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Le silence à l’adolescence : du vacarme dans la rue, au silence chez l’analyste

Article de Jean Pierre Benoit

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 61-71.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Adolescent, Psychothérapie, Puberté, Secret, Bruit

La jeunesse est bruyante. Les pulsions de vie, ses besoins d’amitié, sa nécessaire affirmation narcissique se font entendre. Les groupes, les fêtes, la musique, tout est prétexte à occuper l’espace sonore. Au contraire, l’élaboration pubertaire se fait dans le silence d’une intimité qui permet que les éprouvés du corps et les premières relations amoureuses prennent sens, loin des adultes, sans commentaire. Lorsque des symptômes apparaissent à l’adolescence, et que des soins sont nécessaires, la relation thérapeutique se heurte très souvent au silence des adolescents. Le psychothérapeute prendra soin de s’ajuster, pour que le silence ne soit pas source d’angoisse dans les premiers entretiens, et qu’il puisse devenir un espace de subjectivation au cours du processus thérapeutique.

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La médiation artistique par les œuvres d’art avec des adolescents : rencontre esthétique, rencontre clinique

Article de Laurène Egger

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 183-193.

Mots clés : Médiation, Art, Musée, Culture, Adolescent

Cet article propose la description d’une médiation artistique par l’œuvre d’art au sein d’une institution muséale, élaborée dans l’objectif d’une première rencontre clinique avec des adolescents bénéficiant d’une prise en charge institutionnelle. La médiation a été pensée pour préserver la fonction de restauration du lieu artistique, encourager la spontanéité des patients face aux œuvres et la découverte intime du lieu artistique, tout en maintenant des temps structurés groupaux. La médiation par l’œuvre d’art peut faciliter la rencontre des adolescents, et révéler une clinique singulière permettant d’approcher les problématiques psychiques propres à chacun des patients, en instaurant un espace de jeu et de créativité par l’échange qu’elle suscite.

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Silences

Article de Jean Louis Le Run, Karine Ronen, Hélène De Laage, et al.

Paru dans la revue Enfances & psy, n° 96, avril-juin 2023, pp. 7-169.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Silence, Bruit, Communication, Secret, Déni, Enfant, Intimité, Isolement, Mutisme, Deuil, Puberté, Adolescent, École, Autisme, Adoption, Inceste, Psychisme

De nombreuses expressions incluant le mot silence jalonnent la langue française. Celles-ci résonnent dans des domaines divers tels que la musique, la loi, la religion, le scolaire, ou tout simplement au cœur de notre quotidien. « Silence, on tourne », « la loi du silence », « silence, s’il vous plaît », « rompre le silence ». « Le silence est d’or » ou encore « un silence de mort »…, ces deux expressions marquent les extrêmes des deux valences du silence : son côté positif, structurant et son côté néfaste, mortifère. Le silence n’est pas le vide, il est « une forme particulière de langage qui permet d’exprimer des choses inexprimables par les mots » (Lewis, 1977). Il y a des silences pleins, ceux qui vont donner tout leur sens aux propos qui les précèdent ou les suivent, des silences qui en disent long et des silences qui signent une fermeture. On distingue le silence imposé, le silence consenti et le silence voulu. Sauf circonstances particulières où le silence est requis, en démocratie l’adulte est libre de parler ou de se taire. L’enfant, lui, est sous la dépendance de ses parents ou des adultes qui s’occupent de lui, qui régulent plus ou moins sa parole et son silence. L’enfant apprend à les maîtriser : ne pas tout dire, savoir garder des choses pour soi, savoir taire ce qui peut blesser l’autre, savoir se taire pour écouter.​
Dans ce siècle de l’hyper-communication souvent futile, de la stimulation et du bruit permanent, quelle place pour le silence, la respiration ? Quels effets sur la construction psychique des enfants et des adolescents. On associe davantage le bruit à l’adolescence mais le tapage de celle-ci s’accompagne souvent d’un silence symétrique aux désirs de communiquer des parents… Comment considérer le silence de l’enfant ou de l’adolescent sommé de parler : à l’école, au collège, ou autre occurrence, au tribunal pour enfant ?​
Et le silence des adultes face aux questions de l’enfant ? Qu’en est-il du silence lorsqu’il fait partie de la symptomatologie, de la clinique ? Qu’en est-il également du silence dans le groupe thérapeutique ? Rester silencieux dans un groupe de parole… et pourquoi pas ?​
Dans les synthèses cliniques ou institutionnelles, quelquefois un ange ou un convoi d’anges passent, que signifie ce silence qui s’installe ? Quels conflits sous-jacents ? Comment dépasser ce symptôme institutionnel ?​​
« Accueillir, accepter, consentir ; écouter le silence et scruter l’invisible – tels sont les plus hauts actes de l’attention et de la conscience que doivent accomplir les vivants » (Sylvie Germain). Les vivants sont soignants, parents, enseignants, magistrats, éducateurs, intervenants du monde de l’enfance. Ce silence, nous ne le percevons pas tous avec le même filtre auditif. C’est pourquoi, dans ce numéro d’Enfance & psy, nous nous interrogeons sur les différentes formes de silence qui jalonnent la vie des enfants.

