Documentation sociale

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La confiance institutionnelle des jeunes en Europe : quel effet de l'action publique ?

Article de Tom Chevalier

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 60-1, janvier-mars 2019, pp. 13-42.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Confiance, Institution, Union européenne, Jeune, Citoyenneté, Comportement politique, Intégration, Insertion sociale, Insertion professionnelle

Depuis le début de la crise économique, les partis radicaux ont engrangé de plus en plus de voix partout en Europe, notamment chez les jeunes. Et les électeurs de ces partis, qu’ils soient de droite ou de gauche, partagent un faible niveau de confiance politique, notamment dans les institutions. Or les niveaux de confiance institutionnelle des jeunes diffèrent grandement d’un pays à l’autre en Europe. Comment donc rendre compte de ces différences ? Nous affirmons dans cet article que ces différences sont dues à l’action publique. À partir d’analyses multiniveaux sur les données de l’European Social Survey, nous montrons que plus les politiques de citoyenneté économique sont inclusives et/ou plus les politiques de citoyenneté sociale sont individualisées, et plus la confiance à l’égard des institutions est prononcée chez les jeunes en général.

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Durabilité et extension du soupçon : catégorisations et usages policiers du fichier d'empreintes génétiques en France

Article de Joëlle Vailly, Gaëlle Krikorian

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-4, octobre-décembre 2018, pp. 707-733.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Police, Fichier, Justice, Génétique, Infraction, Procédure

L’usage des banques de données génétiques dans le monde de la police et de la justice connait un développement spectaculaire dans de nombreux pays, notamment en France avec le Fichier national automatisé des empreintes génétiques. Dans ce contexte, cet article analyse les relations entre catégories d’identification d’auteurs et de suspects d’infraction, formes de savoir et rapports de pouvoir inter- et intra-institutionnels liés à cet usage. Notre étude est fondée sur des entretiens semi-directifs approfondis (N = 24), principalement avec des policiers et des gendarmes directement impliqués dans ces pratiques, et sur l’analyse de documents (textes juridiques, rapports ministériels, articles de presse, etc.). Après avoir présenté le contexte technoscientifique et législatif qui préside à ces évolutions, nous montrons d’une part la porosité des catégories d’auteurs d’infraction, de suspects et d’auteurs potentiels, d’autre part la formation de bio-identités de suspects sous diverses formes. Nous montrons également que ces processus s’articulent à quatre logiques : 1) une logique de prévention supposée des infractions par repérage des auteurs le plus tôt possible ; 2) une logique inter-institutionnelle en faveur de la police par rapport à la justice ; 3) une logique intra-institutionnelle liée à la performance ; 4) une logique probabiliste d’élucidation visant à aider les enquêtes policières sur des bases parfois empathiques vis-à-vis des victimes. Ces différentes logiques sont imbriquées et convergent vers une durabilité du soupçon et une inclusion élargie au fichier.

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Des LGBT, des non-binaires et des cases : catégorisation statistique et critique des assignations de genre et de sexualité dans une enquête sur les violences

Article de Mathieu Trachman, Tania Lejbowicz

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-4, octobre-décembre 2018, pp. 677-705.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Violence, Genre, Homosexualité, Identité sexuelle, TRANSSEXUALISME, Enquête, Groupe d'appartenance

Cet article porte sur les critiques d’une enquête statistique sur les violences de genre subies par les lesbiennes, gays, bisexuel·le·s et trans (LGBT). Au cours de la collecte et dans le questionnaire, des répondant·e·s ont jugé l’enregistrement du genre et de la sexualité problématique, en particulier lorsque ces personnes refusaient de se définir comme femme ou homme, bisexuelle ou homosexuelle, ou se disaient « non-binaires ». Minoritaires, ces critiques ont l’intérêt de mettre en cause le cadre de cette enquête sur les violences, elle-même dénoncée comme violente. L’article distingue deux registres de critique, l’un se donnant pour but la reconnaissance d’identifications minoritaires, l’autre questionnant la catégorisation en tant que telle. Les répondant·e·s critiques sont plus jeunes, plus souvent des femmes, s’identifient plus souvent comme bisexuel·le·s et sont parfois en situation de déclassement. Les critiques peuvent être conçues comme l’expression d’une indétermination à la fois vécue et revendiquée, elles sont portées par des personnes d’autant plus disposées à refuser les assignations dominantes du genre et de la sexualité que celles-ci sont pour elles moins pertinentes et moins pesantes.

