PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3251, 18 mars 2022, pp. 26-27.
Mots clés : Justice-Délinquance, Accompagnement de la personne et identité, Sociologie, Détention, Mineur, Adolescent, Identité, Justice des mineurs, Action éducative, EPM (Etablissement pénitentiaire pour mineurs)
Spécialiste de l’incarcération des jeunes, le sociologue Laurent Solini analyse l’impact des déplacements judiciaires et de la discontinuité éducative d’adolescents en établissements pénitentiaires pour mineurs. Ou comment un système d’enfermement s’appuyant sur leur seul comportement empêche tout suivi éducatif et toute construction de soi.
Il serait formidable de connaître le nombre de places de prison à prévoir à plus ou moins long terme ou encore les caractéristiques des futures personnes incarcérées susceptibles d’influencer la conception du système pénitentiaire. On pourrait à coup sûr se targuer d’avoir le régime d’exécution des peines parfait. Mais il est bien connu que faire des projections est un exercice délicat : ce regard vers l’avenir ne peut s’appuyer que sur des analyses du passé. Nous aborderons le problème que posent les prévisions du nombre de détenus et de leurs caractéristiques, en synthétisant, sur la base des statistiques publiques, l’évolution de la population carcérale au cours de ces dernières décennies en Allemagne. Nous examinerons ensuite brièvement quelques modèles explicatifs de cette évolution à l’aune de leur aptitude à formuler des prévisions, avant de conclure en présentant des modèles prédictifs actuels et de les discuter.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 1, 2022/1, pp. 3-33.
Mots clés : Justice-Délinquance, Détention, Prison, Femme, Féminité, Enfermement, Marginalité, Corps, Image du corps, Précarité, Argentine
Sur la base de récits de vie et portant sur l’incarcération de trois sœurs issues de milieux sociaux marginalisés, l’article propose une analyse d’expériences de l’enfermement pénitentiaire en Argentine, tout en soulignant les continuités qui se tissent à travers les corps des détenues, l’histoire familiale et la précarité des existences. Après avoir situé le point de vue adopté, le texte retrace la place de l’incarcération dans les trajectoires familiales et individuelles de ces femmes confrontées à de multiples précarités, puis se centre sur le marquage du corps et les vécus charnels de l’incarcération, à la fois par les mortifications subies et les relations complexes qui se développent au sein de cet entre-soi féminin.
Article de Sabine Bakker Hernandez, Fabien Marmonier
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 92, 2021, pp. 134-143.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Accompagnement de la personne et identité, Estime de soi, Adolescent, Détention, Projet de vie, Psychologue, Psychologie scolaire
La psychologie scolaire a toute sa place dans l’accompagnement du parcours d’incarcération du jeune détenu, ainsi que dans la préparation à la sortie. Le temps de l’incarcération peut être mis à profit par l’adolescent pour reconstruire une estime de soi et une identité fragilisées, voire anéanties. Dans cet article, nous abordons les particularités de la pratique professionnelle du psychologue de l’Éducation nationale, ancrées sur l’observation de situations individuelles de jeunes détenus en voie de reconstruction d’un projet de vie.
La présence de plus en plus importante en prison de détenus âgés et/ou en perte d’autonomie interroge, alors que ce lieu n’est pas pensé pour les accueillir. A Marseille, un Ehpad unique en son genre héberge, au milieu d’autres résidents, une dizaine de personnes venues du monde carcéral.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3232, 5 novembre 2021, pp. 30-31.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détention, Détenu, Environnement social, Surveillant de prison, Réinsertion sociale, Institution, Organisation, Changement, Conditions de vie
Spécialiste du monde carcéral depuis trente ans, Corinne Rostaing, maître de conférences en sociologie et anthropologie, analyse le processus de dégradation qui touche aussi bien les personnes détenues que toutes celles et ceux qui travaillent en prison ou en subissent le stigmate à l’extérieur.
