Rechercher un article, un ouvrage, une thèse

PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

Réponses 1 à 10 sur un total de 26

Votre recherche : *

Le barrage et l’émeute : Interdépendance des répertoires d’action collective et construction militante de la spontanéité en Guadeloupe

Article de Pierre Odin

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 167-194.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mouvement social, Contestation, Violence, Organisation, Répression, Syndicat, Rôle, Idéologie, Militantisme, Sociologie, Enquête, Guadeloupe

Cet article interroge la construction militante de la spontanéité, en prenant pour exemple le rôle du syndicalisme guadeloupéen et les mobilisations d’ampleur en opposition à l’obligation vaccinale et aux restrictions sanitaires qui se sont déroulées en Guadeloupe au cours des mois de novembre et décembre 2021. Partant d’un travail d’observations in situ et d’entretiens auprès de syndicalistes, cette contribution pointe la façon dont le travail d’encadrement syndical tente de répondre au recours à l’action spontanée de groupes mobilisés étrangers au syndicalisme. On analyse notamment le degré d’interdépendance entre les formes d’actions désignées comme conventionnelles (barrages routiers) et violentes (affrontements et émeutes) qui se succèdent dans le cadre de ce mouvement.

Accès à la version en ligne

Centralité de la spontanéité dans les mobilisations contemporaines contre les injustices

Article de Réjane Sénac

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 101-128.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Contestation, Mouvement social, Inégalité, Discrimination, Organisation, Radicalisation, Militantisme, Acteur social, Organisation sociale, Communauté

En quoi l’analyse de ce qui fait « commun » dans les mobilisations contemporaines contre les injustices interroge-t-elle la place de la spontanéité dans les luttes sociales en France ? Nous répondrons à cette question à partir d’une enquête qualitative, menée en 2019-2020, auprès de 130 responsables d’association et d’activistes pour la justice sociale et écologique, contre le racisme, le sexisme et/ou le spécisme. Dans ces mobilisations, la réhabilitation d’une radicalité politique rend centrale une « spontanéité disruptive », au sens où elle n’est pas une étape à dépasser, mais un processus toujours à actualiser. Ces mobilisations allient la dénonciation des inégalités dans leurs causes structurelles et l’attachement à une fluidité dans le « qui », le « quoi », le « comment » et le « quand » de l’émancipation. La volonté de se déprendre du risque de recomposition de hiérarchies dans les luttes s’exprime en effet par une méfiance vis-à-vis de tout cadrage déterminé a priori et de manière stable, que cela soit d’un point de vue organisationnel, idéologique ou en termes de temporalité de l’engagement.

Accès à la version en ligne

Les ouvriers sont-ils nationalistes ? Mobilisation nationale et politisation spontanée en Ukraine

Article de Denys Gorbach

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 71-100.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Groupe d'appartenance, Ouvrier, Résistance, Mouvement social, Contestation, Solidarité, Organisation, Groupe, Syndicat, Ukraine

Cet article interroge la nature spontanée de la politisation des ouvrier·ère·s habitant une région russophone ukrainienne. Leur mobilisation face à l’invasion russe récente est d’autant plus paradoxale que la ville en question a toujours été considérée comme « pro-russe », et que la population locale n’a pas ressenti d’intérêt pour la politique. En s’appuyant sur un travail de terrain mené entre 2018 et 2022, l’auteur montre qu’aucune idéologie ne prend racine parmi les ouvrier·ère·s, qui se méfient du monde de la politique. Pourtant, ils et elles instrumentalisent les structures et les récits politiques pour les mettre au service de leurs stratégies individuelles de distinction et d’accumulation de différents types de capital. Cela dit, l’article montre l’existence de structures et mécanismes sociaux qui rendent possibles les pratiques solidaires, même lorsqu’elles passent inaperçues par les ouvrier·ère·s elles et eux-mêmes.

Accès à la version en ligne

L’art du combat spontané : vers une reconfiguration des luttes sociales ?

