PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 81, mars 2023, pp. 137-146.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, CHRS, Psychose, Insertion par l'économique, Réinsertion professionnelle, Accompagnement, Citoyenneté, Psychiatrie
Alain Bozza est psychologue clinicien et co-fondateur du CHRS Henri Wallon, dans lequel il a exercé pendant 25 ans. Né du désir d'un groupe de patients souffrant de psychose, de parents et de professionnels, ce dispositif a expérimenté une clinique novatrice anticipant de plus de 20 ans les préconisations de la loi 2002-2.
Depuis quelques années, que ce soit dans l'accompagnement des publics ou des professionnels, une tendance à l'individualisation, si ce n'est à l'individualisme, est à l'œuvre. Les projets sont individuels, les modalités éducatives, sociales, de soin le sont également de plus en plus. Pourtant, le collectif existe et présente un intérêt essentiel - c'est le cas dans le travail ou en formation, comme dans les collectifs d'usagers : associations, GEM, clubs, approches communautaires…
Entraide, solidarité, partage d'expérience, coopération, mise en commun des solutions, mais aussi force de création ou contre-pouvoir si besoin, le collectif semble disparaître au profit d'autres modèles : repli, individualisme, concurrence... Confinement, travail à distance imposé, isolement parfois, recours quasi systématique au numérique… ont-ils contribué à défaire le collectif ou ce dernier s'est-il reconstruit autrement ? Que reste-t-il du collectif aujourd'hui ? Ce numéro s'interroge sur ses nouvelles formes et la façon dont il se concrétise sur les terrains professionnels.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 78, juin 2022, pp. 119-132.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Temps, Philosophie, Mémoire, Norme, Vie quotidienne, Canguilhem (Georges)
Le temps renvoie, dans sa plus simple définition, au fait que les choses passent. C’est à la fois parce que nous sommes conscients de notre propre existence et de celle des objets qui nous entourent, et parce que nous pouvons nous souvenir de ce que nous ne percevons plus au moment présent, que nous est donné intuitivement le temps : les notions de passé, de présent et d’avenir. Notre représentation ordinaire du temps est linéaire : nous pensons l’existence comme une succession chronologique d’évènements. Cette représentation de l’existence dans le temps présente cependant certains paradoxes, manifestes dans cette formule usuelle : « Tu n’as pas changé. Qu’est-ce que tu deviens ? ». Nous proposons de nous intéresser à ce paradoxe inhérent à notre rapport subjectif au temps, dans une approche croisée entre biologie, psychanalyse et philosophie.
De la rencontre avec des personnes en situation de grande précarité dans différents dispositifs du secteur de l’urgence sociale, et plus particulièrement dans un CHRS, est née une réflexion d’abord engagée comme éducatrice spécialisée, puis dans le cadre d’études en psychanalyse. Le phénomène caractéristique de l’errance et de la grande marginalité, désigné ici comme celui de « l’incarnation de l’étranger », consiste dans la « reprise », en tant que signifiants identitaires, des stigmates produits par le discours de l’exclusion.
Article de Valentine Prouvez, Joseph Rouzel, Jérôme Lateurtre, et al.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 153, 1er trimestre 2022, pp. 13-81.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Médiation, Médiation éducative, Accompagnement, Rencontre, Jeune, Éducateur spécialisé, MECS, Technique éducative, Psychanalyse, Relation éducative, Pédagogie, Créativité, Travail éducatif, Travail social, Langage, Animation, Institution, Atelier, Création, Film, Musique, Milieu naturel, Formation, Précarité, Écriture, Culture, CEMEA
Théâtre des rencontres humaines, tissu de relations multiples, lieu de mise en scène des difficultés psychiques ou sociales... les médiations constituent le cœur du métier des fonctions éducatives, sociales, soignantes.
Pourtant, aujourd'hui, les fonctions des professionnels du social, du médico-social, de la psychiatrie tendent à se déplacer : le cumul des rôles (coordination, pilotage de projets, soins...) fait que les moments de rencontre avec les usagers se raréfient. L'"animation" et les activités sont souvent dévolues à certains professionnels. Parce qu'elles viennent combler le vide et masquer ainsi l'angoisse que peuvent ressentir au quotidien les publics comme les professionnels, parce qu'elles offrent aussi une visibilité au travail des établissements, certaines équipes vont les multiplier jusqu'à l'activisme. Mais comment garder alors le sens et la valeur du "faire ensemble" dans la relation d'accompagnement ?
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 148, 4e trimestre 2020, pp. 122-128.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, Expertise, Université, Formation, Éthique, Travailleur social
À partir de l’examen des lignes directrices des référentiels métiers et des parcours de formation des travailleurs sociaux, tels qu’ils ont été récemment révisés par le législateur, nous proposons d’amorcer une réflexion critique sur le développement de la notion d’expertise et l’adossement des contenus de formation aux « savoirs » universitaires.
Article de Valentine Prouvez, Nathalie Legardinier
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 72, décembre 2020, pp. XLII-L.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travailleur social, Motivation, Psychanalyse, Répétition, Vocation, Jouissance, Récit de vie, SDF
Se retrouver à la rue ne serait pas le fait du hasard. Le travailleur social arpente les rues et va à la rencontre de ceux qui y vivent. Quête partagée de part et d'autre où chacun tente peut-être de sortir de ce qui résiste pour ouvrir l'espace et commencer le chemin et conter l'histoire.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 68, décembre 2019, pp. S1-S12.
Mots clés : Travail social : Établissements, Participation, Travail social, Évaluation, Éthique, Insertion sociale, Gestion financière, Loi 2002-2 du 2 janvier 2002
La loi de 2002-2 symboliserait un double antagonisme ; le premier entre le travail social, porteur historique d'innovation sociale et la chalandisation du champ social et médico-social ; le second entre le contrôle social, pan normatif de l'exclusion, des marginalités et une participation affirmée par le législateur qui suppose paradoxalement une intégration sociale et politique des populations accueillies. C'est entre ces processus d'évaluation, d'élaboration des outils de cette même loi et les enjeux d'acteurs que nous proposons de mettre en perspective les freins mais surtout les potentialités constructives démocratiquement d'une éthique collective.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 66, juin 2019, pp. 101-110.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Désir, Réel, Imaginaire, Norme, Adaptation
L’imaginaire est souvent désigné comme une fonction secondaire, substitut permettant de fuir les exigences de la réalité ; nous le reconnaissons fréquemment comme ce qui insiste au-delà de la raison, source d’une « mésadaptation » proprement humaine. A contre-sens de ces représentations, nous proposerons d’appréhender l’imaginaire comme capacité d’adaptation, capital le plus essentiel à l’orientation de nos pensées et comportements « en réalité ».
Les exigences de la performativité et de la compétitivité, prévalentes dans les sociétés modernes, font peser sur les individus une pression normative considérable. Dans ce contexte, il parait essentiel de considérer les tendances normatives, c’est-à-dire les choix individuels qui s’expriment dans les phénomènes de l’adaptation : entre résistance et soumission passive à la norme, à quoi référer ce que nous appelons communément la « normalité » ? Nous progresserons dans ce questionnement dans une perspective interdisciplinaire, à la lumière de 3 penseurs de la résistance : Freud, Winnicott et Canguilhem.