PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française de pédagogie, n° 221, 2023-4, pp. 119-155.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Enseignement supérieur, Pédagogie, Participation, Étudiant, Apprentissage, Médiation, Enseignement à distance, Innovation, Outil, Technologie numérique
Les systèmes interactifs de rétroaction à usage synchrone (SIRUS) sont de plus en plus utilisés dans l’enseignement supérieur pour, par exemple, susciter l’engagement des étudiants dans les contenus, favoriser un apprentissage en profondeur, ou encore mettre en œuvre une pédagogie intégrant l’évaluation formative visant la régulation des enseignements et des apprentissages. Leur usage a donné lieu à une littérature riche et variée, aussi bien du côté francophone qu’anglophone. Sur la base d’une revue narrative et critique de la littérature, nous proposons une réflexion sur l’effet réel de l’usage de ces technologies sur l’engagement, les émotions et la performance des étudiants. Il apparaît que leur usage peut effectivement aider à stimuler le rappel des connaissances, stimuler l’attention, favoriser la compréhension, amener les étudiants à réfléchir, à s’exprimer et à développer leur pensée critique, mais à certaines conditions qui, dans une large mesure, doivent encore être précisées. En effet, la littérature abonde en résultats contradictoires qui nous invitent à des approfondissements théoriques et à des articulations méthodologiques.
Dans l’enseignement supérieur, l’engagement des étudiants influence largement leur réussite. Cette étude vise à évaluer si l’orientation de performance, ainsi que la timidité, influencent cet engagement. 394 étudiants français de premier et deuxième cycles universitaires ont rempli des échelles de timidité, de buts de performance et d’évitement de la maîtrise, ainsi que d’engagement dans les études. Les résultats indiquent que les buts de performance prédisent l’enthousiasme dans les études. Également, la timidité est médiatrice du lien entre le but de performance et l’engagement de l’étudiant. La recherche propose divers moyens de favoriser l’engagement dans les études.
Article de Pascale Colisson, Jean François Chanlat
Paru dans la revue Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, vol. XXVI, n° 66, 2021, pp. 23-55.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Enseignement supérieur, Inégalité, Égalité des chances, Mixité sociale, Presse, Responsabilité
La question des inégalités à l’accès dans l’enseignement supérieur n’est pas une question nouvelle en France. Car la formation des élites françaises s’inscrit au bout d’une longue chaîne d’inégalités successives. Depuis quelques années, certaines institutions supérieures ont toutefois voulu répondre à cette question en développant de nouveaux dispositifs pour améliorer l’accessibilité des jeunes venant de milieux modestes et de zones socialement défavorisées. C’est de ce phénomène social dont nous allons rendre compte dans cet article. Cette réflexion, en s’appuyant sur un certain nombre de données existantes et d’études de cas recueillies en France, au cours des dernières années, cherche à enrichir le débat qui a cours autour de la question de l’accessibilité de l’enseignement supérieur dans l’Hexagone et de sa démocratisation. A partir de plusieurs types de données, nous chercherons à montrer tout particulièrement comment cette réflexion s’est développée au sein d’une école de journalisme, IPJ Paris-Dauphine, lors d’un processus de labellisation, au prisme d’une double responsabilité, celle de l’accès à la formation au journalisme pour les étudiants, et celle de la spécificité d’une école qui forme à la fabrication de l’information et à ses représentations. Nous verrons comment ce cas illustre bien la dynamique propre à la gestion de la diversité dans une institution française d’enseignement supérieur.