Article de Ivan Sainsolieu, Alexandre Rodrigue Mbassi, Manuel Cervera Marzal

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 15-36.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mouvement social, Caractère, Fonction, Contestation, Pulsion, Dynamique de groupe, Politique, Comportement social, Militantisme, Totalitarisme, Violence, Émotion

Les luttes sociales contemporaines présentent des accents plus ou moins marqués de « spontanéité », d’« immédiateté » ou d’« instantanéité ». En 2023 par exemple, des mères ont manifesté contre les responsables militaires, en Russie ; des femmes ont déchiré leur voile et défié la dictature religieuse en Iran ; des citoyens chinois ont critiqué le dirigeant suprême pour sa gestion sanitaire contraignante. De manière imprévisible, trois des dictatures les plus féroces ont été ainsi ouvertement défiées, fusse momentanément. Pour autant, s’agissant de spontanéité, les écueils interprétatifs foisonnent. Les quatre suivants seront notamment pris en considération dans ce dossier.

Accès à la version en ligne

La production politique du vrai au XXIe siècle

Article de Bernard Hours

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 219, juillet-décembre 2023, pp. 197-204.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Politique, Démocratie, Idéologie, Propagande, Désinformation, Démission morale, Internet, Réseau social, Débat, Morale

Cet article s’interroge sur les conditions de production de la vérité en politique à l’heure d’une crise manifeste des systèmes politiques auparavant qualifiés de démocratiques. Dans une première partie est analysé le développement de fake news et de vérités alternatives, c’est-à-dire de vrais mensonges faisant vérité par la seule puissance de leur énoncé et de sa diffusion. L’afflux d’émotions morales est ensuite abordé à partir du ressort de l’indignation morale, qui tend à se substituer à la contestation politique et sociale sous l’emprise d’une interdépendance vertueuse qui produit des marchandises morales partagées. On observe enfin que le citoyen politique fait place à un citoyen du marché, le citoyen consommateur, doté d’un pouvoir d’achat, dans un capitalisme des parties prenantes où le marché fait société en dictant les normes. Outre la soumission par le marché, apparaît une aliénation numérique spécifique de capture de l’attention de citoyens numériques, dont la nature renvoie à une autre démocratie, celle du marché des parties prenantes, de l’environnement, des réseaux sociaux, qui modifie l’espace, le champ, la nature du débat démocratique, le sens et la complexité de la vérité politique.

Accès à la version en ligne

Défendre le climat par le droit : Le rôle des juristes dans la production et la mobilisation du droit de l’environnement

Article de Jean Philippe Tonneau

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 163-192.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Environnement, Droit, Loi, Élaboration de la loi, Rôle, Avocat, Compétence professionnelle, Association, Mouvement social, Développement durable

Ces dernières années, l’environnement, sous ses différents aspects, a particulièrement retenu l’attention des chercheurs en sciences sociales. Si ces recherches relèvent de théories, de méthodes et d’enjeux pluriels, elles ont pour point commun d’évincer en grande partie le droit, son rôle et sa place, notamment pour défendre la cause environnementale. À partir des premiers résultats d’une recherche consacrée aux dynamiques du contentieux climatique, l’article s’intéresse dans un premier temps aux acteurs de la cause climatique, particulièrement aux avocats et aux juristes d’associations environnementales. L’objectif est notamment de proposer un cadre en termes d’espace de production et de mobilisation du droit de l’environnement composé du champ juridique, du champ militant, du champ parlementaire et du champ de l’expertise. Ensuite, dans un second temps, l’article étudie les raisons de mobiliser le droit, en se demandant notamment si ces recours ne trahissent pas d’autres enjeux, et ses effets.

Accès à la version en ligne

Au pays de l'atome

Article de Julien Vignet

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 133-162.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Environnement, Milieu naturel, Industrie, Énergie, Aménagement du territoire, Biodiversité, Mode de vie, Population, Milieu rural, Politique, Changement, Sociologie, Castoriadis (Cornelius), Normandie

L’installation progressive et massive des sites nucléaires dans le Cotentin peut permettre de cerner les méthodes et les idéologies de l’aménagement du territoire par un appareil technocratique. Un bout du monde rural et tourné vers la mer va en effet accueillir une industrie de pointe particulièrement stratégique : le Cotentin est nucléarisé à partir des années 1960. La manière dont cette industrie s’impose et bouscule les modes de vie révèle que les contextes sociaux favorables importent davantage que les contraintes techniques. Par ailleurs, les effets néfastes de l’atome sur l’environnement ne découlent pas seulement des risques inhérents à cette industrie, mais aussi des modes de vie et des dépendances qu’elle contribue à instituer.

