PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 243, mars 2024, pp. 19-35.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Thérapie familiale, Temps, Répétition, Psychanalyse, Génération, Histoire familiale, Psychisme, Émotion, Périnatalité, Symptôme
La période périnatale suscite un bouleversement psychique de la famille où le passé, le présent et le futur s’entremêlent. Quand des traumatismes ont affecté des générations en amont, il est possible qu’un passé non élaboré resurgisse à la naissance d’un enfant. Des organisations défensives délétères se transmettent sans transformation. Une confusion des temps peut s’installer, entre passé et présent, obturant le futur, plongeant la nouvelle famille dans de la désorganisation, faisant apparaître des symptômes. Les autrices proposent un éclairage théorique, puis des vignettes cliniques dont un accompagnement de thérapie familiale psychanalytique périnatale pour permettre à la nouvelle famille de se différencier et de construire un avenir détoxifié et « déconfusionné ». Le développement favorable de l’enfant et une parentalité plus harmonieuse peuvent en découler au bénéfice de tous.
L’étude se concentre sur l’expérience d’attachement mère-enfant dans un contexte de déni partiel de grossesse. En utilisant une méthodologie qualitative, dix entretiens ont été menés auprès de deux groupes de femmes (groupe test et groupe témoin). Les résultats montrent que la découverte de la grossesse a causé une sidération et une effraction chez les femmes du groupe test, ce qui a entraîné une mise à distance du lien avec l’enfant à naître. Bien que la relation mère-enfant soit sécurisante, elle est souvent investie sur un versant fusionnel où la culpabilité empêche les mères d’envisager une séparation sereine d’avec leur enfant. Ces conclusions soulèvent des questions sur la capacité de l’enfant à s’individualiser et à se confronter à sa figure d’attachement.
Article de Mikako Tsuchigahata, Miguel M. Terradas, Garine Papazian Zohrabian, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 245-281.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant, Réfugié, Traumatisme, Deuil, Symptôme, Psychisme, Jeu, Dessin, Guerre
Les recherches sur le traumatisme chez les enfants réfugiés de la guerre s’intéressent généralement aux réactions symptomatiques, mais considèrent peu le vécu subjectif. Ainsi, il y a un risque de sous-estimer les conséquences psychologiques de ces événements. La présente étude vise à intégrer les éléments de l’histoire personnelle, la quantification des symptômes post-traumatiques et les expériences subjectives liées aux traumatismes évaluées au moyen du jeu libre et du dessin afin de décrire les conséquences psychiques de ces traumatismes chez deux enfants réfugiés. Les résultats révèlent qu’un des enfants manifeste des symptômes post-traumatiques, ce qui est appuyé par les caractéristiques de ses activités ludiques et les thèmes qui émergent du jeu et des dessins. Chez la deuxième enfant, il n’est pas relevé de symptôme post-traumatique ou de trace évidente du traumatisme dans le jeu et le dessin. Cependant, les thèmes des jeux indiquent un besoin de protection et le deuil de son enfance.
Article de Jacques Tyrol Chary, Rose Angélique Belot, Noémie Lecluse, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 213-229.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant, Thérapie de groupe, Généalogie, Psychisme, Objet, Séparation, Mère, Relation enfant-parents, Emprise, Père
Dans une perspective psychanalytique, le processus de séparation-individuation est ici exploré dans un contexte intersubjectif, en prenant appui sur des éléments théoriques et cliniques. Nous avons utilisé un dispositif thérapeutique groupal pour enfants appelé « Auprès de mon arbre », qui prend appui sur la Libre-Réalisation de l’Arbre généalogique (LRAg). Une illustration clinique permet, elle, de souligner l’intérêt de ce dispositif innovant pour contribuer à un travail psychique de différenciation chez des enfants entravés dans le mouvement de séparation-individuation.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 169-184.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Nourrisson, Chirurgie, Mémoire, Adolescent, Topique freudienne, Deuil, Hospitalisation, Psychisme
Après avoir présenté les connaissances actuelles liées aux traces mnésiques et à la mémoire corporelle, les auteurs interrogent ce qu’ils nomment un « après-coup originaire » chez un bébé précocement confronté à une maladie somatique traumatique ayant nécessité un acte chirurgical.
Indubitablement, dans ce contexte, le bébé vit des phénomènes d’invasions et d’effractions sur le plan somatique et psychique. Plus tard, à l’adolescence l’archaïque traumatique somatopsychique génère des difficultés et/ou des empêchements du processus de subjectivation et de différenciation. En effet, il existe à l’adolescence l’expression sur un mode clinique ou psychopathologique d’une mémoire sans mémoire du corps de la période archaïque.
Article de Alexandre Lacroix, Claire Sergent, Ilaria Gaspari, et al.
Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 173, octobre 2023, pp. 42-65.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Désir, Stéréotype, Affirmation de soi, Comportement, Valeur, Altérité, Changement, Neurosciences, Émotion, Anxiété, Trouble du comportement alimentaire, Psychisme, Habitude
Il faut être en accord avec ses principes ! On l’affirme comme une règle évidente à l’heure où de nombreux défis climatiques imposent de changer nos habitudes de vie… Mais est-ce si facile ? Peut-on vraiment parvenir à cette harmonie avec soi et avec le monde ? À quelles conditions ?
