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Cet article vise à penser le vibratoire à partir d’une expérience clinique issue d’ateliers à médiation thérapeutique violoncelle auprès d’un adolescent avec autisme. Après une introduction exposant la démarche de recherche clinique et le questionnement princeps, le dispositif thérapeutique et la méthodologie de recherche seront précisés. La présentation d’une vignette clinique autour du jeu avec le médium violoncelle permettra de détailler comment le phénomène vibratoire peut s’appréhender dans la relation thérapeutique. L’auteure s’attache ensuite à proposer une conceptualisation du vibratoire en en analysant les éléments processuels spécifiques. A travers cette définition conceptuelle l’auteure vise une mise en perspective des enjeux de la symbolisation dans une clinique singulière et tout particulièrement de la créativité chez des sujets gravement empêchés dans leurs relations avec le monde. La visée de cette démarche conceptuelle est de mettre en évidence les liens entre des expériences sensibles du sujet avec le monde-environnement et des processus psychiques tels que la symbolisation.
Article de Tamara Guénoun, Clémentine Tiberghien, Anne Marie Vaillant Juteau
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXV, n° 1, janvier-juin 2022, pp. 87-99.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Enfant, Autisme, Médiation, Thérapie, Jeu, Sens, Vidéo
Les dessins animés ont été repérés comme intérêt privilégié chez certains enfants avec TSA. Ce constat clinique a été le point de départ du développement d’un dispositif thérapeutique basé sur le visionnement ralenti et la remise en jeu des dessins animés regardés répétitivement par ces enfants avec TSA. Sont présentés successivement le dispositif et l’approche pluri-psychologique entre psychanalyse et neuropsychologie soutenue dans ce dispositif. Le matériel clinique de deux cas de suivis permet de discuter des modalités thérapeutiques de ce dispositif, de la mise en scène des atypies sensorielles des enfants, vers une symbolisation de ces contenus psychiques en attente d’inscription avec mise en forme d’une structure narrative chez ces enfants. Le Vidéodrame met notamment en évidence l’importance des télescopages synesthésiques de canaux sensoriels chez les enfants avec TSA, soulignant certaines particularités de leur rapport aux écrans.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 2, juillet-décembre 2021, pp. 197-211.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Corps, Adolescent, Autisme, Toucher, Thérapie corporelle, Épidémie, Psychanalyse, Anxiété, Abandon
Comme Anzieu a pu le déclarer (1974, p. 195), notre société contemporaine chercherait à supplanter le corps. Elle ferait à ce titre de l’impensé sexuel une préoccupation désuète, pour finalement le remplacer par celui du corps. Toutefois, à force de vouloir se dégager de ce corps devenu embarrassant et encombrant, il referait retour par une demande impérieuse de concrétude. La crise sanitaire viendrait témoigner de cet état de fait, dans le nécessaire temps de l’impact traumatique.
L’auteur propose de revenir sur une présentation de la position qu’occupe le corps dans la théorie et la méthodologie psychanalytique. Il tentera également de clarifier son statut épistémologique. Enfin, il illustrera ses hypothèses par le récit d’une thérapie auprès d’un adolescent autiste, qui a pu s’engager dans un processus transférentiel par la médiation du toucher-thérapeutique.
