PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, novembre-décembre 2023, pp. 213-233.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Association, Prise en charge, Migration, Précarité, Action humanitaire, Gestion, Finances publiques, Concurrence, Politique sociale, Travail, Bénévolat, Aide sociale, Suisse
En Suisse, les logiques de marché qui imprègnent les politiques sociales et migratoires redéfinissent les contours de l’action associative auprès des migrant·es précarisé·es. Les associations d’aide sont mises en concurrence pour obtenir des mandats publics et nouer des partenariats public-privé. Ces partenariats les rendent dépendantes des pouvoirs publics qui prônent une diminution des coûts de l’accueil et de l’assistance, et une prise en charge inspirée du workfare. À partir d’une enquête ethnographique menée entre 2016 et 2019, l’article montre comment la marchandisation de l’assistance aux migrant·es précarisé·es réduit la marge de manœuvre des associations opératrices et façonne les contours de l’aide qu’elles déploient. Ces associations sont conduites à s’approprier des logiques assistancielles fondées sur la mise au travail gratuit des publics aidés. Dès lors, ce sont à la fois les associations, mais aussi les migrant·es précarisé·es, qui sont soumis·es à la « discipline du marché ».
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, novembre-décembre 2023, pp. 89-109.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Insertion professionnelle, Association, Partenariat, Entreprise, Concurrence, Coopération, Compétition, Mission locale pour l'emploi, Centre social
Cet article traite de la marchandisation des associations en s’intéressant à une pratique qui semble s’y opposer : le partenariat. En lançant le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) en 2019, le ministère du Travail appelle les associations à se réunir et à porter des projets en « consortium », pour enrayer la tendance à la concurrence entre opérateurs. Cependant, alors qu’ils sont incités à coopérer, les acteurs associatifs sont gouvernés par des modalités qui créent de la concurrence entre eux. En ouvrant des appels à projets dits « expérimentaux » à l’ensemble des associations, les promoteur·rices du PIC font pression sur le service public de l’emploi, notamment les missions locales, pour renouveler les pratiques professionnelles et l’offre de formation. L’analyse de cette politique publique permet ainsi de montrer comment le recours aux logiques marchandes, à la fois la mise en concurrence et l’appel au partenariat, est un mode de gouvernement des associations. Et l’incitation à se regrouper en consortium, dans un objectif d’efficacité et de rationalisation de l’action publique, apparaît comme une modalité supplémentaire de la marchandisation publique des associations.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, novembre-décembre 2023, pp. 71-87.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Accompagnement, Personne handicapée, Politique économique, Législation, Association, Action sociale et médicosociale, Organisation du travail, Tarification, Établissement social et médicosocial
Cet article montre comment les évolutions des politiques publiques ont mené à une marchandisation des services associatifs dans le champ du handicap, comprise par un double processus de mise en marché et de mise en marchandise, fruit d’évolutions structurelles de régulation, de financement et d’organisation du secteur. La mise en marchandise du service s’opère en s’appuyant sur une définition du travail et du service en forte tension avec la définition portée par les salariées accompagnant les personnes en situation de handicap dans les associations. L’article expose ces deux conceptions idéal-typiques en coexistence et en tension dans les associations.
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 2023/2, n° 96, juillet-septembre 2023, pp. 11-26.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Surdité, Enfant, Annonce du handicap, Parents, Accompagnement, Parentalité, Langage, Langue des signes, Communication, Exclusion sociale, Inclusion, Évolution
L’inscription en langage pour tout humain ne relève pas uniquement de l’acoustique mais concerne également le visuel, le gestuel et le tactile. En ce sens, les garçons et filles Sourds nous enseignent par leur entendement et leur prise de parole précoce possible dès lors qu’ils rencontrent des langues gestuelles. Langues qui les attirent et leurs parlent car porteuses des dimensions désirantes qui seules nous humanisent. Qu’en est-il pourtant du dispositif d’accompagnement parental et de cette notion d’enfant sourd qui s’inscrivent dans la dominante d’un texte culturel pour lequel il n’est de parler et d’entendre possibles que par le son ? En quels termes s’effectue d’ordinaire l’annonce de surdité ? Au travers de quelles croyances expertes ininterrogées ? Questionner le déni culturel omniprésent dans de tels dispositifs s’avère une nécessité éthique qui dévoile une imposture scientiste ayant des effets performatifs délétères.