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Adolescence et enfermement

Article de Rita Carlos, Alice Simon, Nadia Beddiar, et. al

Paru dans la revue Les Cahiers dynamiques, n° 81, juin 2023, pp. 24-137.

Mots clés : Adolescent, Enfermement, Prison, Mineur, Accès aux soins, Hébergement, Scolarité, Mineur non accompagné, Isolement, Droit, Famille

Nouveau record du nombre de mineurs incarcérés », « Hausse de l’emprisonnement des mineurs »… Au cours des dernières années, nombreux ont été les articles de presse à se faire l’écho d’inquiétudes et de critiques vis-à-vis de la surpénalisation et du recours accru à la privation de liberté des mineurs en France. Si ces derniers représentent 1% de la population carcérale, ils nous incitent à réfléchir à une ambivalence. Alors que, dans une société aux accents sécuritaires, les dispositifs d’enfermement et de privation de liberté contribuent à l’ordre social en répondant aux exigences de sûreté et à des objectifs de réhabilitation, comment ces institutions en régime fermé s’articulent-elles au projet d’éduquer ? Quel est le sens de l’enfermement ? Quels en sont les effets ? Entre sécurisation et humanisation, comment penser l’adolescence et l’enfermement ? Prêtant une attention particulière à une ouverture internationale, ce dossier permettra également d’aborder d’autres aspects tels l’accès au soin, la scolarité, les aménagements de peine, l’élaboration des projets de sortie ou encore la diversification des modes d’hébergement.

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Quelle transition vers la majorité pour les ados en institution ? Articulation entre diachronie et synchronie

Article de Grégoire Nyssens, Marilena Casale, Stéphanie de Boever

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 2, juin 2023, pp. 111-140.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Mandat judiciaire, Fin de la prise en charge, Autonomie, Placement, Répétition, Perte, Recherche-action, Rite de passage, Outil, Majorité, Résilience, Adolescent, Relation d'aide

Pour les adolescents placés en institution sous mandat judiciaire, le passage vers la majorité à 18 ans réactive des enjeux de séparation et d’autonomie puisque cela correspond à la levée du mandat. Ces enjeux sont soutenus par l’élan vital qui ouvre vers l’avenir avec une soif de liberté après l’aide contrainte des années de placement. Mais ces enjeux sont aussi freinés par des angoisses de pertes, de ruptures, d’abandon ou de répétition. Ces angoisses apparaissent à travers les symptômes du temps arrêté comme le blocage des démarches à faire, la régression des besoins affectifs ou la répétition des troubles du comportement. Notre projet pilote tente la mise en place d’une structure de transition vers l’autonomie pour les jeunes de 17 à 23 ans placés en institution pour favoriser ce passage à la majorité, sans rejouer les ruptures qui ont parsemé les années d’enfance avec les risques de répétition de l’histoire familiale et pas seulement de régression individuelle et de sans-abrisme. Le temps vécu est donc au travail.

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Cloîtré

Article de Estelle Louët, Marita Wasser, Laurence Apfelbaum, Et al.

Paru dans la revue Adolescence, tome 41, vol. 1, n° 111, janvier-juin 2023, pp. 9-258.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Psychologie, Transfert, Souffrance psychique, Insécurité, Fugue, Relation enfant-mère, Masochisme, Mélancolie, Refoulement, Autisme, Phobie, École, Culture, Groupe thérapeutique, Hôpital, Groupe, Relation éducative

