PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Raphaële Miljkovitch, Camille Danner Touati, Anne Sophie Deborde, et al.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 44, avril 2024, pp. 119-135.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant, Parents, Attachement, Relation enfant-parents, Carence familiale, Comportement, Recherche-action, Pratique professionnelle, AED, Placement à domicile, Soutien à la parentalité, Supervision
L’intervention relationnelle est particulièrement adaptée pour répondre aux cas de négligence car elle repose sur les réactions de l’enfant comme guide pour ajuster les comportements parentaux. Grâce au visionnement commenté de courts échanges filmés entre l’enfant et son parent, ce dernier peut, avec l’aide de l’intervenant, apprendre à repérer le caractère plus ou moins sensible de ses agissements (ou absence d’agissements) à travers les réponses de l’enfant. Pour rendre le parent réceptif aux observations de l’intervenant, celui-ci veille à identifier et souligner les comportements positifs et adaptés qu’il présente, renforçant ainsi leur fréquence d’apparition et lui permettant de développer un plus grand sentiment de compétence et une meilleure compréhension des besoins de son enfant. Cet article vise à présenter le programme d’intervention relationnelle, sa structure et ses cibles. Cette présentation est illustrée par une vignette clinique. Ce programme a été évalué dans le cadre d’une recherche-action, fondée sur un essai randomisé contrôlé, menée en France auprès de familles suivies par les services de protection de l’enfance. De telles pratiques professionnelles révèlent une amélioration significative des comportements des parents et des enfants par rapport à l’intervention habituelle.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 44, avril 2024, pp. 103-115.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant, Carence familiale, Parentalité, Incapacité, Pathologie, Attachement, Psychologie du développement, Évaluation, Protection de l'enfance, Psychothérapie, Relation enfant-parents, Séduction, Narcissisme, Emprise, Séparation, Conflit
Fondé sur une expérience pratique et des recherches scientifiques référées à l’approche psychodynamique, cet article présente un aperçu clinique des types de liens pathologiques entre enfant et parents le plus fréquemment rencontrés en situation de négligences et d’incapacité parentale, ainsi que quelques hypothèses quant à leurs origines. Il vise à promouvoir une approche d’évaluation rigoureuse de la nature des problématiques parentales et des liens parents-enfant, qui soit à la fois singularisée et objectivante. Cette évaluation initiale aurait pour objectif de protéger l’enfant en établissant chaque fois que nécessaire des aménagements de contact entre l’enfant et ses parents, aménagements soutenant le développement et la santé mentale des enfants confrontés aux effets des dysparentalités de leurs géniteurs. L’article ouvre également aux perspectives indispensables de soins psychothérapeutiques des liens pathologiques.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 1, janvier 2024, pp. 65-81.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Famille, Traumatisme, Filiation, Adolescent, Rupture, Enfant handicapé, Parentalité, Souffrance psychique, Socialisation, Projet individualisé, Handicap moteur, Culpabilité, Intergénérationnel, Relation enfant-parents
La famille ayant subi un traumatisme doit non seulement survivre, mais aussi se renouveler pour rester le cadre sécurisant dans lequel ses membres trouvent les impulsions nécessaires à leur double besoin d’appartenance et d’individuation. Comment ce double mouvement peut-il advenir et se maintenir dans les familles dans lesquelles le handicap d’un enfant vient faire traumatisme ? La question de la rupture temporelle et mythique que peut représenter le handicap sera abordée à travers l’exposé de la situation de Karine, rencontrée au sein d’une institution spécialisée qui accueille des enfants et des adolescents atteints d’une déficience motrice. À travers la description de ce cas clinique et des apports théoriques de l’épistémologie systémique, nous verrons comment penser les familles confrontées au handicap et le rôle de l’institution et des équipes pluridisciplinaires dans ces parcours atypiques.
Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 149-162.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Visite médiatisée, Protection de l'enfance, Enfance en danger, Tiers, Approche clinique, Maintien du lien, Relation équipe éducative-famille, Contrôle, Évaluation, Parentalité, Relation enfant-parents, Repère, Travailleur social, Médiateur, Traumatisme
Les visites médiatisées sont des temps de remise en contact protégés par la présence obligatoire d’un tiers professionnel entre un enfant qui fait l’objet d’une mesure de protection judiciaire et son ou ses parents dont l’autorité parentale a été restreinte du fait d’une situation de danger ou de risque de danger de l’enfant suspectée ou avérée. Ces mesures, ordonnées par un magistrat, visent à encadrer le maintien des relations entre l’enfant et son parent, utile et nécessaire pour la construction psychique de l’enfant, tout en donnant la possibilité d’une part d’évaluer la qualité des liens et les capacités parentales et, d’autre part, d’accompagner enfant et parent dans un travail d’élaboration sur la signification de cette mesure de protection. À ce titre, l’auteure souligne l’importance du travail de médiatisation effectué par le tiers professionnel.
