PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L’auteur propose un retour sur certains travaux de sciences humaines à propos des familles homoparentales, son objectif étant d’interroger les notions qui nous permettent de rendre compte des changements dont ces familles sont porteuses. Il examine notamment deux notions souvent rencontrées dans les travaux sur les nouvelles formes de familles : la désinstitutionnalisation et la désexualisation. La première, spécifiquement sociologique, semble échouer à décrire le travail complexe de réinstitution de la famille qui est à l’œuvre tant dans le droit que dans les familles homoparentales elles-mêmes. La seconde montre sa pertinence dans le champ socio-anthropologique mais pose question si l’on s’appuie sur les recherches d’orientation psychanalytique auprès de ces configurations familiales. En effet, si, du point de vue anthropologique, l’instauration de la disjonction entre sexualité et reproduction ne fait pas de doute, il en va tout autrement du point de vue des processus psychiques inconscients qui accompagnent le devenir parent en appui sur la représentation d’une scène primitive et sur des fantasmes de bisexualité psychique.
Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 25-41.
Mots clés : Enfance-Famille, Origine, Loi, Bioéthique, Procréation médicalement assistée, Famille naturelle, Anonymat, Génétique, Généalogie, Fratrie, Parenté, Famille élargie
La loi de bioéthique adoptée en 2021 inaugure un nouveau droit : le droit d’accéder à leurs origines génétiques pour les personnes nées grâce à un donneur anonyme. Toutefois, certaines d’entre elles ont déjà fait des recherches en recourant aux tests ADN, interdits en France mais facilement accessibles sur Internet. Ils racontent ici que la connaissance de l’identité du donneur s’étend à la découverte de demi-frères et sœurs. Ils témoignent que ce halo de personnes partageant la même expérience du don noue, le plus souvent, une relation, amicale ou quasi familiale. Fait éclore une famille élargie qu’aucune norme n’impose. Ajoute une nouvelle touche, la famille choisie, à la palette composite de la famille contemporaine.
Paru dans la revue Dialogue, n° 240, juin 2023, pp. 127-138.
Mots clés : Enfance-Famille, Don, Don d'ovule, Culture, Enfant, Parentalité, Migration, Adoption, Procréation médicalement assistée, Représentation sociale
À partir du cadre de consultation d’évaluation préalable à la prise en charge dans la consultation transculturelle, l’auteur aborde deux situations d’accompagnement culturellement éclairé à la parentalité par don traditionnel d’enfant et par adoption dans la première situation et par don à la fois légal et légitime d’ovocytes dans la seconde. Les représentations culturelles de la parentalité chez les deux familles migrantes se trouvent dynamisées par la loi du pays d’accueil et les techniques de procréation médicalement assistée pour donner lieu à des métissages et à de nouvelles manières de faire famille en situation migratoire. L’étrangeté des représentations et des pratiques culturelles de la parentalité implique un décentrage clinique évitant leur interprétation par des troubles psychiques ou leur réduction à des croyances n’ayant pas ou peu de poids face à la science.
L’aide médicale à la procréation avec tiers donneur (AMP-D) est un processus médical qui permet à des hommes infertiles de devenir père grâce à un don de sperme. À partir du récit rétrospectif du parcours d’AMP-D de M. au cours d’un entretien de recherche, l’article étudie des représentations psychiques et des fantasmes liés à ce don. Au croisement du biologique et du psychique, du conscient et de l’inconscient, il explore ces paroles subjectives en les articulant à celles d’autres patients, à des références biomédicales et à des théories scientifiques sur le rôle de l’homme dans la procréation, pour voir comment ces productions psychiques accompagnent l’homme infertile dans son devenir père d’un enfant conçu par don.
Paru dans la revue Dialogue, n° 239, mars 2023, pp. 127-141.
Mots clés : Enfance-Famille, Législation, Procréation médicalement assistée, Bioéthique, Accès au dossier, Origine, Couple, Filiation, Homosexualité, Don
La loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique a fait évoluer le droit de l’assistance médicale à la procréation avec tiers donneur de manière assez significative, sans pour autant rompre avec les principes éthiques fondateurs : les couples de femmes et les femmes seules non mariées peuvent bénéficier d’un don de spermatozoïdes, l’autoconservation de gamètes sans motif médical est autorisée et un accès à l’identité et aux données non identifiantes du donneur a été aménagé pour les personnes conçues à partir d’un don de gamètes. Ces évolutions importantes ne doivent toutefois pas masquer les nombreuses incertitudes qui demeurent quant à l’usage des gamètes au sein du couple – lorsque celui-ci est constitué de deux femmes ou d’une personne trans – ou encore quant à l’accès plus général à l’AMP pour les personnes qui ont changé de mention de sexe à l’état civil.
