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Article de Pedro José Garcia Sánchez, Samuel Bordreuil, Arnaud Frauenfelder, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 44, n° 2, juin 2020, pp. 155-338.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Délinquance juvénile, Déviance, Recherche en sciences sociales, Théorie, Méthode, Sociologue, Biographie, Parcours professionnel, Justice des mineurs, Transgression, Violence, Insécurité, Ethnographie, Cicourel (Aaron)
Ce numéro rassemble des contributions de chercheurs francophones stimulés par la sociologie d’Aaron Cicourel, par ses interrogations méthodologiques et ses intuitions heuristiques. La sélection des articles a essayé de garder un certain équilibre générationnel entre les auteurs : jeunes docteurs, chercheurs confirmés et professeurs émérites. Il en va de même avec les traditions intellectuelles dans lesquelles ces auteurs inscrivent leurs travaux pour resituer les innovations théoriques, restituer les défis méthodologiques et mieux identifier l’empreinte des travaux d’Aaron Cicourel dans l’histoire des sciences, à commencer par la porosité interactive entre sciences sociales et sciences cognitives qui la caractérise.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIII, n° 1, janvier-mai 2020, pp. 123-133.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Classification, Handicap, Psychiatrie infantile, Sociologie, Anthropologie
Après avoir redonné l’étymologie du terme de handicap, les auteurs mettent en perspective les deux grandes classifications internationales du handicap pour en montrer les différences, soit la Classification internationale du handicap (la CIH) et la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF). Après quoi, ils envisagent le concept de handicap en pédopsychiatrie en évoquant le cas particulier de l’autisme, et ils présentent ensuite les approches socio-anthropologiques du handicap. Le travail se conclut sur l’importance de la dialectisation des points de vue dans la perspective de la notion « d’écart » ou « d’entre » de F. Jullien.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 377, mai 2020, pp. 49-55.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Anthropologie, Sociologie, Psychologie, Corps, Souffrance
David Le Breton revient sur les thématiques de ses recherches qui se situent au croisement de plusieurs champs d’épistémologie, dont l’anthropologie qui, selon lui, se doit d’avoir une vision illimitée du monde. De même qu’il rappelle que ce que la vie a fait de nous, nous pouvons aussi la défaire pour nous reconstruire. C’est à cette introspection du monde et de soi à laquelle l’auteur se livre ici, en nous faisant partager une de ses passions, la marche. Marcher, c’est être libre en soi, une façon de se positionner à la frontière.
Cet ouvrage interroge le risque croissant de marchandisation, de technocratisation et de standardisation des pratiques relationnelles dans les différents domaines du soin, de l'éducation et de l'intervention sociale. Partant d'une lecture critique des Pratiques fondées sur des données probantes en travail social - Evidence Based Practice in Social Work, il rassemble des spécialistes des principales composantes des recherches et des pratiques cliniques en sciences humaines, sociologie, pour en discuter les effets et les enjeux dans le domaine de l'intervention sociale.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 29, printemps 2020, pp. 211-222.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Approche clinique, Approche historique, Christianisme, Démocratie, Exclusion sociale, Laïcité, Politique, Profil psychologique, Psychanalyse, Psychologie, Radicalisation, Recherche, Religion, Sociologie, Théologie
Cet article prend pour objet la radicalisation. Ce phénomène est étudié ici dans un double registre : effet d’un processus collectif et d’une clinique individuelle abordée par la psychanalyse. L’article cherche à montrer comment ces deux niveaux d’analyse se rencontrent dans une problématique commune : le défaut de transmission, l’exclusion et l’errance filiale dans l’histoire personnelle de ces sujets les conduisent à trouver une inscription et une fixation dans une exclusion collective et politique. Sur le plan collectif, en s’appuyant sur les travaux de Jean-Claude Monod, les auteurs proposent de concevoir la radicalisation comme ce religieux qui n’a pas été traduit dans le registre politique occidental et chrétien. Étant exclu, il réapparaît de manière chaotique et non lié. Mais pour les auteurs, ce qui est premier, c’est l’exclusion de ces sujets d’une transmission et d’une filiation intime dans leur propre histoire. C’est dans un deuxième temps que cette exclusion intime et subjective prend corps et se trouve nommée ou représentée sur la scène collective.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 29, printemps 2020, pp. 75-88.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Aliénation, Association, Conditions de travail, Définition, Économie sociale et solidaire, Étude de cas, Intervention sociale, Organisation du travail, Pouvoir, Recherche, Sociologie, Travail, Emprise
Depuis plusieurs décennies, les sciences sociales analysent les formes de management des organisations hypermodernes, en soulignent les effets d’emprise et les conséquences destructrices que cela peut avoir sur la santé de leurs salariés. Opérant un pas de côté en observant le fonctionnement de deux associations de l’économie sociale et solidaire au sein desquelles émergent des formes différenciées d’emprise, le texte suggère que les rouages de ce phénomène pourraient procéder de pulsions susceptibles de s’exprimer dans n’importe quelle forme d’organisation. Une adhésion sans retenue, une remise de soi fidéiste au service d’un projet considéré comme noble… peuvent générer une anesthésie du sens critique et provoquer, de façon inattendue, des dérives d’emprises vers de « l’abusif » ou du « sectaire ». Le sociologue, dans ce genre de situation, peut gagner à ne pas retenir une posture bien tempérée pour préférer une certaine radicalité.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 44, n° 1, mars 2020, pp. 11-48.