Paru dans la revue Dialogue, n° 242, décembre 2023, pp. 61-78.
Mots clés : Enfance-Famille, Harcèlement moral, Adolescent, Stéréotype, Genre, Transidentité, Psychanalyse, Souffrance psychique, Soutien psychologique, Relation enfant-parents, Identité sexuelle, Groupe de parole, Transfert
Les souffrances des adolescent(e)s transgenres et non binaires sont en grande partie liées à des facteurs de risque environnementaux, notamment le harcèlement en milieu scolaire ou dans le quartier ainsi que la transphobie dans leur famille, voire chez certains professionnels de santé. Au sein d’une consultation hospitalière spécialisée en matière de transidentité à l’adolescence, l’un des principaux objectifs est d’apporter un soutien psychologique aux mineurs transgenres et à leurs parents et de prévenir les troubles psychiatriques. Pour ce faire ont été mis en place deux groupes de parole et un groupe intergénérationnel multifamilial à l’attention de ces familles. Orientés par la psychanalyse, ces dispositifs groupaux favorisent l’expression et l’élaboration des conflits psychiques de chaque membre du groupe. En plus de lutter contre une tendance à l’isolement, ils permettent en outre une revalorisation narcissique des participants dans un mouvement d’investissement réciproque.
Article de Jacques Tyrol Chary, Rose Angélique Belot, Noémie Lecluse, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 213-229.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant, Thérapie de groupe, Généalogie, Psychisme, Objet, Séparation, Mère, Relation enfant-parents, Emprise, Père
Dans une perspective psychanalytique, le processus de séparation-individuation est ici exploré dans un contexte intersubjectif, en prenant appui sur des éléments théoriques et cliniques. Nous avons utilisé un dispositif thérapeutique groupal pour enfants appelé « Auprès de mon arbre », qui prend appui sur la Libre-Réalisation de l’Arbre généalogique (LRAg). Une illustration clinique permet, elle, de souligner l’intérêt de ce dispositif innovant pour contribuer à un travail psychique de différenciation chez des enfants entravés dans le mouvement de séparation-individuation.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 64, n° 3, juillet-septembre 2023, pp. 443-470.
Mots clés : Enfance-Famille, Sociologie, Famille, Relation enfant-parents, Fratrie, Aide financière, Argent, Inégalité, Justice, Norme, Jeune, Reproduction sociale, Roman familial
Cet article explore les pratiques et les normes d’aide parentales lors du passage des enfants à l’âge adulte, au moment où les destins se singularisent au sein de la fratrie et que les aides financières et matérielles données à chacun·e se diversifient. À partir d’entretiens avec des parents de jeunes adultes, il met en évidence une tension entre, d’une part, des pratiques d’aide hétérogènes, voire inégalitaires et, d’autre part, l’attachement des parents à une norme égalitaire. Il montre comment le recours à la notion de « fiction égalitaire » permet de penser cette tension et de tenir ensemble l’analyse des pratiques (ce qui est distribué) et les règles qui organisent ces échanges, avec des variations selon les ressources économiques et le statut conjugal des parents. Plus précisément, il analyse comment la fiction égalitaire en famille se construit, se déploie et est entretenue : à la fois par une mise en scène de l’égalité lors de moments ritualisés qui renvoient en coulisse les pratiques inégalitaires, et par un travail relationnel des parents pour susciter l’adhésion autour du script et des termes de la fiction.
Article de Michèle Battista, Mayli Durant, Marjorie Jacob, et al.
Paru dans la revue Devenir, vol. 35, n° 3, 2023/3, pp. 209-222.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Nourrisson, Communication non-verbale, Lien social, Relation enfant-parents, Psychologie du développement
Les études récentes sur le développement ont montré l’importance des capacités précoces de communication sociales du nouveau-né humain, et leur caractère fonctionnel dès la naissance. La capacité de participer activement au dialogue social est la principale des nombreuses compétences du bébé qui attendent d’être mises en œuvre au sein des interactions précoces avec les parents. Cependant la mise en jeu au meilleur niveau, et le démarrage subséquent du développement intersubjectif peuvent être gênés par des causes liées aux parents, dépression post natale en particulier, ou liées au bébé, prématurité et ou retard de croissance.
