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Article de Vanessa Pinto, Tristan Poullaouec, Camille Trémeau
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2019, pp. 97-118.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Étudiant, Jeune, Aide financière, Parents, Classe sociale, Emploi, Insertion professionnelle, Valeur sociale, Famille monoparentale
En France, dans un contexte où l’obtention d’un diplôme est nécessaire pour accéder à un emploi qualifié et où les injonctions à l’entraide intergénérationnelle sont très fortes, les études font l’objet d’une mobilisation parentale importante, notamment sur le plan financier. À partir d’une enquête par entretiens auprès de 50 enquêtés – des étudiants et leurs parents ayant répondu à l’enquête nationale sur les ressources des jeunes –, l’article analyse comment se décline cette aide parentale selon les milieux sociaux, comment la participation de l’étudiant au financement de ses études est conçue et quels sens sont donnés aux études et à l’emploi étudiant. À travers quatre portraits de familles socialement diversifiées, il tente ainsi de replacer au sein de l’économie globale des rapports familiaux les études et les activités rémunérées des enfants et de les éclairer par la trajectoire de chacun des parents, leurs rapports au travail et les valeurs transmises à leurs enfants. Les familles adhèrent donc de manière très inégale en fonction de leurs trajectoires et de leurs ressources à la vision, promue par certains discours publics, du travail étudiant comme solution au financement des études et à l’insertion professionnelle des diplômés.
À partir d’une enquête ethnographique menée dans trois missions locales, cet article analyse les représentations et les usages de l’allocation mensuelle versée dans le cadre de la Garantie jeunes. Il s’agit d’un dispositif d’insertion sociale et professionnelle à destination des « jeunes Neets vulnérables ». Le propos porte à la fois sur les positions et sur les pratiques des acteur·trices, qu’il s’agisse des professionnel·les (conseiller·es d’insertion et directions de mission locale) ou des destinataires.
La Garantie jeunes relève du principe d’activation et les ressources économiques versées dans son cadre sont un encouragement à la mise en action des destinataires. L’article met en évidence une tension entre défamilialisation et refamilialisation qui caractérise l’usage que font les jeunes de l’allocation. Alors que ce dispositif est construit sur le principe de la défamilialisation de l’aide sociale, son appropriation par les jeunes révèle au contraire un usage familial très fort, dévoilant ainsi des « transferts familiaux inversés ». Néanmoins, l’allocation qu’ils et elles perçoivent à titre individuel, les conforte aussi comme individus. Individus en capacité de contribuer au collectif familial.
Fin 2012, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère des Solidarités et de la Santé et l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) décident conjointement de mener une enquête sur les ressources des jeunes, afin de combler les difficultés de mesure des revenus des jeunes adultes de moins de 25 ans. [...]
Les jeunes en France sont confrontés depuis maintenant plus de 40 ans à une dégradation continue de leur situation et conditions d’emploi (Peugny et Van de Velde, 2016), à des difficultés structurelles d’insertion sur le marché du travail et, plus largement, d’insertion sociale. Sur le marché du travail, les difficultés rencontrées par les jeunes sont de deux ordres : d’une part, des obstacles pour accéder à un premier emploi et, d’autre part, des difficultés à obtenir un contrat à durée indéterminée (CDI). L’enquête Génération du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CÉREQ) montre que seulement quatre jeunes entrés sur le marché du travail en 2013 sur dix n’ont pas connu d’épisode de chômage au cours des trois années suivant la fin de leurs études (CÉREQ, 2017). Dans cette même enquête, on observe également que quatre jeunes sur dix sortis en 2013 du système éducatif occupent en 2016 un emploi à durée indéterminée, tandis que trois sur dix sont au chômage ou inactifs. Par rapport à l’ensemble de la population, les jeunes âgés de 15 à 29 ans sont moins souvent en emploi. Quand ils sont en emploi, 47 % des jeunes sortis de formation initiale sont employés sous des contrats temporaires (contrat à durée déterminée, intérim), contre 15 % de l’ensemble de la population (Minni et Galtier, 2017). L’obtention d’un emploi, et plus encore d’un emploi stable, apparaît pourtant comme une condition nécessaire à la stabilité de la vie professionnelle, et plus largement à l’insertion sociale de ces jeunes, comme l’accès à un logement autonome (Portela et Dezenaire, 2014). [...]
