Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 29, printemps 2020, pp. 89-100.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Autonomie, Conditions de travail, Culpabilité, Établissement pour personnes âgées, Établissement public, Gériatrie, Gestion, Individualisation, Organisation du travail, Pouvoir, Qualité, Recherche, Soin, Travail, Personne âgée, Prise en charge, Emprise, Québec
Les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), organisations accueillant des personnes en forte perte d’autonomie, peuvent être analysés comme des organisations paradoxantes. Le personnel préposé y subit une emprise idéologique qui se déploie autour de deux axes : d’une part, on observe un accroissement des contradictions entre les normes de qualité et la charge de travail ; d’autre part, on assiste à une individualisation du rapport à l’activité et aux normes qui produit chez les préposés un fort sentiment de culpabilité, compte tenu de leur incapacité à respecter les prescriptions. Les préposés peuvent créer et utiliser des stratégies pour jouer avec les prescriptions, mais ce jeu tend davantage à profiter à l’organisation, accentuant le sentiment de culpabilité des préposés.
Paru dans la revue Dialogue, n° 226, décembre 2019, pp. 35-51.
Mots clés : Enfance-Famille, Divorce, Séparation, Garde alternée, Silence, Culpabilité, Déni, Maintien du lien, Psychanalyse, Rupture, Haine
À partir de son écoute de psychanalyste avec des enfants et des adultes, l’auteure s’interroge quant aux aménagements nouveaux de la répartition du temps et des espaces entre les parents séparés et désireux de préserver le lien avec leurs enfants. D’une part, les discours banalisent la séparation en s’appuyant sur une réalité statistique qui témoigne de la fréquence des divorces, d’autre part ils tentent d’atténuer les effets mortifères sur les enfants en déniant la réalité du changement, quel que soit l’aménagement spatio-temporel de la nouvelle configuration familiale. L’enfant est souvent appelé à faire allégeance au fantasme de la continuité, en dépit de la rupture ; à charge pour lui d’assumer la mort d’un projet familial, dans le travail de deuil de la famille.
Les mères exilées ont, pour certaines d’entre elles, dû laisser un ou plusieurs enfants au pays dans des conditions incertaines, voire obscures. Cet article propose d’explorer les mouvements psychiques de la situation clinique d’Amélia, mère angolaise de quatre enfants, dont deux sont restés là-bas. C’est au sein de la rencontre clinique avec cette femme à l’appareil psychique englué dans les traumatismes que certains enjeux de la « parentalité à distance » émergent. Sentiment de culpabilité, angoisses de mort impensables et clinique de l’enfant absent au travers de celui présent seront abordés tout au long de la situation d’Amélia. La place du thérapeute, son observation et son accueil des traumatismes montreront comment, jusque dans le travail contretransférentiel, l’absence potentiellement traumatique de l’enfant « effracte » une parentalité qui tente d’y survivre.
"Tout enfant grandit au milieu des secrets, simplement parce qu'il est confronté à des mots, des mimiques et des attitudes d'adultes dont il ne comprend pas le sens. Bientôt, il questionne. Parfois on lui répond, ou on lui sourit en lui disant qu'il le saura quand il sera plus grand. D'autres fois, ses questions suscitent chez ses parents des réactions de colère, de tristesse ou de gêne incompréhensibles.
Ces réactions, qui sont les « suintements » d'un secret de famille, incitent l'enfant à penser qu'on lui cache quelque chose de grave, et l'invitent à le deviner tout en lui interdisant tacitement d'y parvenir. De cette injonction contradictoire naissent des troubles dans sa construction psychique : le traumatisme vécu et tu caché par la première génération « ricoche » sur la deuxième, voire sur la troisième.
Pour en guérir, il faut commencer par accepter que ces secrets s'opposent moins à l'idée d'une Vérité qu'il faudrait découvrir qu'à la communication entre les membres de la famille. Et la première chose à dire à un enfant pour commencer à l'en libérer est : « Tu n'y es pour rien ». " (4ème couv.)
Article de Anaïs Ravier, Catherine Vanier, Delphine Scotto di Vettimo
Paru dans la revue Dialogue, n° 222, décembre 2018, pp. 121-132.