Article de Marie Leclère, Christine Vidal Gomel, Marie Hoarau
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 2023/2, n° 96, juillet-septembre 2023, pp. 267-284.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Élève, Dyslexie, Difficulté scolaire, Apprentissage, Technologie numérique, Outil, Développement cognitif, Lecture, Livre, Audiovisuel, Écoute
En partant du cadre des activités avec instruments, cet article présente les résultats d’une recherche conduite à l’occasion de l’introduction de l’application S. dans les collèges français. Il s’attache à interroger l’usage de cette application sur une tablette numérique par des collégiens diagnostiqués dys afin de vérifier s’il peut contribuer à un objectif d’inclusion. En conclusion, cet article discute de l’intérêt de ce type d’application pour favoriser le développement de ces élèves.
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 2023/2, n° 96, juillet-septembre 2023, pp. 249-266.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Élève, Difficulté scolaire, SEGPA, Stéréotype, Victime, Image de soi, Estime de soi, Influence sociale, Jeu, Conscience
Les liens entre les difficultés scolaires des élèves de Segpa et les processus psychologiques qui contribuent habituellement aux difficultés scolaires sont peu documentés. Dans cette étude expérimentale, nous explorons en quoi la menace du stéréotype et le sentiment d’impuissance acquise pourraient être impliqués dans les performances d’élèves de Segpa. 429 élèves, de Segpa ou de classe ordinaire, devaient réaliser la même épreuve qui était présentée comme relevant d’une évaluation en mathématiques ou de leurs capacités intellectuelles, ou bien présentée comme un jeu de dominos. Les résultats montrent que les élèves de Segpa sont moins performants que les élèves ordinaires dans les conditions mathématiques et capacités intellectuelles, mais pas dans la condition jeu de dominos. Quelle que soit la condition, le désengagement est très faible, tandis que la charge cognitive subjective est plus élevée chez les élèves de Segpa. Ces résultats sont compatibles avec un effet de menace du stéréotype.
Article de Guillaume Cousin, Benoît Piroux, Florence Lacroix
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 2023/2, n° 96, juillet-septembre 2023, pp. 233-247.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Intégration scolaire, Inclusion, ULIS, Collège, Acteur scolaire, Équipe pluridisciplinaire, Enseignant, AESH, Coordination, Coordonnateur, Identité professionnelle, Pratique professionnelle
En France, les récents textes officiels ont entrainé des modifications dans les pratiques des professionnels des collèges pour tendre vers une école inclusive. Des équipes ont pu faire le choix d’une collaboration multiprofessionnelle entre le coordonnateur de l’Ulis et les professeurs principaux. À partir d’une analyse thématique par inférence des discours, cette étude s’attache à décrire les dynamiques identitaires que vivent trois de ces acteurs, à l’aune de ces pratiques collaboratives et dans la création d’un espace intermétiers. Elle s’intéresse ensuite au retentissement de cette collaboration dans la rédaction de bulletins d’élèves accompagnés par l’Ulis. Une redéfinition des frontières de l’identité professionnelle du coordonnateur dans sa mission de personne-ressource apparait alors comme un levier dans la négociation de ce virage paradigmatique.
Article de Natacha Serour, Mickael Jury, Julie Pironom, Et al.
