centrent sur les questions spécifiques des transgressions commises par les grands-parents. À partir d’une vignette clinique, l’auteur montre l’utilité d’une prise en charge s’appuyant sur les temps successifs que constituent l’évaluation et le traitement. Tenir un cadre et évaluer, c’est-à-dire faire émerger d’un côté les ressources, de l’autre les défaillances, représente par essence un temps constructif. Quatre catégories principales de fonctionnement psychique des grands-parents maltraitants sont retrouvées. Comme la plupart de ceux-ci relèvent de soins individuels et familiaux, on gagne en efficacité par une diffraction des tâches via un travail en réseau.
Dans une approche psycho-développementale et systémique, cet article examine l’expérience grand-parentale en contexte de troubles du spectre autistique (TSA) de l’enfant en considérant la pluralité des relations familiales (conjugale, co-grand-parentale, parents/enfant(s), grand(s)-parent(s)/petit(s)-enfant(s), etc.) dans lesquelles les grands-parents sont inscrits. L’analyse des entretiens menés auprès de six grands-parents (quatre familles) montre notamment l’important engagement et le soutien instrumental et émotionnel des grands-parents auprès des parents et de leur petit-enfant porteur de TSA. Ces résultats sont discutés en lien avec l’accompagnement des enfants présentant un TSA et leurs familles, dans une perspective systémique.
Peu de travaux explorent les liens grands-parents/petits-enfants en contexte homoparental. Ces travaux montrent une attitude différenciée des grands-parents selon l’acceptation ou non de l’homosexualité de leur enfant devenu parent et un engagement spécifique selon la lignée et/ou le statut légal de parent. La recherche sur laquelle s’appuie cet article porte sur une vingtaine de couples lesboparentaux français (questionnaires et entretiens) avec des enfants nés en 2011 ou 2012, mariés ou non depuis, qui se différencient selon le type de maternité mis en œuvre et le statut du donneur. Les résultats mettent en évidence que plus le couple lesbien se rapproche du modèle bioconjugal, ou plus exactement du modèle conjugo-parental, plus les relations entre petits-enfants et grands-parents sont facilitées des deux côtés des branches maternelles et ceci selon les enjeux intergénérationnels et relationnels de la transmission.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 81-100.
Mots clés : Enfance-Famille, Grands-parents, Famille, Narcissisme, Vieillissement, Famille recomposée, Idéal du moi, Psychanalyse, Enfant handicapé, Parentalité
Si le narcissisme parental est l’objet d’explorations régulières depuis Freud, le narcissisme grand-parental demeure quant à lui un concept largement peu exploré, ce qui revêt un caractère paradoxal lorsque l’on prend en considération l’importance de la question narcissique dans le vieillissement et le poids des petits-enfants dans le discours des sujets vieillissants. Trois vignettes issues d’une clinique gérontologique d’orientation psychanalytique permettent d’illustrer le sens narcissique que peut prendre l’arrivée d’un petit-enfant – mais aussi l’annonce du handicap du petit-enfant ou encore son l’éloignement en cas de recomposition familiale. L’auteur montre comment le narcissisme grand-parental ne puise pas exactement aux mêmes sources que le narcissisme parental qu’il remet d’ailleurs souvent en cause. Il propose de considérer le rôle central du rééquilibrage narcissique via l’Idéal du Moi dans le vieillissement mais aussi de constater l’impact de ces mutations sur le Surmoi en situation de grand-parentalité.
En s’appuyant sur deux vignettes cliniques, les auteurs montrent comment l’accession en couple à la grand-parentalité provoque le redéploiement des fantasmes œdipiens et de leurs défenses en direction des générations plus jeunes et une remise en travail des identifications qui tantôt menace, tantôt soutient le noyau narcissique de ce couple. Puis ils illustrent par leur pratique de la thérapie familiale le rôle des grands-parents dans la transmission entre générations, avec pour références théoriques les deux axes de la filiation symbolique et de la filiation narcissique.
L’accès à la grand-parentalité engage des remaniements identitaires profonds du fait notamment de l’inscription dans une nouvelle forme de filiation et de la découverte d’un rôle social et familial inédit. L’ensemble de ces mouvements psychiques reconvoque des liens conscients et inconscients du sujet à lui-même, à ses enfants mais aussi à ses propres parents et grands-parents. Cet article propose d’exposer le cas de Catherine, rencontrée dans le cadre d’une recherche longitudinale auprès de patients migraineux, ceci à titre d’illustration du parcours individuel d’un sujet devenu grand-parent pendant la période de ladite recherche. L’épreuve projective Rorschach lui a été proposée à deux temps différents, au début de la prise en charge de sa symptomatologie migraineuse et huit mois plus tard. Entre temps, la symptomatologie s’est très nettement améliorée et les protocoles Rorschach ont révélé des remaniements psychiques denses sous-tendus par l’accès à la grand-parentalité.