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Manger ou se nourrir, occupe une place fondamentale dans l’ensemble des actes sociaux les plus ordinaires. C’est même un marquage social déterminant qui touche à des domaines comme l’identité, l’altérité, la culture, l’art, la religion. Ainsi, manger dans la rue, lorsqu’on est une personne sans-abri, oblige à une réflexion qui redéfinit anthropologiquement une pratique sociale qui en principe s’inscrit dans une forme de rite de commensalité. Dès lors, que veut dire partager un repas ? Que veut dire manger seul ? Que veut dire la convivialité ?
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 54, 2021, pp. 162-174.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Société, Contrainte, Mondialisation, Migration, Identité, Individu, Radicalisation, Solidarité
À partir des transformations économiques et sociales produites par la mondialisation, les sociétés contemporaines deviennent de plus en plus complexes et articulées. Les rapports entre l'individu et la société ne semblent plus linéaires et se manifestent souvent dans un cadre de régulation sociale de plus en plus faible. Les identités sont souvent radicalisées et il peut devenir problématique de recréer les structures de solidarité qui sous-tendent le concept de société.
La question des personnes âgées de la rue n’apparaît pas comme centrale, que ce soit dans les études ou dans le discours public, peu s’en faut : ce sont plutôt les « jeunes en errance » qui focalisent l’attention des chercheurs et des politiques. Pourtant l’absence de domicile correspond à l’une des formes les plus extrêmes de la précarité, dans un monde contemporain de plus en plus urbanisé, comme vient d’ailleurs de le révéler de façon saillante et crue la crise sanitaire inédite liée au Covid-19. Qui plus est, lorsqu’on est âgé.
Alors, comment vivent les sans-domicile vieillissants au quotidien ? Comment ce vieillissement influence-t-il, voire détermine-t-il, les possibilités d’action au jour le jour ? Et que peut vouloir dire « se réinsérer » pour des sans-abri de 60 ou 70 ans en proie à une logique d’abandon de soi ? Quelles institutions médico-sociales accueillent les personnes vieillissantes ayant un parcours de rue et comment les prennent-elles en charge ? Et puis, de fait, la question de la projection identitaire se pose différemment à 70 ans... Ainsi, la logique de « projet de vie » ne peut pas s’appliquer dans les mêmes termes qu’au début ou au mitan de la vie.
Ainsi, à travers les différentes contributions qui forment ce dossier, Retraite et société souhaite rappeler les particularités de ces sans-abri que l’âge discrimine au quotidien et exclut le plus souvent des possibilités existantes de réinsertion.
Article de Clarisse Bender Tinguely, Pascale de Montigny Gauthier, Francine de Montigny, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 19-41.
Mots clés : Enfance-Famille, Grands-parents, Parentalité, Périnatalité, Famille, Identité, Naissance
La naissance constitue pour toute famille un bouleversement identitaire. Dans ce contexte, le « devenir grand-parent » est encore peu étudié. Les auteurs ont mené plusieurs entretiens conjointement chez des parents et grands-parents dans une population tout-venant au Québec. Les résultats illustrent les enjeux identitaires qui surgissent autour de la naissance entre les parents et leurs propres parents. Les parents s’expriment sur l’attente quant au soutien que pourraient apporter ces derniers. Les grands-parents, qui semblent plutôt en attente de relations avec le bébé, passeraient par ce soutien pour trouver leur propre place dans l’économie familiale. Avec des différences selon les sexes, les grands-parents concourent ainsi à construire grâce à cet étayage un berceau psychique familial qui réunit dans un premier cercle les parents avec leur bébé. En périnatalité, cette « fonction » grand-parentale permettrait d’envisager la spécificité d’un second cercle autour du bébé, propre également aux interventions des professionnels.
Paru dans la revue Cahiers de la puéricultrice, n° 342, décembre 2020, pp. 35-38.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Puéricultrice, Culture, Interaction, Maternage, Soin, Migration, Rite de passage, Portage, Hygiène, Massage, Sommeil, Allaitement, Identité
La puéricultrice constitue un vecteur essentiel des premiers liens du bébé avec son parent, son entourage et, pourquoi pas, avec sa culture. En effet, les soins de maternage s’appuient sur la culture d’origine, qui oriente vers le “devenir mère”, le “devenir père” et l’intégration du bébé dans sa lignée, sa langue et son identité propre. Les façons de bercer, porter, modeler, socialiser, nourrir sont aussi riches que les cultures, proches ou lointaines.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 21, n° 3, juillet-septembre 2020, pp. 307-317.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Femme, Militantisme, Féminisme, Identité, Etats Unis d'Amérique
Cet article invite le lecteur à croiser les chemins de la psychanalyse et des rapports de pouvoir à l’œuvre dans la société. A travers l’exemple actuel de la théorie de l’intersectionnalité issue des luttes féministes noires américaines, nous interrogeons l’intérêt de cette rencontre pour la prise en charge clinique. Le défi théorique émerge des défis sociétaux auxquels se confronte notre clinique : sociétés multiculturelles, interrogations autour du genre, etc. Ces enjeux de société bousculent les dynamiques de pouvoir et nécessitent de penser la place des privilèges et des discriminations dans nos pratiques cliniques.
