Documentation sociale

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Analyser un objet invisible : le travail de care

Article de Natalie BENELLI, Marianne MODAK

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 51, n° 1, pp. 39-60.

Mots clés : Relation d'aide, Concept, Travail social, Émotion, Soin, Altérité, Empathie, Distance, Subjectivité, Sociologie, Enquête, Entretien, Théorie, Recherche en sciences sociales, Différence, Attitude, Chercheur, Relation travailleur social-usager, Assistant de service social, Service social, CARE

Dans le contexte actuel de restrictions budgétaires qui affectent le travail social, la mise en visibilité des compétences émotionnelles et relationnelles des assistantes et assistants sociaux (AS) à fin de reconnaissance sociale constitue un enjeu central aux plans politique, économique et, ce qui est l'objet de cet article, méthodologique. Notre méthode pour mettre au jour leurs compétences invisibles, sous le terme de care, repose sur la mise en confrontation de deux types de cadrage dans la gestion des émotions que suscitent les bénéficiaires du social. En utilisant comme boussole la charge émotionnelle à laquelle nous étions exposées lors de l'observation d'interactions entre professionnel(le)s et bénéficiaires, nous avons fait apparaître, lors d'entretiens de co-interprétation, des pratiques invisibles du travail social. Nous montrerons que c'est l'écart entre les émotions de profanes et l'action des professionnel(le)s qui permet d'explorer le care institutionnel et, ainsi, de construire une sociologie du care.

L'enquête formation et qualification professionnelle (fqp)

Article de Dominique GOUX, Olivier MONSO, Laurent THEVENOT, et al.

Paru dans la revue Economie et statistique, n° 431-432, 164 p..

Mots clés : Emploi, Formation, Qualification professionnelle, Enquête, Recherche en sciences sociales, Évolution, Société, Politique, Inégalité, Individu, Discrimination, Mobilité professionnelle, Parcours professionnel, Catégorie socioprofessionnelle, Travail temporaire, Sécurité, Marché du travail, Contrat de travail, Formation professionnelle continue, Entreprise, Milieu rural, Milieu urbain, Chômage, FEMME IMMIGREE

La vidéosurveillance dans les lycées : de la prévention des intrusions à la régulation des indisciplines

Article de Tanguy LE GOFF

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 3, pp. 447-470.

Mots clés : Sécurité, Insécurité, Vidéo, Lycée, Sociologie, Violence, École, Établissement scolaire, Décision, Enquête, Prévention, Ordre social, VIDEO-SURVEILLANCE, CHOIX

Pour lutter contre les « violences scolaires », les établissements scolaires sont désormais fréquemment équipés d'une vidéosurveillance. Pourquoi et comment des proviseurs font-ils le choix de ce type de réponse technique ? Quels en sont les usages concrets ? Quels sont les impacts de l'introduction de cette technologique sur la communauté éducative ? L'article entend répondre à ces questions en s'appuyant sur une enquête réalisée dans 10 lycées franciliens auprès de la communauté éducative et de lycéens. Elle met en évidence qu'au-delà des finalités affichées de prévention des « intrusions », la vidéosurveillance est en fait bien souvent utilisée comme un outil au service d'une politique de maintien de l'ordre scolaire.

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Négociation et régulation intermédiaire : le cas du mandatement syndical

Article de Jens THOEMMES

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 4, pp. 817-841.

Mots clés : Syndicalisme, Sociologie, Négociation collective, Délégué syndical, Conditions de travail, Régulation sociale, Durée du travail, Employeur, Syndicat, Salarié, Entreprise, Enquête

Avec cet article, nous voudrions revenir sur la négociation collective et sur un aspect qui a été peu abordé par la recherche sociologique. La question du mandatement syndical, inventé en 1995, a constitué une innovation de la négociation collective qui mérite une interrogation spécifique. La désignation d'un salarié d'une entreprise habilité à négocier un accord avec l'employeur met en cause le privilège des délégués syndicaux, qui en principe ont le monopole de la négociation. D'une part, cette pratique a conduit à la conclusion massive d'accords dans le cadre des 35 heures. D'autre part, cette procédure s'écarte des règles et des régulations mises en oeuvre par la négociation « traditionnelle » des accords d'entreprise. L'objectif de ce texte est de montrer en quoi le mandatement est innovant et original : il produit des accords qui ne peuvent pas être considérés comme des « accords au rabais ». Au contraire, nous indiquerons les raisons pour lesquelles bon nombre de ces accords produisent des conditions de travail plus favorables que les accords classiques. En recourant à la théorie de la régulation sociale, nous proposons d'exposer les résultats d'une recherche empirique combinant une approche quantitative et qualitative. L'analyse de 1 232 accords d'entreprise conclus dans le cadre des 35 heures sera complétée par une série d'entretiens avec des organisations d'employeurs et des organisations syndicales.

L'emprise de la meritocratie scolaire : quelle légitimité ?

Article de Marie DURU BELLAT, Elise TENRET

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 2, pp. 229-258.

