PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2022, pp. 21-45.
Mots clés : Travail-Emploi, Emploi, Politique de l'emploi, Âge, Représentation sociale, Jeune, Marché du travail, Référentiel, Canada, France, Québec
Malgré son apparente neutralité chronologique, l’âge reste une construction sociale et étatique. L’usage de l’âge dans l’action publique ne peut pas se réduire à une simple mesure démographique ou budgétaire. En effet, à travers ses mesures et ses classements, l’âge bâtit des représentations sociales dans les catégories de la population et dans les normes liées aux stades de la vie. Cet article compare la manière dont les politiques d’emploi jeunesse menées pendant une quinzaine d’années dans différents contextes font émerger des représentations spécifiques de l’âge de la jeunesse, de son rôle sur le marché du travail ou dans l’économie et de la fonction de l’aide publique à son égard. Les résultats permettent d’identifier différentes logiques de régulation de l’âge de la jeunesse au sein des programmes visant soit à former et à qualifier la jeunesse en tant que capital pour l’économie, soit à activer individuellement la jeunesse en tant que ressource sociale, soit, enfin, à insérer les jeunes pour résoudre leurs difficultés, considérées comme un problème présent pour le marché du travail. Les résultats sont issus d’une analyse documentaire (descriptive et sémantique) de plus de 80 politiques et programmes d’emploi jeunesse au Canada, au Québec et en France. Cette analyse est complétée par l’analyse interprétative d’entretiens semi-directifs avec des coordonnateurs des principales politiques dans chaque contexte. Une approche cognitive est mobilisée pour l’étude des politiques d’emploi jeunesse, souvent analysées uniquement à partir de descriptions de programmes ou de conditions socioéconomiques.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2022, pp. 89-107.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Travail-Emploi, Réfugié, Insertion professionnelle, Mission locale pour l'emploi, Représentation sociale, Accompagnement, Expérimentation, Jeune
Cet article propose de revenir sur la question de la « jeunesse » en tant qu’objet de représentation sociale de la part des professionnels des missions locales qui l’accompagnent vers l’emploi. Nous questionnons cette représentation à travers l’analyse d’un dispositif d’expérimentation du Plan d’investissement dans les compétences ayant pour objectif d’améliorer l’accompagnement des « réfugiés » (demandeurs d’asiles de plus de six mois et bénéficiaires de la protection internationale) vers l’emploi. Les jeunes réfugiés ont un parcours et une « expérience sociale » qui les différencient de la majorité des autres jeunes accompagnés par les missions locales, ce qui nous amène à nous demander s’ils sont considérés comme les autres jeunes par les professionnels qui les accompagnent. Cette différence conduit de fait les agents des missions locales à construire une représentation nouvelle de ces jeunes qui se distingue de celle des autres. Nous suggérons alors que cette représentation sociale des jeunes réfugiés les éloigne de la « jeunesse » en tant qu’objet de représentation sociale de la part des professionnels des missions locales. En parallèle, l’accompagnement de ces jeunes réfugiés peut être pensé comme contraire à celui prodigué aux autres jeunes par certains aspects. Nous suggérons donc également que cette différence dans l’accompagnement distingue les jeunes réfugiés des autres jeunes. Ces différences de perception et d’accompagnement révèle ainsi une catégorie de destinataires vue comme « réfugiée » avant d’être vue comme « jeune ».
Article de Lisa Carayon, Julie Mattiussi, Arthur Vuattoux
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2022, pp. 65-87.
Mots clés : Travail-Emploi, Enfance en danger-Protection de l’enfance, Mineur isolé étranger, Insertion professionnelle, Jeune majeur, Protection de l'enfance, Formation professionnelle, Professionnalisation, Autonomie, Orientation professionnelle, Accompagnement
Les jeunes isolés étrangers basculent, dès l’approche de leur majorité, d’une logique de protection de l’enfance à une logique de régularisation qui implique, selon les acteurs de l’aide sociale à l’enfance, la mise en œuvre d’une stratégie de formation rapide et professionnalisante. Cette exigence, émanant des politiques publiques concernant ces jeunes étrangers et accompagnée par des acteurs locaux de l’insertion, pose toutefois la question de l’écart entre les injonctions institutionnelles à la professionnalisation et les espérances scolaires et professionnelles des jeunes. Elle questionne également la complexité des seuils d’âge auxquels sont confrontés ces jeunes autour de la majorité, les faisant passer en quelques mois d’un statut d’enfant à protéger à celui d’adultes censément autonomes.
Article de Emmanuelle Chabbert, Frédéric Rey, Carole Tuchszirer
Paru dans la revue Education permanente, n° 232, septembre 2022, pp. 5-159.
Mots clés : Travail-Emploi, Formation, Emploi, Décrochage scolaire, Compétence, Chômeur, Formation initiale, Politique de l'emploi, Formation professionnelle
Initialement ancrée dans le Code du travail, la formation professionnelle a longtemps privilégié "les étages nobles" du salariat (les hommes, les cadres, l'industrie, les grandes entreprises, les salariés en CDI et à temps complet), en restant peu sensible aux transformations du marché du travail et à la discontinuité croissante de l'emploi, faite d'emplois plus ou moins stables, de chômage, d'épisodes de précarité, qui maintiennent un nombre considérable de personnes dans les marges d'un salariat en pleine mutation.