Mots clés : Lien social-Précarité, Discrimination, Ethnie, Insulte, Enquête, Sociologie, Statut social, Victime, Interaction, Analyse de contenu
Cet article propose un ensemble de résultats et de méthodes portant sur l’exploitation des injures telles qu’elles sont reportées dans les données de « Cadre de Vie et Sécurité » (CVS), enquête annuelle française portant sur la victimation. Une large part du document est consacrée au traitement effectué sur cette source textuelle. L’article s’attache ensuite à explorer la nature des injures en fonction des caractéristiques des victimes. Le rôle de la saillance des traits ethniques est ensuite abordé à travers une méthode de détection originale. Notre principal résultat est que la saillance du critère ethnique n’est pas directe et apparaît dépendante du statut social de la victime.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 44, n° 1, mars 2020, pp. 111-141.
Mots clés : Justice-Délinquance, CER, CEF, Placement, Délinquance juvénile, Sociologie, Récit de vie, Accompagnement, Travail éducatif, Jeune en difficulté, Typologie, Identité sociale, Différence, Groupe, Individu, Relation éducative
Alors que la recherche d’un climat social apaisé constitue en France un enjeu majeur pour l’accueil, l’éducation et/ou la rééducation des jeunes accueillis en Centre éducatif fermé (CEF), Centre éducatif renforcé (CER) ou Centre de placement immédiat (CPI), la démarche qui consiste à accueillir, au sein d’un même établissement des personnes aux profils divers et variés (âges, antécédents, raisons de placement) est loin de permettre d’instaurer un tel environnement de travail. Pis encore, cette pratique, portée par des idéaux éducatifs et ré-intégratifs, finit par favoriser l’émergence de conflits, creuset de dynamiques identitaires tant individuelles que collectives. Au sein de ces établissements, se construisent et se donnent à voir des jeux d’acteurs liant parfois, opposant certaines fois, contraignant toujours l’ensemble des protagonistes, quels qu’ils soient (jeunes, éducateurs, etc.). Et si la prise en charge individualisée est très souvent privilégiée comme focale d’analyse, cet article se propose de montrer qu’elle est court-circuitée par des dynamiques identitaires entre pairs ou groupes de pairs ou des jeux d’acteurs qui incluent les encadrants eux-mêmes. Mené sur la base de récits de vie, il entend éclairer comment dans les pratiques, se construit le traitement éducatif de la délinquance des mineurs dans ces centres.
Article de Williams Nuytens, Nicolas Penin, Grégoire Duvant
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 44, n° 1, mars 2020, pp. 83-110.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Sport, Régulation sociale, Règle, Sanction, Pouvoir, Football
Cet article est consacré aux arbitres de football en France, c’est-à-dire ceux qui régulent plus de 600000 rencontres sportives chaque année. Il s’agit ici de relever les principales dimensions d’une activité complexe, de caractériser l’hétérogénéité d’un groupe et de questionner le mode de gouvernement auquel il contribue. Les éléments sociologiques proposés proviennent d’une revue de littérature, d’une passation de questionnaires réalisée auprès de 5000 arbitres français, de 29 entretiens touchant presque tous les niveaux de l’arbitrage. L’article montre l’existence de profils d’arbitres variés et les inégales distributions et consistances de pouvoirs qui en découlent. Ainsi l’usage du pouvoir et sa dimension discrétionnaire sont-ils dépendants de la position occupée par l’arbitre dans sa hiérarchie et dans la carrière.