À l’époque où nous les rencontrons, en avril 2019, Romain Bourgeois est responsable d’unité éducative titulaire ; Sana Coly est éducateur contractuel ; Gaëlle Dieppois est éducatrice titulaire ; Julie Marcq est responsable d’unité éducative contractuelle. Tous les quatre exercent alors au sein du centre éducatif fermé (cef) de La-Chapelle-Saint-Mesmin. Quelles sont les réalités de leur métier ? Comment en perçoivent-ils les évolutions ? Mais surtout, être éducateur ou éducatrice en cef, est-ce le même métier qu’ailleurs ? Pour la revue Les Cahiers dynamiques, ils partagent leurs points de vue.

Frédéric Phaure est directeur général de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (enpjj), il est aussi directeur de publication de notre revue, Les Cahiers dynamiques. Néanmoins ce n’est pas à ce titre que nous l’avons rencontré, mais bien en tant qu’ancien directeur de service, formé à Vaucresson en 2001, et maintenant responsable de la mise en place, notamment des nouveaux arrêtés de formation. Il s’agit de deux arrêtés, respectivement des 11 et 12 février… et de « l’adaptation des personnels de la Protection judiciaire de la jeunesse (pjj) au nouveau Code de la justice des mineurs (cjpm)  ».

Michel Chauvière est sociologue et politiste, directeur de recherche émérite du cnrs. Au cours de sa carrière, il a notamment collaboré au sein du Groupe d’analyse des politiques publiques (gappens-Cachan), a occupé les fonctions de directeur du Centre de recherches interdisciplinaires de Vaucresson (criv), connu un long compagnonnage de pensée aux côtés de Robert Castel. Chercheur au Centre d’études et de recherches de sciences administratives et politiques (cersa), il a, de ses propres mots, « beaucoup bougé », mais « gardé un intérêt particulier et durable, solide, pour l’énigme du travail social ». Quelle autre personne incontournable que lui pour parler de ses évolutions et de ses métiers ?

De ses seize ans d’activité en tant qu’assistante familiale Paule Ferrandis a gardé de beaux souvenirs. Ceux des enfants, parfois en très grosses difficultés mais qu’elle a accueillis, toujours avec bienveillance. De cette expérience, elle a aussi tiré une véritable vision de l’évolution du travail avec les familles et des changements dans les pratiques éducatives. Son témoignage a donc, tout naturellement, trouvé sa place dans ce numéro.

« Ils sont curieux, oui curieux, il leur faut une réponse tout de suite, immédiate. Et puis, ils sont très centrés sur soi, très très nombrilistes, très individuels, très consommateurs. Ils sont le résultat de ce que nous avons fait. » Ces propos sont ceux d’une institutrice de 50 ans, et sont tirés d’une enquête sociologique consacrée aux rythmes scolaires chez les enfants. Ils posent la question de départ à laquelle Daniel Marcelli a apporté une réponse à l’occasion des journées de la fn3s organisées en juin 2017 Organisées par la fédération nationale des services sociaux…
 : « Qu’est-ce qui a changé dans les nouvelles conditions d’éducation et celles-ci fabriquent-elles, produisent-elles, de nouveaux enfants ? »