Accès à la version en ligne

Requalifier l'engagement écologique : Une approche multi-située des obstacles et des démarches d’accompagnement du militantisme écologique

Article de Maïté Juan, Elisabeth Bucolo, Léa Billen

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 243-274.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Écologie, Urgence, Association, Militantisme, Approche systémique, Citoyenneté, Implication personnelle, Bénévolat, Norme, Culture

L’urgence écologique transforme les modes de militantisme, de gouvernement et d’intermédiation de l’agir écologique. À partir d’une enquête au sein de l’association Astérya, cet article entend apporter une contribution, d’une part, à la compréhension des verrous empêchant la concrétisation et la pérennisation des engagements écologiques et, d’autre part, à l’analyse des démarches d’accompagnement associatif susceptibles de déverrouiller ces blocages pluriels à différentes échelles : individuelle, organisationnelle et territoriale. Nous avançons que l’accompagnement opère comme un vecteur de requalification des engagements écologiques, suscitant des recompositions dans la manière dont les acteurs, individuels et collectifs, interprètent, négocient et (re)construisent leur militantisme écologique. Toutefois, nous soulignons la dimension partielle et en « demi-teinte » de ces processus de requalification, renvoyant aux limites des démarches d’accompagnement, qui restent pourtant déterminantes pour ancrer dans la durée les dynamiques de transition écologique citoyenne.

Accès à la version en ligne

Adaptation des petits et moyens agriculteurs aux enjeux environnementaux : Vers un dépassement de la contradiction entre économie et environnement ?

Article de Lucie Bruis Gervasone

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 217-242.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Agriculture, Écologie, Économie, Approche historique, Contrainte, Environnement, Consommation, Influence sociale, Évolution, Changement, Société

Nous étudions comment l’adaptation aux enjeux environnementaux des petits et moyens agriculteurs, cœur de la profession agricole, participe de manière décisive aux transformations agricoles actuelles. À partir d’une enquête menée en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, nous montrons que cette adaptation a pour fondement une évolution de l’ethos d’une partie des membres de cette fraction de classe. Nous observons notamment chez les agriculteurs rencontrés une importance croissante accordée aux activités gestionnaires et commerciales, ainsi qu’une plus grande collaboration entre pairs. Ces composantes s’inscrivent dans le sillage d’une aspiration toujours très forte à l’autonomie. Nous formulons l’hypothèse que s’ouvre dans la décennie 2010 une nouvelle période dans le processus d’évolution environnementale de l’agriculture marquée par une recomposition de la contradiction économie/environnement, contradiction apparue avec le développement des premières mesures agro-environnementales de la politique agricole commune (PAC) au début des années 1990.

Accès à la version en ligne

La justice à l'épreuve de la désobéissance civile ?

Article de Adèle de Mesnard

Paru dans la revue L'Homme et la société, n° 218, janvier-juin 2023, pp. 193-216.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Milieu naturel, Évolution, Danger, Biodiversité, Développement durable, Agriculture, Justice, Politique, Mouvement social, Etats Unis d'Amérique, France

Cette contribution analyse, pour les États-Unis et la France, ce qu’implique la stratégie judiciaire comme instrument d’action et la posture du juge lorsqu’il est confronté à la désobéissance civile en matière climatique. Aux États-Unis, les discordances d’interprétation quant aux conditions du recours à la défense de nécessité climatique témoignent des tensions entre justice et politique. Si la question de la séparation des pouvoirs demeure prégnante, admettre la défense de nécessité climatique, puis la reconnaître applicable, permet d’acter au prétoire les réticences politiques à légiférer en matière de lutte contre le changement climatique, voire d’en dénoncer les défaillances. Néanmoins, lorsque le juge admet que l’action de désobéissance civile a comme motif légitime l’urgence climatique, sort-on du cadre de l’exigence de neutralité de la justice ? La « victoire » obtenue devant le juge, confortée par celui-ci, sert-elle alors à légitimer les actions de désobéissance civile ? La justice devient-elle un élément d’évaluation des politiques publiques ? En France, l’interprétation plus restrictive de l’état de nécessité pose également la question de savoir s’il est possible d’agir par nécessité lorsque l’action incriminée est par essence politique.

Accès à la version en ligne