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 2023/2, n° 96, juillet-septembre 2023, pp. 205-231.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Difficulté scolaire, Apprentissage, Décrochage scolaire, Échec scolaire, Trouble du comportement, Handicap psychique, SEGPA, Stigmatisation, Stéréotype, Estime de soi, Image de soi, Accompagnement
Au collège, la singularité des classes de Segpa pourrait favoriser l’identification des élèves de ces sections comme un groupe particulier de collégiens en Grande difficulté scolaire (GDS) auquel seraient rattachés des stéréotypes bien spécifiques. Cette recherche vise particulièrement à mettre en évidence le contenu du stéréotype des « élèves de Segpa », puis d’examiner dans quelle mesure celui-ci diffère du groupe des « collégiens en GDS ». Ces contenus sont étudiés selon deux méthodes complémentaires, l’association libre (étude 1, N = 397) et le ratio diagnostic (étude 2, N = 217). Nos résultats indiquent que si un grand nombre d’attributs sont communs entre le groupe générique des « collégiens en GDS » et sa sous-catégorie des « élèves de Segpa » des différences existent entre les deux confirmant ainsi que ces derniers seraient perçus comme une catégorie particulière de collégiens en GDS.
Article de Nancy Granger, Marie Toullec Thery, Patrice Bourdon
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 2023/2, n° 96, juillet-septembre 2023, pp. 177-203.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Courants de pensée en sciences humaines, Intégration scolaire, Inclusion, Acteur scolaire, Accessibilité, Enseignant, Élève, Personne handicapée, Accompagnement, Enseignement spécialisé, Rôle, Compétence, Posture professionnelle, Formation, France, Québec
Au Québec et en France, les orientations politiques et les références législatives qui encadrent l’école inclusive sont fondées sur des valeurs de justice sociale et d’équité, visant l’accès à l’éducation et à la réussite pour toutes et tous. Cette école inclusive suppose une organisation scolaire renouvelée. La mobilisation d’Enseignants dans un rôle de personne-ressource (EPR) tant au Québec qu’en France constitue une mesure ministérielle pour soutenir sa mise en œuvre. Cet article présente une recherche comparative dont l’enjeu consiste à identifier les rôles, selon les positions assumées et les postures adoptés par les EPR. Plus spécifiquement, il cherche à savoir si ces rôles, se construisent différemment dans ces deux contextes. Les personnes participantes, soit 172 au Québec, et 192 en France, ont répondu à un questionnaire en ligne. Si la comparaison s’est avérée complexe entre les deux milieux, elle laisse toutefois transparaître une distinction entre une visée pragmatique au Québec, centrée sur un soutien de proximité offert par les EPR aux élèves et aux enseignants versus un positionnement plus distal des EPR, en France, engendré par des prescriptions plus larges et sous-tendues par une idéologie inclusive parfois délicate à comprendre.
Article de Tom Humphries, Poorna Kushalnagar, Gaurav Mahur, Et al.
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 2023/2, n° 96, juillet-septembre 2023, pp. 151-176.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfant, Surdité, Psychologie du développement, Bien-être, Développement cognitif, Famille, Apprentissage, Langue des signes, Communication, Groupe de référence, Soutien à la parentalité
Pour aider les professionnels de la santé et de l’audition à soutenir les parents d’enfants sourds, nous avons identifié des questions couramment posées par les parents et apporté des réponses fondées sur les données probantes. Ce faisant, un récit compatissant et positif sur la surdité et les enfants sourds est proposé, qui s’appuie sur des données de recherche récentes concernant la nature critique de l’exposition précoce à un langage visuel entièrement accessible, qui aux États-Unis est l’American Sign Language (ASL). Ces données comprennent le rôle de la langue des signes dans l’acquisition du langage, le développement cognitif et l’alphabétisation. Signer à la maison permet aux parents d’offrir un environnement stimulant et sans anxiété pour le développement de la petite enfance. Il est important même si leur enfant bénéficie également de l’attention et des soins d’une communauté de signeurs. Ce ne sont pas seulement les premières années de la vie d’un enfant qui importent dans l’acquisition du langage ; ce sont les premiers mois, les premières semaines, même les premiers jours. Les enfants sourds ne peuvent pas attendre l’introduction d’un langage accessible. La famille au complet doit l’apprendre en même temps que l’enfant sourd. Même une aisance modérée de la part de la famille est profitable pour l’enfant. Apprendre la langue des signes ensemble peut être une expérience d’attachement précieuse pour la famille.