Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Article de Jennifer Bidet, Elsa Devienne, Isabelle Bruno, et al.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 218, juin 2017, pp. 4-103.
Mots clés : Territoire-Logement, Tourisme, Laïcité, Commune, Législation, Privatisation, Économie, Vacances, Immigré, Mobilité sociale, Couple mixte, Los Angeles, Var, Brésil, Algérie, Tanzanie
Les arrêtés municipaux pris durant l’été 2016 afin de réglementer les tenues vestimentaires sur les plages de certaines communes du sud de la France ont rappelé que les plages, espaces touristiques par excellence, sont au centre de rivalités et de luttes pour contrôler qui y a accès, selon quelles normes et à quel prix. Au cours du XXe siècle, la démocratisation du tourisme balnéaire, l’urbanisation rapide des littoraux et la fragilisation des espaces côtiers ont conféré à l’espace « plage » une valeur croissante, aussi bien économique que symbolique.
L’ambition de ce dossier est de se démarquer des approches de la plage en sciences sociales qui se sont contentées d’en faire un espace à part autorisant la suspension des rapports sociaux. À rebours d’une telle vision, il s’agit ici de politiser la plage, c’est-à-dire de comprendre la manière dont cet espace particulier peut être approprié par certaines fractions de l’espace social au détriment d’autres. Logiques politiques, économiques, environnementales et sociales s’articulent pour faire de cet espace littoral un enjeu de luttes entre groupes sociaux au croisement des rapports sociaux de classe, de sexe et de « race ». Depuis le début du XXe siècle, le relâchement progressif des codes vestimentaires sur cet espace a fait de la plage un territoire propice aux interactions sexualisées, venant révéler et rejouer les rapports sociaux de sexe – ceux-ci concernant aussi bien les relations entre femmes et hommes que la stigmatisation de sexualités jugées déviantes. L’appropriation privée de portions du littoral et leur utilisation comme critères de valorisation d’opérations immobilières soulignent à quel point ces espaces sont un enjeu de luttes entre groupes sociaux aux ressources économiques inégales. Par ailleurs, destination aujourd’hui privilégiée de séjours touristiques générant des circulations internationales de vacanciers, cet espace porte en lui la capacité à faire se rencontrer des groupes sociaux appartenant à différentes hiérarchies sociales nationales, mais aussi des groupes construits comme antagonistes dans les rapports sociaux de « race » c’est-à-dire construits sur une différence supposée d’origine rapportée à des critères indistinctement culturels et phénotypiques.
Cette ambition est portée par un dossier pluridisciplinaire dont le propos est ancré dans des terrains nationaux contrastés. Analyse historique de la mise en place d’une législation spécifique sur les plages californiennes ou de l’éviction des populations africaines américaines du littoral de la côte Est des États-Unis, étude des luttes de pouvoir politique et économique dans l’appropriation du littoral de Saint-Tropez ou du Nordeste au Brésil, analyse des interactions à la plage comme révélateur de formes de mobilité sociale articulées à des processus de racialisation des différences sociales à Zanzibar ou en Algérie, tels sont les différents modes d’entrée pour penser la plage comme territoire contesté.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 2, juin 2017, pp. 273-304.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Territoire-Logement, Jeune, Éducation populaire, Quartier, Politique de la ville, Enquête, Sociologie, Citoyenneté, Usager, Démocratie participative, Police, Élu local, Enfant de migrant, Discrimination, Précarité
Cet article est fondé sur les apports d’une enquête sociologique menée dans un quartier parisien intégré à la géographie prioritaire de la Politique de la ville. Les opérations d’éducation à la citoyenneté mises en œuvre dans ce contexte révèlent que celui-ci constitue à la fois, pour la jeunesse locale, une force de reconnaissance et une force de dénégation de « sa » diversité. Les interactions à l’œuvre lors de ces opérations entre participants et publics associatifs, élus et policiers sont observées. Ces observations montrent que la présente contradiction est liée à la coexistence de la diversité en tant qu’ensemble de caractéristiques et de pratiques sociales différenciées confirmées et renforcées par les associations – la « diversité sociale » – et de la diversité comme thématique politique mobilisée et mise en forme par les autorités locales – la « diversité politique ». Sur la base du lieu de résidence et de la couleur de peau, la « diversité politique » assigne ces jeunes des classes populaires à une unité « négative ».