Le but de cette étude pilote est de confirmer l’âge de début du premier sourire social, de donner une évaluation du taux de plaisir partagé, à 2 et 3 mois postpartum, à comparer avec ceux de la littérature et de confirmer les corrélations entre Plaisir partagé, retrait relationnel évalué avec l’échelle M-ADBB, et le poids de naissance et l’âge gestationnel, ainsi qu’avec l’évaluation du tempérament du bébé par l’échelle IBQ, dans sa validation en français, et enfin avec le sexe. Un second objectif est de tester la faisabilité en routine de la proposition à faire aux parents de participer à une situation de face à face avec leur bébé, pendant 5 minutes pour chaque parent, enregistrée en vidéo, qui permet de faciliter les échanges positifs en face à face. Cette étude prépare une recherche longitudinale plus large sur le développement intersubjectif et ses troubles, reprenant les prémices de la recherche PREAUT de dépistage précoce de l’autisme, avec la recherche d’algorithmes de cotations du plaisir partagé et du retrait relationnel, dans la perspective de mettre au point des applications permettant aux professionnels de coter en routine des éléments importants du développement intersubjectif premier sourire social, plaisir Partagé, comportement de retrait relationnel du bébé, capacité d’accordage affectif, et prédictivité de ces éléments sur le devenir ultérieur en termes de troubles du neurodéveloppement. Le but final de l’étude étant de montrer les effets préventifs de la guidance interactive développementale précoce, entre 1 et 3 mois, centrée sur l’augmentation du plaisir partagé sur le développement intersubjectif, le développement psychomoteur et le développement cognitif.
Article de Mariana de Sousa e Silva, Katia Tarouquela Brasil, Éliana Rigotto Lazzarini, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 241, septembre 2023, pp. 21-35.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Risque, Psychisme, Approche clinique, Rôle, Soutien à la parentalité, Relation enfant-parents, Thérapie, Médiation, Filiation, Santé mentale, Souffrance psychique
La parentalité impose au sujet un travail psychique intense qui s’appuie sur des aspects narcissiques, archaïques, sur l’histoire de la filiation et de la transmission psychique. La parentalité est, avant tout, liée à un processus qui comporte des risques psychiques particuliers face aux événements de vie. Identifier ces enjeux dans la relation parent-enfant et comprendre ce qui est sollicité pour le sujet face à des événements nécessite de remodeler les alliances et de trouver un nouvel équilibre psychique. Dans le cadre d’une recherche clinique, les auteures, impliquées dans un dispositif d’écoute psychanalytique de la parentalité, proposent une discussion quant aux repères cliniques des enjeux qui sous-tendent la relation parent-enfant. Ce questionnement est discuté par deux vignettes cliniques, celle de Maria qui, après son accouchement, expérimente des vécus corporels primitifs projetés sur son bébé et celle de Camila, qui commence son analyse après la tentative de suicide de sa fille. Dans l’ensemble de ces vignettes, on observe une réorganisation de la dynamique psychique et une possibilité de symboliser davantage les modes d’alliance de la dyade parent-enfant.
Article de Élide Dezoti Valdanha Ornelas, Claire Squires, Valeria Barbieri, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 241, septembre 2023, pp. 145-162.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Anorexie, Adolescent, Trouble du comportement alimentaire, Relation familiale, Relation enfant-parents, Psychanalyse, Identification, Traumatisme, Image de soi, Souffrance psychique, Rorschach (Test de)
Les troubles des conduites alimentaires surviennent le plus souvent à l’adolescence sur un fond d’organisation peu stable d’un moi en devenir, les symptômes focalisant sur l’alimentaire un déplacement de besoins affectifs, difficiles à assumer. Ils se constituent à partir d’une interaction complexe à la fois sur le plan individuel et sur le plan relationnel-familial. L’article présente une étude descriptive du fonctionnement intrapsychique individuel et des vécus familiaux du point de vue du père, de la mère et de la fille (diagnostiquée anorexique), à partir d’entretiens et de l’application du Rorschach. Les données recueillies montrent des liens familiaux marqués par des sentiments d’intrusion et de profonde solitude. Le couple parental a montré peu de soutien mutuel et des difficultés chroniques. Père, mère et fille ont montré une fragilité psychique importante avec un moi peu protégé par une enveloppe solide et/ou souple. Les moments de crise de la vie familiale (les maladies, l’adolescence, le vieillissement) étaient perçus comme des tragédies.