Mots clés : Enfance-Famille, Prématurité, Culpabilité, Relation enfant-mère, Psychanalyse, Psychothérapie, Souffrance psychique, Idéal du moi, Masochisme
Les auteures proposent, à partir de situations cliniques, une lecture psychanalytique de la culpabilité dans le lien mère/enfant dans les situations de prématurité, à la lumière des travaux de Catherine Vanier notamment. La culpabilité, répondant au lien coûte-que-coûte, apparaît dans sa dimension paradoxale entre subjectivation et désubjectivation. Les vignettes cliniques illustrent une possible évolution psychopathologique dans le lien mais aussi sur l'enfant au travers de mécanismes de symbiose secondaire et de masochisme moral. La méthodologie qualitative repose essentiellement sur l'observation clinique, dans le cadre d'entretiens à visée psychothérapeutique. Des pistes sont proposées pour accueillir cette modalité de lien et permettre à ces mères de s'approprier cette culpabilité comme marqueur de leur maternalité. Ce cheminement thérapeutique vise à permettre une valorisation du narcissisme maternel blessé qui aboutira à une reconnaissance de l'altérité de l'enfant lui permettant de naître à la vie psychiquement.
Paru dans la revue Le Sociographe, hors-série n° 11, Septembre 2018, pp. 127-141.
Mots clés : Travail social : Formation, Étudiant, Formation, Assistant de service social, Solidarité, Valeur sociale, Culpabilité, Implication personnelle, Travail social
Les processus d’individualisation de la responsabilité face aux problèmes sociaux liés à la solidarité placent les travailleurs sociaux dans un scénario opaque quant à la visibilité des complexités du social et de plus en plus incertain, face aux rôles des métiers. Dans ce cadre-là, la formation des travailleurs sociaux, et notamment des assistants de service social, devient un enjeu en soi. En effet, comment repenser le travail social sous la lumière des transformations du social contemporain ? L’objectif de cet article est de s’interroger sur les enjeux et les défis de la formation des assistants de service social face aux reconfigurations contemporaines du social.
Paru dans la revue Forum, n° 155, septembre 2018, pp. 37-42.
Mots clés : Justice-Délinquance, Jeune, Radicalisation, Islam, Religion, Témoignage, Prévention de la délinquance, Famille, Honte, Culpabilité, Mère, Histoire familiale, Sociologie, Recherche-action, Travail social
Résumé et commentaire de l'ouvrage de Vincent de Gaulejac et Isabelle Seret (préface de Roland Gori), Paris, édition 2018, Odile Jacob, 277 p.
L’article s’appuie sur la recherche-action d’une psychologue exerçant en crèche à propos de la capacité d’être seule de la mère en présence de son enfant. La mise en lien des concepts de solitude, honte et culpabilité avec les processus de la maternalité, en situation clinique, dans ce lieu d’accueil, permet d’analyser les situations traumatisantes vécues par quelques mères fragilisées et de faciliter leur passage à leur nouvelle identité maternelle. En interrogeant autrement la honte, souvent considérée dans son versant déficitaire, on s’aperçoit qu’elle peut avoir une fonction bénéfique et salvatrice et permettre à la mère de se reconnaître comme sujet-mère. Le « moi maternel » transformé peut alors intégrer la solitude comme une instance de reconstruction et de subjectivation.
Article de Eva Brabant, Daniel Sibony, Louise Grenier, et al.et al.
Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 232, mars 2018, pp. 9-108.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Haine, Soi, Identification, Honte, Narcissisme, Culpabilité, Pulsion de mort, Trouble du comportement alimentaire, Estime de soi, Traumatisme, Prostitution, Judaïsme, Génocide, Mutilation sexuelle, Altérité, Freud (Sigmund), Roth (Philip), Jacobson (Howard), Lessing (Theodor)
La haine de soi, le retournement de la haine contre soi-même, n'a pas été élaborée en tant que concept par Freud, mais nous pouvons en retrouver les traces dans toute son œuvre, en particulier dans ses développements autour de la mélancolie, la névrose de contrainte, la constitution du surmoi et la pulsion de mort. Du côté de la psychosomatique, certaines maladies et en particulier les maladies auto-immunes, où le corps semble s'attaquer soi-même, peuvent nous interpeller comme l'expression possible d'une haine de soi. Dans la cure, la quête du changement psychique implique un conflit entre nouveau et ancien, et risque de devenir, dans certains cas, une tentative de se défaire complètement d'un "soi haï".
Theodor Lessing, contemporain de Freud, a écrit un livre célèbre sur la haine de soi juive, tout en précisant qu'il s'agissait d'un phénomène qui touchait tous les groupes humains. Dans ce sens, nous essayerons de répondre à des questions comme : une femme peut-elle être « machiste » ? Un Juif peut-il être antisémite ? Un homosexuel peut-il être homophobe ? Et ainsi de suite. S'agit-il dans tous les cas d'une haine de soi ou, malgré tout, d'une haine de l'autre ?