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Paru dans la revue Empan, n° 100, décembre 2015, pp. 74-79.
Mots clés : Psychanalyse, Filiation, Parentalité, Modèle familial
Les transformations dues aux nouvelles parentalités remettent en cause le modèle traditionnel de la filiation dans les sociétés occidentales. L'apport des sciences humaines permet de les repenser pour leur donner une place socialement et juridiquement acceptable par tous. L'écoute analytique des sujets, en but aux processus administratifs qui réécrivent leur filiation, leur permet de sortir de la confusion qu'ils induisent.
Mieux comprendre l'héritage historique de la pédopsychiatrie française nous permet de mieux saisir l'identité professionnelle de cette discipline. Cet héritage peut se lire dans les traces écrites du passé mais se comprend mieux à travers ce dont "les anciens" peuvent témoigner. Cette identité continue à mûrir à travers son héritage anti-asilaire, antipsychiatrique, psychodynamique, autour d'une clinique française qui conserve toute sa pertinence. Nous nous devons cependant de retenir les leçons du passé quant au risque aliénant d'une pensée unique et d'une institution rigide.
Paru dans la revue Empan, n° 100, décembre 2015, pp. 32-37.
Mots clés : Travail social, Transmission, Mythe, Entreprise, Management
La fonction clinique est menacée de réduction fonctionnaliste par deux tendances qui se renforcent mutuellement : d'une part, la gouvernance managériale tentée par le confort de la table rase ; d'autre part, l'attitude de la génération des professionnels sur le départ qui considèrent la tradition clinique comme incompatible avec ce nouvel environnement, donc intransmissible.
L’acte de transmettre ne se résume pas au seul processus de transmission. Il y a un au-delà à l’explicite des savoirs transmis, qui vient faire sens pour la personne qui les reçoit dès lors qu’elle est en capacité de se les approprier afin d’orienter sa trajectoire de vie. Transmettre ce n’est pas seulement instruire (donner des connaissances, former l’esprit et informer)… Transmettre c’est aussi éduquer (aider à développer des aptitudes, à s’inscrire dans une culture, à acquérir des usages). Dès lors, et parce que l’acte de transmettre participe de façon essentielle à la dynamique de construction du sujet, les sociétés contemporaines sont violemment confrontées aux « trous » générés par un travail de sape long et continu de la posture de l’adulte éducateur et de sa responsabilité. Les éruptions de violence, souvent commises par des individus fragilisés et abandonnés aux seuls discours des extrémismes, sont sans doute le symptôme d’un manque de figure d’autorité susceptible de produire l’étayage nécessaire au grandir ou se grandir. Reste alors à formuler les éléments de réponse pratiques à cette question : qu’est-ce que, au travers de l’acte de transmettre, l’adulte référent donne à saisir de lui-même qui permet à l’autre de se construire ? Et ce indépendamment du fait d’être d’accord ou non avec le contenu de la transmission…
Ce texte présente rapidement une histoire des bandes de jeunes depuis le début du XXe siècle. Il en trace les constantes et les grandes lignes du rapport de la société avec ces modes de socialisation.
Paru dans la revue Empan, n° 99, septembre 2015, pp. 20-26.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Groupe, Jeune, Quartier, Ghetto, Stigmatisation, Contrôle social, Bande, Police, Violence, Prévention de la délinquance
Dans un contexte craintif à l’égard de la jeunesse populaire et des « bandes juvéniles », cet article interroge la production de la régulation sociale des désordres dans les cités ségréguées d’un point de vue social et ethnique. En mobilisant les résultats d’une enquête sur les jeunes des quartiers populaires considérés comme « dangereux », ce texte souligne que c’est avant tout l’existence de logiques sécuritaires agressives produites par les forces de l’ordre et le redéploiement du contrôle social local opéré par une pluralité de promoteurs de morale qui sont en cause dans l’éclatement de phénomènes de violences.
Paru dans la revue Empan, n° 99, septembre 2015, pp. 27-34.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Crise, Sexualité, Parents, Psychologie du développement
L’article tente de replacer l’adolescence en tant que moment critique incontournable dans l’évolution naturelle d’un enfant et de sa famille : essayer de comprendre, sans dramatisation pathologisante, la rupture, la désorientation et l’épreuve de reconstruction sans précédent auxquelles parents et adolescents sont confrontés à la fois ensemble et séparément face à cet événement déstabilisateur et trompeur, tant dans ses apparences que dans ses fondements, que va constituer l’adolescence.
Paru dans la revue Empan, n° 99, septembre 2015, pp. 35-37.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Séparation, Identification, Groupe d'appartenance, Rite de passage, Comportement
Entre l’enfance et l’âge adulte, les adolescents se construisent en se séparant des parents et en s’identifiant à un groupe de pairs. Pour ce faire, ils renouvellent, sous une forme contemporaine, des rites de passage qui traversent toute leur jeunesse. Cet invariant anthropologique permet de comprendre certains de leurs comportements.
Le thème de la « génération Y » est devenu un lieu commun médiatique et managérial dans le cadre d’une mise en scène politique d’une lutte des âges remplaçant la lutte des classes. Après avoir rappelé les pièges que recèle la grille de lecture générationnelle, cet article prend l’exemple des professions de santé pour montrer que l’idée selon laquelle « les jeunes » seraient des « individualistes » réticents à s’inscrire et à s’engager dans des collectifs n’est absolument pas recevable et, partant, mettre en évidence que la notion de « génération » doit être circonscrite empiriquement à un champ d’activité donné. Ce terrain suggère plutôt l’inverse de ce lieu commun : les jeunes professionnels de santé sont bien plus enclins que leurs aînés à s’engager dans de nouvelles formes d’exercice professionnel, plus collectives et pluri-professionnelles ; et si certains d’entre eux développent des comportements opportunistes, ce n’est certainement pas en raison de leur « culture générationnelle » mais parce que ce sont les nouvelles formes de management qui les induisent.
L’Éducation nationale accueille douze millions d’élèves. Ce qu’on y appelle « groupe » est avant tout une simple subdivision technique des effectifs. Le terme ne préjuge ni d’un type d’enseignement ni d’un état du vivre ensemble.
La doxa scolaire privilégie une approche tératologique du groupe en termes de phénomènes délétères (bandes, clans, chahuts, débordements...) et les rares enseignants s’appuyant sur une pédagogie de groupe sont soupçonnés de galvauder leurs missions didactiques au profit d’animations récréatives. Dans ce contexte, la création de groupes destinés à traiter à part des élèves en difficulté (parfois contre leur gré) peut amplifier leur désaffiliation. Rares sont les formations où la vie de groupe fait partie d’une manière d’apprendre ensemble.