PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 131-151.
Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Jeune, Addiction, Toxicomanie, Sociabilité, Territoire, Cohabitation, Travail social, Errance, Marginalité, Drogue
Des jeunes usagers de drogues à la rue à Lyon occupent l’espace public, y construisent des abris, y font la manche, consomment des produits psychoactifs, s’inscrivent dans un réseau de relations sociales, et ainsi développent des aptitudes à habiter et à cohabiter dans la ville. En marge – ou en plein cœur ? – de celle-ci, ils génèrent ainsi des territoires physiques et existentiels bien loin du concept d’errance qui les définit souvent dans l’action sociale et politique. À partir d’une recherche conduite à divers moments et dans différents cadres (interventions en travail social, études en anthropologie, ethnographies pour un observatoire de recherche), nous souhaitons ici restituer l’épaisseur des modalités d’être à la ville de ces jeunes. L’article rend compte de leurs compétences urbaines manifestes, que les usages de drogues conditionnent nécessairement, et ainsi de leurs existences éminemment politiques dans la ville.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 65-73.
Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Enquête, Recherche, Éthique, Marginalité, Logement, Statistiques, Récit de vie, Classification
Revue française des affaires sociales : Pouvez-vous vous présenter et dire un mot de votre parcours ?
Après une formation initiale en mathématiques puis en statistiques, je suis entrée à l’INSEE où j’ai surtout travaillé sur l’urbanisation et la division sociale de l’espace, mais aussi sur les chômeurs des années 1930 et sur les types de ménages en France et en Angleterre. J’y ai acquis un intérêt pour la construction et les limites des catégories, la prise de recul historique et géographique, et la mise en perspective des trajectoires individuelles, replacées dans un contexte global.
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 41-47.
Mots clés : Travail social : Métiers, Témoignage, Travailleur social, Exclusion sociale, Insertion par l'économique, Militantisme, Rue, Marginalité
Depuis leurs origines, les sociétés tentent de progresser en humanité. Le travail social, pour sa part, essaie de suppléer les carences des organisations économiques et politiques qui laissent des personnes au bord du chemin, exclues du vivre ensemble, ignorées, abandonnées. Le témoignage que je tente d’écrire, après quarante-deux années de travail social de la rue à l’insertion par (avec) l’activité économique, veut simplement rappeler l’humain d’abord, et notre rôle de réveilleurs et d’alerte avec ces personnes, là où nous sommes. Que les dispositifs et structures soient des services encore militants.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 78, juin 2022, pp. 69-82.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Valeur sociale, Quartier prioritaire, Marginalité, Stigmatisation, Reconnaissance, Représentation sociale, Inégalité, Médiation
La question de la reconnaissance sociale est centrale lorsque l’on s’intéresse à l’image « des quartiers » et de leurs habitant·es. À travers les discours et les représentations dominantes sur ces espaces, il se met en place un processus de disqualification et de stigmatisation des habitant·es des quartiers dits prioritaires qui les « empêche d’être pleinement acceptés dans la société » (Goffman, 1975, p. 7). Ce processus, qui se met en place dans l’espace (géographique et social) et par l’espace (considéré comme un attribut du social), porte en lui des implications sociales et politiques. Cet article propose ainsi de penser l’expérience subjective d’un déni de reconnaissance de la part des habitant·es de ces espaces urbains (Honneth, 2013, 2015) et cela dans une perspective de justice sociale (Fraser, 2005).
Article de Umberto Cugola, Jean Loup Lenoir, Améle Lakhouache
Paru dans la revue Forum, n° 166-167, mai 2022, pp. 115-124.
