PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Auteur réputé difficile d’accès, Bion nous a légué un ensemble de concepts opaques à première vue, mais fort utiles pour l’élaboration du travail clinique. En fait, la difficulté que l’on peut rencontrer à sa lecture est la même que celle que nous éprouvons face à tout penseur qui s’aventure au-delà des copier-coller de la doxa. Leur pensée est alors complexe, certes, mais surtout, elle ne cesse de varier, d’être retravaillée, de se questionner et de se réarticuler. En ce sens, la difficulté avec la pensée de Bion, c’est qu’elle nous oblige tout simplement à penser avec lui, et, plus encore, à penser (avec) nos propres pensées.
Article de Hélène Lazaratou, Flora Koliouli, Bernard Golse
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 1, janvier-juin 2023, pp. 111-123.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant, Hystérie, Concept, Psychopathologie, Récit de vie, Maladie psychosomatique, Trouble de la personnalité
Le concept de l’hystérie comme entité clinique a subi plusieurs transformations. Cet article a comme visée de souligner la nécessité de l’existence de la catégorie diagnostique de l’hystérie dans les systèmes classificatoires contemporains à l’aide d’un cas clinique d’hystérie infantile, en Grèce. Nous présentons le cas de Georgia, âgée de 11 ans, sa symptomatologie, son anamnèse, l’entretien clinique avec la fille et avec sa mère, ainsi que les suivis psychologiques. Dans ce cas clinique, la construction de plusieurs symptômes se conforment à la signification des mots et des prénoms de ses proches. Nous discutons la pertinence du concept d’hystérie chez l’enfant et l’adolescent, le diagnostic différentiel et les formulations psychodynamiques qui l’accompagnent.
L'accueil constitue l'amorce de tout processus thérapeutique. Cet instant fugace convoque les espoirs et les craintes des protagonistes de la relation de soin, mobilise les préjugés, amorce la dynamique transférentielle, provoque - ou pas - les résonances, et ouvre ou ferme les portes d'une possible rencontre. Malgré toute l'importance de ce premier instant qui balisera la rencontre, l'accueil fait relativement peu l'objet d'études approfondies. Notre recherche part de la question suivante : "Qu'est-ce qu'accueillir dans le champ de la santé mentale ?". Elle vise à proposer une conceptualisation en explorant le sens donné par des professionnels au sein de services d'urgences psychiatriques. L'analyse par théorisation enracinée (Glaser et Strauss, 1967) a permis de dégager quatre catégories conceptuelles : (1) processus singulier ; (2) intentionnalité ; (3) entre je(u) ; (4) ritualisation de l'accueil.
Article de Jean Marc Alexandre, Mathieu Boudard, Christophe Rassis, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 258, mai 2021, pp. 16-19.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Addiction, Concept, Recherche, Prise en charge, Soin, Trouble du comportement, Technologie numérique, Adolescent
L'hypothèse d'une "addiction aux écrans" est aujourd'hui une préoccupation sociétale importante. Cette expression est régulièrement entendue pour désigner un usage important d'écrans. Cette approche quantitative s'avère en réalité insuffisante pour un diagnostic d'addiction, selon la définition de cette maladie, qu'il s'agisse de substances ou de comportements. "L'addiction aux écrans" n'est actuellement pas reconnue dans les nomenclatures diagnostiques et fait l'objet de recherches. Les données du laboratoire Sanpsy CNRS 3413 montrent qu'en population générale, une proportion importante d’usagers rencontre des problèmes liés aux écrans. Toutefois, la prévalence des personnes dont les pratiques pourraient être qualifiées "d’addiction aux écrans" est largement plus minoritaire. Pour ces personnes, une prise en charge spécifique de l'addiction semble indiquée. Davantage de recherches sont nécessaires pour continuer de caractériser ce phénomène, ses facteurs de risques, son évolution clinique sa prise en charge.
L'approche de la résilience s'est construite sur des apports transdisciplinaires, mais quelles sont ses principales articulations théoriques ? Après avoir retracé les évolutions historiques et les domaines concernés (adversité chronique et psychotraumatismes), nous interrogeons les applications de ce modèle dans les pratiques cliniques en psychologie et psychopathologie. Bien qu'il puisse concerner des groupes (familiaux ou sociaux), nous nous centrons ici plus particulièrement sur la paradigme de la résilience appliqué à des individus confrontés à des traumatismes, en explorant ses éclairages conceptuels et ses modalités pratiques de prise en charge des psychotraumatismes dans les cliniques de l'extrême.
Mécanisme de défense fréquemment rencontré en clinique psychiatrique, le déni est souvent invoqué : il compromettrait l'alliance thérapeutique, serait responsable de la non-observance et des rechutes.. Déni de la maladie, déni de grossesse ou dans l'anorexie, déni de l'agresseur sexuel ou du meurtrier... Comment le soignant peut-il appréhender ce mécanisme ? Mensonge, dénégation, refoulement, clivage, comment se repérer ? Sans chercher à confronter le patient à une réalité dont il ne peut et ne veut rien savoir, le soignant doit s'attacher à envisager finement le contenu du déni et de ses effets.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 364, février 2019, pp. 45-49.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Autisme, Définition, Conflit, Concept
Dans cet article, l’auteur s’interroge sur l’emploi généralisé de la notion d’autisme. Ce terme est utilisé selon lui quasi systématiquement au singulier, notamment dans les médias, mais aussi dans les ouvrages de référence en la matière comme dans la dernière version du DSM ou encore dans la nouvelle stratégie nationale de santé du gouvernement pour la période 2018-2022… Le mot « autisme » et son emploi semblent donc supposer une entité ou pathologie précise. Mais, pour l’auteur, la réalité est bien plus complexe, subtile et multiple.