Article de Nicolas Leblé, Mireille Cosquer, Lilia Mezghiche, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 2, juillet-décembre 2021, pp. 149-167.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Enfant, Autisme, Parentalité, Relation familiale, Diagnostic, Témoignage, Prise en charge, Étude de cas
Le parcours de soin d’un enfant avec autisme impacte fortement l’expérience parentale. Par ailleurs, les parents sont les interlocuteurs principaux des professionnels prenant en charge ces enfants. Enfin, ces parents, à l’échelle individuelle ou collective, mènent des actions et influent sur la perception de l’autisme dans le champ social. Nous tentons d’appréhender leur vécu du parcours diagnostique et de soin de leur enfant, à partir d’une étude qualitative fondée sur des témoignages de parents ayant consulté pour une évaluation dans un Centre de Diagnostic Autisme entre 2007 et 2015. Nous décrivons certains aspects saillants de ce parcours, depuis leurs premières inquiétudes jusqu’à l’évaluation diagnostique de l’enfant, et rapportons les difficultés rencontrées ainsi que les mouvements psychiques qui s’y associent. Enfin, nous discutons ces résultats qui mettent en lumière l’impératif, pour le professionnel, d’associer les parents aux prises en charge dans une position active.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 2, juillet-décembre 2021, pp. 37-57.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Nourrisson, Développement cognitif, Statistiques, Phénoménologie, Subjectivité, Perception, Émotion, Psychologie du développement, Autisme, Bayes (Thomas), Stern (Daniel)
L’article voudrait montrer qu’il n’est pas possible de s’interroger sur le vécu du bébé pendant les premières semaines de vie en observant seulement son comportement. Les données des sciences cognitives bayésiennes et la phénoménologie nous offre une perspective bien plus pertinente sur le vécu du nourrisson pendant cette période. Cette double approche permet de se représenter le vécu perceptif du nouveau-né comme probablement foisonnant et risquant d’être magmatique. Il est alors possible de s’interroger sur ce qui permet la sortie progressive de ce magma perceptif. L’autre apparaît de ce fait organisateur-de-soi-et-du-monde avant d’être régulateur de soi (pour reprendre une expression de Stern, 1989). Nous montrerons enfin que si l’autre est organisateur-de-soi-et-du-monde, cela a des conséquences sur la façon dont on peut considérer le chemin de l’enfant pour distinguer les émotions les unes des autres et pour différencier ses émotions par rapport à celles d’autrui. La perception du bébé n’est peut-être pas sans rappeler certaines caractéristiques de la perception des sujets avec autisme – ce que Pellicano et Burr (2012) ont appelé des hypo-priors. Même si bien sûr, du fait du holding, quand les parents et les enfants vont suffisamment bien, il ne saurait être question d’une phase autistique normale (Mahler, 1967).
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXII, n° 2, juin-décembre 2019, pp. 455-470.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Sens, Développement sensoriel, Toucher, Vue, Ouïe
On constate aujourd’hui un intérêt croissant pour la sensorialité dans les troubles du spectre autistique (TSA), bien que les signes sensoriels aient longtemps été considérés comme secondaires par rapport aux autres éléments de la sémiologie autistique. Nous proposons une revue de la littérature sur ce sujet, basée sur trois types de sources : articles scientifiques portant sur des études cliniques empiriques, études de films familiaux et écrits autobiographiques de personnes autistes. Après un rappel de la place des signes sensoriels dans la nosographie de l’autisme, nous examinons les données épidémiologiques disponibles sur ces signes (prévalence, spécificité, valeur prédictive, corrélation avec les autres éléments du syndrome) avant de détailler chaque modalité sensorielle et de présenter les profils fonctionnels qui en résultent. Il apparaît que ces signes sont fréquents, corrélés en intensité à la sévérité du tableau clinique, et complexes par leur variabilité inter- comme intra-individuelle. Ils peuvent concerner toutes les modalités sensorielles, sous forme d’hypo- ou d’hyperréactivité, associée à une recherche ou à un évitement de sensation. Cela justifie qu’on prenne ces éléments en compte dans l’évaluation et la prise en charge des patients. En outre, ces particularités apparaissent souvent dès la première année de vie chez le bébé à risque autistique, ce qui pose la question de leur possible utilisation comme outils de dépistage et suggère que le traitement des flux sensoriels pourrait intervenir précocement dans la cascade de troubles neuro-développementaux ultérieurs.