Mots clés : Travail social : Formation, Vulnérabilité, Travailleur social, Marginalité, Norme, Éducateur spécialisé, Terrain, Pratique professionnelle, Recherche, Créativité
La réflexion proposée ici découle d’un séminaire né à l’IFRASS à Toulouse en 2016 dans un contexte où la réforme et l’universitarisation des diplômes d’État d’éducateurs ont interrogé les équipes sur la place de la recherche dans nos centres de formation. Avec mon collègue J.L Lenoir, la richesse des échanges avec les étudiants et les intervenants nous ont nourrit toutes ces années jusqu’à ce que nous identifions le thème et l’argumentaire présenté en introduction ci-dessous. C’est lui qui a motivé l’intervention des praticiens, personnes concernées et associations que nous invitons depuis maintenant trois ans. Et cette année nous osons franchir le pas en mettant par écrit toutes les analyses et pistes de réflexion que ce séminaire et ses échanges ont inspiré. S’il faut bien associer un nom à une plume, ce travail reste le produit d’une intelligence collective, le fruit d’un réseau d’acteurs passionnés qui ont pensé en commun.
Article de Nicolas Rabain, Jean-Christophe Maccotta, Julie Kristeva, et al.
Paru dans la revue Adolescence, tome 39, vol. 2, n° 108, juillet-décembre 2021, pp. 251-432.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Jeune en difficulté, Radicalisation, Marginalité, Lien social, Définition, Incasable, État limite, ITEP, PJJ, Violence, Décrochage scolaire, Inceste
En abordant les nouvelles formes de destructivité chez les adolescents dits « incasables », les auteurs soutiennent un abord pluridisciplinaire des soins. Selon eux, il est crucial de tenir compte non seulement de leurs symptômes, mais aussi de leurs parcours, de leurs carences et de leurs entraves, sans oublier leurs désirs et leurs fantasmes. Ainsi pourront-ils conserver une trace des capacités de contenance et d’élaboration des adultes qu’ils auront rencontrés dans leur parcours de soin.
Manger ou se nourrir, occupe une place fondamentale dans l’ensemble des actes sociaux les plus ordinaires. C’est même un marquage social déterminant qui touche à des domaines comme l’identité, l’altérité, la culture, l’art, la religion. Ainsi, manger dans la rue, lorsqu’on est une personne sans-abri, oblige à une réflexion qui redéfinit anthropologiquement une pratique sociale qui en principe s’inscrit dans une forme de rite de commensalité. Dès lors, que veut dire partager un repas ? Que veut dire manger seul ? Que veut dire la convivialité ?
Dans cet article, nous nous focalisons principalement sur trois supposées figures de désaffiliés qui auraient marqué l’Empire ottoman. À partir du concept de désaffiliation de Robert Castel, nous avons appréhendé sa pertinence au regard de ce qui fait centre et ce qui fait périphérie du XIIIe au début du XXe siècle, mais aussi les conditions légitimes du recours à la notion d’exclusion. Alors que les nomades sont une figure centrale de son expansion, ils seront poussés à la sédentarisation forcée. Les paysans qui sont au cœur d’une économie redistributive et de la stratification de l’ordre social de l’Empire, se voient contraints d’être attachés à la terre. Enfin, les indigents seront catégorisés très tôt, avec d’un côté, les mendiants méritants et de l’autre, les mendiants valides. Face à ces figures, la politique de l’Empire oscillera entre conciliation, contrôle, interdiction, expulsion et répression.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2020, pp. 117-136.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, Intervention sociale, Marginalité, Milieu urbain, Éducateur de rue, Prévention de la délinquance, Vulnérabilité, Terrain, Amérique du Nord, Europe
En tant que démarche d’approche et d’immersion auprès des populations restées à l’écart des politiques sociales et de santé publique, l’« aller-vers » a irrigué divers pans de l’intervention sociale tout au long du XXe siècle, tant en Amérique du Nord qu’en Europe. Il constitue même, dans divers pays, le cœur d’un champ de pratiques : le travail de rue. Cet article s’interroge sur les effets sociaux de ce champ de pratiques et sur sa capacité à remettre en cause des frontières symboliques qui affectent les relations entre la société et sa marge. Les auteurs prennent pour cela appui sur des recherches qualitatives menées en Belgique flamande, au Canada et aux Pays-Bas.