Rechercher un article, un ouvrage, une thèse

PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

Réponses 21 à 30 sur un total de 203

Votre recherche : *

L’hébergement public et privé des exilés au prisme des catégorisations administratives

Article de Chloé Ollitrault

Paru dans la revue Migrations société, vol. 34, n° 189, juillet-septembre 2022, pp. 79-96.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Droit d'asile, Exil, Hébergement, Logement, Accueil, Statut juridique, Calvados

Cette contribution vise à mettre en lumière l’influence des catégorisations administratives des personnes exilées sur leur accès au logement et à l’hébergement, public d’une part, dans des structures d’accueil institutionnelles et des centres d’hébergement d’urgence, et privé d’autre part, chez des particuliers accueillant bénévolement des exilés à leur domicile. À travers une étude du paysage de l’hébergement dans le département du Calvados, en Normandie, l’article essaie de saisir les processus de classement et de hiérarchisation des exilés à partir de leur statut administratif. Les catégorisations administratives sont un élément central de la structuration du droit au logement et à l’hébergement des étrangers, et il existe, de plus, des écarts entre les règles juridiques et leur mise en pratique. Les collectifs locaux d’hébergement privé, qui élaborent leur action par rapport aux besoins des exilés rencontrés sur le terrain, sont également amenés à faire des choix dans la prise en compte des statuts administratifs. Selon leur positionnement, ils conçoivent l’hébergement privé comme un accueil transitoire, inconditionnel, ou d’urgence, tout en adaptant leur action aux évolutions des politiques publiques et des dispositifs d’accueil institutionnel des exilés. Nous verrons que même lorsque les hébergeurs souhaitent initialement s’écarter des hiérarchisations administratives, leurs pratiques d’accueil finissent par être influencées par le poids de la précarité multiforme et souvent durable subie par les exilés. À l’échelle des collectifs comme à celle de chaque cohabitation, l’hébergement privé des personnes ayant le moins de chances d’obtenir la régularisation de leur situation administrative présente de nombreuses difficultés.

Accès à la version en ligne

Devenir " mineur non accompagné ". Enjeux épistémologiques et effets pratiques d’une catégorie de l’intervention publique

Article de Cléo Marmié

Paru dans la revue Migrations société, vol. 34, n° 189, juillet-septembre 2022, pp. 41-57.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Mineur non accompagné, Sémantique, Enfance en danger, Intervention sociale, Âge, Sciences humaines et sociales, Maroc, Espagne, France

La désignation des enfants et des adolescents engagés seuls dans un parcours migratoire, qui s’inscrit dans un long processus de problématisation publique en cours depuis les années 1990, a été harmonisée à l’échelle européenne sous la dénomination « mineurs non accompagnés — MNA ». Pour bénéficier de la protection que confère la minorité d’âge, dans un contexte ambigu de durcissement du contrôle migratoire et d’internationalisation de la reconnaissance des droits de l’enfant, les jeunes migrants doivent donc, à travers une série d’épreuves variables aux échelles locale et nationale, prouver leur qualité de « MNA » et être reconnus comme tels par les institutions sociales, administratives et humanitaires. Cette contribution propose d’explorer les enjeux épistémologiques et pratiques de la désignation de ces jeunes comme « MNA », devenue une catégorie spécifique d’intervention à l’intérieur du public de l’« enfance en danger ». À partir d’une enquête qualitative multi-sites menée au Maroc, en Espagne et en France, l’article analyse la conflictualité et les circulations locales et transnationales des normes de l’« enfance en danger » et montre comment la désignation catégorielle de ces jeunes, qui révèle les « zones grises » de l’âge et de l’intervention sociale, fait « désordre » au sein de la protection de l’enfance. Enfin, il interroge les enjeux épistémologiques et méthodologiques de la catégorisation « MNA » pour les sciences sociales.

