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Paru dans la revue Vie sociale, n° 20, décembre 2017, pp. 101-116.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Santé mentale-Souffrance psychique, Recherche, Santé mentale, Usager, Chercheur, Savoir, Expérience, Inégalité
La recherche en santé mentale constitue un domaine dans lequel le monopole des chercheurs sur la production de la science est particulièrement fort. Mais c’est également un domaine de recherche où ce monopole est remis en question, comme en témoignent les revendications, depuis les années 1970, de regroupements de personnes avec une expérience vécue des problèmes de santé mentale. Leurs critiques envers la production traditionnelle de la science ont contribué à l’essor d’approches participatives qui visent à placer les savoirs expérientiels de ces personnes au cœur des processus de recherche. En nous appuyant sur une analyse de la littérature anglo-saxonne, nous présentons, dans cet article, plusieurs types de recherche participative en santé mentale, leurs épistémologies sous-jacentes, et discutons de leur contribution au développement de rapports plus égalitaires dans la production des savoirs scientifiques en santé mentale.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 20, décembre 2017, pp. 45-52.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Exclusion sociale, Pauvreté, Participation, Formation, Savoir, Recherche en sciences sociales, Expérience, ATD Quart Monde, CNAM (Conservatoire national des arts et métiers)
Le mouvement ATD Quart Monde et le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) ont organisé en 2015-2016 un séminaire épistémologique autour des recherches participatives en croisement des savoirs avec des représentants de milieux de pauvreté et des professionnels. Le but était d’établir les plus-values de recherches académiques menées en croisement des savoirs avec ces acteurs et de préparer un appel aux chercheurs en faveur de cette démarche.
Trois problématiques ont structuré nos réflexions : la nature des savoirs expérientiels et les questions posées par la mise en dialogue de ces savoirs avec les savoirs académiques ; les conditions du processus relationnel mis en œuvre dans le croisement ; enfin, les critères de validation compte tenu des finalités différentes des participants et les modalités d’une co-validation.
Des consensus ont été actés, les bénéfices attendus pour chacun des co-chercheurs identifiés et un certain nombre de débats menés ouvrant sur un travail d’approfondissement de cette forme de recherche.
Cet article apporte un ensemble de connaissances relatives à la nature des savoirs expérientiels et à leurs modalités sociales de production et de légitimation. Il montre en quoi chaque être humain est concerné par ces savoirs expérientiels. Dans le même temps, certains de ces savoirs présentent de véritables spécificités : une typologie des savoirs expérientiels issus des situations liées au handicap, à la maladie chronique ou aux troubles de la santé mentale est ainsi présentée. Une fois cette contextualisation effectuée, une réflexion sur les causes de la non-reconnaissance des savoirs expérientiels et une discussion sur les intérêts des sciences humaines et sociales à les prendre davantage en considération sont développées. La conclusion revient sur les limites d’un parti pris trop dogmatique sur l’usage des savoirs expérientiels dans le champ académique.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 20, décembre 2017, pp. 73-84.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Lien social-Précarité, Santé mentale, SDF, Logement, Savoir, Expérience, Parole, Vulnérabilité, Empowerment, Rétablissement, Un chez soi d'abord
Le contexte expérimental du « Chez-soi d’abord » démultiplié par l’option « rétablissement » a été au carrefour de confrontation de différents savoirs (scientifiques, professionnels, expérientiels). L’évaluation de ce programme expérimental montre que les personnes directement concernées par un parcours de rue et des troubles mentaux sévères ne dissocient pas leurs vécus ayant trait à des situations vulnérables de ceux qui se caractériseraient par des capacités d’agir. En mettant particulièrement la focale sur la parole et sur les savoirs de ces personnes, comment la recherche, immergée dans cet environnement de savoirs multiples, peut-elle se situer ? La perspective ici tenue converge vers le fait que la voix des gens enquêtés est insubstituable en ce qui concerne notamment les choses qui comptent le plus pour elles (entendre des voix, « faire avec » une agoraphobie, traverser des épisodes anxieux ou dépressifs, avoir des ennuis administratifs, solder ses dettes avec la justice, etc.) et la manière dont elles font face à ces épreuves et trouvent les moyens de les dépasser ou sont en partie défaites par elles. In fine, notre posture de recherche a consisté à mieux comprendre comment la parole et les savoirs des personnes concernées rendent visible et documentent une situation de « relance personnelle » où vulnérabilité(s) et capabilité(s) sont inextricablement entrelacées.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 20, décembre 2017, pp. 223-238.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Toxicomanie, Drogue, Usager, Récit de vie, Pair aidant, Réduction des risques, Savoir, Expérience, Dépendance
L’engagement et la participation des usagers de drogues à l’élaboration de connaissances sur la dépendance supposent une formalisation de leurs savoirs expérientiels. La valeur heuristique des récits de vie est soutenue par certains pairs, tandis que pour d’autres la valorisation de leurs savoirs passe par une forme argumentative. Complémentaires ou antagonistes des savoirs médicaux, les savoirs des usagers varient selon leur type d’engagement – protestataire ou loyal à l’institution – et dépendent des contextes de communicabilité de leur expérience – au sein ou en dehors des structures de soin.
Les sensations corporelles et les émotions liées aux situations et aux relations sociales vécues par les personnes souffrant de troubles psychiques ne sont pas directement convertibles en savoir expérientiel. Pour qu'elles le soient, il faut que les cliniciens et les chercheurs, porteurs d'un savoir institué et légitime, les reconnaissent et les valorisent. Une mise en œuvre concrète de ces savoirs permet alors d'initier des pratiques de soins orientées en rétablissement.
Paru dans la revue Forum, n° 151, mai 2017, pp. 16-26.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Expérience, Acquisition des connaissances, Mémoire collective, HISTOIRE, Écriture, Savoir
Nous partirons de la question suivante: est-ce que, en quoi et comment la notion d'expérience est liée à la praxis et donc à la praxéologie? Dit autrement, "en quoi l'expérience est liée à la construction de connaissances?"
Pour apporter des éléments de réponse, nous verrons tout d'abord que la notion d'expérience est conditionné au langage et donc aux catégories, mais nous insisterons également sur le fait que l'expérience a une dimension pré-langagière qui se présentifie dans l'action. Nous nous pencherons alors sur la fonction et le statut de l'écriture comme médiateur, "précipitant" l'expérience en savoirs et connaissances
Paru dans la revue Forum, n° 148, mai 2016, pp. 71-75.
Mots clés : Savoir, Pratique professionnelle, Expérience, Analyse de la pratique, Théorie, Pluridisciplinarité
L'article présente un ensemble de dispositif de formation consacré à l'analyse de pratiques d'intervention de formateurs terrain et de stagiaires assistants de service social réunis ensemble à cet effet. L'analyse de cette expérience porte sur la façon dont sont mobilisés les savoirs théoriques dans l'élaboration des savoirs professionnels qui est au coeur de ces ateliers réflexifs sur les pratiques. A partir d'exemples, on montre que l'analyse de l'activité se nourrit d'éclairages essentiellement pluridisciplinaires. Si l'interdisciplinarité structure les pratiques c'est sans doute alors de façon invisible, sinon indicible.