PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Kenan Malik, Anne Warfield Rawis, Duck Wawerly, et al.
Paru dans la revue Revue du MAUSS, n° 59, mai 2022, pp. 7-280.
Mots clés : Identité, Identité culturelle, Identité sociale, Concept, Image de soi, Racisme, Discrimination
Si la question identitaire alimente toujours plus désormais la rhétorique conservatrice, voire la plus réactionnaire, elle traverse aussi le discours progressiste et critique au nom de la défense des « minorités » discriminées.
Comme si elle était désormais la question, avec en arrièreplan l’islam, le genre, la race, la nation, etc. Pourtant, il n’est guère de notion plus confuse. Et ce n’est pas sans raison que les sciences sociales nous invitent à nous méfier de l’essentialisme identitaire et de ses implications politiques douteuses. Néanmoins les identités ont la peau dure.
Article de Cédric Enjalbert, Alexandre Lacroix, Victorine de Oliveira, et al.
Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 156, février 2022, pp. 40-63.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Identité sociale, Identité culturelle, Citoyenneté, Élection, Nation, Nationalisme, Naturalisation, Entretien, Rite, Prénom, Acculturation, Groupe d'appartenance, France
Ce n’est sans doute pas un hasard si le candidat Éric Zemmour s’est fait notamment remarquer par une polémique sur les prénoms : la France traverse une crise d’identité, dont le vote d’extrême droite – créditée d’un tiers des suffrages au premier tour de la prochaine élection présidentielle – est l’un des symptômes. En France, la citoyenneté est en principe une abstraction, un contrat entre la nation et l’individu, sans contenu ethnique ni religieux. Mais cet égalitarisme abstrait est attaqué de toutes parts : à droite, parce qu’il nous couperait de nos racines ; à gauche, parce qu’il serait trop peu attentif aux différences réelles. La France est-elle condamnée à refaire ses papiers ?
Mais pour aborder la question avec le sourire, faites d’abord un test : quel (bon) Français êtes-vous ? Voyez-vous la France comme un ensemble de traditions ou un projet ? Comme une terre où l’on a ses racines ou comme un port d’où l’on peut voyager ?
Depuis 2006, lors du processus de naturalisation, ceux qui aspirent à devenir des citoyens français passent une sorte d’entretien, au cours duquel ils doivent démontrer leur maîtrise de la langue et de la culture françaises. Sur le terrain, ça donne quoi ? Nous avons recueilli des témoignages sur ce rituel pas seulement symbolique, analysé par la philosophe italienne Teresa Pullano.
En voulant revenir à la loi napoléonienne de 1803, qui empêche les parents de choisir librement le prénom de leurs enfants et oblige à piocher dans le calendrier, Éric Zemmour n’a pas seulement provoqué une polémique : il a dévoilé l’essence de son projet politique, qui vise à un assimilationnisme intégral. Analyse.
La réalisatrice Alice Diop a refait, trente ans après, l’expérience de l’écrivain engagé François Maspero sur la ligne du RER B, dont le trajet passe à travers toutes les classes sociales et toutes les appartenances culturelles : elle nous explique ce que cette immersion lui a appris sur l’universalité de l’être humain.
Ex-PS, ex-LREM, le député du Val-d’Oise Aurélien Taché analyse la montée de la politique identitaire en France dans son récent essai Nativisme. Nous l’avons confronté à la philosophe Marylin Maeso, spécialiste d’Albert Camus, afin qu’ils nous donnent leur vision de l’état actuel de l’universalisme républicain.
Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 102-110.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Prévention spécialisée, Travail social, Approche globale, Jeune, Reconnaissance, Identité sociale, Quartier
À partir de récits d’expériences professionnelles menées dans le cadre de la prévention spécialisée, ce texte défend l’intérêt d’une approche éducative globale prenant en compte la singularité des parcours des jeunes ainsi que leur histoire de vie, celle de leur famille et de leur quartier. Il s’agit ainsi de replacer dans un contexte social et historique la radicalité qu’ils expriment sous diverses formes, en mettant leur vie et celle d’autrui en danger.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 81-94.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Abandon, Accompagnement, Accueil, Adaptation, Adolescent, Bilan de santé, Confiance, Entretien, Exil, Identité sociale, Intégration, Interprétariat, Maltraitance, Migration, Mineur non accompagné, Parole, Pratique professionnelle, Prise en charge, Psychothérapie, Réfugié, Souffrance psychique, Traumatisme, Dispositif
Les mineurs non accompagnés souhaitent avant tout coller à ce qu’ils perçoivent comme la demande de l’autre, qu’il s’agisse de ceux qui mandatent au pays ou des éducateurs du pays d’accueil. Cela rend difficile tout travail d’élaboration psychique qui imposerait de baisser la garde. Cette contribution expose le dispositif proposé par une consultation hospitalière transculturelle dite de deuxième ligne aux mineurs non accompagnés. La première rencontre est structurée de façon à permettre au jeune qui est reçu de se déprendre des assignations dont les jeunes migrants sont l’objet et de reprendre la parole en son nom. Dans un deuxième temps la psychothérapie permettra au jeune de travailler sur les effets psychiques du parcours migratoire traumatique et sur son histoire dans un mouvement d’aller-retour entre deux temps et deux cultures, avant de s’engager dans la construction d’une identité d’avenir.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 31, printemps 2021, pp. 15-26.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Altérité, Anthropologie, Approche historique, Aptitude, Attitude, Autonomie, Identité sociale, Individu, Jeune, Société, Sociologie
L’adolescence est une création sociale récente, mais elle pose un problème général qui est celui de la sortie de l’enfance. À ce problème, de nature anthropologique, tout homme et toute société ont, et ont eu, à se confronter. Cependant, si la question du début de l’adolescence ne fait pas véritablement problème, il n’est pas de même aujourd’hui de celle de sa durée et de sa fin. Les sociétés occidentales prolongent de plus en plus la période de la jeunesse sans toujours bien faire la différence avec l’adolescence. Plus encore, plusieurs auteurs en font aujourd’hui des « sociétés adolescentes » du point de vue de leur fonctionnement. Pour s’y retrouver dans ces questions, il faut creuser les processus qui s’enclenchent à la sortie de l’enfance avec « l’émergence à la personne ».
