Documentation sociale

Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.

Réponses 71 à 80 sur un total de 419

Votre recherche : *

Approche de long terme des pratiques culturelles légitimes des enseignants : stabilité dans une période de changement ?

Article de Géraldine Farges

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 56, n° 2, avril-juin 2015, pp. 261-300.

Mots clés : Enseignant, Activité culturelle, Diplôme, Analyse comparative, Lecture, Âge

Si le lien entre culture légitime et catégories diplômées se redéfinit depuis quelques années, en quoi cela concerne-t-il aussi les enseignants ? Partageant nombre des dynamiques qu’ont connues les autres diplômés, et faisant face à des changements de leurs caractéristiques sociologiques, les enseignants du premier et du second degré aussi pourraient avoir des pratiques culturelles renouvelées. À l’aide des enquêtes du ministère de la Culture et de la Communication, nous montrons que les variations dans le temps ne sont pas identiques pour les « instituteurs et assimilés », « professeurs, professions scientifiques » et d’autres catégories diplômées quant à la fréquentation des cinémas, des théâtres et la lecture régulière de livres. Afin d’aller plus loin, nous mobilisons un dispositif fondé sur la comparaison de deux enquêtes, l’une réalisée en 1970, l’autre en 2008, autorisant une analyse des variations des pratiques culturelles des seuls professeurs de l’enseignement secondaire. Nous observons un recul de la consommation culturelle légitime que les transformations des caractéristiques sociologiques des professeurs du second degré sur la période étudiée n’expliquent que partiellement.

Accès à la version en ligne

Violence conjugale, genre et criminalisation : synthèse des débats américains

Article de François Bonnet

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 56, n° 2, avril-juin 2015, pp. 357-383.

Mots clés : Enfance-Famille, Violence conjugale, Littérature, Analyse comparative, Enquête, Criminalité, Violence, Famille, Définition, Couple, Objet de recherche, Pauvreté, Femme, Méthodologie, Genre, Etats Unis d'Amérique

Ce travail porte sur la littérature américaine sur les violences conjugales. Plusieurs grandes enquêtes ont été menées par des chercheur-e-s aux orientations théoriques différentes (violences familiales versus violence contre les femmes), et les résultats de ces enquêtes ont fait l’objet de débats. Cette revue de littérature entend restituer ces débats – sur la symétrie de genre et la bidirectionnalité des violences, sur leur définition, sur leur étiologie, sur leur traitement pénal – afin de contribuer à la construction de l’objet « violences conjugales ». La réprobation que suscitent ces violences constitue un objet d’analyse en soi.

Accès à la version en ligne

Raccrocher et s'accrocher à un internat d'inspiration militaire : le cas des décrocheurs scolaires qui s'engagent à l'Epide

Article de Joël Zaffran

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 56, n° 2, avril 2015, pp. 331-356.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Difficulté scolaire, FREQUENTATION SCOLAIRE, Internat, Discipline, Armée, Insertion professionnelle, Insertion sociale, Projet professionnel, DECROCHAGE SCOLAIRE

L’Établissement public d’insertion de la Défense (Epide) fait partie des dispositifs d’accompagnement des jeunes majeurs sans diplôme ou sans qualification reconnue. Il vise à les remettre dans une dynamique scolaire et à préparer leur insertion professionnelle à l’aide d’un programme socio-éducatif délivré en internat d’inspiration militaire. L’objet de cet article est de comprendre, d’une part, les raisons qui conduisent les décrocheurs scolaires à raccrocher à ce dispositif malgré les contraintes de l’internat et de sa forme militaire, d’autre part, les raisons pour lesquelles ils s’y accrochent. Pour ce faire, on s’appuie sur une observation directe dans deux centres Epide, assortie d’entretiens avec les jeunes et le personnel d’encadrement. On présente d’abord les principes généraux de l’Epide et l’on mesure ensuite la part du temps et de l’évènement décisif dans le raccrochage. Puis, on cerne les ressorts de l’accrochage, irréductibles au projet professionnel puisqu’il provient de causes extrinsèques et intrinsèques au dispositif. La mise au jour de ces causes est faite de manière à replacer l’engagement des jeunes majeurs sans diplôme dans une séquence qui débute avant le recours au dispositif, se poursuit par l’engagement en acte (le raccrochage) et se prolonge par l’engagement en état (l’accrochage).

Accès à la version en ligne

Quelle place faut-il faire aux animaux en sciences sociales ? : les limites des réhabilitations récentes de l'agentivité animale

Article de Dominique GUILLO

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 1, janvier-mars 2015, pp. 135-163.

