Documentation sociale

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L'adoption simple en France : le renouveau d'une institution ancienne (1804-2007)

Article de Jean François Mignot

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 56, n° 3, juillet-septembre 2015, pp. 525-560.

Mots clés : Enfance-Famille, Adoption simple, HISTOIRE, Famille, Législation, Filiation, Famille recomposée, Droits de succession, 1900-2015, 19ème siècle

Parallèlement à l’adoption dite « plénière », il existe en France une adoption « simple », qui ajoute au lien de filiation de l’adopté avec sa famille d’origine un nouveau lien, supplémentaire. De nos jours, cette adoption consiste le plus souvent, pour un beau-parent sans enfant, à adopter son bel-enfant majeur, auquel il est attaché, pour lui transmettre son patrimoine. Or, cette adoption simple, mal connue des sociologues de la famille, est aujourd’hui plus fréquente que l’adoption plénière. En utilisant les statistiques historiques du ministère de la Justice sur l’adoption simple depuis le XIXe siècle, nous retraçons l’histoire de cette institution depuis son introduction en droit français en 1804. L’objectif est de mieux connaître ce qu’est l’adoption simple, mais aussi de comprendre les raisons de son essor depuis les années 1970 et ce que cela révèle des transformations sociodémographiques et culturelles de la famille sur le long terme.

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L'entourage des personnes en situation de précarité résidentielle : force et faiblesse des liens sociaux dans l'exclusion du logement

Article de Pascale Dietrich Ragon

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 56, n° 2, avril-juin 2015, pp. 301-330.

Mots clés : Territoire-Logement, SDF, Logement social, Précarité, [ENVIRONNEMENT SOCIAL ET LIEN SOCIAL], Demande sociale, Enquête

Cet article s’intéresse à l’entourage des personnes en situation de précarité résidentielle. À partir de l’enquête « Sans domicile » réalisée par l’INSEE et l’INED en 2012 et d’une enquête ethnographique effectuée à la Direction du logement et de l’habitat de la mairie de Paris dans le service d’accueil des demandeurs de logements sociaux, il montre en quoi le manque de soutien des proches peut être à l’origine de la précarité résidentielle et la façon dont cette dernière contribue, en retour, à l’isolement relationnel. Il analyse ensuite les conditions du recours au logement social, principale échappatoire à la privation de logement, et le rôle des liens sociaux et familiaux dans cette démarche. Il apparaît que l’inscription sur la liste des demandeurs est liée à l’insertion dans un maillage relationnel (famille, amis et compatriotes) et institutionnel (travailleurs sociaux), et qu’elle est largement portée par les mères, qui se battent pour la reconstitution du foyer. Au contraire, malgré son besoin, l’individu qui ne bénéficie pas de cet entourage ne fait pas valoir ses droits. La privation de domicile est donc une conséquence de la pauvreté, mais elle résulte aussi de la perte des protections relevant, d’une part, des liens sociaux et, d’autre part, des institutions.

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Approche de long terme des pratiques culturelles légitimes des enseignants : stabilité dans une période de changement ?

Article de Géraldine Farges

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 56, n° 2, avril-juin 2015, pp. 261-300.

Mots clés : Enseignant, Activité culturelle, Diplôme, Analyse comparative, Lecture, Âge

Si le lien entre culture légitime et catégories diplômées se redéfinit depuis quelques années, en quoi cela concerne-t-il aussi les enseignants ? Partageant nombre des dynamiques qu’ont connues les autres diplômés, et faisant face à des changements de leurs caractéristiques sociologiques, les enseignants du premier et du second degré aussi pourraient avoir des pratiques culturelles renouvelées. À l’aide des enquêtes du ministère de la Culture et de la Communication, nous montrons que les variations dans le temps ne sont pas identiques pour les « instituteurs et assimilés », « professeurs, professions scientifiques » et d’autres catégories diplômées quant à la fréquentation des cinémas, des théâtres et la lecture régulière de livres. Afin d’aller plus loin, nous mobilisons un dispositif fondé sur la comparaison de deux enquêtes, l’une réalisée en 1970, l’autre en 2008, autorisant une analyse des variations des pratiques culturelles des seuls professeurs de l’enseignement secondaire. Nous observons un recul de la consommation culturelle légitime que les transformations des caractéristiques sociologiques des professeurs du second degré sur la période étudiée n’expliquent que partiellement.

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Violence conjugale, genre et criminalisation : synthèse des débats américains

Article de François Bonnet

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 56, n° 2, avril-juin 2015, pp. 357-383.

