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Le cadre d’une psychanalyse d’enfant est essentiellement psychique. L’alliance thérapeutique, nouée au cours des entretiens préliminaires, est un des éléments de ce cadre, elle en constitue un point d’ancrage. Alliance thérapeutique avec les parents, mais aussi avec l’enfant. L’auteur, spécialiste de la psychanalyse de l’enfant, propose de l’alliance thérapeutique une définition précise et en illustre le processus et l’enjeu par un exemple clinique. Il est essentiel que l’enfant sente que ses symptômes ont un sens latent et qu’il existe quelqu’un qui peut l’aider à les déchiffrer et par là même l’aider à vaincre la souffrance psychique qu’ils expriment.
Article de Marina Litinetskaia, Julien Daniel Guelfi, Guillaume Von Der Weid, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 229, juin 2018, pp. 23-79.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Conduite d'échec, Névrose, Personnalité, Répétition, Estime de soi, Psychopathologie, Mécanisme de défense, Échec, Relation soignant-soigné, Psychologie cognitive, Trouble de la personnalité, Psychothérapie, Psychanalyse, Affectivité, Organisation
La clinique des conduites d'échec est riche et hétérogène. Dans ces situations, s'exprime la complicité entre la répétition de l'échec et la personnalité de l'individu. Comment accompagner ces patients ? Quelles sont les approches les plus adaptées ? Par ailleurs, l'équipe soignante connaît aussi des situations de ratage du processus thérapeutique. Dans ces contextes d'impasses, elle doit s'interroger sur son action et son positionnement puis proposer une lecture différente de ces échecs souvent épuisants. Repères théoriques et cliniques.
Dans les schizophrénies, habiter ne va pas de soi. L'accompagnement au logement est donc déterminant pour le maintien des patients dans la communauté. Cet accompagnement parfois difficile et infructueux doit être considéré à la lumière d'une clinique de l'habiter, pour penser l'inscription dans un "chez soi". Par ailleurs, face aux retentissements de la maladie sur le fonctionnement quotidien, les soignants peuvent s'appuyer sur les outils de la réhabilitation psychosociale, en particulier ceux de la remédiation cognitive.
Article de Marco Macaione, Joëlle Darwiche, Fabienne Fasseur, et al.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 1, mars 2018, pp. 107-123.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Relation soignant-soigné, Psychothérapeute, Thérapie de couple, Approche systémique, Modèle, Échange, Grouded theory (méthode)
Dans le cadre de l’Intervention systémique brève, le rituel du feedback consiste à revenir de manière ritualisée sur ce qu’il s’est passé au cours de la séance précédente et sur la période écoulée. Cette technique vise notamment à favoriser l’alliance thérapeutique entre patients et thérapeutes. Au moyen de l’analyse de données qualitatives par la méthode de la Grounded Theory, l’étude présentée dans cet article propose une description des échanges entre patients et thérapeutes lors du rituel du feedback et un modèle de compréhension de ces échanges. Elle vise également à renseigner les thérapeutes qui souhaitent intégrer cette technique dans leur pratique clinique.
Fruit de la créativité et de l'inventivité des soignants, les activités occupent une grande place dans les soins en psychiatrie, mais elles paraissent parfois relever du "bricolage clinique". Comment les envisager au quotidien et sur quelles bases théoriques ? Comment en définir le cadre ? Comment évaluer leur impact thérapeutique sur le plan individuel et collectif ? Qu'elles soient thérapeutiques ou occupationnelles, ces activités grâce à une relation médiatisée, ouvrent des espaces de rencontres et de transformations.
En psychiatrie, le médicament reste une préoccupation majeure pour les patients comme pour les soignants. Plutôt que de focaliser sur l'observance et les changements de comportements, l'objectif de la psychoéducation est de transmettre un ensemble de stratégies, où chaque usager peut se positionner comme codécideur de son traitement, pour une meilleure adhésion au sens du "plein accord". Ce qui suppose une réelle évolution du modèle traditionnellement paternaliste de la relation soignant-soigné.
N'est-il pas paradoxal, voire provocateur d'accoler tendresse et psychiatrie ? Pourtant, comment envisager de soigner sans s'engager émotionnellement ? Alors que le soin se construit essentiellement via la relation soignant-soigné, la tendresse s'inscrit comme tonalité au lien thérapeutique. Pour le soignant, oser puis parvenir à se montrer "tendre" requiert un travail sur soi et constitue en quelque sorte une éthique de la sollicitude.
Paru dans la revue Dialogue, n° 218, décembre 2017, pp. 99-110.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Échec, Groupe thérapeutique, Thérapie, Psychiatre, Témoignage, Relation soignant-soigné
Ce texte reprend l’histoire contée par l’écrivain et psychothérapeute Irvin Yalom dans La méthode Shopenhauer (2005). Alors qu’il est atteint d’un cancer incurable, un célèbre psychiatre américain compulse ses dossiers, trente ans de carrière – a-t-il vraiment aidé ses patients ? –, et tombe sur un « échec de toute première catégorie » vécu il y a vingt-cinq ans avec un type froid, manipulateur, asocial, prédateur sexuel, beau mais antipathique, avec lequel il s’était investi à fond pendant trois ans sans pouvoir constater la moindre avancée. Ce patient avait brutalement interrompu la thérapie en expliquant qu’il n’en avait rien tiré. Il décide de le retrouver. Leur deuxième rencontre donne lieu à un véritable thriller. Le thérapeute est cette fois demandeur et le cynique patient compte bien en profiter : il veut devenir thérapeute sans autre motivation que de gagner sa vie...
Cette réflexion vise à ouvrir une possible réponse à l’interrogation : « Limite ou échec thérapeutique ? ». À travers la vignette clinique d’un patient reçu deux fois en consultation, cet article se propose d’interroger les éprouvés contretransférentiels d’effroi et de sidération en regard avec son histoire. Des traces internes traumatiques de son histoire familiale entraveraient la subjectivation, amoindriraient son insight. Comment, dans de telles conditions psychiques, un travail d’élaboration serait-il envisageable si le sujet n’a pas une reconnaissance, une acceptation, même partielle, de sa propre souffrance ?
L’article propose une réflexion clinique à partir de l’expérience de la consultation thérapeutique auprès de parents adoptifs et de leur enfant. Se fondant sur deux récits de ces rencontres, l’auteur remet en question le sens de la rupture de chacun de ces suivis en s’interrogeant sur ce qui a pu dans son positionnement participer à leur échec. L’analyse du contretransfert montre ici que plusieurs enjeux fantasmatiques liés non seulement à l’adoption mais aussi à la stérilité des parents ont pu contribuer à provoquer ces effets et à fragiliser l’alliance thérapeutique : il apparaît dès lors que le clinicien doit se méfier des projections et fantasmes qui peuvent le traverser, ces derniers pouvant avoir trait à sa propre curiosité sexuelle vis-à-vis de la sexualité de ces parents, à la tentation d’évaluer de façon toute-puissante leurs compétences en termes de parentalité, voire de leur prêter des intentions latentes malveillantes au cœur de la procédure d’adoption...