Mots clés : Animal, Sciences humaines et sociales, Science, Discours, Anthropologie, Sociologie, Représentation sociale, Culture

Les recherches socio-anthropologiques qui visent à réhabiliter l'idée d'une agentivité animale s'appuient sur un noyau d'arguments récurrents : jusqu'à un passé récent, les sciences sociales auraient indûment rangé les animaux du côté des choses, parce qu'elles auraient souscrit au modèle de l'animal-machine imposé par la modernité à travers la frontière que celle-ci dresserait entre la nature et la culture (Philippe Descola), entre les humains et les non-humains (Bruno Latour), en particulier les animaux (Animal Studies). L'objectif du présent article est de montrer, tout d'abord, que cette thèse est historiquement inexacte. À leur naissance, les sciences sociales reconnaissent une subjectivité forte à beaucoup d'animaux et établissent une continuité avec l'homme. Et loin d'être la conséquence d'une inscription dans la modernité - et de son discours par excellence, celui de la science - , le succès du thème de la frontière entre nature et culture est, tout à l'inverse, la conséquence d'un ferme rejet des sciences dures, en particulier de la biologie, par les sciences sociales du XXe siècle. Ce retour sur le passé permet de montrer, ensuite, que ces réhabilitations récentes de l'agentivité animale reconduisent en réalité une autre frontière - entre les sciences sociales et les sciences de la vie - et maintiennent ainsi les vieux dualismes philosophiques qui lui sont associés. Ce faisant, elles contribuent à fermer une voie qui promet d'être particulièrement féconde pour documenter l'agentivité animale : un dialogue sans réductions croisées des sciences sociales avec les sciences de la vie.

url

La montée et les bases sociales de l'interventionnisme dans l'Union européenne : une analyse des attitudes économiques entre 1990 et 2008

Article de Frédéric GONTHIER

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 1, janvier-mars 2015, pp. 7-46.

Mots clés : Comportement politique, Enquête, Valeur, Union européenne, État-providence, Libéralisme, Opinion publique, Inégalité, Politique économique

À partir de l'enquête sur les valeurs des Européens, cet article montre que le rejet du libéralisme économique n'est pas un épiphénomène issu de la crise de 2007, mais une tendance de fond qui traverse l'Union européenne depuis les années 1990. En examinant les attitudes à l'égard de l'État, on met en évidence que la quasi-totalité des Européens sont devenus plus interventionnistes entre 1990 et 2008. Les caractéristiques économiques et politiques des individus exerçant ici une influence conjointe, on souligne que la vulnérabilité sociale n'est pas toujours une condition suffisante du soutien à l'État. On observe aussi plusieurs homologies entre les niveaux micro- et macrosociologiques. De même que les Européens les plus vulnérables sont les plus favorables à l'État, ceux qui vivent dans les pays les plus inégalitaires développent plus volontiers des attentes sociales. Les quelques pays où l'interventionnisme recule sont ceux où la confiance dans les institutions tend à se rétracter ; ce qui éclaire aussi les bases symboliques de la demande d'État.

url

Les différences entre salariés du public et du privé après le tournant managérial des Etats en Europe

Article de Cédric HUGREE, Etienne PENISSAT, Alexis SPIRE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 1, janvier-mars 2015, pp. 47-73.

Mots clés : Secteur public, Salarié, Analyse comparative, Éthique, Conditions de travail, Syndicat, Comportement politique, Secteur privé, Habitus, FRANCE, ROYAUME UNI DE GRANDE BRETAGNE ET D'IRLANDE DU NORD, SUEDE, ALLEMAGNE

Cet article revient sur les travaux abordant le clivage public-privé à l'échelle européenne, dans les années 1990-2000, en concentrant l'attention sur quatre pays : l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et la Suède. Au-delà des spécificités juridiques et historiques propres à chacun de ces pays, l'objectif ici est de mettre en lumière les différentes façons de prendre en compte l'importance du secteur d'emploi dans l'analyse des hiérarchies sociales. Dans de nombreuses recherches menées à un niveau national, l'opposition entre secteurs public et privé est une dimension importante qui gagne à être articulée à une analyse en termes de classes sociales. En dépit des réformes managériales des États en Europe, le fait de travailler au service de la collectivité induit encore aujourd'hui un ensemble de spécificités : un rapport particulier à l'État, à l'intérêt général ou encore à la chose publique, perceptible dans des pratiques culturelles, syndicales et politiques.

url

La simulation multi-agents : principes et applications aux phénomènes sociaux

Article de Gianluca MANZO, Pierre LIVET, Denis PHAN, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 4, octobre-décembre 2014, pp. 649-840.