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Qui se sent pauvre en France ? Pauvreté subjective et insécurité sociale

Article de Nicolas Duvoux, Adrien Papuchon

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-4, octobre-décembre 2018, pp. 607-647.

Mots clés : Lien social-Précarité, Courants de pensée en sciences humaines, Pauvreté, Perception, Catégorie socioprofessionnelle, Assistance, Précarité, Emploi précaire, Famille monoparentale, Vulnérabilité

La pauvreté fait l’objet de définitions et de mesures diverses, fondées soit sur le niveau de vie, sur les conditions de vie ou l’instauration d’une relation d’assistance avec l’État. Menée à l’aide du Baromètre d’opinion de la DREES, l’étude du groupe formé par les personnes qui se déclarent pauvres et des déterminants de cette façon de percevoir sa propre position sociale met en évidence l’importance de l’éloignement du marché du travail, du fait de bénéficier d’une prestation d’assistance mais également la prégnance de la position de classe. Elle invite donc à articuler des littératures qui ont suivi des voies sociologiques propres, mais qui ont toutefois en commun d’aborder les catégories sociales dites subalternes ou populaires et en situation d’assistance. En s’appuyant sur l’articulation et les discordances entre les dimensions monétaires et subjectives de la pauvreté, l’analyse fait ressortir la vulnérabilité des personnes seules et plus encore des parents isolés ainsi que l’importance du statut d’occupation du logement, en particulier chez les retraités. Finalement, la pauvreté subjective se comprend sociologiquement comme un indicateur d’insécurité sociale durable, associée à un surcroit de pessimisme envers l’avenir. Elle manifeste l’évolution de la pauvreté dans le cadre d’un régime de crise permanente et contribue à rendre compte de la dynamique contemporaine des positions inférieures de la structure sociale ainsi qu’à articuler les dimensions subjectives et objectives de celle-ci.

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Big data, sociétés et sciences sociales

Article de Gilles Bastin, Paola Tubaro, Marie Bergström, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 59, n° 3, juillet-septembre 2018, pp. 373-506.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Technologie numérique, Technologie de l'information et de la communication, Sciences humaines et sociales, Enquête, Méthode quantitative, Conjoint, Âge, Opinion publique, Internet

Le parti pris de ce dossier est de mettre en avant des travaux qui interrogent les effets sociaux et les implications scientifiques des "Big data" à partir d'expériences concrètes de recherche.

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L'analyse des opinions politiques sur Twitter : défis et opportunités d'une approche multi-échelle

Article de Marta Severo, Robin Lamarche Perrin

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 59, n° 3, juillet-septembre 2018, pp. 507-532.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Réseau social, Comportement politique, Analyse multivariée, Méthode quantitative, Recherche en sciences sociales, Opinion publique

Des blogs et forums aux pages Facebook et comptes Twitter, le récent déluge des données numériques du web a fortement affecté la recherche en sciences sociales. Cette nouvelle catégorie d’information, utile à l’extraction des opinions politiques, se présente comme une alternative aux techniques traditionnelles telles que les sondages. Premièrement, en réalisant un état de l’art des études de l’opinion s’appuyant sur les données Twitter, cet article vise à mettre en relation les méthodes d’analyse utilisées dans ces études et les définitions de l’opinion politique qui y sont suggérées. Deuxièmement, cet article étudie la faisabilité de réaliser des analyses multi-échelles en sciences sociales concernant l’étude de l’opinion politique en exposant les mérites de plusieurs méthodes, allant des méthodes orientées contenus aux méthodes orientées interactions, de l’analyse statistique à l’analyse sémantique, des approches supervisées aux approches non supervisées. Le résultat de notre démarche est ainsi d’identifier les tendances futures de la recherche en sciences sociales concernant l’étude de l’opinion politique.

