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Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 145-156.
Mots clés : Santé-Santé publique, Accompagnement de fin de vie, Accueil, Silence, Soin, Éthique, Vulnérabilité
Rendre compte de la qualité de la présence à soi et à l’autre qui se trouve mise en jeu dans la possibilité d’une rencontre n’est pas chose aisée et nous conduit au cœur de ce qui nous fait humains ainsi qu’à nos limites. Par son travail sur « la présence silencieuse auprès d’un patient en fin de vie », Marie-Pierre Aouara éclaire cette difficulté et en souligne les enjeux pour une éthique de l’accompagnement et du soin.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 129-143.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Relation d'aide, Travail social, Altérité, Éthique, Distance, Affectivité, Action sociale, Témoignage
Cet article interroge aussi bien la notion de « bonne distance » que celle de « bonne proximité ». Il y a comme une torsion entre deux matrices de notre culture. L’une, récente, provient d’une psychologisation des vécus, l’autre, ancienne, valorise un idéal de communion entre les humains. Mais ces termes sémantiquement opposés sont éminemment combinés dans l’expérience de la relation à l’autre. C’est dans la distance que prend chair une présence qui n’annule jamais cette distance mais permet à chacun de devenir unique dans et par la relation. Cette approche de la rencontre peut permettre à l’action sociale de retrouver une visibilité et de mettre à distance les diktats technocratiques qui veulent la réduire à une fonction d’ajustement dans la société actuelle.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 19-31.
Mots clés : Travail social : Métiers, Relation travailleur social-usager, Distance, Éthique, Accompagnement, Émotion, Autonomie, Institution, Respect
Le terme de « bonne distance » mobilise, pour parler de la relation et du travail relationnel, une métaphore spatiale, qui évoque un tir bien réglé ou un curseur qui serait à la bonne place entre éloignement et proximité. Cette « bonne distance » a des justifications professionnelles et éthiques. Bien que la formule soit commode, elle est très floue. L’article montre, à partir d’exemples empiriques, comment elle recouvre un certain nombre de conflits : autour du contenu de la professionnalité, des modalités du respect de l’usager, des méthodes de formation à la bonne distance, plus expérientielles ou plus technicistes. Par ailleurs, le contenu de la « bonne distance » est un construit social, soumis à variations historiques, et également sensible aux situations concrètes d’interaction, comme le media de l’interaction, l’âge des usagers, le cadre institutionnel du travail de care. Enfin, l’article montre que si la thématique commode de la « bonne distance » est interprétée de manière psychologisante, elle masque une autre problématique, importante et délicate, celle de la gestion de l’autonomie de l’usager, qui renvoie à des enjeux non seulement psychologiques et émotionnels, mais aussi politiques. L’éthique des professionnels se joue également par rapport aux institutions.
Paru dans la revue Lien social, n° 1328, 29 novembre au 12 décembre 2022, pp. 14-15.
Mots clés : Travail social : Métiers, Travailleur social, Bureaucratie, Pratique professionnelle, Administration, Éthique
Le pot de terre contre le pot de fer. C’est le sentiment que beaucoup de professionnels peuvent avoir face au compacteur qui écrase ce qu’il y a de plus précieux dans les pratiques : la clinique, la relation, la confiance… Comment résister tout en se protégeant : tel est l’enjeu.
Paru dans la revue L'Homme et la société, vol. 2022/1, n° 126, décembre 2022-mai 2023, pp. 23-28.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Courants de pensée en sciences humaines, Capitalisme, Inégalité, Développement durable, Morale, Éthique, Conscience, Légitimité, Approche systémique, Citoyenneté, Technologie numérique, Violence, Déguisement, Masque
Cet article aborde deux dimensions du capitalisme contemporain. Celui-ci se moralise d'une part. Il se verdit d'autre part. Ce sont deux nécessités pour masquer la violence de l'exploitation et la toxicité environnementale de l'économie de marché capitaliste dérégulée. Dès lors que le marché se présente comme un écosystème il se légitime comme naturel suivant un processus de naturalisation qui montre l'émergence d'un sujet du marché simple partie prenante, favorisé par le développement d'une citoyenneté numérique à base d'indignations morales, de violences verbales, de cancel culture.
Article de Aude Montlahuc Vannod, Philippe Jourdy, Robert Michit, et al.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 558-559, novembre-décembre 2022, pp. 9-157.
