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Citoyennetés, laïcités et religions, un "triangle" en permanence sous tension

Article de Maurice Blanc

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 47, 2018, pp. 61-76.

Mots clés : Biographie, Religion, Citoyenneté, Laïcité, Motivation

Je suis né dans une famille divisée par la religion catholique : d’un côté, une vision ritualiste et individualiste, de l’autre, une vision sociale. J’ai choisi un catholicisme social, coopérant avec des non-chrétiens et m’opposant à la droite catholique. Les discours sur les valeurs sont secondaires pour moi, l’épreuve de vérité est leur mise en pratique concrète. Je me suis éloigné des religions (y compris celle de la laïcité), passant d’une vision sociale à une vision politique : il faut agir sur les causes structurelles des défaillances du système social.
Dans la vie quotidienne, la citoyenneté active admet les religions dans le débat politique, mais dans une stricte égalité avec les autres participant(e)s. Dans cette laïcité inclusive, « la loi de Dieu » est soumise à la loi de l’ensemble des hommes et des femmes. Cette dernière s’élabore collectivement, en faisant des compromis sans compromission pour parvenir au bien commun. Ce processus de transaction sociale vise, sans supprimer la tension, à concilier les valeurs et les intérêts de tous.

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Citizenship in question : a minority perspective on Palestine

Article de Julia Droeber

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 47, 2018, pp. 49-59.

Mots clés : Citoyenneté, Minorité culturelle, Démocratie, Religion, Palestine

J’examine dans ce texte si la citoyenneté, telle que je l’ai observée en Palestine, est de nature inclusive ou exclusive. J’interroge d’abord la définition et la nature de la citoyenneté, à partir de mes expériences comme « étrangère » de longue date, membre d’une communauté religieuse minoritaire. Mes observations personnelles confirment la vision savante de la citoyenneté comme un concept qui ne peut être défini qu’en lien avec sa mise en pratique. Les définitions concises et bien tranchées de la citoyenneté sont éloignées de la complication des pratiques et des notions de citoyenneté observables sur le terrain.
Dans le cas de la Palestine, la citoyenneté n’est pas rattachée à un État existant aujourd’hui. Je propose quelques réflexions sur le projet de citoyenneté palestinienne dans la perspective de l’établissement de cet État, dans un avenir plus ou moins proche. Je commence par la représentation fausse de la citoyenneté – mais fréquente parmi les gens que j’ai rencontrés, en Palestine et ailleurs – d’une citoyenneté qui accorde des droits, mais pas de devoirs. C’est évidemment un obstacle majeur au bon fonctionnement d’une citoyenneté palestinienne, puisque la majorité semble plus intéressée par ce qu’elle pourrait recevoir que par ce qu’elle pourrait donner à cette communauté des citoyens.
Une citoyenneté inclusive et dialogique – la forme de citoyenneté que je souhaite – devrait nécessairement fournir à tous un espace commun et l’égalité des chances, indépendamment du genre, de l’ethnicité, de la classe sociale ou de la religion. C’est indissociable d’un ordre démocratique. Le genre et la religion sont particulièrement importants, même si les relations de genre ne sont pas l’interrogation centrale dans ce dossier. Sur la religion, quelques remarques préalables sont nécessaires. Les musulmans sunnites forment la majorité de la population de la rive occidentale (West Bank) du Jourdain. La majorité des décideurs économiques et politiques en Palestine fait partie de cette majorité musulmane. Ceci veut dire que, selon toute probabilité, elle sera en mesure de définir à quoi ressemblera la future citoyenneté. En d’autres termes, les droits de la citoyenneté des minorités religieuses en Palestine dépendront de la bonne volonté de la majorité sunnite.
Actuellement, la politique et les sentiments nationalistes renforcent des passions profondes dans la population, ce qui passe avant tout débat sur la citoyenneté. Comme les Palestiniens ne disposent pas de leur propre pays, la lutte nationaliste pour l’indépendance passe avant toute réflexion sur les droits et les devoirs des citoyens demain. Le discours nationaliste définit aussi la place et le rôle des minorités religieuses en Palestine. Le combat nationaliste a été mené dans des termes inclusifs : quiconque se définit comme « Palestinien » était dans l’obligation de participer à la lutte, indépendamment des divisions religieuses, ethniques et de classe. Mais ce combat s’est peu à peu « islamisé », la Palestine étant souvent dénommée « Palestine musulmane » (falastiin al-muslima). Cette nouvelle rhétorique a pour effet d’exclure du combat les membres des minorités religieuses (chrétiens et samaritains). De plus en plus, les minorités religieuses sont accusées d’être une « cinquième colonne » et de trahir la cause palestinienne.
Les modérés (vraisemblablement la majorité des musulmans palestiniens) sont très fiers de la coexistence pacifique entre musulmans, chrétiens et samaritains ; par contre, les fondamentalistes – sur le plan politique ou sur celui de la vie quotidienne – ont beaucoup de mal à imaginer une Palestine multireligieuse et/ou multiculturelle. Jusqu’à maintenant, les Palestiniens sont unis par un « ennemi » commun, l’occupant israélien. Si, à l’avenir, cette occupation devait disparaître et si la création d’un État palestinien exigeait un régime de citoyenneté qui succède aux pratiques et sentiments nationalistes, il n’est pas du tout sûr que cette citoyenneté soit inclusive et dialogique.

