PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L’article présente une lecture des addictions à travers le prisme de la théorie du chaos et de la théorie des systèmes complexes, qui nous offrent une perspective surprenante pour repenser le rapport entre crise, répétition et changement. L’issue de cette réflexion est la proposition d’une classification de trois types d’addictions le long de la trajectoire entre chaos et périodicité, voire de trois rencontres possibles entre personnes souffrant d’une addiction et dispositifs thérapeutiques. Des éclairages théoriques et des pistes d’intervention clinique accompagneront la proposition du modèle.
En nous référant à la théorie des systèmes familiaux de Murray Bowen, nous nous intéresserons à la place de l’alcool au sein du couple. À travers la présentation d’une étude de cas, nous montrerons comment l’alcool participe à la régulation de la distance relationnelle et à la différenciation au sein du couple comme tiers dysfonctionnel. En effet, l’anxiété d’intimité peut conduire à des processus de triangulation impliquant l’alcool pour pallier le stress relationnel. C’est pourquoi, et contrairement à ce qui est attendu par les partenaires, le fait de surmonter le problème d’alcool peut amener à une augmentation de la détresse conjugale, et mettre en lumière les déséquilibres relationnels originels. Les défis pour les thérapeutes systémiciens sont alors d’accompagner les partenaires vers un plus grand degré de différenciation, tout en prenant soin de leur appartenance au couple, en veillant à libérer le système du tiers alcool. De même, il s’agira d’être attentifs pour les cliniciens à ne pas être investis comme nouveau tiers à trianguler.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 556-557, septembre-octobre 2022, pp. 135-148.
Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Accompagnement social, Empowerment, Besoin, Contrôle, Appartement thérapeutique, Pair aidant, Vulnérabilité, Addiction, Santé, Pratique professionnelle, Relation travailleur social-usager, Loi 2002-2 du 02 janvier 2002
La fondation Abbé Pierre déclarait en 2020 que près de 0.45% de personnes résidant sur le sol français étaient des SDF, soit un pourcentage qui a doublé en l'espace de 8 ans. Face à ce constat alarmant du nombre croissant de SDF, se pose la question de l'inefficience du système de prise en charge qui semble peiner à remplir ses différents missions : prévenir et lutter contre le sans-abrisme.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 550-553, mars-juin 2022, pp. 211-218.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Prévention, Risques psychosociaux, Stress, Violence, Usure professionnelle, Burn out, Alcool, Addiction, Établissement social et médicosocial
Quelle interaction existe-t-il entre les addictions ou les usages de SPA (Substance Psycho-Active) favorisés par un contexte organisationnel et qui, pour certains, vont conduire plus facilement à des addictions et, d'autre part, les risques psychosociaux en entreprise? Si les addictions ne sont pas précisément intégrées aux risques psychosociaux, elles peuvent cependant apparaître parfois comme une résultante, comme indicateur ou comme révélateur.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 550-553, mars-juin 2022, pp. 35-53.
Mots clés : Travail social : Métiers, Conditions de travail, Qualité de la vie, Identité professionnelle, Souffrance psychique, Usure professionnelle, Violence, Insécurité, Usager, Valeur, Addiction, Sexualité, Représentation sociale, Hiérarchie, Prévention
Lors du rapport fait à l'Etat, présentant les sources de la souffrance au travail (voir annexe), il était rapporté que les facteurs mettant en jeux le système de valeurs et l'insécurité du travail étaient deux facteurs importants. Nous faisons l'hypothèse que dans le travail social, ces deux facteurs sont les plus importants.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 16, 2022-1, pp. 119-145.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Toxicomanie, Addiction, Réduction des risques, Politique sanitaire, Intervention sociale, Accès aux soins, Partenariat, Pluridisciplinarité, Médiation, Soin, Psychiatrie, Lyon
Cet article propose une analyse stratégique de l’organisation d’un programme spécifique de prise en charge de l’addiction de la maison d’arrêt de Lyon Corbas : le Programme de Mobilisation pour favoriser l’Accès aux Soins (PMAS). Il aborde la manière dont ce dispositif se déploie dans un environnement issu de la rencontre entre cette prison et l’hôpital psychiatrique du Vinatier. C’est dans cet environnement que doivent se faire l’interaction et l’hybridation de professionnels aux cultures et intérêts multiples, à savoir celles des intervenants du programme et de son équipe encadrante, pour le bon fonctionnement du PMAS. Le prisme d’analyse de Michel Crozier et Erhard Friedberg permet d’éclairer l’origine et les effets des dynamiques à l’œuvre et de comprendre pourquoi, en dépit du gain d’ampleur de ce programme dans cette prison, celui-ci ne s’exporte pas dans d’autres établissements.