Article de Marion Thevenet, Régine Machabert, Nicolas Georgieff
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXII, n° 2, juin-décembre 2019, pp. 395-416.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Enfant, Autisme, Théorie, Recherche-action, Méthodologie, Relation enfant-parents, Image mentale
Nous laissant surprendre par la singularité de la rencontre avec des enfants présentant un « Trouble du spectre autistique » (TSA) sans déficience intellectuelle, nous avons souhaité interroger le concept de « Théorie de l’esprit » (Theory of Mind, ou ToM), déjà complexifié par certains auteurs comme ToM d’autrui co-substantielle d’une auto-ToM, ou ToM de soi (Georgieff et Speranza 2013). Nous avons mené une recherche-action auprès de sept familles d’enfants avec TSA âgés de 6 à 10 ans. Notre posons comme hypothèse que certaines manifestations autistiques ne sont pas expliquées par un déficit en ToM de l’enfant mais par un inter-fonctionnement spécifique des ToM entre parents et enfant, ce que nous proposons de nommer « inter-ToM ». Nous avons alors construit un double dispositif clinique associant une psychothérapie inspirée des thérapies basées sur la mentalisation pour les enfants et un espace d’observation et d’accompagnement des représentations parentales pour leurs familles. Une recherche en méthodologie qualitative par IPA (Interpretative Phenomenological Analysis) a été réalisée. Elle a mis en évidence que, dans un dispositif donné, il était possible d’observer certaines modifications des ToM des parents d’enfant avec autisme et de permettre une modulation de ces représentations parentales. Selon nous, ces données permettent de complexifier les notions de ToM en précisant leurs caractères inter-intentionnels, dynamiques et non figés, ainsi que leurs potentialités de changements intersubjectifs.
Article de Thomas Rabeyron, Océane Saumon, Noémie Dozsa, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXII, n° 1, janvier-juin 2019, pp. 147-171.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Musique, Musicothérapie, Autisme, Enfant
Le sonore apparaît comme un élément sensoriel aux propriétés particulièrement adaptées à la prise en charge des enfants souffrant de troubles du spectre autistique. Pour autant, les évaluations portant sur la médiation musicothérapique auprès de cette population se font relativement rares, en particulier quand elles sont référées à un cadre théorique psychanalytique. Ce travail présente les résultats d’une étude menée dans cette perspective sur l’évaluation de cette médiation et des processus qui la caractérisent.
Dans ce travail, les auteurs présentent le cas clinique de Mme M., patiente reçue pour la première fois à l’âge de 7 ans, suivie en psychothérapie pendant deux ans et revue à l’âge de 30 ans. Pour l’étude de ce cas, le travail s’est centré sur deux axes. Le premier axe est psychodynamique. Il permet de faire une lecture des troubles en appui sur la notion d’ « oralité » qui s’est déployée tout au long de la vie de la patiente et ceci en grande partie en lien avec la qualité de la relation à l’objet maternel. Le deuxième axe est nosographique. On discute ici l’utilité du concept de « psychose infantile », terme rencontré uniquement dans la nosographie française. Dans les travaux anglo-saxons, le terme « troubles du spectre autistique » regroupe tous les tableaux cliniques graves de l’enfance. L’évolution de Mme M. vers la schizophrénie prouve la nécessité du diagnostic différentiel entre les deux concepts cliniques qui correspondent à des fonctionnements psychiques très différents.
Article de Faty Traoré, Didier Drieu, Anne Boissel, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 343-375.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Autisme, Soutien à la parentalité, Méthode, Évaluation, Relation enfant-parents
Nous rendons compte ici d’une expérience de notre clinique institutionnelle avec des enfants souffrant de troubles du spectre autistique en hôpital de jour. Notre objectif princeps est de trouver un accompagnement psychologique en s’appuyant sur l’évaluation par la VABS (Vineland Adaptive Behavior Scales) qui soit en adéquation avec les préoccupations des parents et des soignants, ce afin de les accompagner au mieux dans une démarche compréhensive des effets des troubles sur l’enfant et les liens. Nous avons recueilli grâce à la double passation de l’échelle auprès des parents et des soignants référents leurs représentations sur les troubles de l’enfant, mais aussi sur ses compétences et ses ressources potentielles en émergence. Nous illustrons comment la VABS joue un rôle de médiation sur le suivi institutionnel d’une fillette atteinte de trouble envahissant du développement. Les résultats obtenus mettent en évidence des possibilités d’évolution de notre pratique clinique selon une approche intégrative et plurielle de la prise en charge institutionnelle et, en particulier, dans l’accompagnement des parents d’enfants atteints de troubles du spectre autistique.