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Paru dans la revue Journal du droit des jeunes, n° 351-352, janvier-février 2016, pp. 25-30.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Justice-Délinquance, Terrorisme, Jeune, Réinsertion sociale, Violence, Islam, Politique
"Sid Abdellaoui est professeur des Universités, docteur en psychologie, expert auprès des Tribunaux, vice président de l'Association française de criminologie."
Livre de Sylvie Dazy, édité par Le Dilettante, publié en 2016.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Vie quotidienne, Éducateur spécialisé, Ethnologie, Souffrance, Délinquance, Justice, Enfermement, Violence
Autant prévenir, avec Métamorphose dun crabe pas de vue sur la mer, de bar terrasse et densoleillement record : on y vit gris, ça gagne petit, à la rude, sans trop dair et avec nul sourire. Ce que nous dévoile, au fil de ce monologue fiévreux, de cette confession rêche, Sylvie Dazy, cest la prison au quotidien, la vie et rien dautre dun fonctionnaire de la pénitentiaire. Les plaisirs et les jours dun maton lambda, mais qui médite lécriture dun « grand livre sur la prison ». Notre homme sappelle Christo, un gars du Nord, nanti dune absurde licence danglais, poussé à lombre de la prison de Bapaume et qui, loin du café familial, « lève lancre pour une exotique nature » à savoir le monde de la tôle. Car là, sans doute avec son goût de lécoute et de son il dethnologue, il pense assouvir son goût dun ailleurs périlleux, dune aventure en temps réel : « Du danger parfois, du risque, des armes. De la solidarité entre hommes aussi, et de la joie, les surveillants aimaient rire fort. Le matin serait une aventure. » Mais si laventure est là, elle prend surtout lallure dune ronde sans fin, rythmée par le choc des talons et le cliquetis des clés, le grondement des roulantes et les alertes soudaines : suicide, feu, émeute, une vie de déambulations dans un sempiternel corridor ponctué de remontrances, de promotions et de mutations. Ensuite viennent les hommes, surveillants et surveillés, balances et demi-chefs, faux potes et vrais dingues. « La prison est une drôle décole, on y travaille autant à la louche quau pinceau délicat,cest ce que personne ne veut comprendre.
Notre société compte de plus en plus d'enfants, d'adolescents, et d'adultes capables des pires violences. Enseignants, éducateurs, policiers, le disent avec inquiétude : les comportements violents sont plus fréquents, plus graves et plus précoces qu'autrefois, que ce soit en crèche, en maternelle, au collège, au lycée ou dans la rue. De fait, le passage à l'acte, de l'incivilité à la « radicalisation », trouve le plus souvent son origine dans la petite enfance. Comment comprendre la violence, et répondre aux légitimes questions que, victimes du « politiquement correct », nous osons à peine nous poser ? Démarche d'autant plus urgente, qu'il ne s'agit plus désormais d'excuser qui que ce soit, mais bien de prévenir la survenue d'une situation sociale incontrôlable.
Article de Fabienne Glowacz, Dominique Hélin, Seyfi Kumlu
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 75ème année, n° 3 & 4, décembre 2015, pp. 108-118.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Justice-Délinquance, Intégrisme, Violence, Jeune, Protection de l'enfance, Identité, Prise en charge, Estime de soi
La radicalisation violente des jeunes est un phénomène complexe et multifac-
toriel. Il peut être décodé à partir des sentiments de frustration sociale, d’injustice, de discrimination, affaiblissant la croyance en une réponse possible et juste par la société. Les groupes radicaux peuvent alors apparaître, pour les jeunes les plus vulnérables et à l’identité diffuse, comme une structure répondant à leurs besoins, notamment par le sentiment d’appartenance à une cause commune et à la recherche de sens par le combat djihadiste. Lorsque la justice prend des mesures de placement en institution pour les mineurs radicalisés, au-delà des questions portant sur l’intérêt et les risques d’intégrer ces jeunes dans les structures existantes, la nature même des interventions psycho-éducatives se doit d’être pensée.
La déspécialisation de l’intervention est une première étape du contexte de protection et de prévention, permettant d’éviter l’écueil d’une stigmatisation et de victimisations secondaires. La prise en charge de ces jeunes doit se construire en ciblant les besoins des mineurs qui ont préalablement motivé leur engagement dans une radicalisation violente. Recherche de sens, de sécurité, de cohérence, de reconnaissance, de maîtrise de soi, se mutent en objectifs pour les actions psycho-éducatives lors du placement. Outre la dimension contenante et structurante du placement, la nature et les logiques suivies des actions proposées, la consistance de l’équipe éducative pluridisciplinaire et multiculturelle, offrent aux jeunes l’opportunité de nouvelles identifications et de liens en faveur d’un désengagement des processus de radicalisation.
Dans cet article, nous commentons les résultats d’une enquête menée dans le
cadre du projet Stresaviora. Ce projet a été mis en œuvre pour offrir un coup de pouce à des jeunes vulnérables, de sorte qu’ils soient de taille à lutter contre la radicalisation violente. Il présente trois approches pertinentes, permettant d’observer la radicalisation depuis un point de vue renouvelé. De plus, il analyse des pratiques prometteuses évaluées (inter) nationalement pour empêcher la radicalisation. Enfin, le projet a permis de faire des recommandations concrètes qui ont contribué au développement des outils de résilience Bounce pour les jeunes, leur environnement social et les acteurs de terrain. Il ressort des résultats de cette enquête que la méthode doit être intégrale et intégrée et doit se concentrer sur l’approche positive des jeunes, dans laquelle les motivations positives qui jouent un rôle dans leur vie doivent être utilisées et augmentées.
Partout en France, les attentats de janvier et de novembre 2015 ont suscité un torrent d'émotions et de questions. Contre l'aspiration vers le radicalisme, mais aussi et bien plus largement contre la haine, la peur et le repli sur soi, que peut-on faire? Le JAS est allé à la rencontre de personnes qui, à Limoges, dans le cadre de leur engagement associatif ou de leur responsabilité éducative, travaillent au quotidien avec des enfants et des jeunes de milieu sociaux divers et d'origines culturelles multiples. Pour tenter de comprendre : que doit-on "prévenir" et de quelle façon ?
"La prévention, c'est l'éducation et la culture". Cette réponse déterminée et sans ambigüité, c'est celle de Fatiha Zemani, présidente-fondatrice de l'association Mosaïc Limousin.
Article de Christian Vigouroux, Romain Ducoulombier, Stéphane Gillet, Guy Snanoudj
Paru dans la revue Après demain, n° 36, octobre 2015, pp. 3-41.
Mots clés : Justice-Délinquance, HISTOIRE, Violence, Vie politique, Pouvoir, Guerre, Démocratie, Génocide, Propagande, Immigré, Précarité, URSS, Allemagne, France, Cambodge, Europe
La déviance tient une place importante dans la recherche. En remettant en cause l’ordre social, elle interpelle les sociologues et surtout les politiques, qui font de « la lutte contre l’insécurité » l’un des thèmes récurrents des campagnes électorales. Les approches contemporaines de la déviance que nous abordons dans ce dossier s’inspirent des théories traditionnelles tout en explorant leurs angles morts, aussi bien sur le plan de sa mesure, de ses publics que de ses effets.