Mots clés : Sociologie, Méthode, Recherche, Épistémologie, Informatique, Modèle, Sciences humaines et sociales, Système

L'ambition à l'origine de ce projet est de sensibiliser les sociologues français aux potentialités explicatives et aux enjeux épistémologiques de la simulation multi-agents. L'objectif est de voir comment cette méthode peut fonctionner en pratique. Il en résulte une combinaison de contributions générales et plus spécifiques, rédigées par des spécialistes reconnus dans le domaine de la simulation multi-agents, avec une prévalence de jeunes chercheurs ayant reçu une formation (ou travaillant) dans des disciplines aussi diverses que la sociologie, l'économie, la géographie, la philosophie et les mathématiques.

url

Les catégorisations ordinaires de l'espace social : une analyse à partir d'un jeu de cartes

Article de Jérôme DEAUVIEAU, Etienne PENISSAT, Cécile BROUSSE, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 3, juillet-septembre 2014, pp. 411-457.

Mots clés : Catégorie socioprofessionnelle, Classification, Classe sociale, Hiérarchie, Salarié, Enquête, Méthode, Profession

Si de nombreux travaux interrogent la capacité des nomenclatures socioprofessionnelles à objectiver les divisions de l'espace social, plus rares sont ceux qui étudient leur correspondance avec les catégorisations ordinaires mobilisées par les Français pour penser la société. À partir d'un « jeu de cartes », inspiré de l'enquête de Luc Boltanski et Laurent Thévenot de 1982, cet article a pour objectif de décrire ces catégorisations ordinaires. Menée auprès d'un échantillon de 547 individus, notre enquête montre la présence de logiques communes et de variations typiques au sein des classements, a priori très différenciés, que les individus opèrent. Les catégorisations de l'espace social français s'appuient majoritairement sur le critère de la profession - qu'il soit décliné selon une logique hiérarchique (en distinguant salariés et non-salariés, puis en opérant un classement interne au salariat), ou selon une logique d'activité (par métiers et secteurs d'activités) -, et confirment une forme d'intériorisation des découpages officiels du monde social.

url

Les évolutions de l'homogamie de diplôme - de classe et d'origines sociales en France (1969-2011) : ouverture d'ensemble - repli des élites

Article de Milan BOUCHET VALAT

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 3, juillet-septembre 2014, pp. 459-505.

Mots clés : Couple, Cohabitation, Diplôme, Origine, Classe sociale, Catégorie socioprofessionnelle

En dépit de l'intérêt de l'homogamie pour l'étude de la structure sociale, les rares études portant sur l'évolution de ce phénomène social en France présentent des faiblesses non négligeables. Cet article vise à combler ce déficit par l'étude de l'évolution de l'homogamie de diplôme, de classe et d'origine sociales (suivant la classification Erikson-Goldthorpe-Portocarero) au sein des couples cohabitants, à partir des enquêtes « Emploi » conduites par l'INSEE entre 1969 et 2011. L'homogamie a nettement diminué en termes absolus selon les trois composantes étudiées, et au-delà de ce que l'évolution structurelle de la population aurait dû impliquer. En outre, l'endogamie s'est affaiblie pour la quasi-totalité des groupes, comme l'importance des dimensions de l'espace social dans le choix du conjoint ; en particulier, la spécificité des non-diplômés, des indépendants et du monde agricole a très nettement diminué. Seule l'endogamie des diplômés des grandes écoles s'est renforcée. Ces résultats sont rapportés aux évolutions de la conscience de classe, de la ségrégation sociospatiale et des inégalités économiques.

url

Mots pour maux : théories diagnostiques et problèmes de santé

Article de Aude BELIARD, Jean Sébastien EIDELIMAN

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 3, juillet-septembre 2014, pp. 507-536.

Mots clés : Maladie, Handicap, Représentation sociale, Enquête, Santé, Ethnométhodologie, Catégorie socioprofessionnelle, Parole, Diagnostic, Sociologie

Les déclarations de problèmes de santé recueillies en toutes lettres dans l'enquête nationale « Handicaps-Incapacités-Dépendance » de 1999 donnent accès à la multitude des manières de les énoncer. Une analyse textuelle de ces données permet de montrer que les déclarations varient en fonction du milieu social, illustrant la notion de culture somatique forgée par Luc Boltanski. Il est cependant possible d'aller au-delà de ce premier constat et de montrer que ces manières de dire sont indissociablement des manières de penser la maladie, appelées ici théories diagnostiques. En prenant les exemples du handicap mental et des troubles de type Alzheimer, cet article souligne l'intérêt de prendre en compte d'autres facteurs, en particulier la construction sociale et morale des pathologies, les configurations de prise en charge propres à chaque secteur médico-social, mais aussi les configurations familiales qui font varier les enjeux liés aux modes d'organisation quotidienne.

url