Article de Justine Canonne, Adrien Taquet, Virginie Muniglia
Paru dans la revue Direction(s), n° 175, mai 2019, pp. 22-30.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Jeune majeur, Protection de l'enfance, Insertion sociale, Insertion professionnelle, Autonomie, ASE, Politique sociale, Accompagnement social, Confiance
Les pouvoirs publics se penchent enfin sur l'inquiétante situation des jeunes majeurs sortant des dispositifs de la protection de l'enfance. Au-delà de nécessaires mesures d'urgence pour accompagner vers l'autonomie ce public particulièrement vulnérable, les professionnels font valoir l'exigence d'une véritable politique à destination de la jeunesse.
Depuis 2016, le dispositif des Toulines des Apprentis d'Auteuil préserve le lien avec des jeunes sortants de la protection de l'enfance et les accompagne dans leurs démarches du quotidien. Un programme qui a fait ses preuves et s'étend à plusieurs villes françaises.
Question-clé pour les jeunes majeurs ? L'accès au logement. Ce qui implique de mieux coordonner l'action des professionnels de l'aide sociale à l'enfance et ceux du secteur de l'accueil, de l'hébergement et de l'insertion.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 60-1, janvier-mars 2019, pp. 13-42.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Confiance, Institution, Union européenne, Jeune, Citoyenneté, Comportement politique, Intégration, Insertion sociale, Insertion professionnelle
Depuis le début de la crise économique, les partis radicaux ont engrangé de plus en plus de voix partout en Europe, notamment chez les jeunes. Et les électeurs de ces partis, qu’ils soient de droite ou de gauche, partagent un faible niveau de confiance politique, notamment dans les institutions. Or les niveaux de confiance institutionnelle des jeunes diffèrent grandement d’un pays à l’autre en Europe. Comment donc rendre compte de ces différences ? Nous affirmons dans cet article que ces différences sont dues à l’action publique. À partir d’analyses multiniveaux sur les données de l’European Social Survey, nous montrons que plus les politiques de citoyenneté économique sont inclusives et/ou plus les politiques de citoyenneté sociale sont individualisées, et plus la confiance à l’égard des institutions est prononcée chez les jeunes en général.
Cette publication aborde un questionnement essentiel, relatif aux parcours professionnels. Il s'agit des notions de transversalité et de transférabilité des compétences, qui permettent d'aider les personnes à se donner des perspectives d'évolution, de reconversion ou de développement de nouveaux savoirs.
Ce dossier regroupe des contributions relatives à l'usage et à la portée des compétences transversales dans l'enseignement supérieur et en formation des adultes, ainsi qu'aux différentes définitions mobilisées dans ces registres.
Livre de Ludovic Laverlochère, édité par l'Harmattan, publié en 2019.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Handicap mental, Insertion professionnelle, Approche historique, Politique sociale, Handicap psychique, Santé mentale, Travail, Entreprise
Comment les personnes en situation de handicap psychique ou mental peuvent-elles s'insérer en milieu ordinaire de travail ? Cet ouvrage propose, à l'usage des employeurs et des professionnels de l'accompagnement et de l'insertion, un nouvel éclairage sur cette question.
Livre de Karine Gros, Gérard Lefranc, Frederik Mispelblom Beyer, Marie Anne Montchamp, et al., édité par ESF, publié en 2019.
Mots clés : Handicap, Insertion professionnelle, Emploi, Accompagnement, Innovation sociale, Politique sociale, Responsabilité, Entreprise, Handicap psychique
Composé par des acteurs de l'insertion et du maintien en emploi des personnes handicapées, ce livre interroge la responsabilité sociétale des entreprises en la considérant comme un levier d'évolutions du management et de l'environnement de travail : il questionne la variabilité des situations de travail, les environnements d'accompagnement, la notion de capabilité, les comportements de résilience, le sentiment d'efficacité personnelle et le pouvoir d'agir.
Il propose différents dispositifs d'accompagnement et d'inclusion des personnes en situation de handicap afin de mettre en exergue de nouvelles formes de management et d'accompagnement. Son objectif : questionner l'innovation managériale et l'évolution des formes de travail pour une plus grande équité, un bien-être professionnel et le développement des compétences de chacun pour une plus grande performance.