Accès à la version en ligne

Accueillir la complexité identitaire en contexte de migration : récit co-construit et redéfinition symbolique de l’acte de naissance

Article de Nathalie de Timmerman

Paru dans la revue Dialogue, n° 237, septembre 2022, pp. 139-154.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Migration, Récit de vie, Identité, Relation enfant-parents, Histoire familiale, Accompagnement, Traumatisme, Ethnopsychiatrie, Naissance

L’article rend compte d’un dispositif de la « clinique de la multiplicité » mis à la disposition notamment de familles dont la construction identitaire et le lien parent-enfant ont été mis à mal par un contexte de migration forcée. À travers l’exemple de la rencontre clinique d’une mère et de deux adolescents khmers dont l’histoire, marquée par le génocide de l’Angkar, a voulu effacer le noyau identitaire – constitué de tous les éléments de transmission qui font ce que l’on est –, l’auteure montre qu’un « travail de migration » est nécessaire pour permettre à chacun, adolescents et parents, de passer d’un état d’être à un autre et de se reconnaître héritiers des différents mondes dont ils sont issus. La co-construction d’un récit fondateur permettra la restauration psychique en passant par la redéfinition symbolique de leur acte de naissance, sorte de mythe pourvoyeur de sens de leur existence.

Accès à la version en ligne

Politiques migratoires et expériences d'exil en France et en Allemagne

Article de Audran Aulanier, Anja Bartel

Paru dans la revue Migrations société, n° 188, avril-juin 2022, pp. 19-152.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Droit d'asile, Réfugié, Analyse comparative, Clandestinité, Immigration, Accueil, Intégration, Mineur non accompagné, Âge, Hébergement, Logement, Travail social, Commune, Politique, Solidarité, Statut, Expérience, France, Allemagne

Accès à la version en ligne

Mineurs mal accompagnés

Article de Cléo Marmié, Julien Long, Marion Perrin, et al.

Paru dans la revue Plein droit, n° 133, juin 2022, pp. 3-43.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Mineur non accompagné, Âge, Protection de l'enfance, Approche historique, Action éducative, Autonomie, Accompagnement, Scolarisation, Santé mentale, Législation, Droit d'asile, France, Italie, Suisse, Cameroun

Si l’on évoque souvent les difficultés rencontrées par les jeunes étrangers venus sans famille en France pour être admis par les institutions chargées de la protection de l’enfance, la question des spécificités de leur prise en charge reste un sujet en friche. Loin de caractériser l’aboutissement du parcours migratoire, la reconnaissance de ce statut administratif inaugure plutôt une nouvelle étape pour ces jeunes, d’autant qu’au bout de la prise en charge vient la majorité et, avec elle, la question de l’acquisition d’un droit au séjour. Qu’advient-il des mineures et mineurs isolés étrangers (MIE), une fois ceux-ci reconnus comme tels par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ? Qu’en est-il de leur hébergement, de l’accès à la scolarisation et de leur accompagnement tant juridique que psychique ? Force est de constater que les mineurs non accompagnés (MNA), constitués en une catégorie d’intervention sociale spécifique, ne bénéficient pas du même traitement que les autres enfants placés.

Conditions d’hébergement dégradées, entraves à la scolarisation et incitations à l’orientation vers des filières professionnelles en manque de main-d’œuvre rendent compte des pratiques de sélection et de discrimination à l’œuvre, de l’utilitarisme migratoire en jeu dans le système de protection de l’enfance. Cette prise en charge différentielle va de pair avec une tendance à l’ethnicisation de la relation éducative : débrouillards et désireux de « s’en sortir », ces jeunes sont in fine les parfais candidats aux exigences d’autonomie et d’intégration de l’aide sociale à l’enfance.

Ce dossier réunit des contributions émanant de professionnel·les du travail social, de militant·es et d’universitaires, offrant ainsi une compréhension plurielle des enjeux sous-jacents à la protection et à l’émancipation de ces jeunes adultes en devenir.

Accès à la version en ligne

Des parcours migratoires aux positions économiques : ce que les migrations complexes changent à l’insertion des immigrés

Article de Louise Caron

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 63, tome 1, janvier-mars 2022, pp. 113-148.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Migration, Intégration, Sociologie, Immigré, Modèle, Économie

Cet article interroge ce qu’une meilleure prise en compte des expériences migratoires antérieures apporte à la compréhension des processus d’intégration des immigrés dans le pays de destination. En se fondant sur les données de l’enquête « Trajectoires et Origines » (TeO) (Ined-Insee, 2008-2009), il décrit d’abord la diversité des parcours géographiques passés des immigrés en France grâce à des analyses de séquences qui mettent au jour plusieurs formes de migrations complexes (transit de courte durée, transit de longue durée, épisodes migratoires épars avant l’arrivée en France, allers-retours après l’installation en métropole). Des régressions montrent ensuite en particulier que les trajectoires marquées par des migrations de transit sont associées à des situations économiques et résidentielles plus favorables en France. Différents mécanismes explicatifs sont discutés, comme l’hypothèse de disparités dans les ressources initiales et acquises au cours de la migration. Ces analyses confirment que la spécificité des trajectoires migratoires constitue une dimension supplémentaire pertinente pour rendre compte de l’hétérogénéité des positions socioéconomiques des immigrés.

