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En dix mois, les deux salles de consommation à moindres risques (SCMR) de Paris et Strasbourg ont pris leurs marques. Alors qu'une troisième structure est en préparation à Bordeaux, les militants et professionnels appellent à ouvrir davantage d'espaces en France.
Article de Emma Richaud, Patrice Fernandes Pereira, Catherine Simon, et al.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 23, n° 2, 2017, pp. 9-109.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Réduction des risques, Addiction, Psychologue, Pratique professionnelle, Consommation, Drogue, Détenu, Prison, Soin, Prévention sanitaire, Hépatite, Sida, Pharmacie, Outil, Évaluation, CAARUD (Centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues), Steribox
Toxicomanes ? Drogués ? Usagers de drogues ? Consommateurs de produits psychoactifs ? Si cette dernière terminologie apparaît être la moins stigmatisante et la plus adéquate, l’entrée choisie -pour ce Rhizome- de l’usage et des usagers permet d’appréhender leur multiplicité, ainsi que la pluralité des problématiques induites au-delà de l’addiction pathologique. Patrick Pharo précise d’ailleurs dans ce numéro pourquoi les troubles liés à une substance et les troubles addictifs ont été confondus, et nous invite à distinguer les deux.
Ce Rhizome est publié dans un contexte où le bienfondé de la judiciarisation de la consommation est discuté. Deux contributions documentent les enjeux de la définition de ce qui est légal ou non. De manière schématique, certaines substances ont des propriétés pharmacologiques et sont légales et contrôlées, tandis que d’autres produits sont eux considérés comme des « drogues illicites ». Aujourd’hui, la fin du « consensus sur la guerre à la drogue » appelle à redéfinir l’objet de l’intervention et la place du (prendre) soin. Selon Anne Copell, il n’y a pas d’autres choix que d’apprendre à « coexister avec les drogues en limitant autant que possible les risques et les dommages ».
Paru dans la revue Esprit, n° 429, novembre 2016, pp. 115-123.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Usager, Consommation, Réduction des risques, Expérience
Inspirée d’expériences à l’étranger, l’ouverture de deux « salles de shoot » en France s’inscrit dans une politique publique de réduction des risques. Il s’agit de suspendre le jugement moral au profit de la santé et de la réinsertion sociale des usagers de drogue, ainsi que de la sécurité des riverains.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 21, printemps 2016, pp. 7-110.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Réduction des risques, Prévention sanitaire, Cannabis, Travail, Travail éducatif, Mineur, Alcool
L’usage de substances psychoactives se répand partout, de la rue au milieu festif, de l’usine au chantier, du stade à l’école… et fait l’actualité.
Mais que savons-nous des hommes et des femmes s’inscrivent dans la prévention et la réduction des risques qui lui sont liés ou encore apportent des soins à ceux qui en souffrent?
Que savons-nous de leur travail, qu’il soit professionnel, bénévole, militant?
Que savons-nous des outils qu’ils mettent en œuvre et des nouveaux dispositifs qu’ils expérimentent?
Qu’advient-il des principes qui structurent leur pratique et des valeurs auxquelles ils se réfèrent à l’épreuve de la professionnalisation et de l’institutionnalisation?
Ce dossier interroge les différents sens de l’usage moins pour eux-mêmes que pour répondre à ces questions.
Dès le début du XXe siècle la question des stupéfiants fut au centre des réunions internationales. Des conventions furent adoptées pour en limiter la production et le commerce jusqu’à la Convention des Nations unies de 1961 dite « Convention unique sur les stupéfiants » qui engage les États parties à « interdire la production, la fabrication, l’exportation et l’importation, le commerce, la détention ou l’utilisation de tels stupéfiants à l’exception des quantités qui pourront être nécessaires exclusivement pour la recherche médicale et scientifique », qui figurent dans les différents tableaux annexés, parmi lesquels les opiacés, le cannabis, la cocaïne, etc..
Curieusement, les psychotropes et autres produits nuisibles à la santé, tel le tabac, régulièrement consommés dans les pays occidentaux, ne figurent pas dans les textes internationaux prohibitionnistes.
On connaîtra certes des prohibitions de l’alcool, comme aux États-Unis dans les années 1920, dont le résultat catastrophique contraindra les autorités à y mettre fin. En France, comme dans d’autres pays d’Europe, les ravages de l’alcool ont pu être contenus - notamment par la loi Évin limitant la publicité publique - et les campagnes contre l’usage du tabac ont quelque peu réduit la consommation.