Depuis une dizaine d'années, les réformes ont tenté de modifier le système de formation professionnelle pour le redéfinir à partir des catégories sociales les plus marginalisées (demandeurs d'emploi, jeunes, salariés sans qualification, TPE…).
L'attention portée aux marges de l'emploi s'accompagne également d'une volonté de libéraliser le système en l'ouvrant à des acteurs, des espaces, et des modalités également situés aux marges du système productif.
Ce dossier d'Éducation permanente défend l'idée que le système de formation s'est progressivement transformé en un paradigme original, centré sur l'individu, libéralisé, désintermédié pour partie, orienté vers le retour à l'emploi et soucieux de répondre aux besoins des entreprises.
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 13-21.
Mots clés : Travail-Emploi, Insertion par l'économique, Approche historique, Intégration
Dans cet article introductif au numéro sur l’IAE, nous avons voulu mettre un coup de projecteur sur ce secteur en proposant des repérages socio-historiques de sa naissance jusqu’à aujourd’hui. Son émergence, son développement, sa structuration et une forme de reconnaissance. Enfin sa modernisation et sa place de plus en plus prégnante dans les politiques d’inclusion. Avant de parler de deux métiers essentiels à ce domaine, les encadrant.e.s techniques IAE et les conseiller.ère.s d’insertion professionnelle.
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 127-133.
Mots clés : Travail-Emploi, Insertion par l'économique, ESAT, Précarité, Vulnérabilité, Travail, Accompagnement social, Rentabilité, Partenariat
L’insertion par l’activité économique rencontre une problématique proche de celle des ESAT. Certaines structures privilégient l’accès au travail pour les personnes en grande difficulté, d’autres ne retiennent que les plus performants, suite à la pression de retour à l’emploi pour les uns et de compétitivité pour les autres. Quid des notions de performance et de rentabilité dans ces secteurs et leurs pratiques professionnelles ? Une recherche auprès de professionnels d’un ESAT permet de questionner la réalité du « travail » dans ces contextes.
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 119-126.
Mots clés : Travail-Emploi, Insertion par l'économique, Lien social, Souffrance psychique, Soutien psychologique, Psychologue clinicien, Isolement, Chômage, Transfert, Contre-transfert
L’aspect psychosocial des difficultés face à l’accès à une activité professionnelle durable induit la nécessité de proposer des accompagnements au cas par cas dans le champ de l’insertion et de l’emploi. L’action d’accompagnement psychologique temporaire s’adresse à des personnes très éloignées de l’emploi et précarisées. En tant que psychologue clinicienne prestatrice du PLIE, certains de ces suivis laissent entrevoir, par les mouvements affectifs particuliers qui émergent au fil des rencontres, tout le désespoir et la douleur que peuvent produire l’absence de travail et l’éloignement du champ socioprofessionnel.
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 113-118.
Mots clés : Travail-Emploi, Insertion par l'économique, Insertion professionnelle, Formation, Innovation sociale, Professionnalisation
Nous verrons comment les métiers des professionnels de l’insertion par l’activité économique ont largement évolué. Ainsi, l’objectif global des structures s’est recentré sur l’insertion professionnelle des publics. D’autre part, nous analyserons comment la solidité du trio composé de l’encadrant, de l’accompagnateur et du directeur ainsi que la formation en situation de production jouent un rôle essentiel sur l’insertion durable des publics accompagnés. Enfin, nous mettrons en exergue la capacité d’innovation des SIAE qui permet de créer de l’emploi localement pour des personnes qui en sont éloignées.
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 104-112.
Mots clés : Travail-Emploi, Insertion par l'économique, Insertion professionnelle, Militantisme, Atelier et chantier d'insertion, Accompagnement social, Travail, Société
Dans les SIAE, tout est réuni pour que rien ne fonctionne. Comment faire tenir ensemble la considération humaine de notre approche et la production, redonner du sens à la dimension collective, apporter de l’altérité là où il y a de l’ego. C’est une construction militante qui doit donner du sens à nos pratiques, un combat du quotidien qu’il faut pouvoir choisir pour en accepter les blessures. Les métiers du social sont bien souvent impossibles ; il faut avoir la force de les tenter et de croire qu’un jour, l’humain prendra réellement place dans l’intérêt collectif.
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 96-103.
Mots clés : Travail-Emploi, Insertion par l'économique, Insertion professionnelle, Précarité, Politique, Gestion
Depuis près de quinze ans, nous travaillons à partir de l’hypothèse que l’insertion par l’activité économique traverse une période historique de transformation tant sur le plan des représentations (instrumentalisation par les pouvoirs publics, incompréhension de l’opinion publique, déni de reconnaissance chez les responsables) que sur celui de l’efficacité des outils mis en œuvre dans ces organisations. Ces processus produisent une « crise » de valeurs chez les acteurs engagés dans ce mouvement de « décomposition et de recomposition ».