Mots clés : Enfance-Famille, Violence conjugale, Littérature, Analyse comparative, Enquête, Criminalité, Violence, Famille, Définition, Couple, Objet de recherche, Pauvreté, Femme, Méthodologie, Genre, Etats Unis d'Amérique

Ce travail porte sur la littérature américaine sur les violences conjugales. Plusieurs grandes enquêtes ont été menées par des chercheur-e-s aux orientations théoriques différentes (violences familiales versus violence contre les femmes), et les résultats de ces enquêtes ont fait l’objet de débats. Cette revue de littérature entend restituer ces débats – sur la symétrie de genre et la bidirectionnalité des violences, sur leur définition, sur leur étiologie, sur leur traitement pénal – afin de contribuer à la construction de l’objet « violences conjugales ». La réprobation que suscitent ces violences constitue un objet d’analyse en soi.

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Raccrocher et s'accrocher à un internat d'inspiration militaire : le cas des décrocheurs scolaires qui s'engagent à l'Epide

Article de Joël Zaffran

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 56, n° 2, avril 2015, pp. 331-356.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Difficulté scolaire, FREQUENTATION SCOLAIRE, Internat, Discipline, Armée, Insertion professionnelle, Insertion sociale, Projet professionnel, DECROCHAGE SCOLAIRE

L’Établissement public d’insertion de la Défense (Epide) fait partie des dispositifs d’accompagnement des jeunes majeurs sans diplôme ou sans qualification reconnue. Il vise à les remettre dans une dynamique scolaire et à préparer leur insertion professionnelle à l’aide d’un programme socio-éducatif délivré en internat d’inspiration militaire. L’objet de cet article est de comprendre, d’une part, les raisons qui conduisent les décrocheurs scolaires à raccrocher à ce dispositif malgré les contraintes de l’internat et de sa forme militaire, d’autre part, les raisons pour lesquelles ils s’y accrochent. Pour ce faire, on s’appuie sur une observation directe dans deux centres Epide, assortie d’entretiens avec les jeunes et le personnel d’encadrement. On présente d’abord les principes généraux de l’Epide et l’on mesure ensuite la part du temps et de l’évènement décisif dans le raccrochage. Puis, on cerne les ressorts de l’accrochage, irréductibles au projet professionnel puisqu’il provient de causes extrinsèques et intrinsèques au dispositif. La mise au jour de ces causes est faite de manière à replacer l’engagement des jeunes majeurs sans diplôme dans une séquence qui débute avant le recours au dispositif, se poursuit par l’engagement en acte (le raccrochage) et se prolonge par l’engagement en état (l’accrochage).

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Quelle place faut-il faire aux animaux en sciences sociales ? : les limites des réhabilitations récentes de l'agentivité animale

Article de Dominique GUILLO

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 1, janvier-mars 2015, pp. 135-163.

Mots clés : Animal, Sciences humaines et sociales, Science, Discours, Anthropologie, Sociologie, Représentation sociale, Culture

Les recherches socio-anthropologiques qui visent à réhabiliter l'idée d'une agentivité animale s'appuient sur un noyau d'arguments récurrents : jusqu'à un passé récent, les sciences sociales auraient indûment rangé les animaux du côté des choses, parce qu'elles auraient souscrit au modèle de l'animal-machine imposé par la modernité à travers la frontière que celle-ci dresserait entre la nature et la culture (Philippe Descola), entre les humains et les non-humains (Bruno Latour), en particulier les animaux (Animal Studies). L'objectif du présent article est de montrer, tout d'abord, que cette thèse est historiquement inexacte. À leur naissance, les sciences sociales reconnaissent une subjectivité forte à beaucoup d'animaux et établissent une continuité avec l'homme. Et loin d'être la conséquence d'une inscription dans la modernité - et de son discours par excellence, celui de la science - , le succès du thème de la frontière entre nature et culture est, tout à l'inverse, la conséquence d'un ferme rejet des sciences dures, en particulier de la biologie, par les sciences sociales du XXe siècle. Ce retour sur le passé permet de montrer, ensuite, que ces réhabilitations récentes de l'agentivité animale reconduisent en réalité une autre frontière - entre les sciences sociales et les sciences de la vie - et maintiennent ainsi les vieux dualismes philosophiques qui lui sont associés. Ce faisant, elles contribuent à fermer une voie qui promet d'être particulièrement féconde pour documenter l'agentivité animale : un dialogue sans réductions croisées des sciences sociales avec les sciences de la vie.

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La montée et les bases sociales de l'interventionnisme dans l'Union européenne : une analyse des attitudes économiques entre 1990 et 2008

Article de Frédéric GONTHIER

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 1, janvier-mars 2015, pp. 7-46.