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L'espace professionnel infirmier : une analyse à partir du cas de la Suisse romande

Article de Philippe Longchamp, Kevin Toffel, Félix Bühlmann, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-2, avril-juin 2018.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Professions statuts et catégories professionnelles, Infirmier, Formation, Professionnalisation, Hiérarchie, Statut professionnel, Statut social, Identité professionnelle, Bourdieu (Pierre), Suisse

La profession infirmière connait une rapide croissance des effectifs dans tous les pays occidentaux. Avec la multiplication des secteurs extrahospitaliers, l’académisation des formations et l’instauration de hiérarchies propres, cette croissance s’accompagne d’un processus de différenciation horizontale autant que verticale. Dans un tel contexte, il convient de restituer les enjeux qui traversent la profession en tenant compte de l’ensemble de ses secteurs d’activité à l’échelle d’un territoire donné. Une analyse de correspondances multiples et une analyse de classification menées sur un échantillon représentatif d’infirmières de Suisse romande permet de dégager un espace infirmier dans lequel sont identifiées quatre fractions : les « dominantes médicales », les « dominées médicales », les « élites infirmières », les « hétérodoxes ». Chacune de ces fractions se caractérise par des représentations et pratiques spécifiques, que ce soit dans le domaine de la pratique des soins, de la production de savoirs ou encore de la relation avec la profession médicale.

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Le prix du travail pénitenciaire : construire un compromis entre économie et correction morale

Article de Melchior Simioni

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-2, avril-juin 2018, pp. 191-217.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Prison, Économie, Travail, Prix, Morale, Sociologie, Approche historique

L’organisation économique interne des prisons s’inscrit au cœur d’une tension entre une rationalité pénitentiaire au service de la punition et de la correction morale et une rationalité économique qui vise à rationaliser le rapport aux richesses. À partir de l’analyse de sources historiques diverses sur les prisons françaises entre le milieu du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle (discours, règlements et séries statistiques), cet article se propose d’étudier, en lien avec cette tension, la formation du prix du travail pénitentiaire. Pour chacune des dimensions de l’économie carcérale – la production, la répartition du produit du travail et la consommation des prisonniers –, l’article montre comment les dispositifs de calcul du prix du travail pénitentiaire rendent possible un compromis entre ces deux positions morales contradictoires. Il propose ainsi une conception des prix comme un moyen de coordination, non plus entre une offre et une demande, mais entre des valeurs distinctes. L’article amorce en conclusion une réflexion sur les évolutions contemporaines du travail pénitentiaire à la lumière de la tension entre économie et correction morale.

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Les réaménagements de la consommation en contexte de récession

Article de Pierre Blavier

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 59-1, janvier-mars 2018, pp. 7-36.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Chômage de longue durée, Consommation, Foyer, Budget familial, Conditions de vie, Changement, Recherche, Crédit, Espagne

Cet article porte sur les réaménagements de consommation face au chômage de longue durée, à travers le cas des chômeurs espagnols dans la récession de 2008. Pour ce faire, il présente l’étude approfondie par ethnocomptabilité du budget d’un couple de chômeurs issus des petites classes moyennes. Il décrit et analyse les modifications de leurs consommations en termes monétaires (coefficients budgétaires) mais aussi pratiques (organisation des dépenses de manière à les réduire). L’article montre que ces changements engagent une dimension matérielle en termes de conditions de vie (privation), mais aussi un versant symbolique à travers les rapports au futur selon que sont distinguées différentes échéances de consommation (du quotidien au long terme). Enfin, le crédit immobilier est un poste budgétaire structurant et gagnerait à être mieux documenté dans les enquêtes de consommation. Cette contribution ouvre la voie à une comparaison raisonnée et empiriquement étayée des pratiques budgétaires et des conditions de vie à l’échelle européenne, en remettant au centre leur dimension monétaire sans pour autant s’y restreindre.

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Travailler le droit : lectures et perspectives sociologiques

Article de Jérôme Pelisse

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-1, janvier-mars 2018, pp. 99-125.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Sociologie du travail, Droit, Travail, Relation professionnelle, Code, Droit du travail

Dans un contexte de réformes profondes du Code du travail, cette note critique propose une réflexion sur l’articulation entre deux domaines de la sociologie portant respectivement sur le travail et sur le droit. Une revue de la littérature permet de montrer que leurs croisements sont contemporains de la naissance de la sociologie d’une part, et du droit du travail d’autre part, puis de souligner les circulations et les renouvellements récents, entre France et États-Unis, auxquels a donné lieu la question de la part du droit dans l’analyse du travail. Prendre en compte le droit pour étudier le travail et ses transformations apparait aujourd’hui indispensable, tant ces deux institutions se constituent mutuellement. C’est ce que les travaux empiriques ou plus théoriques abordés dans cette note établissent, mettant en évidence l’importance contemporaine des acteurs et des usages sociaux du droit, aussi bien du travail que dans le travail.

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