PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 11-34.
Mots clés : Crise économique, Marché du travail, Protection sociale, Union européenne, Allocation de chômage, Inégalité
" Cet article cherche à déterminer si les évolutions du marché du travail et des régimes de protection sociale pendant la crise économique ont perpétué la tendance à la segmentation du marché du travail ou si, au contraire, la crise a atténué certains des clivages apparus au cours des dernières décennies. Dans le cas des travailleurs atypiques, il semble, à première vue, que les changements observés durant la crise dans les pays d'Europe ne vont pas tous dans la même direction. En effet, si, bien souvent, ces travailleurs ont été davantage touchés par le chômage, des efforts importants ont été déployés pour améliorer leur accès aux prestations de chômage, car en général, ce sont eux qui y sont les moins éligibles. Grâce à ces efforts, mais aussi parce que les caractéristiques des personnes sans emploi ne sont plus les mêmes, la couverture chômage s'est améliorée dans de nombreux pays. Dans d'autres, ce sont des tendances opposées qui sont apparues. Les femmes, mais surtout les jeunes, demeurent toutefois moins bien lotis. En moyenne, au sein de l'Europe des 27, la protection des jeunes a reculé pendant la première partie de la crise. "
Article de Jean Luc OUTIN, Caroline HEFTER, Gilles PISON, et al.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 180, novembre-décembre 2013, pp. 4-148.
Mots clés : Crise, Crise économique, Fécondité, Inégalité, Union européenne, Politique, Vote, Protection sociale, Politique sociale
La crise financière et économique de 2008 est un bouleversement majeur des dernières décennies, tant ses conséquences multiformes se font ressentir sur les sociétés européennes. Au départ financière, cette crise s'est propagée à l'ensemble de l'économie productive, provoquant ainsi une remontée du chômage et une dégradation des comptes sociaux. L'intervention des États pour empêcher une crise systémique a mis en danger certains d'entre eux, obligeant à une intervention massive des organisations internationales, sans toutefois empêcher une récession dans la plupart des pays européens. Ces difficultés économiques majeures obligent les systèmes de protection sociale à intervenir pour prévenir l'augmentation des différentes formes de vulnérabilité (hausse du chômage, de la précarité, de la pauvreté_). Mais les bouleversements économiques et sociaux sont tels qu'ils remettent en cause la nature même des systèmes sociaux européens et, dans les pays d'Europe du Sud, font vaciller les bases de l'État social.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 180, novembre-décembre 2013, pp. 52-59.
Mots clés : Crise, Crise économique, Vote, Pauvreté, Précarité, Politique
Quel est l'impact politique des crises et, plus concrètement, de la pauvreté ? La grande majorité des personnes précaires garde un lien avec la politique, qui se distend toutefois au fur et à mesure qu'augmente la précarité. L'éloignement est ainsi le premier effet politique des crises. Quant aux choix politiques, si l'extrême-droite s'attire une sympathie croissante des personnes les plus en difficulté, la majorité des personnes précaires continue de voter pour la gauche.
De 1970 à 2002, la dépression a augmenté en France notamment sous les effets conjugués de l'affaiblissement de l'intégration conjugale et des modifications des règles structurant l'intériorité de l'individu. L'augmentation des divers effectifs de personnes seules a cristallisé cette moindre intégration conjugale. La crise économique qui a suivi les Trente Glorieuses, les injonctions sociales à être un soi distinct et performant sont intervenues simultanément, modifiant la régulation du sujet. En mobilisant les données relatives à la dépression et au suicide, en conjuguant les approches micro et macro, il est possible d'évaluer les effets de la progression des diverses catégories de personnes seules sur la dépression et de mieux appréhender l'impact des tensions liées à la crise économique des années 1980. L'examen en termes de chocs et d'état ordinaire du veuvage ou du chômage débouche sur l'hypothèse d'un modèle d'adaptation aux tensions, substituant une nouvelle normalité à l'ancienne, plutôt que sur celui d'une progression continue.