- Trois étapes philosophiques jalonnent ce « duel » contre soi-même : parvenir à réguler ses propres désirs, faire dialoguer en soi la contradiction et ne pas refuser de s’engager dans l’action, même si l’on se trompe.
- Du point de vue neuroscientifique, la chercheuse Claire Sergent invite d’abord à l’humilité : elle démontre combien nous sommes pétris de préjugés – quelle que soit la sincérité de nos convictions. C’est que nous sommes programmés pour justifier notre comportement, quitte à sembler incohérents. Mais on peut changer, tout n’est pas perdu !
- À ces transformations, nos témoins ont été contraints par l’expérience. Qu’ils aient eu le sentiment de se perdre dans une relation amoureuse déséquilibrée ou dans une activité professionnelle aussi lucrative qu’inconfortable, qu’ils aient eu l’impression d’être dépossédés d’eux-mêmes par une addiction ou dû faire un choix familial impossible, ces femmes et ces hommes attestent cependant de la possibilité de trouver un équilibre (précaire)… comme le souligne la philosophe Ilaria Gaspari qui commente leur histoire.
- Au fond, une société où tout le monde serait sans cesse en harmonie, parfaitement satisfait et toujours d’accord, ne serait-elle pas invivable et monstrueuse ? Sur les pas d’Albert Camus – avec une certaine dose de mauvaise foi –, imaginons le récit dystopique de ce cauchemar unanimiste.
- Enfin, peut-on imaginer des alternatives à la fausse promesse de l’harmonie ? Oui, affirme le sociologue Hartmut Rosa : on peut avoir des principes assumés et des valeurs fortes sans rechercher pour autant l’authenticité avec un soi hypothétique. Voici ce qu’il appelle la « résonance », une ouverture à l’altérité, à mi-chemin de l’activité et de la passivité, qui mène à une transformation personnelle.
Article de Corinne Bernardeau, Anne Marie Pecarelo
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 97, juillet-septembre 2023, pp. 157-167.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Relaxation, Corps, Psychisme, Enfant, Psychose, TSA, Berges (Jean)
La relaxation thérapeutique méthode Bergès continue à essaimer dans le champ de la santé et du médico-social. Cette expérience subjective à médiation psycho-corporelle intéresse tout le champ de la clinique, le corps étant souvent, chez l’enfant, le lieu d’expression du symptôme : troubles somatiques, troubles émotionnels, anxieux et neuro-développementaux. Visite et revisite des assises narcissiques et identitaires via le concept d’enveloppes psychiques chez les enfants et adolescents avec fonctionnement d’allure limite, psychotique ou présentant des troubles du spectre autistique.
Article de Mariana de Sousa e Silva, Katia Tarouquela Brasil, Éliana Rigotto Lazzarini, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 241, septembre 2023, pp. 21-35.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Risque, Psychisme, Approche clinique, Rôle, Soutien à la parentalité, Relation enfant-parents, Thérapie, Médiation, Filiation, Santé mentale, Souffrance psychique
La parentalité impose au sujet un travail psychique intense qui s’appuie sur des aspects narcissiques, archaïques, sur l’histoire de la filiation et de la transmission psychique. La parentalité est, avant tout, liée à un processus qui comporte des risques psychiques particuliers face aux événements de vie. Identifier ces enjeux dans la relation parent-enfant et comprendre ce qui est sollicité pour le sujet face à des événements nécessite de remodeler les alliances et de trouver un nouvel équilibre psychique. Dans le cadre d’une recherche clinique, les auteures, impliquées dans un dispositif d’écoute psychanalytique de la parentalité, proposent une discussion quant aux repères cliniques des enjeux qui sous-tendent la relation parent-enfant. Ce questionnement est discuté par deux vignettes cliniques, celle de Maria qui, après son accouchement, expérimente des vécus corporels primitifs projetés sur son bébé et celle de Camila, qui commence son analyse après la tentative de suicide de sa fille. Dans l’ensemble de ces vignettes, on observe une réorganisation de la dynamique psychique et une possibilité de symboliser davantage les modes d’alliance de la dyade parent-enfant.
Paru dans la revue Empan, n° 131, septembre 2023, pp. 14-24.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Santé mentale, Soin, Ethnopsychiatrie, Psychanalyse, Sujet, Responsabilité, Psychisme, Care
Il apparaît que la maladie et le soin sont imposés par notre société sans que nous en interrogions leur nomination ni le présupposé thérapeutique qui les double et probablement les précède. Concernant ces différents points, l’éclairage de l’anthropologie peut être d’un grand recours.
Par ailleurs, peut-on parler de soin psychique si le soin ne modifie pas le sujet dans l’humain ? Fût-ce volontairement ou involontairement. Mais comment faire évoluer un sujet ? Et peut-on soigner sans prendre soin de l’autre ?