PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 79ème année, n° 1 & 2, juin 2019, pp. 94-106.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Handicap, Insertion sociale, Définition, Politique sociale, Inclusion
La notion d’inclusion sociale est devenue, au cours des vingt dernières années, le nouveau référentiel des politiques sociales européennes. Dans une communication définissant les objectifs en termes de croissance pour la décennie 2010-2020, la Commission européenne inscrit d’ailleurs l’inclusion sociale comme l’un des trois horizons dans lesquels placer l’action publique. Cependant, la notion est très rarement définie. Sur la base principale d’une revue des publications scientifiques sur la question, ce papier tentera une approche de l’inclusion en en retraçant la généalogie, depuis son émergence spécifiquement attachée à la question du handicap jusqu’à son extension aux politiques sociales. Il pourra alors être possible de montrer les enjeux et les risques que comporte une telle manière de penser les problèmes sociaux à l’aune du handicap, et ses impasses.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 58-1, janvier-mars 2017, pp. 71-95.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Politique sociale, Handicap, Intégration, Intégration scolaire, Insertion professionnelle, Accessibilité, Entretien, Témoignage, Représentation sociale, Personne handicapée, Inclusion
En France comme dans de nombreux pays, les politiques du handicap ont connu une évolution d'une logique de protection et de ségrégation des personnes handicapées vers la valorisation d'objectifs d'inclusion et de non-discrimination. En quoi l'expérience sociale du handicap a-t-elle été affectée par ces transformations de l'action publique ? Cette contribution offre des éléments qualitatifs de réponse à cette question à partir d'une enquête par entretiens biographiques. La recherche prend appui sur une démarche de sociologie de réception de l'action publique.
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 35, n° 4, pp. 475-482.
Mots clés : Handicap, Adolescent, Identité, Groupe
L'appartenance et l'identité se déclinent de façon particulière dans des contextes de handicap de naissance, car la différence avec la personne handicapée s'impose avec une telle force qu'il devient très difficile pour les parents et les autres membres de la famille de se reconnaître en elle. Le travail autour de l'appartenance devient alors prioritaire pour les professionnels. Ces difficultés se réactualisent à l'adolescence. Nous posons la question de l'appartenance et de l'identité à partir de notre expérience clinique en milieu institutionnel avec des groupes de filles et de garçons (11-14 ans) et nous analysons le retentissement de cette expérience dans le milieu familial. Nous partons de l'hypothèse que le groupe de pairs se configure comme un espace où les pré-adolescents peuvent découvrir leurs appartenances multiples (appartenance de genre, de génération, au milieu familial) à partir des sensations corporelles et des émotions partagées. Le passage par l'expérience de l'appartenance à ce groupe de pairs s'avère un outil incontournable dans le tricotage et dans la transformation des liens qui les unissent entre eux et à leurs proches en vue d'une affirmation de leur identité de « jeune adulte dépendant »
Les déclarations de problèmes de santé recueillies en toutes lettres dans l'enquête nationale « Handicaps-Incapacités-Dépendance » de 1999 donnent accès à la multitude des manières de les énoncer. Une analyse textuelle de ces données permet de montrer que les déclarations varient en fonction du milieu social, illustrant la notion de culture somatique forgée par Luc Boltanski. Il est cependant possible d'aller au-delà de ce premier constat et de montrer que ces manières de dire sont indissociablement des manières de penser la maladie, appelées ici théories diagnostiques. En prenant les exemples du handicap mental et des troubles de type Alzheimer, cet article souligne l'intérêt de prendre en compte d'autres facteurs, en particulier la construction sociale et morale des pathologies, les configurations de prise en charge propres à chaque secteur médico-social, mais aussi les configurations familiales qui font varier les enjeux liés aux modes d'organisation quotidienne.
Cet article est issu d'une recherche consacrée à l'analyse de l'expérience de la formation aux métiers pénitentiaires de travailleurs handicapés. Il montre comment l'entrée de personnes handicapées dans le champ professionnel pénitentiaire français révèle un ordre social et professionnel dominant élaboré en réaction aux relégations dont souffrent cette institution et ces personnels. Il explore les gestes institutionnels qui contribuent à placer les travailleurs handicapés à la marge ou tentent de les assimiler et analyse les gestes individuels de reproduction. Il replace enfin ces gestes institutionnels et individuels dans une logique défensive face à la faiblesse des positions sociales de l'administration pénitentiaire française et de ses métiers.
Cet article traite du type de relation qui s'établit dans les fratries atypiques dans lesquelles un des membres est atteint de déficience intellectuelle. A partir des résultats d'une recherche antérieure qui a permis d'identifier les spécificités apparaissant dans le lien entre l'enfant handicapé et son frère ou sa sour, deux études de cas sont proposées. Celles-ci permettent de définir et d'illustrer les processus de parentalisation et/ou de parentification qui peuvent apparaître dans ces fratries. Un pont entre la recherche et la pratique clinique est proposé dans cet article par l'évocation de pistes d'interventions auprès des systèmes familiaux confrontés à la déficience intellectuelle d'un de ses membres.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 31, n° 2, pp. 167-179.
Mots clés : Handicap, Fratrie, Interaction, Relation familiale, Parents, REPRESENTATION, Perception, Handicap visuel, Groupe de parole, Handicap mental
Si les parents identifient assez clairement ce que le handicap de leur enfant a engendré comme changements dans leur parentalité ainsi que dans la dynamique familiale, il apparaît que la perception parentale sur les répercussions du handicap d'un enfant sur le reste de la fratrie présente des spécificités. Nous avons analysé les discours de parents d'enfants porteurs de handicap mental et visuel participant à un groupe de parole. Six indicateurs pertinents dans la compréhension par les parents des enjeux psychologiques pour les fratries sont identifiés et expliqués : la reconnaissance par les parents des difficultés rencontrées par le frère ou la soeur du fait de son statut particulier, les difficultés pour les parents d'être témoins des difficultés des frères ou des soeurs de la personne handicapée, les aspects positifs du handicap sur les relations fraternelles, le rôle des parents dans le type de relation fraternelle entretenue entre les enfants, le rôle fraternel comme substitut du rôle parental et les discours déviants sur la personne handicapée seulement - et plus sur le frère ou la soeur.
Le développement des accidents automobiles après la seconde guerre va désajuster les finalités sociales, économiques et politiques de l'indemnisation qui prévalaient, en « déréglant » certains principes implicites de hiérarchisation des corps (physique et social). L'évaluation du dommage corporel va alors être réformée sous l'impulsion d'assureurs, de médecins et de magistrats qui vont contribuer à sa « professionnalisation ».