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Les Algériennes, citoyennes à part entière ?

Article de Chérifa Bouatta

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 47, 2018, pp. 33-48.

Mots clés : Femme, Statut, Citoyenneté, Féminisme, Vie politique, Intégrisme, Algérie

Ce texte rend compte des luttes menées par les féministes algériennes en vue d’obtenir des lois égalitaires. Le Code de la famille – promulgué en 1984 – attribue un statut inférieur aux femmes. À travers leurs associations, les féministes algériennes rejettent ce code en s’appuyant sur la Constitution algérienne qui stipule l’égalité entre tous les citoyens et les droits universels. Ce combat est mené contre le régime algérien et contre les islamistes qui revendiquent des lois inspirées de la chari’a. Être citoyenne, c’est revendiquer les mêmes droits pour les femmes et les hommes, dans un État de droit qui promeut la justice sociale, l’égalité devant le droit et l’indépendance de la justice.

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La citoyenneté fragmentée

Article de Bilal Shafei

Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 47, 2018, pp. 21-31.

Mots clés : Citoyenneté, Témoignage, Discrimination, Identité, Religion, Laïcité, Science politique, Palestine, Jordanie, Israël

Ce texte montre d’abord la complexité des images mentales véhiculées au Proche-Orient par les termes : citoyenneté, citoyen et laïcité ; puis leur influence sur la vie des Palestiniens à travers 50 ans de changements progressifs ; enfin le rôle de la religion dans ces transmutations. Nous élaborons finalement une nouvelle approche de ces concepts, basée sur le respect de la diversité ethnique, sociale, culturelle et religieuse des peuples de la région.

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Les droits de l'homme

Livre de Danièle Lochak, édité par La découverte, publié en 2018.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Droits de l'homme, Concept, Société, Évolution, Droit, Législation, Approche historique, Devenir, Démocratie, Citoyenneté, Justice, Inégalité, Liberté, Dignité, État, Culture, Éthique, Philosophie, Technologie

Les droits de l'homme ne sont pas une catégorie intemporelle, un corps de principes qui seraient gravés une fois pour toutes dans le marbre : ils ont une histoire, qui continue à s'écrire en fonction des aspirations nouvelles qui s'expriment, des défis nouveaux auxquels ils sont confrontés, comme le développement des technologies ou la mondialisation. Nés sur le terrain des idées, les droits de l'homme ont été consacrés par le droit positif. Ils ont servi et servent encore d'étendard à des combats politiques. Ce livre accessible et rigoureux, écrit par une spécialiste reconnue de la matière, s'attache à analyser les droits de l'homme dans toutes ces dimensions idéologique, juridique, politique en se tenant à distance de deux conceptions antithétiques et également simplistes : celle qui appréhende l'évolution des droits de l'homme comme un processus linéaire et cumulatif entraînant l'humanité vers toujours plus de justice, et celle qui, à l'inverse, ne voit dans les droits de l'homme, si inégalement garantis, si souvent violés, qu'un slogan trompeur.
Danièle Lochak, professeure émérite à l'université Paris Ouest-Nanterre, y a dirigé pendant plusieurs années le master « Droits de l'homme ». Activement engagée dans le milieu associatif, elle a été présidente du Gisti (Groupe d'information et de soutien des immigrés) et vice-présidente de la Ligue des droits de l'Homme. Ses publications récentes portent sur les droits des étrangers et la politique d'immigration, les discriminations, les usages sociaux du droit.

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S’éduquer à la citoyenneté démocratique, par, pour et avec des personnes en situation de handicap : une recherche-action internationale

Article de Martine Dutoit

Paru dans la revue Vie sociale, n° 20, décembre 2017, pp. 215-221.

Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Recherche-action, Pair aidant, Démocratie participative, Participation, Usager, Santé mentale, Handicap, Citoyenneté, PIECD (Programme international d'éducation à la citoyenneté démocratique, par, pour et avec des personnes ayant un handicap), Advocacy France, Québec, Belgique, France

Cet article présente un programme international francophone de recherche-action sur l’éducation à la citoyenneté démocratique, par, pour et avec des personnes en situation de handicap. Le PIECD est une sorte de « living lab » développé par, pour et avec les personnes participantes. Il s’agit d’un lieu de métacommunication, d’action sociale et politique qui s’exerce dans la société civile. Chaque groupe présente les activités et les ressources et les projets menés, alimentant les travaux du séminaire international qui a lieu chaque année. L’association Advocacy Paris en est partie prenante depuis 2006 et cette participation au PIECD est une manière d’amplifier, de stimuler les projets. Ainsi les initiatives locales qui se développent dans chaque pays sont consolidés dans le partage et la présentation faite aux différentes équipes lors des séminaires annuels du PIECD.