Mots clés : Comportement politique, Enquête, Valeur, Union européenne, État-providence, Libéralisme, Opinion publique, Inégalité, Politique économique

À partir de l'enquête sur les valeurs des Européens, cet article montre que le rejet du libéralisme économique n'est pas un épiphénomène issu de la crise de 2007, mais une tendance de fond qui traverse l'Union européenne depuis les années 1990. En examinant les attitudes à l'égard de l'État, on met en évidence que la quasi-totalité des Européens sont devenus plus interventionnistes entre 1990 et 2008. Les caractéristiques économiques et politiques des individus exerçant ici une influence conjointe, on souligne que la vulnérabilité sociale n'est pas toujours une condition suffisante du soutien à l'État. On observe aussi plusieurs homologies entre les niveaux micro- et macrosociologiques. De même que les Européens les plus vulnérables sont les plus favorables à l'État, ceux qui vivent dans les pays les plus inégalitaires développent plus volontiers des attentes sociales. Les quelques pays où l'interventionnisme recule sont ceux où la confiance dans les institutions tend à se rétracter ; ce qui éclaire aussi les bases symboliques de la demande d'État.

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Les différences entre salariés du public et du privé après le tournant managérial des Etats en Europe

Article de Cédric HUGREE, Etienne PENISSAT, Alexis SPIRE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 1, janvier-mars 2015, pp. 47-73.

Mots clés : Secteur public, Salarié, Analyse comparative, Éthique, Conditions de travail, Syndicat, Comportement politique, Secteur privé, Habitus, FRANCE, ROYAUME UNI DE GRANDE BRETAGNE ET D'IRLANDE DU NORD, SUEDE, ALLEMAGNE

Cet article revient sur les travaux abordant le clivage public-privé à l'échelle européenne, dans les années 1990-2000, en concentrant l'attention sur quatre pays : l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et la Suède. Au-delà des spécificités juridiques et historiques propres à chacun de ces pays, l'objectif ici est de mettre en lumière les différentes façons de prendre en compte l'importance du secteur d'emploi dans l'analyse des hiérarchies sociales. Dans de nombreuses recherches menées à un niveau national, l'opposition entre secteurs public et privé est une dimension importante qui gagne à être articulée à une analyse en termes de classes sociales. En dépit des réformes managériales des États en Europe, le fait de travailler au service de la collectivité induit encore aujourd'hui un ensemble de spécificités : un rapport particulier à l'État, à l'intérêt général ou encore à la chose publique, perceptible dans des pratiques culturelles, syndicales et politiques.

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La simulation multi-agents : principes et applications aux phénomènes sociaux

Article de Gianluca MANZO, Pierre LIVET, Denis PHAN, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 4, octobre-décembre 2014, pp. 649-840.

Mots clés : Sociologie, Méthode, Recherche, Épistémologie, Informatique, Modèle, Sciences humaines et sociales, Système

L'ambition à l'origine de ce projet est de sensibiliser les sociologues français aux potentialités explicatives et aux enjeux épistémologiques de la simulation multi-agents. L'objectif est de voir comment cette méthode peut fonctionner en pratique. Il en résulte une combinaison de contributions générales et plus spécifiques, rédigées par des spécialistes reconnus dans le domaine de la simulation multi-agents, avec une prévalence de jeunes chercheurs ayant reçu une formation (ou travaillant) dans des disciplines aussi diverses que la sociologie, l'économie, la géographie, la philosophie et les mathématiques.

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Les catégorisations ordinaires de l'espace social : une analyse à partir d'un jeu de cartes

Article de Jérôme DEAUVIEAU, Etienne PENISSAT, Cécile BROUSSE, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 3, juillet-septembre 2014, pp. 411-457.

Mots clés : Catégorie socioprofessionnelle, Classification, Classe sociale, Hiérarchie, Salarié, Enquête, Méthode, Profession

Si de nombreux travaux interrogent la capacité des nomenclatures socioprofessionnelles à objectiver les divisions de l'espace social, plus rares sont ceux qui étudient leur correspondance avec les catégorisations ordinaires mobilisées par les Français pour penser la société. À partir d'un « jeu de cartes », inspiré de l'enquête de Luc Boltanski et Laurent Thévenot de 1982, cet article a pour objectif de décrire ces catégorisations ordinaires. Menée auprès d'un échantillon de 547 individus, notre enquête montre la présence de logiques communes et de variations typiques au sein des classements, a priori très différenciés, que les individus opèrent. Les catégorisations de l'espace social français s'appuient majoritairement sur le critère de la profession - qu'il soit décliné selon une logique hiérarchique (en distinguant salariés et non-salariés, puis en opérant un classement interne au salariat), ou selon une logique d'activité (par métiers et secteurs d'activités) -, et confirment une forme d'intériorisation des découpages officiels du monde social.

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