Article de Imen Ben Cheikh, Abdelwahed Mekki Berrada
Paru dans la revue L'Autre, vol. 21, n° 3, juillet-septembre 2020, pp. 318-326.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Sémiologie, Vocabulaire, Interprétation, Identité, Représentation sociale, Enfant de migrant
La terminologie « deuxième génération » d’immigrants demeure largement utilisée par les chercheurs pour désigner les enfants de parents immigrants. Dans cet article, nous critiquons la normalisation de cette terminologie et son potentiel d’extension infinie selon une perspective historique. Nous analysons ses différents sens selon le contexte social et politique, mais aussi selon le pays d’origine des parents et enfin selon le lien historique entre le pays de naissance et le pays d’origine. Alors que la construction identitaire des enfants d’immigrants est complexe et singulière, cette terminologie peut représenter une affirmation identitaire positive pour certains, alors que, pour d’autres elle peut au contraire porter un poids de souffrance sociale.
Article de Céline Galissier, André Tricot, Ignacio Manez, et al.et al.
Paru dans la revue Enfance, n° 3, juillet-septembre 2020, pp. 277-446.
Mots clés : Enfance-Famille, Psychologie du développement, Technologie numérique, Jeu vidéo, Enfant handicapé, Adolescent, Film, Genre, Intergénérationnel, Apprentissage, Socialisation, Motivation, Identité, Relation enfant-parents
Focus sur le point de vue des psychologues : quels sont les effets des nouvelles technologies sur le développement ? Les outils numériques sont là, et ce sont de puissants moyens. Mais des moyens pour quoi faire ? Les psychologues s’interrogent : apprend-on aux enfants à les utiliser adéquatement et aux parents à les contrôler correctement ? Par exemple, comment les bébés et les parents gèrent-ils l’attention conjointe lors de leurs interactions à distance par vidéo ?
Les nouvelles technologies sont les moyens d’objectifs visant les apprentissages cognitifs, la médiation sociale, ou encore les thérapies à distance. Mais ils ont des effets autres, inattendus voire indésirables. Ils transforment l’environnement physique et humain. Ils privilégient la représentation du réel sur les interactions sociales directes, la perception passive sur l’action, une attitude de spectateur non impliqué sur l’initiative sociale. Ils ont des répercussions émotionnelles souvent inobservables faute de partenaires témoins. Les psychologues s’interrogent à nouveau : quel est le rôle de l’âge, du genre, du partenaire, de la motivation du jeune utilisateur ?
Ce numéro thématique, coordonné par Benoît Schneider, professeur de psychologie à l’université de Lorraine, aborde de nombreuses questions développementales liées à l’utilisation du numérique. L’utilisateur crée l’usage de l’outil selon ses besoins, mais l’outil peut, lorsqu’il est SMART, comme l’a montré Charles Tijus dans le numéro thématique 3, 2019, anticiper les besoins de l’utilisateur. Pendant que l’on étudie ses effets au fil du temps pour en faire un bilan, le numérique évolue, avec l’objectif de permettre aux personnes, selon la belle expression de Florian Forestier, auteur de l’après-propos, de trouver (voire d’inventer) leur propre chemin de développement. Une redescription du concept de développement est ainsi esquissée, qui invite les psychologues à prendre leur place dans l’option interdisciplinaire des nouvelles technologies. En pionnier, le numéro ouvre le dossier pour les professionnels de l’enfance et les parents.
Paru dans la revue Soins gérontologie, n° 144, juillet-août 2020, pp. 12-16.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Bien-être, Dignité, EHPAD, Identité, Image de soi, Intimité, Personne âgée, Prison, Prise en charge, Psychologie, Pudeur, Recherche, Représentation sociale, Sexualité, Sida, Société, Statistiques, Stigmatisation, Vieillissement
Des stéréotypes négatifs sont souvent véhiculés dans le domaine de la sexualité des personnes âgées. Contrairement à l’opinion commune, le désir sexuel persiste aux âges avancés. L’activité sexuelle a un impact positif sur le bien-être psychologique, mais la sexualité doit être adaptée au corps âgé car elle peut être entravée par des pathologies somatiques ou des médications. Il faut insister sur le droit à l’intimité et à une vie sexuelle chez la personne âgée.