L'évolution de la société amène chaque année davantage de personnes à recevoir des soins psychologiques, médicaux et paramédicaux ainsi que différentes formes d'accompagnements sociaux et éducatifs à domicile, en dehors des structures traditionnelles. Pour le patient, laisser entrer un professionnel à son domicile, c'est laisser entrer l'extérieur, le regard, voire un avis, un jugement, c'est un dévoilement de soi. Pour le professionnel, c'est accepter l'inattendu, l'intervention dans un espace qui ne lui est pas familier. Intervenir à domicile invite l'ensemble des professionnels à repenser le soin. Quel est cet espace de travail à créer et à réinventer ? Comment le professionnel peut-il se laisser saisir par les enjeux du domicile pour penser et mettre en oeuvre sa pratique ? Comment s'inscrire dans une juste distance où les personnes sont protégées d'un regard expertisant au sein d'un territoire personnel qui leur est propre ? En quoi aller à domicile représente une prise de risque qui devient une opportunité ? Autant de questions développées dans cet ouvrage, dont la grande originalité est de mêler les regards et les pratiques de différents métiers du domicile. Intervenir au domicile, c'est accepter de faire un pas de plus dans l'aller vers l'autre, ce qui demande de l'énergie, de l'engagement, de la tolérance et de la confiance. Ce livre propose un regard novateur sur le travail à domicile, il invite les professionnels à des lectures nouvelles et à penser d'autres possibles dans cette clinique de l'intime.

L'analyse de pratique existe depuis de nombreuses années dans le domaine médicosocial et assez fréquemment dans les structures et services de la petite enfance. Elle permet à toute personne dont le travail implique une dimension relationnelle de penser, avec d'autres, la complexité des situations. Les professionnels de la petite enfance sont confrontés au quotidien à des questionnements liés à l'accueil des tout petits et de leurs parents. L'analyse de pratique est un outil professionnel particulièrement efficient pour donner du sens aux événements du quotidien, pour faciliter l'adaptation nécessaire à chaque accueil. Reconnue dans son efficacité, elle est d'ailleurs devenue obligatoire.
Traditionnellement, les intervenants en analyse de pratique étaient des psychologues. Formés à l'écoute, ayant une bonne connaissance du développement de l'enfant et du fonctionnement des groupes d'adultes, leur place était peu discutée. Or, aujourd'hui, la possibilité d'intervenir est ouverte à des professionnels de la petite enfance : puéricultrice, éducateur de jeunes enfants, psychomotricien. S'ils ont une expérience de terrain, ils ne sont pas formés à cette pratique d'animation tout à fait particulière.
Cet ouvrage a pour objectif d'accompagner les intervenants en abordant les différentes dimensions de l'analyse de pratique : la méthodologie, le cadre, la posture, les connaissances à maîtriser. Il présente une démarche qui s'appuie sur l'observation des participants et engage leur réflexivité. Au-delà des ressentis et des émotions vécues par les professionnels, la dynamique amène à interroger le sens des pratiques et à envisager des pistes d'amélioration.
Les temps d'analyse de pratique peuvent être une opportunité précieuse pour penser en groupe la complexité des relations avec les jeunes enfants et leurs parents, dans une collaboration au sein de l'équipe, en vue d améliorer la qualité de l'accueil. Les compétences de l'intervenant permettront à chaque participant de découvrir le plaisir de réfléchir collectivement, à partir des situations du quotidien.

"Développer le pouvoir d'agir des habitant·es" : comment ce leitmotiv des centres sociaux, au coeur de leur projet fédéral depuis 2013, se traduit-il sur le terrain ? Une recherche collaborative menée en Région Centre-Val de Loire analyse les modes d'appropriation, par les salarié·es et bénévoles de l'animation sociale, de cette approche visant un processus d'autonomisation des usager·es, et les tensions auxquelles ils et elles sont confrontées.

Il s'agit d'analyser une mutation qui a pris forme depuis une vingtaine d'années au sein du secteur social et médico-social français : celle des personnels de statut cadre, salariés par les associations qui composent ce champ d'activités. Si les fonctions d'encadrement ont historiquement été construites comme des prolongements des métiers sociaux, elles connaissent aujourd'hui une forme d'autonomisation.
Une nouvelle structure managériale s'est déployée, fondée sur une dissociation entre l'encadrement opérationnel du quotidien et un management à distance préposé à la gestion de l'activité. De surcroît, bien que les cadres du social soient longtemps restés attachés à des identités relativement proches de celles des travailleurs sociaux, de nouvelles subjectivités apparaissent désormais. Cette métamorphose résulte d'un processus global de désencastrement de ce secteur, c'est-à-dire un changement radical de paradigme qui bouscule ses finalités et, par incidence, son organisation.
C'est au sein de cette transformation que s'inscrit la production d'un univers en soi : celui des cadres, en cours de déconnexion vis-à-vis du travail social.