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 77ème année, n° 1 & 2, juin 2017, pp. 25-39.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Territoire-Logement, État, Territoire, Économie politique, Politique contractuelle, Collectivité territoriale, Stratégie, Planification, Action sociale
Dans les années 1960, l’État planificateur composait à la marge avec les intérêts locaux. Dans les années 1980, dans le cadre d’un paysage national pluraliste, cette régulation croisée s’est trouvée remplacée par un large processus de socioterritorialisation et une généralisation des contrats d’action publique. Depuis une dizaine d’année, le pilotage par grands programmes tend à articuler davantage action sociale, éducation et santé. Il donne lieu à des conventionnements plus sélectifs et prescriptifs. Marqueurs d’un État social actif en train de prendre prise, de nouveaux équilibres entre protection et mobilisation se font jour, et l’expertise sociale est de plus en plus sollicitée pour discriminer les pratiques probantes.
Article de Olivier Lazzaroti, Thierry Paquot, Alain Reyniers, et al.
Paru dans la revue Diversité, n° 187, janvier-mars 2017, pp. 22-153.
Mots clés : Territoire-Logement, Ecole-Enseignement, Mobilité géographique, Mobilité sociale, Mobilité professionnelle, Mondialisation, Inégalité, Illettrisme, Gens du voyage, Nomadisme, Sédentarisation, Scolarité, Adolescent, Milieu urbain, Milieu rural, Interculturel, Étudiant, Migration, Acquisition des connaissances, Langue étrangère, Exil, RESEAU D'ECHANGE DE SAVOIRS, Technologie de l'information et de la communication, Guyane, France
La mobilité présente une acception première liée au déplacement dans l’espace, avec des allers et retours au sein d’un espace-temps strictement ordonné, balisé et contrôlé, le cas échéant ; mais elle recouvre également une acception métaphorique, renvoyant à la mobilité sociale, à la mobilité professionnelle ou encore à la mobilité d’apprentissage. Ce numéro de Diversité aborde ainsi cette notion, et ses implications, dans le champ éducatif : quels sont les (nouveaux) enjeux actuels des mobilités, nationales et internationales, et leurs impacts dans l’école? Quels sont les liens entre les inégalités de mobilité et les difficultés d’insertion sociale et professionnelle des jeunes? Et si les mobilités représentaient autant d’opportunités pour apprendre?
Alors que le niveau de bien-être n'a cessé d'augmenter dans nos sociétés, cet ouvrage s'intéresse à l'insertion de personnes n'ayant que l'espace public comme lieu de vie. Le logement n'est envisagé que depuis peu comme solution pour permettre aux personnes sans-abri de retrouver une place de citoyen à part entière. En mettant à jour les obstacles que doivent surmonter ces exclus du logement, ainsi que les travailleurs sociaux en charge de leur accompagnement, cet ouvrage interroge le prix qu'ont à payer ces différents acteurs pour concrétiser ce rêve d'insertion.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 24, automne 2017, pp. 187-203.
Mots clés : Territoire-Logement, Anxiété, Peur, Terrorisme, Politique de la ville, Quartier, Jeune, Immigration, Religion, Stigmatisation, Communauté, Lien social
Depuis 2015, la France est confrontée à des attentats et à leurs effets, événements tragiques qui transforment les rapports sociaux et accentuent des tensions déjà là entre les habitants des quartiers populaires dont nombre d’entre eux sont issus de l’immigration et de confession musulmane. Dans cet article, dans une position de « témoin-interprète », l’auteure rend compte de situations significatives de ces évolutions et de ces tensions à la fois sociales, identitaires et politiques à l’œuvre pour les habitants des quartiers populaires urbains. Elle propose et développe un axe de travail auquel contribuent des psychosociologues : la « réassurance collective », processus mis en œuvre avec les habitants – dont les jeunes adultes, les professionnels et les élus locaux –, qui vise dans ce contexte difficile à soutenir des capacités collectives à transformer les situations de rupture et de fragmentation.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 44, 2017, pp. 73-83.
Mots clés : Territoire-Logement, SDF, Femme, Honte, Mendicité, Image du corps, Stigmatisation, Stratégie, Accès aux soins, Réinsertion sociale
Si la honte se caractérise par l’impossibilité de disparaître, elle bout en nous au point de provoquer de graves perturbations identitaires. Formée par des petits éléments dans la vie des êtres humains, la honte est un poison qui annihile les capacités d’agir, au point de tout lâcher, de ne plus rien demander, de vouloir se cacher… Cet article tente d’explorer les différentes facettes de la honte auprès d’une catégorie de pauvres : les femmes sans domicile fixe confrontées à diverses formes d’humiliation dans leur parcours de vie.