Une étude menée par un système de santé intégré californien Kaiser Permanente tente de corréler l’état de santé d’environ 18 000 adultes à dix types d’épreuves négatives subies durant l’enfance. Les résultats mettent en évidence un lien fort entre le nombre d’épreuves différentes subies et la dégradation d’indicateurs de santé, 10, 20 ou 30 ans plus tard. Une centaine de publications traitant thématiquement d’un trouble de la santé rapporté aux épreuves adverses (cancers, troubles psychiatriques, conduites addictives, IST, etc.) constitue le corpus premier de ce travail et cette méthodologie qui font désormais référence au niveau international. Le présent article en propose une introduction.
Article de Claude Marie Côté Dion, Jenny Lee Gagnon, Marie Josée Letarte, et al.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 3-4, 2022, pp. 165-190.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Alcoolisme, Drogue, Parents, Compétence, Soutien à la parentalité, Québec
Cette étude vérifie si différentes caractéristiques des parents et de leur famille prédisent l’évolution de la supervision, de la discipline et de la chaleur ou affection, chez des parents ayant une addiction à l’alcool ou aux drogues, au cours de leur participation au programme d’entraînement aux habiletés parentales (PEPH) Cap sur la famille (Laventure et al., 2018). L’échantillon est composé de 29 parents ayant une addiction à l’alcool ou aux drogues ayant un enfant âgé entre 6 et 12 ans. Les résultats des régressions linéaires à rebours montrent que l’âge, l’état de santé psychologique (anxiété et irritabilité) et le problème de consommation des parents prédisent l’évolution de leurs pratiques chaleureuses au cours du PEHP. Les résultats montrent que l’anxiété prédit 15,2 % de la variance de l’évolution de la supervision lacunaire. Plus le parent présente un état psychologique anxieux avant le programme, moins il améliore sa supervision durant le programme [...].
Alors que le tabagisme est la première cause de morbi-mortalité évitable en France et qu’il tuera prématurément un fumeur régulier sur deux, il est possible de s’interroger sur le bien-fondé de respecter la liberté de fumer, surtout dans un lieu de soin comme l’hôpital, premier lieu d’accueil des dommages sanitaires et des complications du tabac.
Après le développement du projet « hôpital sans tabac », puis « lieu de santé sans tabac », après avoir facilité la substitution nicotinique dans des objectifs de réduction ou d’arrêt de consommation, la persistance ou l’opposition de certains fumeurs hospitalisés ou travaillant à l’hôpital font se demander ce qui sous-tend ces pratiques et positionnements au-delà du comportement addictif.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 3-4, 2022, pp. 87-99.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Traumatisme, Addiction, Émotion, Psychothérapie, Thérapie, CSAPA
Les liens qui associent les conduites addictives et les antécédents de psychotraumatismes font partie des évidences cliniques pour les praticiens qui travaillent auprès de personnes souffrant d’une conduite addictive. La fréquence et la prégnance des troubles émotionnels liés à des traumatismes psychiques est une donnée régulièrement rapportée parmi les facteurs qui favorisent, voire déterminent l’abus de drogues et les addictions (Fidelle, 2009 ; Aderhold, 2013). Si cette corrélation est à présent corroborée par de nombreuses études épidémiologiques et cliniques, elle est encore insuffisamment prise en compte sur le plan thérapeutique et constitue un enjeu majeur des accompagnements des personnes qui sollicitent nos dispositifs (CSAPA, CAARUD…).