Mots clés : Éducation, Sociologie, Enseignement supérieur, Enquête, Entretien, Étudiant, Influence sociale, Inégalité, Croyance, Psychologie, Idéologie, Diplôme, Valeur, Implication personnelle, Scolarité, Travail, SENTENSE, RECONNAISSANCE

Si la sociologie de l'éducation s'est attachée à établir que l'école (re)produit des inégalités sociales, peu de travaux empiriques se sont posé la question de savoir si l'école légitime les inégalités qu'elle crée, en inculquant aux élèves à la fois le principe de mérite et la légitimité de la méritocratie scolaire. L'enjeu de cette question, souligné notamment par les psychologues sociaux, fortement impliqués dans ce domaine d'étude, est pourtant très important. L'étude empirique présentée ici, qui conjugue à la fois une enquête réalisée auprès d'étudiants de première année d'enseignement supérieur et une série d'entretiens réalisés auprès d'adultes, montre que l'intériorisation de la méritocratie scolaire est loin d'être parfaite. Celle-ci fait l'objet de critiques principalement sur deux points : la capacité du diplôme à refléter le mérite, d'une part, et la légitimité de l'assimilation entre mérite scolaire et mérite professionnel, d'autre part. Cette étude atteste aussi de l'influence modérée - car contradictoire - exercée par la formation reçue sur les jugements, dans la mesure où l'éducation reçue renforce à la fois la croyance en la légitimité de la méritocratie scolaire, tout en donnant les moyens d'en percevoir les limites.

Grands-parentalités contemporaines : dans les coulisses de l'image d'epinal

Article de Cornélia HUMMEL, Philippe PERRENOUD

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 2, pp. 259-286.

Mots clés : Grands-parents, Enquête, Entretien, Sociologie, Intergénérationnel, Rôle, Représentation sociale, Biographie, Symbolique, Identité, Distance, Temps, Adolescent

L'article présente une étude qualitative menée à Genève, par le biais d'entretiens avec des adolescents et leurs grands-parents. L'analyse, centrée sur l'évolution temporelle de la relation entre grand-parent et petit-fils ou petite-fille, met en lumière les différents enjeux qui traversent la relation, notamment au moment du passage à l'adolescence. L'article distingue différentes configurations de dyades, opposant principalement celles vécues dans un sentiment subjectif de constance (dans la proximité ou dans la distance) à celles portant l'empreinte du mouvement, de la transformation. Face à l'image, en vogue, d'une grand-parentalité épanouie, maîtrisée et à la portée de tous, les auteurs soulignent la diversité des expériences et interrogent les déterminants sous-jacents à cette diversité, relevant notamment la variété des ressources - matérielles, financières, mais aussi symboliques, identitaires - susceptibles d'être mobilisées dans et pour la relation, ainsi que le caractère potentiellement inégal de leur répartition au sein de l'espace social.

Comment les fumeurs pauvres justifient-ils leur pratique et jugent-ils la prévention ?

Article de Patrick PERETTI WATEL, Jean CONSTANCE

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 205-219.

Mots clés : Tabagisme, Sociologie, Déviance, Précarité, Enquête, Entretien, Motivation, Risque, Culture populaire, Classe sociale, Ouvrier, Déni, Responsabilité, Prévention sanitaire

Dans les pays développés, le tabagisme est devenu une pratique déviante, qui persiste surtout dans les milieux défavorisés. A partir de 31 entretiens menés avec des fumeurs pauvres du Sud de la France, cet article examine comment ceux-ci justifient leur pratique et jugent la lutte antitabac. Même s'ils reconnaissent leur dépendance, ces fumeurs affirment que la cigarette satisfait des besoins essentiels, ils relativisent les risques et critiquent l'industrie du tabac et les pouvoirs publics. Ces justifications sont à la fois ancrées dans la culture du risque contemporaine et dans la culture ouvrière, ce qui rend sans doute ces fumeurs peu perméables aux discours préventifs.

L'expérience du ghetto : stomy roger abou et leur clan : rebelles et debrouillards

Article de Manuel BOUCHER

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 221-248.

Mots clés : Jeune en difficulté, Enfant de migrant, Politique de la ville, Stigmatisation, Violence, Idéologie, Sécurité, Insécurité, Quartier, Banlieue, Ghetto, Police, Contrôle social, Régulation sociale, Précarité, Territoire, Enquête, Sociologie, Discrimination, Racisme, Conflit, Bande, Statut social, Image de soi

Dans un contexte pusillanime à l'égard de la jeunesse populaire renforcé depuis les émeutes urbaines de l'automne 2005, nous avons souhaité dépasser les polémiques idéologiques (sécuritaires/anti-sécuritaires) sur les phénomènes d'insécurité et leur traitement en mettant en oeuvre un programme de recherche permettant de définir et comprendre l'expérience sociale des habitants des cités d'habitat social qui font peur, notamment des jeunes qui assument une « figure d'agresseur » et entretiennent des interactions frictionnelles avec les acteurs institués et émergents d'encadrement des classes populaires. Ce texte expose ainsi des données extraites d'une recherche portant sur les rapports paroxystiques entre des acteurs publics et para-publics de la régulation sociale et des jeunes incarnant des « figures de désordre » dans les quartiers populaires. Plus précisément, cet article décrit d'une part, les nouvelles épreuves de domination sur des jeunes d'une cité (la Cité des enfants perdus) en voie de ghettoïsation (importante précarisation des habitants, territoire fortement ethnicisé faisant l'objet d'une politique socio-urbaine minée par des conflits politico-institutionnels, forte visibilité d'une jeunesse désouvrée et stigmatisée, etc.) et d'autre part, les réactions et stratégies développées par ces jeunes pour sortir d'un processus de « réification réciproque ».