Livre de Régine Bercot, Aurélie Jeantet, Albena Tcholakova, Arlie Russell Hochschild, et al., édité par Octarès Editions, publié en 2022.
Mots clés : Travail-Emploi, Travail, Émotion, Acteur social, Individu, Pouvoir, Relation femme-homme, Sociologie du travail, Relation professionnelle, Organisation du travail, Pluridisciplinarité, Usure professionnelle, Approche historique, Légitimité, Professionnalisation, Relation soignant-soigné, Soins palliatifs, Inconscient, Théorie, Subjectivité
En quoi la prise en compte des émotions permet-elle de mieux analyser les dynamiques au travail ? La pluralité des chapitres vise à répondre théoriquement et concrètement à la question en montrant que les émotions dialoguent avec le sens du travail et son organisation, impulsent ou réduisent les potentiels d'action. Les lecteurs auront accès à une traduction inédite d'un très beau texte de la grande sociologue américaine Arlie Russell Hochschild.
La manière dont le discute Christophe Dejours met en saillie les différences de préoccupations et de concepts entre sociologie et psychanalyse. En outre, plusieurs chercheurs et praticiens disent comment la prise en compte des émotions s'articule avec les corpus de leur discipline. Sociologues, anthropologue, historienne, cliniciens nous livrent la manière dont ils et elles s'appuient sur l'existence des émotions dans le travail pour fonder leurs repères, leur approche et leur contribution à l'analyse des mondes sociaux et particulièrement du travail.
Ainsi, la visibilité des émotions ou son invisibilité peuvent constituer un indicateur très pertinent pour l'historienne, nous explique Arlette Farge. Les émotions jouent comme révélateur des conditions de travail et participent activement des spécificités professionnelles. L'expression des émotions est sociale et genrée (Angelo Soares). Elles peuvent être prises dans des rapports de domination et instrumentalisées par autrui pour conduire à des comportements particuliers, ainsi qu'en témoigne Patricia Paperman.
Elles supposent toujours une activité de travail spécifique pour les assumer, les mettre à distance, les exprimer ou les taire selon les contextes et les situations. Cela peut conduire, lorsque l'organisation du travail est pathogène, à une désaffection, risquée pour le sujet (Thomas Périlleux). On pense couramment à la dimension individuelle de ce travail sur les émotions mais l'ouvrage montre qu'il fait l'objet d'une appropriation collective (Julien Bernard) et parfois institutionnalisée comme dans les hôpitaux (Michel Castra), ce qui permet de penser qu'une prise en charge organisationnelle des émotions est possible.
A quand sa généralisation ?
Livre de Christophe Dejours, Isabelle Germet, édité par Elsevier Masson, publié en 2016.
Mots clés : Risque professionnel, Psychopathologie, Concept, Travail, Fonction, Rôle, Aliénation, Épanouissement, Identité, Souffrance psychique, Stress, Plaisir, Santé mentale, Règle, Organisation du travail, Psychanalyse, Psychologie clinique, Maladie psychosomatique, Harcèlement moral, Usure professionnelle, Hyperactivité, Addiction, Suicide, Action collective, Stratégie, Intervention sociale, Médecine du travail, CHSTS, Genre, Pouvoir, psychodynamique
Synthétisant les aspects théoriques de la psychopathologie au travail, cet ouvrage permet de comprendre les rapports entre santé mentale et travail. Renouvelée et mise à jour, cette 2e édition présente les fondements historiques et conceptuels du rapport subjectif au travail, les principales entités psychopathologiques associées, complétées d'une approche clinique des incidences psychopathologiques liées aux nouvelles formes d'organisation. Enfin, sont présentés les modalités d'intervention et les dispositifs institutionnels de prise en charge des troubles associés...
Livre de Christophe Dejours, Béatrice Bouniol, édité par Bayard, publié en 2012.
Mots clés : Travail, Souffrance psychique, Santé, Santé mentale, Besoin, Valeur, Isolement, Évaluation, Stress, Système, Organisation du travail, Syndicalisme, Individualisme, Solidarité, Risque professionnel
Quarante ans que Christophe Dejours propose une approche différente du travail, qui sintéresse à la souffrance qui sy joue et aux stratégies que les gens construisent pour sen protéger. Des années donc quil soppose aux partisans de la fin du travail et sinquiète au contraire de sa disparition au profit de la gestion. Longtemps minoritaire, sa démarche est apparue seule à pouvoir donner une lecture rationnelle des suicides qui ont frappé le monde du travail ces dernières années. Lui qui a commencé ses enquêtes dans le monde ouvrier a bientôt vu les cadres et les patrons eux-mêmes lui demander de réfléchir avec eux à une organisation du travail qui les mettrait à labri de ces passages à lacte. Cest ce constat qui est à lorigine de ce livre dentretien : nous sommes dans un moment charnière, dextrême domination dun côté, imposée par les méthodes gestionnaires comme lévaluation individuelle des performances qui a détruit toute solidarité et a plongé les travailleurs dans une solitude terrible ; mais un moment de résistance aussi, où les réalisateurs, les romanciers, les metteurs en scène, les journalistes donnent de plus en plus à voir les dégâts des organisations du travail héritées des années 80, où les avocats gagnent des procès contre de puissantes entreprises, où lensemble des salariés doutent de lefficacité dun modèle qui les détruit au quotidien. Au-delà de cet état des lieux, Christophe Dejours propose ici den reconstruire lhistoire afin de montrer la centralité du travail et la manière dont nous pouvons tous ensemble le réformer aujourdhui. Avec une certitude : le système ne fonctionne que grâce à notre consentement et notre zèle, nous pouvons le mettre en panne et en construire un tout autre...Psychiatre, psychanalyste, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers et directeur du Laboratoire de psychologie du travail et de laction, Christophe Dejours est lauteur notamment de Souffrance en France, Le travail vivant et, aux éditions Bayard, Travail, usure mentale. Entretiens avec Béatrice Bouniol.
Livre de Christophe Dejours, édité par Payot et Rivages, publié en 2011.
Mots clés : Travail, Santé mentale, Violence, Santé, Subjectivité, Emploi précaire, Psychopathologie, Pouvoir, Harcèlement sexuel, Harcèlement moral, Société, Clandestinité, Chômage, École, Collège, Licenciement, Évaluation, Stress, Peur, Responsabilité, Entreprise, Organisation du travail, Syndicat, Inspection du travail, Médecine du travail, Travail social, Droit du travail, Prévention, Travailleur social, Violence institutionnelle, Étude de cas
Dans les écoles, chez les policiers ou les travailleurs sociaux, dans les usines ou les bureaux, chez les jeunes en situation de non-emploi, partout l'on assiste à une aggravation de la violence. (...) Issu des travaux de la Commission « Violence, travail, emploi, santé » dirigée par Christophe Dejours, ce livre montre à quel point l'organisation du travail est en cause dans la genèse de la violence sociale, et propose des voies d'action, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'entreprise, pour améliorer le « vivre ensemble ». Christophe Dejours, psychanalyste et psychiatre, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) à Paris, poursuit une réflexion extrêmement féconde en psychanalyse (Le corps, d'abord : corps biologique, corps érotique et sens moral et Les Dissidences du corps : répression et subversion en psychosomatique, tous deux chez Payot) et en psychodynamique du travail (Travail, usure mentale chez Bayard, et Souffrance en France : la banalisation de l'injustice sociale au Seuil).