Que l’adolescent soit puni dans sa chambre, au motif qu’il traîne trop dehors à faire on ne sait quoi avec on ne sait qui, ou qu’il doive sortir pour aller prendre l’air, et mieux encore faire du sport, la chambre polarise les fantasmes d’une réclusion qui n’a rien de monastique… De son origine latine signifiant "verrou, barrière", jusqu’à sa forme métonymique de "lieu clos", la chambre de l’adolescent est le lieu de tous les conflits alimentant la psychopathologie de la vie quotidienne comme celle de ses formes les plus graves. La forme pronominale "se cloîtrer" fait de l’adolescent l’auteur de l’injonction inconsciente à se mettre à l’écart, à l’abri du dehors et de ses sollicitations, lorsque celles-ci menacent de déborder ses capacités de liaison pulsionnelle. Si le repli transitoire peut soutenir, par l’inhibition des fonctions du moi et le repli narcissique, les moyens de traiter les trop fortes tensions d’excitation, il peut tout aussi bien être le prodrome de formes pathologiques graves : ainsi en est-il des troubles des conduites alimentaires, quand la quête d’ascèse signe le refus de la sexualité, ou du syndrome de claustration, dans lequel l’adolescent s’engage dans un enfermement sans fin, ou encore lorsque la chambre constitue le dernier rempart face à des angoisses de persécutions qui sont les premiers signes d’une désorganisation psychotique. Enfermés dans leurs chambres, déscolarisés, pris dans les rets des configurations œdipiennes qui les cloîtrent, figés dans un corps où le masochisme moral ne permet pas l’aménagement d’un masochisme érogène porteur de vie, les figures du "cloîtré" se multiplient. À l’hostilité du dehors, réelle ou imaginaire, répond la promesse fallacieuse d’une omniprésence de l’autre dont les écrans entretiennent l’illusion. Figures de mélancolie et de positions sacrificielles, jusqu’à la claustration transférentielle, où l’analyste, se prenant pour l’un ou l’autre personnage de la vie du patient, ne permet plus, ni la circulation des fantasmes inconscients mouvants, ni la libre association, ni la rêverie.
Se cloîtrer est un traitement du sexuel aux divers destins pulsionnels dont les contributeurs de ce numéro explorent les multiples visages.

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Surveiller la sexualité des jeunes : le travail non prescrit des surveillant·e·s dans les prisons pour mineur·e·s

Article de Yaëlle Amsellem Mainguy, Benoît Coquard, Arthur Vuattoux

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 47, n° 1, 2023/1, pp. 91-120.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Surveillant de prison, Jeune, Adolescent, Détenu, Sexualité, Rapport sexuel, Genre, Contrôle, Contrôle social

Enquêter sur les conditions d’une jeunesse sexuelle derrière les barreaux permet de se pencher sur le travail de contrôle que des adultes exercent de façon plus ou moins directe sur la sexualité des jeunes. À partir d’une enquête empirique menée par entretiens et observations dans différentes prisons françaises, on s’intéressera à la place des surveillant·e·s en détention dans la gestion quotidienne de la sexualité, qui permettra une description des modalités du contrôle carcéral sur la sexualité et l’intimité des jeunes détenu·e·s. Plus généralement, cet article propose de considérer la prison comme espace de maintien de l’ordre genré, y compris en tenant compte de la configuration spatiale des prisons et des rapports sociaux entre professionnel·le·s.

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Comment aider les enfants et les adolescents à traverser l’expérience de la Covid‑19 ?

Article de Daniel Oppenheim

Paru dans la revue Empan, n° 129, mars 2023, pp. 130-139.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Repère, Adolescent, Enfant, Conditions de vie, Qualité de la vie, Mort, Vie quotidienne, Psychothérapie, Insécurité, Souffrance psychique, Relation enfant-parents, Peur, Média, Covid-19

Les enfants et les adolescents ont souffert de la pandémie de la Covid-19. Leur qualité de vie et leur santé mentale se sont dégradées. Pour les aider à traverser cette épreuve, il importe de tenir compte des éléments les plus significatifs de leur expérience, de la déstabilisation de leurs repères et de leurs points d’appui, de l’aggravation de leur sentiment d’insécurité, de la réactivation des séquelles d’autres traumatismes, des conditions de vie, parfois très difficiles. Les psychothérapeutes et autres professionnels ont dû adapter leurs pratiques et la réflexion collective doit se développer sur ces aménagements.

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La prostitution des adolescentes, miroir de notre temps ?

Article de Philippe Calestroupat

Paru dans la revue Empan, n° 129, mars 2023, pp. 112-121.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Prostitution, Adolescent, Mère, Langage, Jouissance, Repère, Féminité, Sexualité, Réseau social, Relation enfant-mère, Réel

De la position d’objet dans la petite enfance, position maintenue dans la relation à leur mère, à la position d’objet prostitué, des adolescentes placées se perdent au réel d’un monde actuel dont la parole dévaluée cède à la jouissance de l’autre.

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