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Peut-on délibérer du big data en santé sans controverser ? Retour sur l’expérience d’un atelier citoyen français

Article de Guillaume Gourgues, Alice Mazeaud

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2017, pp. 95-115.

Mots clés : Action sociale : cadre institutionnel et juridique, Santé, Démocratie, Débat, Atelier, Citoyenneté, Information, Vie privée, Éthique

Cet article se propose d’analyser les conditions de possibilités de la délibération démocratique sur le sujet fortement controversé du big data en santé à partir de l’observation ethnographique de l’atelier citoyen organisé par le ministère de la Santé en 2016. En étudiant à la fois la production du dispositif par les pouvoirs publics et son fonctionnement interne, nous souhaitons interroger la capacité de ce « mini-public délibératif » à faire « entrer en démocratie », c’est-à-dire dans une confrontation publique d’opinion, les enjeux liés au big data. En quoi ce type d’expérience peut-il amener des citoyens tirés au sort à entrer dans une controverse sociale plus vaste sur le thème, éminemment complexe, qu’on leur soumet ? Alors que le thème est très controversé, nous montrerons que les conditions de mise en place et de fonctionnement d’un mini-public délibératif peuvent entraîner une certaine « déprise » de sa production vis-à-vis de la controverse éthique et politique dont les raisons sont autant à chercher dans le cadrage du dispositif par ses organisateurs que dans la dynamique « délibérative » qui prend place en son sein.

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Injonction participative ou empowerment ? Les enjeux de la participation en France

Article de Marion Carrel

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 77ème année, n° 3 & 4, décembre 2017, pp. 79-89.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Démocratie participative, Empowerment, Précarité, Citoyenneté, Action collective

La démocratie participative se résume bien souvent à de l'injonction participative : une offre institutionnelle descendante, qui ne cherche ni à repérer d'éventuels dysfonctionnements dans l'action publique, ni à lutter contre les inégalités en matière de citoyenneté. Elle s'avère dès lors contre-productive pour enrayer la crise démocratique, marquée par la défiance vis-à-vis des représentants. La participation citoyenne peut cependant constituer un levier efficace - et révolutionnaire - pour régénérer la démocratie, toujours en chantier. Sous certaines conditions, elle peut renouveler les politiques publiques sur un mode ascendant, stimuler l'interpellation des institutions et l'émancipation des personnes, en particulier les plus précaires et éloignées de la parole publique. Aujourd'hui, elle peut compter avec de nouveaux partenaires, les acteurs communautaires.

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Construire les politiques sociales avec les personnes accompagnées : la participation en attente d’un modèle d’intervention collective

Article de Cyprien Avenel

Paru dans la revue Vie sociale, n° 19, septembre 2017, pp. 51-71.

Mots clés : Action sociale : cadre institutionnel et juridique, Participation, Citoyenneté, Usager, Lien social, Conseil de la vie sociale

Cet article vise à discuter la place qui est faite aux personnes accompagnées dans la conception et la mise en œuvre des politiques d’action sociale et médico-sociales. La contribution des populations concernées à l’élaboration et à la conduite de l’action publique est dorénavant considérée comme un enjeu incontournable pour améliorer leur condition et plus globalement la cohésion sociale. Ce thème rejoint la question plus générale de la participation des citoyens aux affaires de la cité, en tant que celle-ci est envisagée comme un facteur de développement de la démocratie. La plupart des travaux montrent que de nombreuses initiatives et expériences de participation se développent dans les territoires permettant d’amorcer des dynamiques significatives pour les personnes accompagnées, mais en même temps il subsiste un écart non négligeable entre les objectifs poursuivis et les effets constatés. Les bénéfices et les limites de la mise en œuvre d’une participation réelle des personnes accompagnées sont, dans cet article, explicités et débattus.

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Les nouvelles formes de participation des personnes accompagnées dans les instances de gouvernance et dans les formations

Article de Marcel Jaeger

Paru dans la revue Vie sociale, n° 19, septembre 2017, pp. 15-25.

Mots clés : Action sociale : cadre institutionnel et juridique, Participation, Usager, Groupe d'appartenance, Conseil de la vie sociale, Citoyenneté, ANESM, HCTS, Loi 2002-2 du 2 janvier 2002, Loi 2005-102 du 11 février 2005, Loi 2014-366 du 24 mars 2014

Le législateur a donné, en 2002 et en 2005, une place centrale à la participation sociale : elle est devenue une exigence majeure, qui vise la réalisation complète des droits des « usagers », en attendant l’exercice abouti d’une citoyenneté pleine et entière, mais qui, dans le même temps, renvoie à une autre logique que celle du simple respect de normes juridiques. Ainsi, l’application des obligations règlementaires en matière de participation dans la vie des établissements et services sociaux et médico-sociaux n’est qu’une étape. Pour le Haut Conseil du travail social, il importe d’aller plus loin, en permettant la participation des personnes accompagnées aux instances de gouvernance et à la formation des travailleurs sociaux.

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