Cet article propose d’analyser les politiques de diversité mises en place par les Grandes Ecoles de management (business schools) françaises dans une dimension stratégique et se focalise plus spécifiquement sur les écoles de milieu classement, fortement soumises à des enjeux de concurrence et de différentiation sur leurs marchés. Nous explorons dans quelle mesure une politique de diversité peut permettre de concilier les logiques économique et sociale de ces organisations hybrides. A partir d’une étude qualitative exploratoire réalisée auprès de sept Grandes Ecoles de management, nous mettons en évidence les orientations actuellement prises par les politiques de diversité des business schools et la manière dont ces politiques articulent des logiques institutionnelles multiples. Nos résultats concluent à une appropriation à géométrie variable par les business schools étudiées de la diversité et de ses enjeux associés qui dépendrait de l’engagement des dirigeants et de la gouvernance sur ces questions. Nous montrons que pour les écoles ayant intégré la diversité à leur mission et à leur stratégie, la réconciliation entre les logiques économique et sociale passe par le renforcement de la réputation et de l’attractivité de ces écoles, par la réponse à la recherche de sens des étudiants mais aussi à l’amélioration de l’insertion professionnelle de ces derniers. Deux tensions associées à la combinaison de ces logiques ressortent par ailleurs de nos cas : une tension entre la diversité et l’excellence académique, d’une part, et une tension entre la diversité et la rentabilité économique, d’autre part.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3 & 4, automne 2020, pp. 45-58.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Enseignement supérieur, Élève, Enquête, Aménagement du temps, Activité, Implication personnelle
Dans cet article sont examinées les normes d’emploi du temps dans les classes préparatoires scientifiques aux grandes écoles, et à l’entrée dans une grande école d’ingénieurs. Les données ont été collectées au cours d’une enquête ethnographique de quatre ans au sein de la communauté des élèves de l’École Centrale Paris (ECP). Si les activités des élèves changent entre les classes préparatoires et la grande école, certaines normes temporelles persistent : dans les deux cas, il leur est demandé d’avoir un usage rationalisé, intensif et maîtrisé de leur temps, en l’assignant à certaines activités. Ce qui change est la forme que cela prend. En classe préparatoire, il est enjoint aux élèves de consacrer leur temps au scolaire ; en grande école existent des injonctions à s’engager, en plus des activités scolaires, dans les activités associatives de l’école.
L’article présenté expose et interroge la mécanique d’une recherche-action menée de mai 2017 à juin 2018 à la Haute École Léonard de Vinci (Bruxelles, Belgique). Il revient d’abord sur la thématique de cette recherche – et, pour ce faire, sur la spécificité de la demande initiale émise par la direction de l’institut nous sollicitant – ainsi que sur le contexte sociétal dans lequel le projet de formation que celle-ci défend s’inscrit. Ensuite, l’article reprend les définitions de la rechercheaction, mises en perspective avec le processus implémenté et les résultats obtenus. Enfin, la conclusion revient sur notre appropriation de la méthode de la rechercheaction et met en évidence sa fécondité pour l’élaboration de nouveaux cours de l’enseignement supérieur non universitaire.
Ce dossier regroupe des contributions relatives à l'usage et à la portée des compétences transversales dans l'enseignement supérieur et en formation des adultes, ainsi qu'aux différentes définitions mobilisées dans ces registres.
La production d’une « noblesse scientifique », à travers les concours scientifiques de l’ENS, et, en amont, pendant les deux ou trois années de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) scientifiques, produit un ordre scolaire, non seulement social mais aussi sexué. Les mécanismes qui président au maintien de ces bastions de l’élitisme scolaire comme entre-soi bourgeois et masculin sont ici analysés à l’aune de la définition de l’excellence scolaire qui y a cours, à partir d’une enquête par questionnaire conduite auprès de 2 270 élèves de classes préparatoires scientifiques. Dans ces classes, les caractéristiques du bon élève de lycée ne constituent que des conditions nécessaires de la réussite scolaire, non des conditions suffisantes. Ces dernières sont alors à trouver dans un ensemble de qualités naturalisées esquissant une idéologie du don. Celle-ci se voit intériorisée par les élèves et l’urgence scolaire caractéristique des CPGE la justifie sous couvert de l’impliquer.
La relation de complémentarité fonctionnelle entre les tâches d’enseignement et de recherche dans le travail académique varie beaucoup selon les pays. Les travaux sur le cas français suggèrent que l’organisation des corps d’enseignants-chercheurs et le système des carrières académiques n’ont pas connu d’évolution profonde depuis trois décennies. En analysant la composition des corps universitaires français et les séquences de leurs carrières, nous mettons en évidence le développement d’une catégorie de personnels trop négligée par la littérature : les enseignants du secondaire affectés dans le supérieur, qui composent un cinquième des effectifs titulaires universitaires. L’affectation de ces personnels exclusivement enseignants obéit à trois logiques distinctes : le soutien à l’enseignement dans les filières et les institutions à fort investissement pédagogique ; l’apport en personnel à des filières nouvelles ; la sélection probatoire pour l’accès à des postes d’enseignant-chercheur. Ces trois usages de l’affectation interviennent à des degrés variables dans les différentes filières disciplinaires et institutionnelles de l’enseignement supérieur français, selon que l’enseignement y est complémentaire ou exclusif de l’activité de recherche.