PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Qu’est-ce que c’est un·e psychomotricien ·ne ? Quelles sont les origines de cette profession ? De Platon aux dernières ouvertures d’instituts de formation en psychomotricité, ce texte montre la nécessité de s’émanciper du dualisme pour aller vers une vision et une clinique d’un sujet intégré. J. de Ajuriaguerra a ainsi fait la synthèse des travaux de ses prédécesseurs sur la thématique de ce fonctionnement intermédiaire. L’explosion démographique des psychomotricien ·nes marque la dernière étape de cet historique.
Article de Marion Radi, Isabelle Gobatto, Claire Mestre
Paru dans la revue L'Autre, vol. 24, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 91-101.
Mots clés : Santé-Santé publique, Reconnaissance, Diplôme, Psychiatre, Union européenne, Parcours professionnel, Institution, Hôpital
Nombre de médecins ayant obtenu leur diplôme hors Union européenne exercent dans des institutions de santé en France ; en psychiatrie, 40 % sont d’origine algérienne. Cet article rend compte des trajectoires de ces psychiatres, de leurs expériences professionnelles et de leur vécu en soulignant le rôle de l’institution hospitalière dans les contraintes et les opportunités professionnelles qu’ils rencontrent, ainsi que les représentations et les significations qui s’y articulent. À partir de quinze entretiens semi-directifs couplés à une observation participante, leurs parcours sont analysés afin de restituer les dimensions structurelles et conjoncturelles qui les façonnent. Nous soulignerons le rôle qu’y joue l’histoire de la colonisation. Celle-ci se déploie au cœur même du fonctionnement des institutions de santé françaises mais également dans les parcours des psychiatres algériens interrogés, dont les vies sont traversées par une violence institutionnelle invisibilisée.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 245, décembre 2022, pp. 36-61.
Mots clés : Mobilité sociale, Inégalité, Enseignement supérieur, Diplôme, Emploi, Enquête, Fonction publique
L’appréciation de la mobilité sociale et de l’ouverture des élites en France se concentre habituellement sur l’accès des élèves de milieux populaires aux concours des grandes écoles les plus prestigieuses – et ce d’un point de vue politique et scientifique. On tend ainsi à négliger combien les inégalités se reconstituent une fois franchies les portes de ces établissements prestigieux. En analysant les devenirs professionnels des diplômé·es du supérieur français né·es entre 1918 et 1972 à partir de l’exploitation de la série des enquêtes Emploi de l’INSEE, nous proposons de nuancer l’idée selon laquelle l’accès aux grandes écoles serait la « voie royale » pour atteindre les positions supérieures de l’espace social français. Les analyses menées ici nous amènent à montrer combien la fonction publique a pu représenter un refuge pour les ancien·nes élèves de très grandes écoles issu·es de milieux populaires – et combien l’appétence pour le privé chez les ancien·nes élèves de grandes écoles est davantage le fait des élèves les mieux dotés socialement. Ce faisant, elles pointent l’heuristique du croisement entre deux champs sociologiques qui s’ignorent trop souvent encore : la sociologie de la mobilité sociale et la sociologie des élites.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2022, pp. 109-131.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Réfèrent, Handicap, Fonction publique, Conditions de travail, Reconnaissance, Durée du travail, Législation, Travailleur handicapé, Expertise, Stéréotype, Formation, Diplôme
L’analyse d’une enquête menée auprès de référents handicap de la fonction publique en France en 2019 montre que ces professionnels mobilisent un domaine d’expertise complexe pour mener à bien diverses missions. L’analyse des données de l’enquête met en évidence une hétérogénéité des conditions d’exercice de la fonction, ainsi que des corrélations statistiquement significatives entre certaines conditions de travail, le versant de la fonction publique et le sentiment de reconnaissance. Les référents handicap de la fonction publique territoriale semblent jouir à la fois de meilleures conditions de travail et d’une plus grande reconnaissance de leur rôle que ceux de la fonction publique hospitalière et de la fonction publique d’État. Bien que la loi de transformation de la fonction publique de 2019 énonce que « l’employeur veille à ce que le référent handicap dispose, sur son temps de travail, des disponibilités nécessaires à l’exercice de ses fonctions », il apparaît que le temps de travail constitue la variable la plus discriminante.
Paru dans la revue Agora, n° 91, 2022 [2], pp. 7-20.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune, Insertion sociale, Insertion professionnelle, Enquête, Récit de vie, Diplôme, Québec
La jeunesse pose problème quand il s’agit de l’envisager sous l’angle sociologique afin de savoir comment les jeunes s’insèrent dans la société ou, plus exactement, dans la vie sociale. En effet, la jeunesse correspond à une courte période de l’existence, sujette aux aléas de l’entrée dans la vie adulte. Comment peut-on, dans ces conditions, saisir la vie d’une personne pour qui l’intégration à la société est en voie de se faire ?
