PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Empan, n° 134, juin 2024, pp. 18-26.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Protection de l'enfance, École, Justice, Psychiatrie infantile, Enfant, Adolescent, Institution, Approche historique, Partenariat
La pédopsychiatrie est née dans un contexte de délimitation des champs disciplinaires avec les autres institutions de l’enfance, l’école, l’éducation spécialisée, la protection de l’enfance et la justice des mineurs, en interface, en tant que partenaires de prises en charge partagées pour les situations complexes. Aujourd’hui, rendre compatibles des positions concrètes dans les projets avec le maintien d’une pensée vivante autour du sujet et de ce qui se joue entre les institutions est possible avec une nouvelle clinique interinstitutionnelle.
La prise en charge des enfants impactés par des évènements traumatiques dans un contexte d’aide internationale nécessite de penser de nouveaux dispositifs d’accompagnement. Le thérapeute est confronté à une clinique du traumatisme qui s’inscrit dans des temps précoces ou archaïques. Les dispositifs mis en place sont le théâtre et l’origine de remaniements qui dépendent de son engagement et de ce qu’il suscite dans la rencontre. Dans le cadre d’une recherche menée au Cambodge, un dispositif a été mis en place auprès d’enfants victimes de violences en s’étayant sur le concept d’enveloppes psychiques et sur la base de médiations thérapeutiques. Lors de ces rencontres, le corps du clinicien et de l’interprète ont été fortement mobilisés au travers des effets transféro-contre-transférentiels. Ceux-ci se retrouvent à la fois dans une forme d’écho sensoriel et sensori-moteur, une fonction miroir, avant d’ouvrir sur une secondarisation possible, ce qui permet d’accéder à un étayage nécessaire à l’élaboration des vécus traumatiques.
Une situation d’urgence en CMPP. Le lâcher-prise du soignant permet, quand cela le nécessite, d’accueillir l’événement là où celui-ci se produit pour en faire un moment clinique agi qui s’inscrit dans le parcours de soin dans un projet de symbolisation. Cela passe par l’événement devenu scénographie temporo-spatiale, véritable médiation dans le suivi des populations d’enfants et de familles présentant des inorganisations identitaires, empêchés de latence.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 185-194.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant, Psychothérapie, Mathématiques, Créativité, Développement cognitif, Langage, Pulsion
Cet article propose d’interroger un usage possible des mathématiques en séance de psychothérapie. L’abstraction du langage mathématique le situe au plus loin du corps. Mais, précisément par son abstraction qui semble le rendre moins pulsionnel et peu métaphorique, il peut sous couvert de neutralité, a contrario, devenir le territoire d’un plaisir partagé et d’une érotisation permettant de relancer un processus créatif. Cette proposition est présentée à partir d’un cas clinique d’enfant en psychothérapie.
Article de Souha Mansour Shehadeh, Marta Fumagalli, Sarah Zouiten, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 283-301.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant, Orphelin, Radicalisation, Traumatisme, Placement, Institution, Attachement, Filiation, Stress, Symptôme, ARS (Agence Régionale de Santé), Irak, Syrie, Versailles
En octobre 2017, le Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent du Centre Hospitalier de Versailles a été mandaté par l’Agence Régionale de Santé, pour être l’un des centres de référence pour l’évaluation et la prise en charge des enfants français de parents jihadistes rapatriés en Ile de France. Dans cet article nous décrivons le travail que nous effectuons spécifiquement avec les enfants orphelins suivis dans notre centre et toute la complexité de leur prise en charge : anamnèse des enfants inconnue à leur arrivée, multiplicité des intervenants et des partenaires institutionnels, intensité des mouvements transféro-contre-transférentiels, symptômes de stress post-traumatique et détresse psychologique importante en lien avec des problématiques d’attachement… Ces enfants sont pris dans des systèmes de double parentalité entre un placement initial en famille d’accueil et une rencontre avec leur famille biologique élargie. Nous présentons dans ce texte nos modalités de travail et nos réflexions sur les soins que nous pouvons proposer à ces enfants dans un maillage inter-institutionnel complexe tout en prenant en compte les problématiques d’affiliation et de filiation de ces enfants orphelins.
Article de Mikako Tsuchigahata, Miguel M. Terradas, Garine Papazian Zohrabian, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 245-281.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant, Réfugié, Traumatisme, Deuil, Symptôme, Psychisme, Jeu, Dessin, Guerre
Les recherches sur le traumatisme chez les enfants réfugiés de la guerre s’intéressent généralement aux réactions symptomatiques, mais considèrent peu le vécu subjectif. Ainsi, il y a un risque de sous-estimer les conséquences psychologiques de ces événements. La présente étude vise à intégrer les éléments de l’histoire personnelle, la quantification des symptômes post-traumatiques et les expériences subjectives liées aux traumatismes évaluées au moyen du jeu libre et du dessin afin de décrire les conséquences psychiques de ces traumatismes chez deux enfants réfugiés. Les résultats révèlent qu’un des enfants manifeste des symptômes post-traumatiques, ce qui est appuyé par les caractéristiques de ses activités ludiques et les thèmes qui émergent du jeu et des dessins. Chez la deuxième enfant, il n’est pas relevé de symptôme post-traumatique ou de trace évidente du traumatisme dans le jeu et le dessin. Cependant, les thèmes des jeux indiquent un besoin de protection et le deuil de son enfance.
