PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Posture émancipatrice et égalitaire, fin de la prédictibilité à la capacité d’habiter, droit à l’échec… La démarche d’accès direct au logement pour les personnes sans toit bouleverse le travail social, en particulier pour les professionnels de l’hébergement.
Dans le cadre du plan Logement d’abord, les pensions de famille proposent un chez soi pérenne sans solitude. Petites unités combinant appartements autonomes et espaces conviviaux, elles répondent aux besoins de personnes désireuses de s’appuyer sur un collectif. Elles satisfont également le désir des pouvoirs publics de réaliser des économies. Un dispositif aux nombreuses vertus qui se heurte aux écueils de son succès : l’accompagnement du vieillissement de ses habitants, de la perte d’autonomie et de la santé mentale.
Paru dans la revue La Revue française de service social, n° 281, juin 2021, pp. 79-94.
Mots clés : Territoire-Logement, Assistant de service social, Logement, Politique sociale, Analyse critique, Étude de cas, Logement d'abord
Ce témoignage, rédigé en 2018 et à destination de la Fondation Abbé Pierre, a comme visée d’analyser trois projets territoriaux de mise en œuvre du logement d’abord qui concernent le département du Doubs, la ville de Montpellier et la métropole de Lyon. Cette analyse est menée à travers la description parallèle de situations réelles rencontrées sur le terrain afin de montrer les différences entre ce qui est écrit et pensé, et l’application de projet dans une réalité divergente.
Paru dans la revue Recherche sociale, n° 236, octobre-décembre 2020, pp. 89-146.
Mots clés : Territoire-Logement, Crise, Santé, Logement, Hébergement, SDF, Devenir, Demande, Adulte en difficulté, Jeune majeur, Expulsion, Revenu, Aide financière, Aide alimentaire, Étudiant, Loyer, Aide au logement, Logement social, Relogement, Propriété, Projet, Confinement, DALO (Droit au logement opposable), Logement d'abord
Si pour une partie de la population le confinement restera une parenthèse avant un retour à leur vie « normale », pour les personnes les plus vulnérables, premières victimes de la crise sociale et sanitaire, il marque au contraire une rupture aux effets durables.
Trois cas de figure sont décrits ici séparément (la situation des personnes sans-domicile, celle des personnes aux ressources financières fragilisées par la crise et celle des personnes dont les projets d’accès au logement ont été retardés ou remis en cause) sachant que certains ménages cumulent plusieurs de ces difficultés.
Le Housing First (HF), ou « Logement d’abord », se développe à Bruxelles depuis quelques années pour reloger et accompagner les personnes sans abri les plus vulnérables. Cependant, ce modèle est fragilisé parce que les logements ne sont accessibles qu’au travers d’une négociation avec les acteurs du logement social, permettant à ceux-ci de faire prévaloir leurs réalités et points de vue. L’article met en valeur le rôle des « responsables-logement » au sein des équipes HF, et plaide pour un véritable engagement de la part des acteurs du logement social, indispensable au développement du HF.
Le « Logement d’abord » est un dispositif permettant à des personnes sans-abri souffrant de pathologies psychiatriques et d’addictions d’accéder à un logement autonome sans avoir à franchir les étapes classiques de l’insertion par e logement et à prouver leur capacité à habiter. Il prévoit de faire appel à des travailleurs pairs ayant un vécu de la rue et faisant la médiation entre les locataires et les partenaires de l’action sociale et de la santé. Ce dispositif a fait ses preuves, mais a aussi montré quelques limites qui nécessitent de bousculer les représentations et la culture professionnelle des travailleurs sociaux.
Cet article a pour objectif de remettre en question une partie du discours professionnel au cœur de l’accompagnement des personnes sans logement. Nous interrogeons celui qui expliquerait le non-accès au logement de droit commun, en considérant cet échec comme le résultat d’une trajectoire individuelle. Il se fonde sur une logique d’accès par paliers qui fixe le logement comme une fin de parcours. Pour justifier cette sélection, nous émettons l’hypothèse qu’un discours professionnel se fabrique au service d’une logique artificielle, éducative ou économique par exemple, et que cette logique permettrait d’expliquer une incapacité temporaire d’habiter, et de fait, de confirmer un besoin d’apprendre à se loger. Sa forme la plus dure appartient au domaine de la prévision. L’accès (in extenso le non-accès) devient par conséquent un objet construit sans fondement sociologique. Nous proposons donc de déconstruire le principe d’un accompagnement social préparant au logement, d’abord en le distinguant du rétablissement des droits à partir d’une situation de non-recours aux droits (Warin, 2010), puis en isolant son discours intrinsèque et en l’admettant comme échangeable. Autrement dit, il s’agit de l’envisager comme un partage d’expérience fondé autant sur le pouvoir d’agir des personnes que sur celui des professionnels : une forme de distribution équitable de la parole d’expérience.
Paru dans la revue La Revue française de service social, n° 278, septembre 2020, pp. 22-30.
Mots clés : Territoire-Logement, Logement, Accompagnement social, Innovation sociale, Atelier, Participation, SDF, Travail social, Logement d'abord, La Réunion
L’accompagnement social au logement est une discipline qui se place à la croisée des champs privé (le chez-soi) et public (« le droit). La sphère intime du chez-soi inclut les publics sans abri, comme un continuum de situations pour lesquelles le logement est inscrit en creux. À partir de nos observations de terrain, tant auprès des publics que des professionnels, nous voulons remettre en question l’architecture d’un discours d’accompagnement à la lumière d’une philosophie contemporaine avec des résultats efficaces et durables : le Logement d’abord.
Paru dans la revue Lien social, n° 1243, 22 janvier au 4 février 2019, pp. 20-27.
Mots clés : Territoire-Logement, Logement, SDF, Financement, Location, Famille en difficulté, Pratique professionnelle, Innovation sociale, Logement d'abord
Après une phase expérimentale, le principe du Logement d'abord devrait s'étendre à l'ensemble du territoire français et concerner toute personne sans abri. La volonté gouvernementale affichée se heurte cependant à des freins. Si les équipes de travailleurs médicosociaux s'adaptent volontiers à la pratique de la visite à domicile, le parc locatif social et privé ne suffit toujours pas à répondre aux besoins.