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Sortant d'institutions ou de familles ne les prenant plus en charge, de nombreux jeunes en proie à des troubles psychiatriques sévères se retrouvent dans la rue. L'expérimentation "Un chez soi d'abord-jeunes" vise les 18-25 ans atteints de maladies psychiques se trouvant dans cette situation ou risquant de l'être. Le programme combine un accompagnement vers et dans le logement avec un suivi médico-social intense. C'est l’État qui le finance, avec certaines collectivités.
Les évolutions jurisprudentielles et législatives actuelles tendent au renforcement du contrôle par le juge des libertés et de la détention, des soins psychiatriques non consentis. La prise en compte de la vulnérabilité des patients, ainsi que la recherche d'une meilleure protection de leurs droits fondamentaux, justifient l'évolution. Le contrôle de l'hospitalisation sans consentement se consolide, tandis que la loi n° 2020-1576 du 14 décembre 2020 a créé un contrôle judiciaire des mesures d'isolement et de contention. Cette loi comporte néanmoins d'importantes lacunes.
Ce numéro de Rhizome illustre différentes formes de violence, qu’elles soient physiques, symboliques, politiques, ou psychologiques et identifie ses échos sur celles et ceux qui y sont exposés. La connaissance contemporaine sur le traumatisme réactualise en effet la considération portée aux usages et aux vécus de violence. La lecture de ce numéro invite à résister à la violence, tout en considérant ses causes et ses conséquences psychiques et sociales : soit en comprendre la teneur, pour ne jamais l’envisager comme une finalité.
La "santé mentale" est devenue le langage des institutions internationales pour parler de la psychiatrie, dans le fil des directives édictées par le Livre vert de la santé mentale positive produit par les instances européennes. Elle est désormais rabattue sur l'outil gestionnaire d'une "clinique du cerveau" et de la psychiatrie sécuritaire.
Des actions et des pratiques de résistance à cette tendance sont ici mises en discussion. De quelle santé mentale s'agit-il ? De quelle psychiatrie démocratique ? Ce numéro interroge la place de la psychiatrie dans la société : avec quelle éducation, quelle socialisation, quel sujet social, quels besoins collectifs pour vivre ensemble sans précarisation ni exclusion ? Les textes qui suivent proposent des réponses, pistes explorées et fécondes, réaffirmant les principes qui ont guidé les grands mouvements désaliénistes du XXe siècle, et une praxis de résistance à inventer aujourd'hui.
Dans le contexte d'une augmentation des mesures d'isolement et de contention en augmentation, mais aussi plus globalement des actes de violence en psychiatrie, l'auteur interroge les nouvelles relations aux patients, dans une société en mutation.
Né d'une double interrogation soignante et éthique sur les enjeux relatifs aux usages de la contention, ce projet mobilise différentes compétences académiques, professionnelles et expérientielles pour imaginer et tester un dispositif de moindre recours et complémentaire à la contention involontaire. Pour renforcer l'autonomie du sujet pris en soin et faire de ce dispositif un outil de soin capacitaire, nous développons la notion de de contenance volontaire tout au long de la démarche recherche-action. Celle-ci est collaborative depuis ses débuts, impliquant usagers, soignants, directeurs hospitaliers, chercheurs et designers.