Article de Jacques Tyrol Chary, Rose Angélique Belot, Noémie Lecluse, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 213-229.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant, Thérapie de groupe, Généalogie, Psychisme, Objet, Séparation, Mère, Relation enfant-parents, Emprise, Père
Dans une perspective psychanalytique, le processus de séparation-individuation est ici exploré dans un contexte intersubjectif, en prenant appui sur des éléments théoriques et cliniques. Nous avons utilisé un dispositif thérapeutique groupal pour enfants appelé « Auprès de mon arbre », qui prend appui sur la Libre-Réalisation de l’Arbre généalogique (LRAg). Une illustration clinique permet, elle, de souligner l’intérêt de ce dispositif innovant pour contribuer à un travail psychique de différenciation chez des enfants entravés dans le mouvement de séparation-individuation.
Nous décrivons une intervention psycho-éducative visant à promouvoir une attitude de résilience chez des enfants réfugiés de guerre. Nous inspirant de la littérature la plus récente sur la résilience, qui conçoit cette notion comme un processus dynamique et constructif basé sur des stratégies de coping, nous avons mis en place une intervention en trois séances, centrée sur la lecture conjointe d’une histoire pour enfants, intitulée « Le moment parfait ». La trame de cette histoire, axée sur les vicissitudes d’un écureuil avec d’autres animaux, avait été choisie en tant qu’elle semblait évoquer la condition des enfants sous une forme symbolique. Quinze enfants ukrainiens (de 7 à 12 ans), hébergés dans un campus universitaire en Italie, deux psychologues italiens et quatre étudiants en sciences sociales, bilingues ukrainien-italien, ont pris part à l’expérience. Séance après séance, les enfants ont été impliqués dans l’histoire à différents niveaux de représentation, allant du décodage des images du livre à la dramatisation des actions, jusqu’à la dénomination de ces actions au moyen des verbes « faire », « dire » et « penser », toutes les communications étant véhiculées en ukrainien. Ces verbes avaient été conçus comme les signifiants linguistiques de stratégies de coping susceptibles de transformer des sentiments ou des événements négatifs en actions constructives, en collaboration avec des pairs. Dès la première séance, tous les enfants ont fait preuve d’une participation très active et d’une compréhension appropriée de l’expérience. Celle-ci peut représenter un premier pas vers un projet psycho-éducatif de plus ample envergure.
Article de Hélène Lazaratou, Flora Koliouli, Bernard Golse
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 1, janvier-juin 2023, pp. 111-123.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant, Hystérie, Concept, Psychopathologie, Récit de vie, Maladie psychosomatique, Trouble de la personnalité
Le concept de l’hystérie comme entité clinique a subi plusieurs transformations. Cet article a comme visée de souligner la nécessité de l’existence de la catégorie diagnostique de l’hystérie dans les systèmes classificatoires contemporains à l’aide d’un cas clinique d’hystérie infantile, en Grèce. Nous présentons le cas de Georgia, âgée de 11 ans, sa symptomatologie, son anamnèse, l’entretien clinique avec la fille et avec sa mère, ainsi que les suivis psychologiques. Dans ce cas clinique, la construction de plusieurs symptômes se conforment à la signification des mots et des prénoms de ses proches. Nous discutons la pertinence du concept d’hystérie chez l’enfant et l’adolescent, le diagnostic différentiel et les formulations psychodynamiques qui l’accompagnent.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 1, janvier-juin 2023, pp. 3-17.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychothérapie, Enfant, Régression, Transfert, CMPP, Épidémie, Objet transitionnel, Cadre, Temps
Ce travail est une réflexion sur le cas d’une enfant suivie en psychothérapie depuis l’âge de 7 ans. La pandémie de Covid-19 a mobilisé chez elle des mouvements régressifs que nous essayons de mieux appréhender. Nous présentons l’évolution de sa cure, notamment au travers d’un transfert sur la cadre qui interroge les premiers temps de la constitution de son organisation psychique. Ce type particulier de transfert, axé sur les repères spatio-temporels de la cure, permet de saisir dans le vif de la clinique les achoppements du transitionnel, quand les échecs de son installation se répètent dans les investissements conscients et inconscients d’une patiente ayant précocement rencontré l’imprévisibilité et la perte. Cette psychothérapie permet d’observer qu’une relance de la transitionnalité est possible en offrant l’occasion de faire des expériences inédites. La trame des séances appelle par ailleurs à constater que la temporalisation des relations avec l’autre n’est pas un donné universel, il s’agit donc de réouvrir la question de la genèse de la temporalité dans la psyché, en mettant au travail les notions de temps, de perception et de mémoire inconsciente. Pour terminer, l’idée d’une co-création du temps psychique est avancée.