Mots clés : Travail social : Métiers, Crise, Management, Changement, Identité professionnelle, Objectif, Subjectivité, Épidémie, Formation, Travailleur social, Pratique professionnelle, Autorité, Pouvoir, Contrainte, Communication, Éthique, Direction, Action sociale et médicosociale, Empathie, Relation professionnelle, Qualité, Organisation, Lien social, Affectivité, Coopération, Approche systémique, Établissement social et médicosocial
La notion de management semble s'être définitivement invitée dans le secteur social et médico-social (après avoir envahi les secteurs commercial, productif, puis sanitaire), remplaçant gestion, administration, direction, voire commandement. Dans son sillage, on trouve le manageur dont les contours ne semblent pas bien définis. On remarque en effet que si les postes de directeur ou d'administrateur existent, ce n'est pas le cas du manageur (sauf dans le langage du sport, peut-être), ce qui semble dès l'abord indiquer une différence de nature entre ces fonctions.
Mais, sitôt adoptée, cette notion peut poser problème et, paradoxalement, on parle de plus en plus d'humanisation du management au moment où il semble s'exercer de manière moins humaine que jamais. Ce qui engendre des remises en question...
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 80, décembre 2022, pp. 123-131.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Pédagogie, Droit, Éthique, Prise en charge, Coopération, Empowerment, Relation travailleur social-usager, Posture professionnelle
Trop souvent dans les services, les éducateurs s’interrogent sur la façon de placer l’usager au centre de sa prise en charge. Le besoin semble de nature méthodologique. Aussi, cet article constitue une sorte d’éloge de la pédagogie en spirale pour panser et penser la co-construction de la prise en charge. Prenant appui sur l’illustration concrète d’une activité pêche, il tend à rendre accessible cette pratique qui appréhende l’usager comme sujet et pousse le professionnel à structurer sa capacité d’écoute et de propositions éducatives loin des positionnements paternalistes ou strictement autoritaires.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 70, n° 8, décembre 2022, pp. 408-426.
Mots clés : TRANSSEXUALISME, Identité sexuelle, Genre, Enfant, Adolescent, Éthique, Procréation, Consentement, Prise en charge, Chirurgie, Médecine
Ces dernières années, la communauté médicale est traversée par les débats sociétaux autour du genre, du sexe, de la procréation et des droits humains. Aussi les questions autour de la prise en charge médicale des enfants et adolescents transgenres viennent elles très régulièrement sur le devant de la scène médiatique suscitant la mobilisation de collègues à l’origine de prise de positions réclamant entre autres l’interdiction de prescrire des traitements hormonaux jusqu’à 25 ans. Nous proposons dans cet article de reprendre point par point les principaux sujets de controverses autour de la prise en charge médicale contemporaine des transidentités de l’enfant et de l’adolescent, à savoir la transition sociale, le blocage pubertaire, les transitions hormonales, et les transitions chirurgicales, et de les mettre en perspective de la situation contemporaine en France. Si la plupart des études cliniques menées depuis plus de 25 ans montrent les impacts positifs des prises en charge médicales des adolescents transgenres sur leur devenir psychologique soulignant l’innocuité relative des traitements, l’accompagnement psychodynamique n’en demeure pas moins essentiel, prenant en compte la singularité de chaque patient au fil des rencontres. Le temps long est parfois requis, parfois contre-indiqué en fonction de chaque situation clinique. Rappelons qu’il n’y a aucune prescription médicamenteuse avant la puberté, et pour les adolescents la durée moyenne entre la première consultation (pour laquelle ils ont attendu souvent un an) et une éventuelle prescription est d’une année. Dans le contexte où la population des enfants et adolescents transgenres est particulièrement vulnérable, ne pas nuire n’est pas systématiquement s’abstenir de prescrire, chaque situation clinique devant être évaluée dans sa singularité avec précaution et discernement. Ces décisions de transition médicale sont discutées et validées si pertinentes, en France depuis 2015, dans le cadre de Réunions de Concertation Pluridisciplinaire. Par-delà les opinions et les débats sociétaux, de réels enjeux éthiques sont à considérer, en particulier autour de la notion de consentement libre et éclairé chez l’enfant et l’adolescent, et les recherches doivent se poursuivre.
Dans l’histoire de la thérapie familiale, nous pouvons distinguer la première, la deuxième et la troisième génération. Les nouvelles approches thérapeutiques sont-elles apparues dans la continuité ou dans la rupture avec les précédentes ? En étudiant les fondements épistémologiques de ces tournants paradigmatiques, nous observons que la corporéité, à travers la recherche sur l’activité neuronale, a toujours été au cœur de la réflexion des systémiciens qui ont pris en considération le corps agissant, le corps connaissant et aujourd’hui le corps régulant ses affects. En explorant les interactions familiales du point de vue du comportement, des cognitions et de la régulation émotionnelle, le thérapeute est amené à se positionner avec la famille selon une éthique de la coopération pour faire face à cette complexité.