PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 212, juin 2016, pp. 65-78.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Handicap moteur, Sexualité, Homme, Corps, Norme
À quoi ressemble la sexualité des hommes handicapés moteurs ? Comment gèrent-ils les contraintes imposées par leur corps handicapé ? C’est à travers un ensemble de données (entretiens et données documentaires) que l’article décrit ce qu’ils en disent eux-mêmes. Analyser cette sexualité à partir du concept de « scripts sexuels » permet de comprendre comment l’impossibilité de coller aux normes leur permet de s’en détacher pour construire un répertoire personnel de scripts adaptés à leurs possibilités corporelles et à celles de leurs partenaires. Leur sexualité récréative emprunte à des répertoires variés, dont ceux d’autres groupes minorisés. Elle est marquée par la négociation entre les partenaires de la symbolique des parties du corps ou des pratiques, la souplesse des rôles masculins et féminins, la réciprocité. L’objectif du rapport est souvent la « connexion » entre les partenaires dans un plaisir qui se nourrit du plaisir de l’autre. Non prise en compte dans les recherches habituelles, la sexualité récréative des hommes handicapés moteurs ébranle les normes et montre un potentiel subversif.
Dans cet article, on vise à explorer l’effet du genre de l’agressé, du genre de l’agresseur et du contexte, sur le degré de légitimité perçue de la violence, chez un échantillon représentatif de la population tunisienne (N = 720). La recherche a consisté à soumettre les sujets à une série de scenarii décrivant des situations violentes combinant systématiquement les différentes modalités des variables indépendantes. Les résultats mettent en évidence un effet de genre de l’agresseur et de l’agressé ainsi qu’une modulation par l’effet du contexte, de l’homo/hétérogénéité de l’appartenance sexuelle des acteurs et de l’appartenance sexuelle de l’évaluateur de la violence.
Dans son dernier ouvrage, intitulé Rivalités féminines au travail, Annik Houel, chercheuse en psychologie sociale, montre combien la nature des rapports entre femmes en milieu professionnel est fortement empreinte des modèles masculins dominants. Un mode-à-être au travail pour les femmes, libéré aussi de l'influence de la relation mère-fille, reste à construire.