Ce numéro de Rhizome illustre différentes formes de violence, qu’elles soient physiques, symboliques, politiques, ou psychologiques et identifie ses échos sur celles et ceux qui y sont exposés. La connaissance contemporaine sur le traumatisme réactualise en effet la considération portée aux usages et aux vécus de violence. La lecture de ce numéro invite à résister à la violence, tout en considérant ses causes et ses conséquences psychiques et sociales : soit en comprendre la teneur, pour ne jamais l’envisager comme une finalité.
Cet article explore la façon dont le nouvel État d’Haïti s’est approprié la question carcérale au lendemain de son indépendance. Nous analysons le système carcéral au cours de la période allant de 1804 à 1915 sur un triple plan : les idées, les pratiques et leur institutionnalisation. Nous commençons par retracer la sociogenèse de la prison nationale haïtienne en ayant soin de mettre en relief les facteurs sociopolitiques et économiques qui ont contribué à sa création. Notre attention se porte ensuite sur le régime carcéral instauré dans les prisons après l’indépendance et sur sa rationalité. Nous nous appliquons enfin à montrer comment le discours de la réforme pénitentiaire a percolé dans les débats d’idées (académiques et politiques), mais sans jamais réussir à infléchir le cours des pratiques judiciaires et pénitentiaires et leur sédimentation dans des normes et des habitudes organisationnelles et professionnelles le plus souvent préjudiciables aux détenus. La généalogie de la prison haïtienne lève le voile sur son impasse en rétablissant la filiation entre elle et son héritage colonial, malgré son discours moderne. Elle a pour but d’enrichir les connaissances en histoire des savoirs sur la peine et sur la prison en particulier.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 3, Septembre 2021, pp. 417-448.
Mots clés : Prison, Détention, Détention provisoire, Réforme, Droit, Justice, Décision de justice, Droit pénal, Administration pénitentiaire, Pays émergent, Procédure, Norme, Côte d'Ivoire
Érigé comme standard international, toute l’historicité de la construction du concept d’État de droit a été perdue, au point de le concevoir comme neutre et déclinable en différents indicateurs. Or, la promotion de l’État de droit suppose bien celle d’un certain type d’État et d’une certaine conception du droit, particulièrement si sa branche pénale est considérée. Révélant ces impensés, les conclusions de l’enquête menée auprès de plusieurs centaines de prévenus en Côte d’Ivoire dessinent les contours d’un système pénal déconnecté à la fois des représentations sociétales, des normes pratiques mobilisées et de l’organisation administrative indispensable à son existence. Dans une dynamique de recherche-action, l’analyse croisée des données quantitatives et qualitatives collectées démontre en effet que la réécriture contemporaine des normes n’emporte aucunement une réflexion systémique sur le régime même de la détention préventive. Ainsi, mobilisant les préceptes de l’État de droit, la réforme pénale porte littéralement un projet amenant la transposition de standards décorrélée des représentations endogènes du droit et de la justice, sans considération de la réalité des mécanismes de médiation à l’œuvre localement. Enfin, l’attention focalisée sur la détention préventive permet de mettre en lumière le caractère paradoxal d’une réforme pénale dissociée de celle de ses soubassements administratifs.
Le CHU de Montpellier développe depuis quelques années des prises en charge familiales, notamment avec l'équipe du centre ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles ( CRIAVS) qui interviennent également au sein de l'unité sanitaire. Après 10 d'expérience dans le milieu carcéral, nous sommes arrivés au constat qu'au delà des mouvements intrapsychiques, le travail psychothérapeutique amène très souvent des questionnements dans les liens construits et la place occupée par le personnes détenue au sein de la famille. A partir d'une situation clinique, nous questionnons la pertinence d'une prise en charge de la famille en complément d'une psychothérapie individuelle. Cela, afin de favoriser une résilience, une nouvelle homéostasie familiale et ainsi faciliter une réinsertion une fois la peine carcérale accomplie. Cette proposition thérapeutique est innovante en France et fera l'objet d'une recherche plus approfondie.