Les problèmes, on le devine, sont d’ordre à la fois théorique et méthodologique. Le présent article cherche à les cerner à la lumière de deux enquêtes conduites à dix ans d’intervalle auprès d’une même cohorte de jeunes, en vue d’appréhender concrètement leur insertion sociale et professionnelle au terme de leurs études universitaires. Un retour sur cette expérience qui remonte à plusieurs années met ici au jour la pertinence que peut revêtir une étude longitudinale auprès des jeunes, dont le récit de vie paraît constituer la méthode idéale malgré les difficultés qu’elle ne manque pas de soulever d’entrée de jeu.
Paru dans la revue Agora, n° 90, 2022-1, pp. 7-20.
Mots clés : Travail social : Formation, Animation socioculturelle, Diplôme, Professionnalisation, Formation
Les diplômes dans le monde de l’animation socioculturelle sont organisés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils sont un indicateur pertinent pour analyser le processus de professionnalisation du monde de l’animation. Trois périodes scandent l’émergence et la structuration de l’offre de formation. Trois marqueurs sont mobilisés afin d’éclairer cette professionnalisation : le contexte politique qui définit les fonctions sociales du monde de l’animation, les acteurs en grande partie structurés autour de la jeunesse et de l’éducation populaire et les diplômes en tant que tels.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 205, janvier 2022, pp. 99-102.
Mots clés : Technologie numérique, Compétence, Formation, Certification, Évaluation, Diplôme, Exclusion numérique
L’accélération de la dématérialisation des services publics met en lumière le besoin d’accompagner tous les publics tant le risque de rupture de l’égalité d’accès des citoyens à ces services est important (en raison de l’absence de matériel nécessaire, de connexion satisfaisante et surtout de compétences). Malgré un taux d’équipement qui augmente, treize millions de Français sont en difficulté avec le numérique. La fracture numérique est donc d’abord une question de maîtrise de compétences.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 205, janvier 2022, pp. 38-46.
Mots clés : Technologie numérique, Administration, Travail social, Accompagnement, Travailleur social, Accès aux droits, Relation d'aide, Précarité, Diplôme, Non-recours, Usager, Équipement informatique, Exclusion numérique
La dématérialisation des démarches administratives modifie en profondeur le travail social. Les plateformes numériques s’imposent dans la relation entre les travailleurs sociaux, qui témoignent d’une complexification des tâches et de l’accompagnement, et leurs publics, responsabilisés quant à la gestion de leur dossier en dépit de la fracture numérique. Des professionnels expriment leurs difficultés face à ces mutations qui soulèvent des problématiques d’accès aux droits.
Article de David Pichonnaz, Kevin Toffel, Lilian Mathieu, et al.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 240, décembre 2021, pp. 4-77.
Mots clés : Travail-Emploi, Travail, Sociologie du travail, Profession, Socialisation, Enseignant, Militantisme, VAE, Expérience, Aide soignant, Qualification professionnelle, Diplôme, Organisation du travail, Université, Création d'entreprise, Taylor (Frederick Winslow)
- Pour une sociologie structurale du travail
- L’engagement enseignant des soixante-huitards
- L’expérience comme ressource alternative pour des femmes des classes populaires ? : passer le diplôme d’État d’aide-soignante par VAE
- Note de lecture : Taylor, la division du travail et les « espèces humaines »
- Les passeurs de l’entrepreneuriat à l’université
Paru dans la revue Forum, n° 164, septembre 2021, pp. 24-39.
Mots clés : Travail social : Formation, Travail social, Réforme, Formation, Référentiel, Transversalité, Professionnalisation, Diplôme, Organisme de formation, Travailleur social, Culture professionnelle, Formateur
Cet article porte sur la figure la plus emblématique de la réforme des diplômes d’État de métiers achevée en 2018 censée refonder la formation à l’aune d’un projet politique récurrent visant à imposer la
primauté du « travail social » sur les métiers : le socle commun des compétences et des connaissances. Partant de l’expérience des formateurs de terrain aux prises avec ce socle commun introuvable, l’article cherche à démonter les ressorts de cet opérateur de transversalité. Outre les approches du « commun » relevant de registres politiques de justification qui apparentent le socle commun à un couteau suisse au regard de sa multifonctionnalité quasi magique, la question se pose de la conception de la référentialisation par les compétences. Procédant paradoxalement par mise à distance de l’activité réelle du travail, elle ne peut que paralyser la professionnalisation par la formation.