Article de Séverine Paquette, Francesco Arcidiacono
Paru dans la revue Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, tome XXVI, n° 67, 2021, pp. 105-126.
Mots clés : Travail-Emploi, Travail, Relation interpersonnelle, Conflit, Groupe de travail, Psychosociologie, Communication, Identité sociale, Étude de cas
Dans le domaine de la psychosociologie et de la gestion des comportements professionnels, l’analyse des interactions autour de désaccords en milieu professionnel est un sujet central. Cet article présente une étude de cas liée à la situation de la répétition d’un concert au cours de laquelle des musiciens et des techniciens se rencontrent pour l’organisation et la mise en place technique d’un spectacle. Notre objectif principal est d’analyser les désaccords qui émergent du point de vue de leur forme, de leur structure et de leur signification, ainsi que de relever les positionnements des interactants au sein de leur groupe professionnel (respectivement, les musiciens et les régisseurs). A ce propos, une analyse qualitative (discursive et argumentative) a été conduite. Les résultats montrent l’émergence de modalités variées dans la gestion des désaccords lors de situations d’échanges en milieu professionnel, ainsi que des indices d’appartenance aux groupes impliqués lors de conflits inter-groupes. Cette étude de cas montre le potentiel de l’analyse de situations d’interaction en contexte professionnel pour mieux comprendre des phénomènes linguistiques liés aux conduites conversationnelles des participants et à leur production-mobilisation-circulation de savoirs liés à des pratiques situées.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3187, 4 décembre 2020, pp. 36-37.
Mots clés : Travail social : Métiers, Communication, Parole, Citoyenneté, Accès aux droits, Identité sociale, Accompagnement, Partage d'informations, Expérience, Formation professionnelle continue
La parole revendicatrice, nourrie de l’expérience des difficultés rencontrées, des discriminations subies, doit être entendue. C’est le credo porté par Advocacy France. Le réseau a conçu une formation à destination de tous, et en particulier des travailleurs sociaux et médico-sociaux, pour leur permettre d’adopter un nouveau positionnement vis-à-vis des personnes accompagnées.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 86, 2020, pp. 152-162.
Mots clés : Adolescent, Violence, Scolarité, Identité sociale, Citoyenneté
Les adolescents en difficultés scolaires et sociales éprouvent souvent une blessure identitaire due notamment à la stigmatisation et l’exclusion, qui les mettent dans des « cases ». Face à cette attaque de leur identité dans la Cité, ils construisent ce que nous proposons d’appeler la « citoyenneté interne » comme processus alternatif à la blessure identitaire subie et répétée. La citoyenneté interne consiste en l’appropriation de soi mais aussi de son contexte social et symbolique, pour cheminer différemment à travers une position de sujet-citoyen capable d’étayer les processus de subjectivation et de construction identitaire à l’adolescence. C’est par la citoyenneté interne que les adolescents arrivent à s’inscrire progressivement dans leur environnement et à trouver un sens à leurs difficultés et leurs ressources créatrices, au croisement de la subjectivation, du lien social et culturel, et de la contingence citoyenne. Il s’agit ainsi d’une inscription interne, d’un ancrage symbolique, à la fois singulier et collectif, spécifique et anonyme, au sens d’être un parmi les autres et relié avec les autres, en interaction et en transformation dans la même Cité.
Alors que la mort de George Floyd suscite un large mouvement d’indignation aux États-Unis et dans le monde, trois philosophes analysent les ressorts du racisme contemporain. Ils proposent ici leurs solutions : faire de nos identités sociales un instrument de libération avec Kwame Anthony Appiah, déboulonner un imaginaire mortifère avec Hourya Bentouhami et mobiliser la mémoire commune des souffrances avec Achille Mbembe.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 1 & 2, juin 2020, pp. 8-18.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Adolescent, Déficience cognitive, Identité sociale, Relation d'aide, Action éducative, Placement
Les adolescents usagers des institutions médicosociales avérés administrativement « déficients intellectuels légers sans trouble du comportement » montrent, en bien des circonstances, que ces attributions sont très aléatoires. Sur le plan de la dramaturgie sociale, ces jeunes mobilisent au jour le jour des ressources insoupçonnées pour contourner le stigmate, enrayer les processus de désignation, éviter les effets de l’étiquetage relatifs à leur placement. Pour ce faire, ils procèdent à des analyses fines des situations sociales auxquelles ils sont confrontés et utilisent des stratégies ingénieuses. L’ethnographe in situ permet de saisir ces réflexions et ces comportements de protection des identités sociales. Il permet aussi d’envisager des moyens d’action éducatifs destinés à mettre en œuvre un vrai travail de bienveillance avec les usagers, pour les aider à mieux vivre leur placement institutionnel et à éviter que s’engage avec eux un processus de double peine.