Accès à la version en ligne

Cartographier et représenter les migrations

Article de Catherine Wihtol de Wenden, Niandou Touré

Paru dans la revue Migrations société, vol. 34, n° 187, janvier-mars 2022, pp. 21-110.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Migration, Géographie, Méthodologie, Milieu urbain, Mobilité géographique, Approche historique, Italie

Ce dossier réunit des articles sur la cartographie et la représentation des migrations, un thème très actuel (divers atlas et graphiques ont été publiés au cours de la période récente, dans une perspective de diffusion des connaissances et de valorisation de la recherche scientifique), qui suscite un débat méthodologique, car il pose la question des enjeux, des implications, des avantages et des limites des différentes formes de représentation graphique mobilisées comme des outils servant à représenter de façon fixe un phénomène essentiellement dynamique.

Accès à la version en ligne

Une Case de Santé dans tous les quartiers !

Article de Fabien Maguin, Jérôme Host

Paru dans la revue Plein droit, n° 132, mars 2022, pp. 40-43.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Accès aux soins, Immigration, Centre de santé, Accès aux droits

En 2006, la Case de Santé a vu le jour à Toulouse pour défendre un modèle innovant d’accès aux droits et à la protection sociale. Car les inégalités sociales nuisent à la santé ! Porté par une équipe professionnelle pluridisciplinaire, cet espace de soins communautaires est conçu comme un outil de travail coopératif, offrant à ses usagers et ses usagères la possibilité de s’en saisir collectivement. L’histoire de ce centre révèle les contradictions du système médical tel qu’institutionnalisé en France et, plus encore, l’impératif des luttes collectives pour rompre avec le déni des droits.

Accès à la version en ligne

Des foyers de résidence surveillée

Article de Aïssatou Mbodj Pouye, Claire Lévy Vroelant, Elise Birchler, et al.

Paru dans la revue Plein droit, n° 132, mars 2022, pp. 3-33.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Foyer d'hébergement, Évolution, Approche historique, Immigré, Cadre de l'intervention sociale, Résistance, Droits des usagers, Discrimination, Stigmatisation, Expulsion

Malgré leur fin annoncée depuis vingt-cinq ans et l’existence d’un plan national visant à les « traiter » pour les remplacer par des résidences sociales, les foyers de travailleurs migrants (FTM) n’ont pas véritablement disparu. Pour preuve, l’apparition d’une forme hybride : la « résidence sociale ex-FTM ». La transformation effective de ces espaces et des règles qui les régissent a donc en partie achoppé et elle s’accompagne pour leurs habitants d’une certaine continuité d’usages malgré l’augmentation du loyer et l’aseptisation de ces lieux désormais sans vie.

Revendication phare des luttes des foyers Sonacotra des années 1970, l’octroi aux résidents de foyer d’un statut de locataire n’a jamais été obtenu. Lieux des combats et de la mémoire de l’immigration, les foyers attestent de l’ampleur des contrôles exercés sur les immigrés, soumis à une surveillance et à des tracasseries administratives permanentes ; en somme de la continuité d’une gestion racialisée de ces populations. Du fait de l’inégalité du rapport de force avec les structures gestionnaires, la mobilisation des résidents est complexe. Mais des actions de résistance ont pu malgré tout infléchir dans certains foyers les projets visant à supprimer les espaces collectifs.

Machine à trier dans la ville financiarisée, le passage en résidence sociale facilite la sélection des personnes solvables et disposant d’un titre de séjour valide, abandonnant les autres à la sollicitude de compatriotes mieux lotis. Cette gestion renouvelée des immigrés par l’habitat sépare, isole, fragilise tout en protégeant les intérêts des promoteurs, des constructeurs et des structures gestionnaires de ces lieux.

Accès à la version en ligne