Article de Romuald Jean dit Pannel, Paul Boissenin, Clara Jouanneau, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 239, mars 2023, pp. 101-116.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Procréation médicalement assistée, Don, Relation soignant-soigné, Don d'organe, Honte, Transfert, Contre-transfert, Famille
Avec le(s) don(s) de soi dans le soin, l’article postule l’idée d’un complexe de dépendance(s) par lequel différentes formes de honte cohabitent entremêlées. Le cas clinique d’un homme d’une soixantaine d’années, diabétique, père par procréation médicalement assistée, doublement transplanté puis hémodialysé chronique, est à l’origine de ses réflexions à ce sujet. Au sein de la relation soignant-soigné, transféro-contre-transférentielle, l’article discute de notre anthropophagie, ce désir à ne faire qu’un avec un autre. Enfin, il interroge les enjeux inter et transgénérationnels de ces dons au sein du corps familial sur lequel prend appui tout corps soignant.
Paru dans la revue Dialogue, n° 239, mars 2023, pp. 35-49.
Mots clés : Enfance-Famille, Don d'ovule, Couple, Décision, Fantasme, Psychologie, Conflit, Procréation médicalement assistée, Filiation, Culpabilité, Soutien psychologique
À partir de leur expérience de psychologues cliniciennes, les auteures mettent en lumière les enjeux psychiques liés à la décision de recevoir un don d’ovocytes chez les couples. Le deuil de la fertilité féminine, le recours à une donneuse et la naissance d’un enfant dont la moitié du patrimoine génétique est inconnue impliquent des questions et des renoncements différents pour chaque membre du couple. Pour éloigner la rivalité et les conflits conjugaux, les fantasmes et les angoisses associés à la donneuse, les couples minimisent le rôle de la donneuse et celui de la filiation génétique au regard de l’importance de la grossesse. Lorsque le pacte dénégatif empêche un processus d’élaboration, ce qui n’a pas été traité psychiquement risque de ressurgir ultérieurement et d’être préjudiciable pour le couple et la famille. Les psychologues jouent un rôle important pour aider ces couples à élaborer ces enjeux avant de s’engager dans la démarche.
L’article interroge, à travers une vignette clinique, le désir d’enfant et l’infertilité secondaire en étant à l’écoute des enjeux inconscients et des représentations socioculturelles gabonaises. Il repère comment le recours à l’AMP n’exclut pas l’adhésion aux croyances traditionnelles de la malédiction. La recherche s’appuie sur une méthodologie qualitative et intègre la libre réalisation de l’arbre généalogique. L’utilisation de la médiation projective permet d’investiguer les liens familiaux, conjugaux et la place fantasmatique de l’enfant dans l’espace généalogique. L’analyse souligne, sur le plan intrapsychique, une conflictualité œdipienne non résolue. Elle pointe le passage obligé par la maternité pour accéder à un statut social valorisé soutien de l’identité féminine.
Paru dans la revue Dialogue, n° 231, mars 2021, pp. 79-98.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Stérilité, Filiation, Paternité, Couple, Procréation médicalement assistée, Relation enfant-parents, Parenté, Roman familial
Des couples ne peuvent pas avoir d’enfant à cause de la stérilité de l’homme. Dès lors, comment se négocie leur choix de recourir à une PMA plutôt qu’à l’adoption ? Y a-t-il des modalités particulières du passage du conjugal au parental lorsqu’un couple recourt à l’insémination artificielle avec donneur ? Comment se construit précocement le lien à l’enfant à venir aussi bien pour le père que pour la mère ? Ces questions font l’objet du présent article à partir de données cliniques tirées d’une recherche menée par une équipe de psychologues et de médecins dans un CECOS pendant deux ans. L’analyse des entretiens menés avec chaque membre de 24 couples hétérosexuels en attente d’IAD nous permet de montrer comment se nouent spécifiquement pour ces hommes et ces femmes devenant parents avec l’IAD les composantes instituée, narcissique, biologique et narrative de la filiation.
Paru dans la revue Dialogue, n° 222, décembre 2018, pp. 93-106.
Mots clés : Enfance-Famille, Procréation médicalement assistée, Don d'ovule, Désir d'enfant, Bioéthique, Embryon, Loi, Stérilité, Femme, Décision
Dans cet articles les auteures, sociologues, s'intéressent aux parcours et aux motivations des personnes infertiles qui se rendent à l'étranger pour recourir à un double don de gamètes, c'est-à-dire un don de sperme d'un côté, un don d'ovocytes de l'autre. Qu'il s'agisse de couples ou de femmes seules, le double don de gamètes est une pratique interdite en France depuis les lois de bioéthique de 1994. Seul le don d'embryon est autorisé, mais pour les couples hétérosexuels stériles. Pour explorer la question du choix entre double don et d'on d'embryon, les auteures ont mené des entretiens semi-directifs avec onze femmes dont trois étaient en couple hétérosexuel. Dans la grande majorité, leur préférence penche nettement du côté du double don. Cet article met en lumière et analyse les raisons de ce choix.